jeudi 16 août 2012 - par Louis Dalmas

Espionnage et télécommande : deux piliers de la modernité

Epiés et maniés, nous vivons dans un monde de surveillance de près et le contrôle à distance.

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Controleurs de drone sur la base de Balad, Irak
US Air Force (http://www.af.mil/news/story.asp?id=123063918)

George Orwell et Aldous Huxley, parmi d’autres, avaient prédit le monde du contrôle total de l’individu. Ce monde se construit peu à peu sous nos yeux. Chaque jour nous gratifie d’un développement de la surveillance. Par exemple, dans le numéro d’août de l’excellente revue Sciences et Avenir, on voit franchir de nouvelles étapes.

Trois thésards de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) ont montré comment, en utilisant des données récupérées dans un téléphone mobile, on pouvait prévoir les déplacements de son propriétaire. Des usagers “cobayes” ont vu leurs communications et mouvements soigneusement enregistrés pendant deux ans. L’analyse de leurs habitudes a permis d’indiquer, plus d’une fois sur deux, où la personne, à partir d’un certain endroit, allait se rendre. On sait déjà vous localiser, grâce à votre smartphone. Avec ces algorithmes de comportement, on saura mieux comment vous vivez. Et ce n’est pas un hasard si ces recherches sont financées par Nokia. Elles préfigurent les incitations à la consommation efficacement ciblées du commerce de demain, sans parler de la domination policière sur votre vie.

Autre avancée impressionnante : la caméra qui filme à travers les murs. Le Millicam a été mis au point par la PME française MC2 et la Direction générale de l’armement (DGA). Son capteur enregistre les faibles rayonnements électromagnétiques émis par tout corps dont la température est différente du zéro absolu (–273°C). Ces rayonnements peuvent être perçus à travers des parois non métalliques (bois, béton, fibre de verre). Une autre caméra, pourvue d’un capteur moins sensible, est capable de déceler ce que vous cachez sous vos vêtements. Matériaux et tissus ne vous protègent plus : vous êtes visible et nu dans toutes les situations.

Cette course à la surveillance peut être illustrée par bien d’autres exemples. Appareils de détection, fichiers multiples, manipulations, se multiplient. On vous cerne dans une identification de plus en plus perfectionnée. Identification qui ne se contente pas d’épier vos actes, mais qui va jusqu’à explorer vos idées.

C’est là où cela devient grave, car on fracture le noyau de votre libre arbitre. On vous espionne de l’intérieur. Dans le souci de prévenir des délits, on anticipe en sondant votre état. Ainsi le nouveau Federal transportation bill adopté à Washington a autorisé le financement d’un programme, le Driver Alcohol Detection System for Safety (DADSS) qui installe dans votre voiture un appareillage qui repère le degré d’alcool dans votre sang et, si ce dernier dépasse la limite légale, qui bloque automatiquement le démarrage du moteur.

Le programme Intelligent transportation Systems du gouvernement fédéral US développe une technologie de liens entre les véhicules et l’infrastructure routière qui rend impossible à un conducteur de dépasser la vitesse limite ou de brûler un feu rouge. On peut considérer que cette mécanisation préventive sert utilement à diminuer les infractions. N’empêche qu’elle révèle une tendance à empiéter dangereusement sur notre liberté d’action. On n’a pas le droit de faire le mal, c'est entendu ; mais on doit être libre de rêver le faire.

Cette tendance à pénétrer notre intimité ouvre des perspectives inquiétantes. Car on passe aisément de l’état physique à l’état mental. Des produits pharmaceutiques existent qui amortissent les paroxysmes de la cocaïnomanie ou qui – comme le dit euphémiquement le New York Times – “réduisent les pensées antisociales menant au crime”. Et si un gouvernement disséminait ces drogues à une vaste échelle, par exemple dans la fourniture d’eau publique ? Un professeur de l’Eton university school of law, Michael E. Rich, ne craint pas d’en envisager la possibilité dans l’International Herald Tribune du 8 août dernier. On obtiendrait sans doute une diminution de la criminalité. Mais qui garantirait que la définition de la “pensée antisociale” ne concerne que le crime ? Qui empêcherait de lui donner un sens politique, et d’anéantir massivement toute velléité subversive ? Comme le dit l’auteur de l’article, un conflit se dessine entre le désir public de sécurité et la liberté de la pensée individuelle. Avec le conditionnement des citoyens par une intoxication pharmaceutique, on en arrive à concevoir des scans neurologiques – pas si imaginaires que cela – capables d’influer sur notre pensée sous prétexte d’interdire tout passage à l’acte... quelle que soit cette pensée. On rend possible ce qu’aucun tribunal ne peut faire : juger l’intention.

Après la surveillance de près, le second volet de ce monde robotisé par en haut est celui du contrôle à distance. Il s’étend à tous les domaines de l’existence, depuis l’usage d’instruments sans fil jusqu’à la lecture de nos portables. Mais son illustration la plus glaçante est le pilotage des drones de combat.

Cette nouvelle arme de guerre, officiellement baptisée "aéronef piloté à distance" (Remotely Piloted Aircraft), assure l'application d'un programme secret de meurtres personnalisés approuvé par Obama. Manœuvré de loin, le drone élimine par une frappe télécommandée un ennemi individuel désigné à l'avance… avec, le plus souvent, une partie de son entourage. Le Wall Street Journal a même précisé qu'Obama avait nommé John Brennan à la tête de ce programme, faisant de lui, pour la première fois dans l'Histoire, un haut fonctionnaire responsable d'une liste d'exécutions gouvernementales.

Le recours aux drones rend encore plus monstrueuse la psychologie de la guerre. Un article de l’International Herald Tribune du 31 juillet fait froid dans le dos. “A partir de sa console d’ordinateurs dans la banlieue de Syracuse, New York, le colonel D. Scott Brenton dirige le vol d’un drone Reaper qui lui envoie des centaines d’heures de video d’insurgés menant leur vie quotidienne de l’autre côté du monde, en Afghanistan. Parfois son équipe et lui regardent la même famille pendant des semaines. “Je vois des mères avec leurs enfants, dit-il, des pères avec leurs enfants, les parents ensemble, les enfants jouant au football. Quand vient l’ordre de tirer un missile sur un militant, je sens les poils se dresser sur ma nuque.”

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Décollage d’un drone MQ-9 Reaper en Afghanistan
U.S. Air Force photo/Staff Sgt. Brian Ferguson (http://www.af.mil/shared/media/photodb/photos/071104-F-2185F-131.JPG)

A l’exception d’officiers supérieurs comme le colonel Brenton, chargés des rapports avec les médias, l’US Air Force interdit aux pilotes de drones de donner leur nom de famille. Ils parlent cependant. “Nous les voyons se réveiller le matin, travailler dans la journée, s’endormir le soir”, dit Dave, qui a manié des drones de 2007 à 2008 à la base aérienne de Creech, au Nevada. “Il y avait de bonnes raisons de tuer les gens que j’ai tués, dit Will, entraîneur de pilotes à Holloman, au Nouveau Mexique. Mais ça ne s’oublie pas. Ca ne disparaît jamais. En tous cas pas pour moi.” 

Voilà des hommes confortablement assis devant leurs écrans qui pénètrent dans l’intimité ordinaire de gens qu’ils doivent tuer à des milliers de kilomètres. Etrange, et terrible, transformation de la guerre moderne qui permet de fréquenter familièrement – et longuement – un ennemi avant de l’abattre. Froidement, sans engagement personnel, sans risque. En appuyant sur un bouton. Aussi facilement que de jouer à un jeu video.

L’horreur est que ce schéma se généralise. l’US Air Force dispose aujourd’hui de plus de 1.300 pilotes de drones, et en aura plus de 2.000 en 2015, prêts semer la mort 24 heures sur 24 dans le monde entier. Ils se perfectionnent en Afghanistan, ils se préparent à intervenir en Syrie ou ailleurs. Ils sont l’image effrayante de la technologie moderne du contrôle à distance, qui va de la commande de votre téléviseur à la destruction d’un Etat.

Surveillance de près et contrôle à distance – espionnage et télécommande – sont des piliers de notre monde moderne. Dans leurs formes extrêmes, ils aboutissent à la paralysie pour les uns, la mort pour les autres. Un effet pervers de la science est alors de révéler que le pouvoir peut être, grâce à ses découvertes, un mélange de policiers et d’assassins.

Louis DALMAS.

Directeur de B. I.



34 réactions


  • files_walQer files_walker 16 août 2012 15:00

    J’ai encore en mémoire l’article de Match que j’ai lu récemment dans un de mes restaus.


    Extrait : « un écran qu’il appelle joliment «  Kill TV  » ».

    Ecoeurant !

    Dorénavant je n’ouvrirait plus ce torchon !


  • files_walQer files_walker 16 août 2012 15:14

    Faudrait peut-être leur dire que « 1984 » de Georges Orwell est un roman pas un manuel !


    • Old Dirty Bastard Old Dirty Bastard 18 août 2012 11:47

      Salut 


      Non ce n’ est pas un roman (enfin pas comme on le pense) c’ est plus un manuel une espèce de vision du monde qu’ ils nous réservent .. Orwell comme Huxley d’ ailleurs étaient des franc maçon d’ un degré très élevé . Leurs romans ne sont pas des mises en garde mais une espèce de graine a germer dans nos tètes. Pour ne pas trop être choqué quand ça arrivera . il y a énormément de livres ou de films qui fonctionnent avec ce principe : préparer nos cerveaux a des choses impensables ( invasion extraterrestre et autres trucs de fou ) 

  • clostra 16 août 2012 15:46

    Beaucoup disent ne rien avoir à se reprocher.

    Mais savent-ils, connaissent-ils les « qualités » de ceux qui les observent ?

    Vous oubliez, également - et peut-être c’est ce qui peut faire perdre cette fantasmagorie - les transformations vocales ?

    Personnellement, et j’espère me tromper, je crains que ce soit une destruction radicale de l’être humain, et ce, avant que « ceux qui n’ont rien à se reprocher » s’en rendent compte.

    On rappellera que le « social engineering » est interdit et apparenté.


    • Razzara Razzara 18 août 2012 04:37

      Bonsoir Clostra

      Oui, comme vous le faites très justement remarquer, beaucoup disent ’ne rien avoir à ce reprocher’. Ou, plus précisément, il répondent à celui qui leur pointent les dérives sécuritaires, voire totalitaires, de la techno-surveillance : ’ou est le problème, si je n’ai rien à me reprocher ?’

      Et, ce faisant, il tombent dans le sophisme ! Certes, à force d’entendre que tout ceci n’est que pour notre sécurité et notre confort (on croit rêver), on peut presque les comprendre ... Mais enfin, le raisonnement logique est cohérent est bien : si je n’ai rien à me reprocher alors il n’y a aucune raison de vouloir me surveiller en permanence.

      D’ailleurs, je ferais remarquer que c’est sur ce type de raisonnement que l’on éduque les enfants à la liberté, et qu’il passent ainsi de l’état d’enfant à l’état d’adulte autonome et assumant ses actes. Ou bien ?

      L’autre option relève en réalité de la folie paranoïaque qui consiste à penser que tout individu est un criminel en puissance qui s’ignore. Et qui, comme tel, doit être constamment surveillé pour pouvoir détecter au plus tôt tout basculement de comportement annonciateur d’un possible ’passage à l’acte’ . Un délire absolument effrayant, démentiel par sa dimension totalitaire, intrusive, et infantilisante.

      Mais enfin, ce que j’en dis hein ... Moi, le pauvre attardé qui n’a pas de téléphone portable et qui observe avec lassitude les comportements infantiles de ses concitoyens devenus pour certains littéralement accros à leurs hochets ... Bref, c’est pas gagné pour faire passer le message.

      Cordialement

      Razzara


    • clostra 18 août 2012 19:52

      @razzarra

      On trouve difficilement les arguments pour « éveiller » ceux qui n’ont rien à se reprocher. La seule parade que je vois actuellement est de faire lire et relire « Matin brun » de Pavlov.

      Le passage qui me touche le plus est celui où, l’un de ceux qui n’ont pas réagi à temps, se rend compte que ce sont maintenant des étrangers (on peut penser à des occupants, mais ce sont également les mutations tourbillonnaires de fonctionnaires) qui les assaillent et ne peuvent donc ni les connaître, ni les reconnaître. Ils n’ont - plus - qu’à obéir.

      Or l’étranger a peur de ce qu’il ne connaît pas. Toutes ces données peuvent tomber d’un instant à l’autre dans d’autres mains, des mains paranoïaques. Mieux vaut donc ne pas les collecter !


  • files_walQer files_walker 16 août 2012 15:52

    Et tout cela « grace » à un false flag (opération sous faux drapeau), le 11/9.


    • marcdouziech 16 août 2012 22:21

      Si le 11/9 n avait pas fonctionné, on aurait inventé autre chose, la fin justifie les moyens.



    • Leo Le Sage 17 août 2012 08:22

      @Par Démosthène (xxx.xxx.xxx.39) 16 août 16:38

      Vous dites : « Ah oui, Equilibrium »

      Bienvenue à Gattaca aussi c’est dans le même style... [eugénisme]

      « L’ingénierie sociale (ou social engineering en anglais) est une forme d’acquisition déloyale d’information et d’escroquerie, utilisée en informatique pour obtenir d’autrui, un bien, un service ou des informations clefs »

      (source : Ingénierie sociale (sécurité de l’information) - Wikipédia)

       

      Cordialement

      Leo Le Sage

      (Personne respectueuse de la différence et de la pluralité des idées)


    • clostra 18 août 2012 19:58

      @ Léo Le Sage

      Le social engeenering existait avant l’informatique. Mais l’informatique le décuple.

      C’est ainsi d’ailleurs qu’il m’est arrivé deux ou trois fois d’accepter d’être « sondée » et de raccrocher en me disant que je ne savais ni qui, ni quoi, ni pourquoi on m’avait posé autant de questions...Donc, dans le doute, je ne réponds plus à aucune « enquête ».


    • clostra 18 août 2012 20:04

      d’ailleurs, j’y pense, dans les années 2007-2008, ces années des sondages élyséens, j’ai accepté de répondre pour un sondage à un questionnaire complètement huluberlu, passant du coq à l’âne (marque de café, marque d’huile de moteur, n’importe quoi) et se terminant par mon avis sur une révolution.

      Il y a en effet eu un sondage rapporté dans un canard sur l’avis sur une révolution...Belle manière de se faire un fichier ?


    • Leo Le Sage 18 août 2012 23:15

      @Par clostra (xxx.xxx.xxx.56) 18 août 20:04
      Vous dites : « Le social engeenering existait avant l’informatique » smiley
      Ca me paraît évident : il y est écrit « une forme d’acquisition déloyale d’information et d’escroquerie »
      Chose courante depuis des millénaires...

      Vous dites : « Il y a en effet eu un sondage rapporté dans un canard sur l’avis sur une révolution...Belle manière de se faire un fichier ? »
      Les enquêteurs j’y réponds quand c’est possible car ils sont payés pour poser des questions et souvent il y a des jeunes derrière les interrogateurs.
      C’est souvent leur premier boulot donc je ne me prive pas.

      La liste plus ou moins longue des questions vient du fait que ce sont les questions de plusieurs clients qu’ils mettent dans le même panier :
      C’est pour des raisons de coût.
      Vous imaginez bien qu’ils ne vont quand même pas appeler à chaque fois la même personne pour poser d’autres questions.
      Surtout que beaucoup refusent à tort de ne pas y répondre.

       
      Cordialement

      Leo Le Sage
      (Personne respectueuse de la différence et de la pluralité des idées)


  • paul 16 août 2012 19:18

    Ces liens ne fonctionnent pas directement ( ? ) mais il est possible de les ouvrir dans un nouvel onglet .Mes excuses pour ces erreurs techniques .


  • Antoine Diederick 16 août 2012 21:49

    Des chercheurs viennent de mettre au point des algorithmes qui permettent de tracer via internet les sources d’activité.

    Par exemple sur des évènements comme le 11 septembre à NY.

    Cela devrait être intéressant pour les le « Re-Open », pourquoi ?

    Elles confirmeraient la thèse officielle, j’ajoute, sans plus.

    Oui, notre futur risque de devenir insupportable si le législateur n’encadre pas sytématiquement l’utilisation de ceux qui produisent les nouvelles technologies au dépend des citoyens, du libre arbitre, de la vie privée.

    Il va être impératif de le faire, sinon l’idée même de la Démocratie va disparaitre.

    L’image du passe-muraille invasif peut-être évoquée.


  • Vulcan78 17 août 2012 00:15
    Hi guys !
    Je tenais à saluer ici tous les gars du Pentagone qui m’observent depuis le Pentagone.

  • noux noux 17 août 2012 00:41

    Faire tourner Faire tourner Faire tourner SVPSVPSVPSVPSVPSVPSVP

    Anonymous : Opération Big Brother

    http://lejournaldusiecle.com/2012/08/16/anonymous-operation-big-brother/#more-1355


  • filo... 17 août 2012 01:16

    Quand ce système d’aujourd’hui commence a avoir peur de son ombre c’est le signe infaillible que c’est la fin de ce système. Bientôt le monde entier voudra la mort de l’Amérique, cette personnification du mal. Et l’Amérique sera obligée de livrer la guerre au monde entier. Peu probable car quasi impossible. D’ailleurs ces guerriers là les chinois appellent « les tigres en papier »
    Et le citoyen américain dans tout ça. Surtout quand ont sait que le ver est toujours dans la pomme.
    Obama a surtout déçus ceux qui ont crus en lui. Et ils étaient nombreux. Mais quand même il y a un qui a bien vu (je ne me souviens plus son nom) et il a dit : « Obama c’est un blanc dans la peau d’un noir »
    Bravo !


  • Leo Le Sage 17 août 2012 08:16

    @AUTEUR/Louis Dalmas

    Vous dites : « C’est là où cela devient grave, car on fracture le noyau de votre libre arbitre »

    Pas du tout, votre libre arbitre ne change pas même si on fouine jusqu’à au plus profond de votre disque dur.

    Vous dites : "un appareillage qui repère le degré d’alcool dans votre sang et, si ce dernier dépasse la limite légale, qui bloque automatiquement le démarrage du moteur"

    Ce qui est une bonne chose.

    Ceci dit je peux demander à quelqu’un de démarrer ma voiture à ma place et ensuite de conduire...

    Mais je me pose la question suivante : si une personne qui ne boit pas comme moi est contraint de conduire avec mes vêtements « alcoolisé » je fais comment ?

    Et si le système à des défaillances [refus de démarrer], est-ce qu’une personne sobre comme moi a un recours ?

    Vous dites : « On n’a pas le droit de faire le mal, c’est entendu ; mais on doit être libre de rêver le faire »

    Sûrement mais beaucoup passent du rêve à la réalité aussi...

    Vous ne croyez pas ?

    Vous dites : « Mais qui garantirait que la définition de la “pensée antisociale” ne concerne que le crime ? »

    Vous vous compliquez la vie mais j’aime ! smiley

    Plus simplement qui me garantit que l’élément mis dans la flotte soit digne de confiance notamment respectant les règles de la galénique ?

    Rien ou presque rien...

    Vous dites : "Le Wall Street Journal a même précisé qu’Obama avait nommé John Brennan à la tête de ce programme, faisant de lui, pour la première fois dans l’Histoire, un haut fonctionnaire responsable d’une liste d’exécutions gouvernementales"

     smiley

    Le premier dans l’histoire ? Je croyais qu’il est le nième...

    Vous dites : « Surveillance de près et contrôle à distance – espionnage et télécommande – sont des piliers de notre monde moderne »

    Situation qui va s’intensifier...

    Mon avis

    La tendance actuelle est de tenter de contrôler tout un chacun et cela sans que l’on puisse s’y opposer.

    Les logiciels espions qui permettent de penêtrer un smartphone sont légions.

    Il est donc parfaitement possible pour un simple individu de savoir qui vous êtes à travers ce que vous faites et ce que vous achetez.

    Il est tellement facile de savoir quel est votre parcours que le problème n’est plus de savoir ce que vous faites mais plutôt de spéculer sur ce que vous allez faire.

    Et en général, on peut planifier d’avance vos actions puisque tout est disponible sur le web à qui cherche sérieusement.

    Exemple, on peut prévoir plus facilement le crime maintenant :

    "The notion of predictive policing is attracting increasing attention from law enforcement agencies around the country as departments struggle to fight crime at a time when budgets are being slashed."

    (source : Data-Crunching Program Guides Santa Cruz Police Before a Crime - NYTimes.com)

    Faire de la prévention c’est bien, mais de là à fouiner dans notre vie privée à l’insu de notre plein gré je m’interroge.

     
    Cordialement

    Leo Le Sage
    (Personne respectueuse de la différence et de la pluralité des idées)


  • chmoll chmoll 17 août 2012 11:04

    mème avec une carte (10 à 20€) inséré dans ton pc portable tu peux écouter toutes les converations téléphonique a proxi d’un immeuble


  • Al West 17 août 2012 11:10

    Bonjour M. Dalmas,

    Avez-vous connaissance des récents témoignages effrayants d’anciens agents de la NSA selon lesquels cette agence espionne tous les citoyens des Etats-Unis, sans exception aucune, en réunissant toutes les données disponibles sur Internet et en organisant un profil de la personne ?

    Ou encore du projet TrapWire, qui, via les caméras de surveillance des grandes villes, utilise la reconnaissance faciale et permet de connecter les différentes occurrences d’une personne afin de reconstituer son parcours ?

    Et c’est sans parler de l’installation de smart grids, ces réseaux électriques informatisés et intelligents, qui sous couvert d’une consommation de l’énergie intelligente, permettront de piloter la distribution d’énergie à distance. Quand l’on sait que les grandes entreprises impliquées dans leur développement sont Google et Microsoft, c’est un peu comme offrir aux Etats-Unis la possibilité de vous priver d’énergie. Il n’y a qu’à voir le nombre de programmes informatiques malveillants qui émergent, notamment au Moyen-Orient. Si de tels programmes peuvent prendre avantage des failles de Windows - qui selon certains sont délibérément laissées en l’état - alors il y a fort à parier que le réseau électrique pourra être piraté de la même manière.


  • Louis Dalmas Louis Dalmas 17 août 2012 12:05

    Beaucoup de réactions intéressantes à mon papier sur surveillance et contrôle. Merci.
    Je serais heureux que les amis qui m’ont signalé les moyens qui se développent de nous ficher
    m’indiquent les infos à ce sujet. Ils peuvent les adresser directement à mon mail [email protected] Nous en parlerons dans le journal B. I. Cordialement à tous.


  • morice morice 17 août 2012 12:28

    Dalmas découvre la Lune : ici, ça fait plus de 5 ans qu’on a évoqué le cas.


  • tf1Goupie 17 août 2012 12:59

    Le mec qui a peur d’être surveillé et qui passe son temps sur Internet, c’est assez marrant ...


    • tf1Goupie 17 août 2012 15:13

      Vous inquiétez pas Boris : les cons ne sont pas surveillés, vous n’avez rien à craindre.

      Excusez-moi, peut-être, de vous avoir mis involontairement devant vos contradictions ; en général dans ce cas désagréable on répond avec l’argument « con » .


  • filo... 17 août 2012 13:25

    @ boris

    C’est vrai !
    Si je dois avoir à faire à un con et un méchant et que je pourrai choisir alors c’est sure je choisirais le méchant.

    Méchant au moins ils se fatigue de temps en temps !


  • Oncle Kaï Oncle Kaï 17 août 2012 23:41

    Un article déprimant à souhait, mais salutaire pour la compréhension de la nature profonde d’un appareil sécuritaire...
    Après le contrôle, puis la surveillance, bienvenue dans l’ère de la société de contrainte !


  • jean-marc R jean-marc R 18 août 2012 14:18

    @Louis Dalmas

    Bonjour,

    votre avis, sans langue de bois, sur le cas Assange svp ?
    Merci.


  • Louis Dalmas Louis Dalmas 18 août 2012 16:42

    Mon avis est très simple : il faut défendre Julien Assange par tout les moyens. Il a contribué de manière précieuse à notre information et de ce fait, est l’objet de la haine des pouvoirs qui n’aiment pas qu’on révèle leurs secrets. L’usine à mensonges fonctionne contre lui, comme à une échelle plus grande contre Assad.


    • jean-marc R jean-marc R 18 août 2012 17:18

      Merci pour votre réponse.

      Effectivement par les temps qui courent, Assange et tout ce qui tourne autour de wikileaks est devenu très précieux pour la quasi totalité des citoyens, y compris donc ceux qui ne comprennent pas vraiment encore ce qu’il se passe en coulisse.

      Vos 2 prochains sujets de billets, pile dans le sujet de ce billet ci ?  smiley  : 

      http://www.indect-project.eu/
      ->
      1. Indect
      2. EU


  • schwitters schwitters 18 août 2012 18:36

    On peut prévoir les réponses à une question en utilisant les propabilités et en augmentant la base de données....donc facebook, est un moyen de surveiller mais aussi de fabriquer des tendances ; bravo au propriétaire de ce réseau !


    Merci pour votre alerte, les algorithmes ont de beaux jours devant eux !

  • morice morice 2 novembre 2012 23:50

    Dalmas découvre le gaz et l’électricité


    tout a été dit bien avant lui dans un ouvrage : « l’administration de la peur » de Claude Viriolio et Bertrand Richard.


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