Ester en justice ? C’est encore le privilège des puissants !
Dans le cadre d’un Etat de droit, la loi est la même pour tous et elle doit être appliquée.
En cette période où il y a de plus en plus de rejet du politique, il est sain que des ministres ou députés puissent comme tout un chacun être poursuivis en justice.
Malheureusement il y en a de plus égaux que d’autres.
Un délinquant qui vole à l’étalage n’aura pas d’avocat et trouvera peut-être un commis d’office qui fera -bien souvent- le minimum.
Un délinquant au col blanc, ou même célèbre et riche pourra lui ? se payer un ou plusieurs avocats.
Il y a là beaucoup de choses à dire et à faire.
Je suis allé accompagner une famille, convoquée au tribunal pour une dette de loyer.
La salle d’audience était pleine de « petites gens ».
Beaucoup d’entre eux n’ont pas d’avocat alors que les bailleurs sont, eux, bien représentés.
Le code de procédure pénale est ainsi fait qu’un justiciable ne peut être défendu dans une telle juridiction que par un avocat.
Tant pis pour celles et ceux qui ne peuvent pas se défendre.
Nous ne sommes plus là dans l’état de droit.
Pourquoi une association de consommateur ne pourrait pas défendre une famille menacée d’expulsion sans passer par la case : engagement d’un avocat ?
J’arrête tout de suite les insinuations ou même remarques de ceux disant qu’il s’agirait alors pour les associations de se faire du beurre.
Quand nous défendons- hors tribunal- une famille, nous ne demandons rien pas un € .
Les bénévoles du collectif « info-dettes » de Seine et Marne reçoivent du public, accompagnent les personnes, les aident à monter leurs dossiers. Cette action de solidarité peut durer deux ou trois heures.
Rien n’est demandé au demandeur.
Ce n’est que lors d’une permanence consommation que nous demandons une cotisation à la famille Reçue.
Cette adhésion est de 10 € pour l’année.
Nous sommes d’ailleurs obligés de faire ainsi car cela devient un service à adhérent et les avocats ne peuvent pas alors nous reprocher, voire nous poursuivre pour concurrence déloyale.
Pourquoi agissons nous ainsi d’une manière désintéressée ?
Par philanthropie ?
Non ! le « qualificatif » est trop fort.
Nous agissons ainsi par plaisir, oui :
Réussir en donnant un petit coup de pouce à aider une famille en difficultés à s’en sortir, c’est mener à bien un projet, c’est être utile et faire reculer un tout petit peu l’injustice.
Le bénévole est alors lui aussi heureux….il n’a pas perdu son temps et quelle joie devant le soulagement de la famille accueillie !
Ah si nous pouvions mettre un petit caillou dans l’engrenage qui voit la « justice » et ses commis broyer des « sans grades » !
Jean-François Chalot