vendredi 15 mars 2019 - par Laurent Herblay

Gaspard Koenig, ou l’alliance des ultralibéraux et des islamistes

Si l’affaire du hijab de course de Décathlon a montré que notre société reste profondément laïque et soucieuse de la défense des droits des femmes, elle a fait sortir du bois les alliés des islamistes les plus rétrogrades, qui ont pu répéter leurs arguments si contraires à notre République. Nouvel exemple avec le papier de Gaspard Koenig, auquel je préfère de très loin celui de Zineb El Rhazoui.

 

Pas de société et loi de la jungle
 
Le pseudo-intello ultralibéral ne sort pas grandi de cette tribune ridicule publiée dans les Echos. Il aurait pu pousser la logique ultralibérale jusqu’au bout, refuser, comme Thatcher, toute forme de société, prôner l’individualisme sans la moindre restriction pour soutenir un droit à porter et vendre des hijab. Mais non, il préfère les postures communicantes à l’anglo-saxonne, évoquant ses achats de produits de sport non utilisés pour attirer la sympathie dans un gloubi-boulga intellectuel profondément indigent. Déjà, dans cette histoire, il faut quand même une extraordinaire mauvaise foi pour oser comparer le rejet du hijab de course avec les pratiques des talibans ou de l’Arabie Saoudite.
 
Les premiers n’ont fait de mal à personne, les seconds peuvent lapider les femmes, qu’ils traitent comme des êtres de deuxième catégorie et leur dénient toute liberté. Quelle bouillie argumentaire de défendre la pseudo-liberté de porter un hijab en disant que s’y opposer reviendrait à se comporter comme les pires persécuteurs des femmes, qui sont justement les promoteurs du hijab et des burqas. Puis, il prend deux arguments bien faibles. D’abord, la laïcité ne devrait pas être synonyme d’interdit. Mais ce sont les libertaires qui refusent les interdits, pas les laïcs, bien au contraire, puisque la laïcité consiste justement à fixer des règles et des contraintes pour séparer l’Etat et la religion…
 
Deuxième axe, la comparaison entre le hijab et le porte-jarretelle, véhicule de l’oppression patriarcale, qui ne serait pas dénoncé par les opposants au hijab… Déjà, on retrouve à demi-mot l’argument de la pudeur, brandi par les islamistes et leurs alliés. Ensuite, le porte-jarretelle n’a pas de la même nature. Ce n’est pas le véhicule de promotion d’une religion, ni de l’infériorité de statut des femmes. Comme d’autres avant, il feint de croire que toutes les femmes qui portent le hijab le feraient volontairement et sans la moindre pression. Pourtant, même Libération avait reconnu qu’outre celle qui sont contraintes directement, il y a la contrainte indirecte (ne pas être dérangée ou la pression d’un quartier).
 
On retrouve dans cette tribune indigente tous les arguments effarants véhiculés par une certaine gauche ou certains ultralibéraux, et remarquablement démontés par des femmes comme Zineb El Rhazoui ou Fatiha Agag-Boudjahlat, qui sort bientôt son deuxième livre, et dont je résumerai prochainement le premier. La journaliste de Charlie Hebdo a remarquablement démonté ces arguments dans Libération. Mais il y a tout de même quelque chose d’assez effarant à voir des hommes blancs, Koenig ou Taché, défendre le port du hijab face à des femmes de culture musulmane qui s’y opposent parce qu’elles ont bien compris comment notre République permet justement l’émancipation des femmes.
 
 
En tout cas, ce débat a l’intérêt de montrer jusqu’où peut pousser la religion ultra-libérale. Et Koenig est un cas particulièrement navrant pour arriver à défendre de la sorte des outils de limitation de la liberté, au nom de la liberté à porter ces outils. Ce faisant, cela montre bien que le produit de l’ultralibéralisme, c’est une loi de la jungle où tout peut être remis en cause, y compris les droits des femmes…


4 réactions


  • Alren Alren 15 mars 2019 17:53

    L’ultralibéralisme c’est tous les droits et lbertés pour le dominants, aucun droit ni liberté pour les dominés. C’est l’exact opposé de ce que doit être la loi pour vivre en harmonie dans une société humaniste.


  • libert_pensée 15 mars 2019 22:18

    Excellente mise au point. Ce personnage mérite bien de recevoir la volée de bois vert que vous lui administrez.

    Sinon l’horreur des horreurs est le sort de Nasrin Sotoudeh, avocate iranienne du droit des femmes qui a été condamnée à 10 ans de prison supplémentaires (qui porte sa détention à 33 ans) et 148 coups de fouets.

    Les médias n’en parle pas assez, ce qui est une honte. Le Parisien en a parlé comme le Figaro, mais tous deux l’ont évacué vers l’actualité internationale.

    Un pétition a été lancée par le barreau de Paris

    https://www.change.org/p/lib%C3%A9rez-l-avocate-iranienne-nasrin-sotoudeh-freenasrin





  • Jonas Jonas 16 mars 2019 09:37

    La vraie menace pour la France, ce ne sont pas les islamistes ou les jihadistes, leurs plans sont parfaitement connus : haine de la civilisation européenne, des femmes, des chrétiens et des juifs. Il serait facile de démanteler ces réseaux, et les mettre hors d’état de nuire.

    Mais c’est actuellement impossible. Pourquoi ?

    Parce que la vraie menace pour la France, ce sont tous ces islamo-gauchistes collabos tels ce Gaspard Koenig, aveuglés par la tolérance, le culte du multiculturalisme et du métissage, qui constituent une véritable police politique fustigeant tous ceux qui critiquent l’idéologie islamique, permettant ainsi lentement mais sûrement, la propagation de la charia sur notre territoire.


  • ZenZoe ZenZoe 16 mars 2019 12:26

    Ce qu’a compris le peuple depuis longtemps, et pas les élites, c’est que l’Islam essaie de tout son poids à s’imposer dans l’espace public.

    Ce qui est contraire à notre conception de la laiïcité et la loi de 1905.

    Alors nul besoin de tourner autour du pot. La question est la suivante : veut-on que l’Islam devienne partie prenante dans la vie publique oui ou non ? Tout le reste est du blabla pseudo cérébral et non avenu.


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