lundi 15 février 2010 - par mathias cohen

Habitus, violence symbolique et « théorie du complot »

Les concepts fondateurs de la sociologie de Pierre Bourdieu que sont l’habitus et la violence symbolique me semblent être tout à fait pertinents pour aborder la manière dont les champs médiatique, politique, associatif… abordent la question des attentats du 11 septembre 2001.

 Tentons tout d’abord de définir rapidement l’habitus tel que développé par Bourdieu : l’habitus se résume à l’ensemble des expériences incorporées et à la totalité des acquis sociaux appris aux cours d’une vie par le biais de la socialisation. Les agents sociaux développent donc des stratégies, fondées sur un petit nombre de dispositions acquises par socialisation qui, bien qu’inconscientes, sont adaptées aux nécessités du monde social.
 Les habitus permettent à un individu de se mouvoir dans le monde social et de l’interpréter d’une manière qui d’une part lui est propre, qui d’autre part est commune aux membres des catégories sociales auxquelles il appartient. Par le biais de cette acquisition commune de capital social, les individus de mêmes classes peuvent ainsi voir leurs comportements, leurs goûts et leurs "styles de vie" se rapprocher jusqu’à créer un habitus de classe. (Wikipédia)
 Les habitus ne se résument donc pas à de simples « conventions sociales », car ils sont inconscients et se situent au cœur des mécanismes de reproduction des hiérarchies sociales. De plus, l’habitus est un processus par lequel l’individu construit sa propre identité, au sens ontologique, alors que la convention apparaît plus comme une contrainte extérieure à laquelle on peut plus facilement se soustraire.

 Voilà pour la définition. Que ceux qui veulent en savoir plus aillent lire Bourdieu dans le texte, et que ceux qui l’ont déjà fait me pardonnent un résumé aussi caricatural que bref, mais le but de cet article n’est pas d’apporter une pierre à l’édifice de la pensée sociologique, mais bien plutôt d’en utiliser des concepts pour, au final, attirer l’attention sur une certaine réalité et tenter de la rendre plus appréhendable.

 Les théories du complot sont présentes à divers degrés et sous diverses formes dans les habitus des classes populaires. Elles affleurent de manière régulière dans la culture populaire, des « tous pourris » des propos de bistrots, à une interprétation particulière de la théorie marxiste des rapports de classe qui met en scène les dominants, réunis dans une même pièce et complotant pour asseoir une suprématie d’abord inhérente à un système de production. Les mouvements politiques populistes savent habilement utiliser ces dispositions des classes dominées pour les attirer dans leur giron.
 Aussi légitime que soit cette théorie du complot au regard de la position même des classes dominées, la théorie du complot en est-elle pour autant pertinente ? Oui, d’une certaine manière. L’équilibre des pouvoirs qui doit au final protéger la souveraineté populaire et l’intérêt général est toujours fragilisé par des accords plus ou moins secrets, ou de simples connivences entre des pouvoirs, à des échelles variées. La connivence qui existe entre le champ entrepreneurial et le champ politique, par exemple, ne menace-t-elle pas directement le fonctionnement de la démocratie ?

 Force est de constater que sur la question de la théorie du complot, des affrontements existent dans des champs très divers, mais qui se recoupent les uns avec les autres, notamment dans les champs médiatique, politique, culturel, associatif... C’est ici que le concept de violence symbolique peut venir nous éclairer sur la question de ces affrontements.
 L’œuvre sociologique de Pierre Bourdieu est dominée par une analyse des mécanismes de reproduction des hiérarchies sociales. Bourdieu insiste sur l’importance des facteurs culturels et symboliques dans cette reproduction et critique le primat donné aux facteurs économiques dans les conceptions marxistes. Il entend souligner que la capacité des agents en position de domination à imposer leurs productions culturelles et symboliques joue un rôle essentiel dans la reproduction des rapports sociaux de domination. C’est ce que Pierre Bourdieu nomme la violence symbolique, qu’il définit comme la capacité à faire méconnaître l’arbitraire de ces productions symboliques, et donc à les faire admettre comme légitimes. (Wikipédia)

 La théorie du complot qui peut relever du bon sens populaire du point de vue des classes dominées, devient pour les journalistes dominants dans le champ médiatique une erreur de jugement liée à l’ignorance, voire à la maladie mentale (paranoïa). Cette violence symbolique, d’autant plus efficace qu’elle reste invisible, apparaît depuis un certain temps avec plus de netteté, ceci étant sans aucun doute lié au développement de l’internet. En effet, sur internet, l’expression populaire de la théorie du complot acquière une nouvelle visibilité, rendant par conséquent de plus en plus visibles les attaques qui la visent. On peut citer, comme moment révélateur de cette violence symbolique, l’émission « L’objet du scandale » du 28 octobre 2009, animée par Guillaume Durand. La violence symbolique a ici précipité (au sens de la chimie) en violence visible sur le petit écran, sous la forme des échanges plus que vifs entre Jean Marie Bigard et Mathieu Kassovitz d’une part, et les chroniqueurs de l’émission d’autre part (Frédéric Bonnaud et Hervé Gattegno). Un autre exemple de cette violence de plus en plus visible est la prise à partie de Frédéric Taddéï sur le plateau de l’émission Pif Paf sur Paris Première le 23 janvier dernier.

 Cette violence symbolique qui fait son travail en amont, dans la presse, chez les hommes politiques, dans les partis, au sein des organisations syndicales, au sein du monde associatif, etc… nous nous y confrontons tous les jours dans notre travail de militant d’une association telle que Reopen911. Et paradoxalement, c’est lorsque nous essayons de créer des ponts avec des associations culturelles plus ou moins politisées, des mouvements militants… que nous nous trouvons face à un mur. Nos interlocuteurs n’ont même pas à avancer d’arguments pour expliquer leurs réticences ou leur refus, il leur suffit de se référer implicitement au sceau d’incrédibilité qui frappe tout ce qui peut être assimilé à une « théorie du complot ». Nous ne sommes plus dans une argumentation rationnelle, puisque « la violence symbolique (est) la capacité à faire méconnaître l’arbitraire de ces productions symboliques, et donc à les faire admettre comme légitimes ».
 Si arguments il y a, force est de constater que là encore, nos interlocuteurs ne s’encombrent pas d’arguments qui concerne le fond du problème, mais se réfèrent plutôt à des arguments périphériques, mettant ainsi à jours les habitus qui les agissent : « Il y a d’autres sujets plus importants dont il faut s’occuper », « Les gens qui s’intéressent à ce genre de choses sont douteux, voire bizarres », « De toute façon, on ne saura jamais, comme pour l’assassinat de JFK », etc… Ce dernier argument est très intéressant et permet de voir qu’un complot avéré dans l’histoire récente des Etats-Unis a perdu tout pouvoir de questionnement sur le fonctionnement du pouvoir, mais a été habilement rangé dans une boîte à folklore, celle des séries et des documentaires sur les « Xfiles ».
 Ainsi, les militants de Reopen911 n’apparaissent-ils bien souvent que comme des militants de seconde zone, venus non pas du monde authentique et authentifié des militants sérieux et reconnus, mais d’un monde étrange, celui de jeunes garçons boutonneux, passant leur temps sur internet, des sortes de « geeks » à tendance paranoïaque ayant du mal à sortir de chez eux pour retrouver la vrai vie et ainsi les vraies luttes.
 Demandez à un syndicaliste d’aborder la question du 11 septembre lors d’une assemblée générale ou à un militant de parti politique de questionner ses chefs sur cette même question, et vous comprendrez rapidement que ce genre de choses ne se font pas.

 En guise de conclusion, j’anticiperai un reproche qui pourra m’être fait au regard de cet article, celui d’invoquer des concepts sociologiques mal maîtrisés, pour au final défendre des idées en évitant les arguments plus rationnels de rigueur. Tout d’abord, je rappellerai que les arguments rationnels constituent la base du travail des militants de l’association Reopen911, et que de nombreux échanges ont déjà eu lieu sur ce terrain. Mais je tiens tout de même à assumer le fond de ma démarche en exposant clairement ce que j’ai voulu démontrer dans cet article par l’intermédiaire d’une petite anecdote.
 Il y a peu, je discutais avec un militant d’extrême gauche, et je me suis à un moment résolu à lui faire part de mes positions à propos des attentats du 11 septembre 2001, sachant déjà que je risquais de me retrouver dans une situation délicate, un peu comme celle d’un invité résolu à ne pas utiliser le couteau à poisson lors d’un dîner en ville. Comme je m’y attendais, il m’a opposé un certain nombre d’arguments du type de ceux évoqués précédemment pour me dire au final que ce genre de militantisme faisait du tort au vrai militantisme en détournant l’énergie qui aurait pu être mise au service du second, au profit du premier. C’était dire en somme que mener ce combat revenait à combattre objectivement les forces de changement social.
 Cet article est donc une réponse à cet argument, son but étant de faire s’interroger les acteurs du militantisme « classique » sur leur rôle en tant qu’agents sociaux relayant la violence symbolique des agents dominants dans les différents champs sociaux à propos de sujets comme celui du 11 septembre 2001. Nous sommes un certain nombre à considérer au contraire que ces sujets ont un fort potentiel de changement social qui ne demande qu’à nourrir les luttes qui ont lieu tout autour de la planète.
 
 


11 réactions


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 15 février 2010 12:49

    BOURDIEU est mort, il faut se poser la question : Que deviendra la France bourdieusarde de toutes les Kabyleries ?

    Mohammed MADJOUR.


    • Lucien Denfer Lucien Denfer 15 février 2010 18:34

      Les Kabyles vous répondraient avec mérite que Napoléon est mort, que deviendra la France et sa production d’arabesques ex-nihilo ?


    • Lucien Denfer Lucien Denfer 15 février 2010 20:19

      chassez le naturel et il revient au galop.

      momo ta meuf est parti avec un bylka, c’est pas de veine. Pourquoi tu te lâche pas ? allez avoue que ça te démangeait de dire juiveries au lieu de kabyleries, après tout au bled c’est des synonymes. Et c’est toi qui vient pleurer à longueur de journée auprès de ta maman la France. O maman tu m’as fait du mal, o maman tu t’es pas occupée de moi. Et à la première occasion tu nous montres ton vrai visage. Voilà t’es démasqué. On sait pour qui tu émarges, la seule chose qu’on sait pas encore c’est si tu touches tes appointements en dinars ou en euros...

      Raciste...


  • Richard Richard 15 février 2010 14:14

    Merci à l’auteur. Cette attitude de déni est triste, certes, mais l’esprit humain est lent. Persévérance ! Avec des arguments clairs, précis et indéniables.

    Une très bonne réflexion sur le comportement des médias vis à vis du 11/9 est parue sur Altermonde-sans-frontières : « L’injuste procès des prétendues théories du complot »

    Je rajouterai la citation de Rémi Brague, professeur de philosophie à la Sorbonne, repris par Jean-Claude Guillebaud dans son magnifique « La force de conviction », ed. Points, p.238 :

    "Nous vivons sous le règne d’une terreur soft. Au fond de chacun est la peur viscérale de s’écarter de la norme, celle-ci n’ayant plus de valeur morale mais purement statistique. Une conduite adoptée par une majorité, ou par une minorité suffisamment importante de citoyens, ne peut pas être totalement méprisable. Réciproquement, des opinions authentiquement originales doivent être à tout prix cachées, condamnées au bûcher soft des médias, qui est le silence« (in »L’amour de la vérité« , Christus, octobre 2004, p.404.

    @astus : ouvrez les yeux ! ce simple texte ci-dessous suffit pour comprendre la nécessité d’une nouvelle enquête. Pour rappel : entre 600’000 et 1’000’000 de morts (principalement des civils) dans les 2 guerres illégales en Irak et en Afghanistan.

     »Les deux présidents de la Commission d’enquête officielle (rapport 2004), Thomas Kean et Lee Hamilton, déclarent dans leur livre « Sans Précédent » (Without Precedent, 2006) qu’on les a mis en situation d’échec dans leur mission et qu’il ne leur a pas été attribué de fonds suffisants pour mener à bien une investigation. Ils affirment également que tout a été mis en œuvre pour les empêcher d’établir les faits dans leur vérité et qu’ils ont été induits en erreur par des hauts responsables du Pentagone et de l’administration fédérale de l’aéronautique. Selon eux, ces fraudes et cette obstruction doivent être assimilées à des crimes." (Source : Guardian, 9/11 - the big cover-up ?, Peter Tatchell, 12 septembre 2007, traduction)



  • Bardamu 15 février 2010 14:36

    Monsieur Cohen !

    Ah ! monsieur Cohen !... serais-je dès lors paranoïaque en formulant la seule pensée que votre patronyme puisse ici orienter vos idées ?

    -Serais-je « complotiste » d’ainsi imaginer que votre raisonnement dûment développé, soigneusement référencé, voire circonstancié ne le serait qu’à l’unique fin d’appuyer des thèses sionistes ?

    Serais-je même incroyablement insensé en supposant que mon message -présentement émis-, puisse, à l’avenir, et ce par l’appui et l’influence d’un certain lobby, se voir purement supprimé ?

    Serais-je encore au bord de la folie en prévoyant qu’avec pareils futurs procédés, on réveillera chez mes compatriotes -pas tous gentils !- un racisme qui jusqu’alors n’existait pas, sauf dans l’imaginaire de certains y voyant un intérêt... pour promouvoir les leurs... d’intérêts ?


    Convainquez-moi, monsieur Cohen !... de votre évidente impartialité !


    • COLRE COLRE 15 février 2010 14:42

      « Comment ça, Salomon, vous êtes Juif ?! smiley … Bon, tant pis, je vous garde quand même »…


  • voxagora voxagora 15 février 2010 17:20

    Le mot « complot » n’existe pas, ou plus, car il est obligatoirement précédé de « théorie du » et est devenu « théorieducomplot ».

    Mais la chose qui se définit par « accord commun intelligent entre des personnes » ou « rassemblement dans un combat » ou « projet quelconque concerté secrètement entre deux ou plusieurs personnes », cette chose existe-t-elle ?

    Si oui est-ce : intrigue ? cabale ? brigue ? tripotage ? coalition ? manigance ? dessein ? coup monté ? etc.. etc..


    • Lucien Denfer Lucien Denfer 15 février 2010 18:40

      Je crois qu’on peut élargir avec embrouille, arnaque, carotte, plan, vision, idée lumineuse, concept, méthode, carte à jouer, et leur petits frères...


  • joseW 15 février 2010 21:59

    Bon article, Bourdieu n’était pas dupe. Dommage qu’il soit parti si tôt !


  • ddacoudre ddacoudre 15 février 2010 22:11

    Il est bon de se rappeler ce que disait Hawkins des systèmes physiques : qu’il y a un absolu où tout s’écroule,

    bonjour mathias

    j’avoue ne savoir par ou commencer, je ne sais pas ce que c’est que la théorie du complot, mais je sais ce qu’est la violence symbolique. Je lui ai donné un nom plus approprié qui est le « dominant systémique » c’est plus clair et l’on comprend mieux. Nous ne vivons plus dans notre biotope naturel, sauf quelques petites tribus isolé. Nos rapport de sélection par le dominant se sont transformé et le dominant Alpha, celui qui structure la troupe et assure la meilleure progéniture n’existe plus chez nous, nous l’avons externalisé petit à petit en nous étant sédentarisé, en nous ayant concentré dans des espaces reteints qui sont de nature détériorer les comportements innés, nous sommes passé ainsi d’un statut de dominant alpha à dominant bêta qui ne peut se suffire des organisation innés et doit donc développer des structures organisationnelles dans lesquelles sans cesse personne ne domine, sauf s’il se situe au dessus de lui, et ce n’est pas le tyran ou le président que l’on se désigne car ils sont seulement choisi comme acteur ou maître d’œuvre, ce glissement nous l’avons réalisé par nos dieux ou totem et tabou, ce sont eux qui sont devenus les dominants Alpha,et ils transpirent par tous leurs arrangements ceux qu’ils sont, des dominants, et nous par l’habitus nous nous les transmettons en croyant que c’est nous qui dominons. Ainsi chaque fois que nous fondons par la coordination de nos comportements une organisation pour structurer nos actes parce que notre histoire culturelle nous y contraint, le modèle déterminer s’impose comme dominant systémique qui forcément se transformera car il n’est qu’une représentation adaptative du véritable dominant alpha qui a fuit son territoire originel. Aujourd’hui nous avons un nouveau dominant systémique qui s’appelle la loi du marché, il cohabite avec dieu et la république, mais à priori il introduit de fortes confusions d’où il en découle toutes les théories du complot, mais ce n’est pas neuf, c’est surtout plus répandu car les moyens de communication sont plus nombreux, et qu’il y a une espèce d’ignorance savante qui se ferme comme une huître, dés qu’il faut faire l’effort d’une compréhension, chacun enfermé dans la culture de son champ source de suspicion propice à la théorie du complot.

     

    Notre condition initiale est l’ignorance s’en émancipé est sans fin et il nous est impossible de détenir tous les éléments qui se trouvent hors de porté de nos sens ainsi tous ce qui entre par l’information et qui n’est pas à la porté de notre regard ouvre la porte à la confiance et a la suspicion, en fonction d’un habitus un peu plus spécifique lié à la porté du regard et a l’apprentissage « géohistorique » lié à nos déplacements et de localisé. La théorie du complot regroupe donc plusieurs éléments, dont un qui me semble important et la défiance envers la circulation de l’information qui est bien identifié comme moyen de manipulation et favorise de ce fait une forme d’enfermement aux réalités voire d’enfermement dans des convictions qui favorise le dogme, il n’y a pas de solution en dehors comprendre et apprendre pou où ?

     

    Au moins quand l’on est acteurs de la violence symbolique.

     

    cordialement


  • quen_tin 15 février 2010 23:27

    Je vois une erreur dans cet article qui est d’assimiler la culture « internet » à la culture populaire, ce qui n’est pas tout a fait juste (voir cet article : http://novovision.fr/?Internet-est-il-la-voix-du-peuple ).

    En résumé :
     - L’expression sur internet est le fait d’une minorité très active qui a l’illusion d’être en position majoritaire
     - cette minorité est en réalité plutôt issue des milieux aisés

    A noter que cet article ne concerne pas directement les théorie du complot, mais l’expression sur internet en général.

    Pour revenir à l’article : bien sûr on peut tout a fait analyser de cette manière la réaction des médias face aux « théories du complot », ce rejet violent de toute idée gênante, et c’est assez juste, seulement ça n’apporte aucun crédit supplémentaire à ces théories, dont la plausibilité antérieure est extrêmement faible (ce qui rend d’ailleurs inutile l’accumulation par les « militants » de détails techniques qui ne modifient en rien cette plausibilité antérieure).

    Je suis donc tout a fait d’accord avec la personne citée par l’auteur qui estime que c’est une perte d’énergie, et avec le premier commentaire qui estime que Bourdieu n’aurait pas cautionné une telle utilisation de ses concepts. Chomsky n’a d’ailleurs pas manqué lui aussi de critiquer ce « militantisme » dans l’un de ses livres récent :
    il y stigmatise ces internautes qui s’improvisent spécialistes en quelques heures et se demande pourquoi ce mouvement est finalement si bien toléré par le pouvoir américain. On rejoint l’idée d’un détournement d’énergie qui pourrait être utilisé pour une réelle critique sociale... Voir ici qq extraits sur le sujet, l’argumentaire est assez intéressant : http://www.conspiracywatch.info/Extraits-Noam-Chomsky,-L-ivresse-de-la-force_a194.html

    A ce titre, voir aussi un dossier sur « Alternative libertaire » : Conspirationnisme, le boulet de la critique sociale : http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article3222

    Et pour ceux que ça amuse, les « confessions d’un ancien truther » : http://scepticismescientifique.blogspot.com/2009/11/confession-dun-ancien-truther.html


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