vendredi 13 août 2010 - par CHALOT

Il faut savoir être politiquement « incorrect »

De plus en plus d’intellectuels humanistes en appellent à un vrai débat sur l’immigration, refusant l’angélisme et la xénophobie.
Omar Ba nous offre un livre de réflexion, au titre plein et évocateur.
Je pense qu’ il peut contribuer à introduire un débat nécessaire, indispensable, même.

 

« N’émigrez pas !

L’Europe est un mythe »

Livre d’Omar Ba

Jean-Claude Gawsewitch, éditeur

210 pages

mai 2010

18, 90 %
 

Soyons politiquement incorrects !

Omar Ba prend les militants anti racistes à rebrousse poils, sans aucune précaution. Il n’hésite pas à exprimer ses divergences avec celles et ceux qui militent pour la régularisation des sans papiers, de tous les sans papier.

Il va immédiatement droit au but, avec des convictions mais aussi des arguments sérieux et mûrement réfléchis.

Il est sénégalais, donc il sera peut être préservé des accusations de racisme !

Des dizaines de milliers de personnes tentent de rejoindre l’Europe chaque année depuis les côtes africaines, beaucoup meurent en route alors que les autres vont errer à la recherche d’un hébergement et d’un travail.

L’immigration clandestine doit être réprimée et il est particulièrement réducteur de faire croire que ceux qui luttent contre les marchands d’illusion n’aiment pas les étrangers.

« Déjà que les migrants qui atteignent le Nord choisissent d’y rester, il est dangereux de desserrer l’étau sur l’immigration. Un instrument de régulation doit subsister qui empêche une désertion systématique des pays pauvres. »

Personnellement je suis pour la régularisation des sans papier qui sont sur le sol français et qui ont commencé à y travailler, à y envoyer leurs enfants à l’école.

Ce positionnement ne m’empêche pas à être sensible à la démonstration d’Omar Ba.

La question de l’Immigration est sérieuse et je refuse que soit considérée comme raciste toute personne « favorable à une gestion stricte des flux migratoires ».

Nous avons besoin qu’un grand débat démocratique ait lieu, sans tabou, ni « excommunication », parce qu’au-delà de la question économique, se pose un problème social et humain.

Ce sont des femmes et des hommes qui souffrent, ils rêvent un Eldorado et trouvent l’insécurité, le chômage et bien souvent la peur et la misère.

Au pays de Dante, 2% seulement des sénégalais réussiraient leur projet migratoire, au prix d’énormes sacrifices.

Au pays de Victor Hugo, l’avenir n’est guère plus radieux !

L’auteur explique longuement qu’il faut pour le développement de l’Afrique et pour les africains eux-mêmes que les bras et cerveaux restent au pays .

C’est d’ailleurs une thèse partagée par de nombreux chercheurs africains et européens.

Il propose que les organisations humanitaires, comme la CIMADE mettent en place un accompagnement des personnes qui retournent au pays.

Il s’agit là, non de coopérer avec la police, bien entendu , mais d’aider les personnes, souvent au bout du rouleau, à se reconstruire et à commencer un nouveau départ.

Omar Ba dévoile la face cachée de l’immigration et livre une analyse pertinente qui, qu’elle soit partagée ou combattue a le mérite d’apporter un souffle au débat sur l’immigration.

Jean-François Chalot

 



9 réactions


  • clostra 13 août 2010 12:51

    Il serait peut-être bien surtout de faire en sorte que ces pays se développent normalement. J’ai été très choquée d’apprendre que la France n’accepterait que des « diplômés » et sur certains métiers etc. Ceux-là même dont ces pays ont besoin !
    Veiller sur ces pays.

    Une petite histoire pour comprendre ce qui se passe dans ces pays : une ONG comprenant des ressortissant d’un village d’un pays d’Afrique économise durant 7 à 8 ans de quoi forer trois puits pour ce village. Etudes à l’appui, appui des comités d’eau des différents quartier, sous la direction du comité de développement du village, les trois puits sont forés. Au passage, un « hobereau » du coin détourne la foreuse pour forer un puit dans son jardin.

    Le même fait appel aux chinois pour forer un puit supplémentaire pour les villageois et l’enferme de façon que ceux qui puisent paient l’eau qu’ils vont y puiser...

    Veillons veillons avec eux...


  • LE CHAT LE CHAT 13 août 2010 13:12

    on sait aussi comment les pays africains règlent leurs problèmes d’immigration massive , quand c’est pas en expulsion de milliers de gens , c’est à coups de machette !
    le Sénegalais sait de quoi il parle ...

    et dire que certains osent sur ce cite faire des chichis quand on expulse des clandestins et de vrais délinquants !


    • clostra 13 août 2010 17:04

      Le mal des uns n’excuse pas le mal des autres.
      Et vous parlez de chichis : on aimerait vous y voir !
      Il est vrai néanmoins qu’on voit mieux la paille dans l’oeil du voisin que la poutre dans ses propres yeux...
      L’avantage est que le dialogue peut s’installer.


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 13 août 2010 17:11

    Bonjour,

    c’est la télé satellite qui fait la plus grosse pub par les images de paradis qu’elle diffuse sans modération, et sont responsables ceux qui tiennent les caméras et ferment les yeux sur ce qu’elles véhiculent. Les africains sont très heureux et compétents quand ils usent eux même du pouvoir d’élaboration de leurs programmes et notamment en musique. La musique africaine, le monde entier cherche à l’imiter tellement elle est d’une richesse inouïe.

    Rendons à Babakar ce qui lui appartient. 


    • Makan 14 août 2010 02:07

      Je me dis parfois que les télés occidentales sont dirigées par de vrais psychopathes.

      Lorsqu’ils montrent les villes africaines, par exemple, on ne voit que les bas-fonds et les bidonvilles, qui sont bien réels, certes, mais ces villes ne se réduisent pas qu’à cela.

      A ne montrer que les mauvais côtés de l’Afrique et les bons côtés de l’Europe, il ne faut pas s’étonner que cela finisse par avoir un impact sur tout un chacun.

      Une fois je regardais un reportage sur une chaîne française (j’ai la faiblesse d’être abonné à un bouquet avec presque toutes les chaines importantes en France) sur la ville d’Abidjan. Les mecs sont allés interroger des petits gars qui survivent dans les marais de la lagune, en lavant les habits des autres. On passe à la trappe le fait qu’Abidjan est une ville gigantesque, avec ses quartiers ultramodernes, ses universités et grandes écoles, ses nombreuses banques dont beaucoup de filiales de banques françaises, ses opérateurs de téléphonie mobile etc. et qu’elle grouille de cadres de tout poil : avocats, universitaires, architectes, ingénieurs et j’en passe. Et tout ce qu’une chaîne française a trouvé à interviewer, ces sont ces petits gars...

      L’unique homme politique interviewé dans l’émission, et qui a fait Sciences-Po en France, est présenté à mots couverts comme corrompu. Et bien sûr, il n’y a presque pas d’image de la vraie Abidjan en dehors de bas-fonds et des marais.

      Pas étonnant qu’en montrant de telles images de l’Afrique, on désinforme d’abord les Français qui, émus de compassion devant tant d’indigence, sont prêts à accueillir tout le monde.

      Je me demande quel peut être le mobile de ces gens.


  • silversamourai silversamourai 13 août 2010 17:12

    Bonjour,
     
    il y a les personnes qui se dirigent vers notre pays.

    Il y a, aussi, ceux qui commanditent cette main d’œuvre et qui sont en rapport avec les filières clandestines.....

    Quels sont les moyens développés par le gouvernement face à ces esclavagistes ?

    Vu le nombre d’inspecteurs du travail sur notre territoire et les moyens alloués à ce type de contrôle
    par la police, je ne discerne aucune volonté politique dans ce pays.

    D’aucuns s’enrichissent par ce« trafic humain » , et toutes les sanctions tombent sur les serfs....

    C’est un peu comme pour la drogue : on fait du chiffre en arrêtant de nombreux consommateurs,
    et les dealers prolifèrent.

    En ce moment on voit apparaitre de plus en plus d’armes ....et de prostituées clandestines...
    C’est la même filière !

    Notre président aime bien montrer ses muscles, mais le cerveau qui les commande me
    semble bien pusillanime !

    Fort contre les faibles et lâche contre les costauds.

     

     

     


  • ffi ffi 14 août 2010 11:04

    M’étant mis avec une camerounaise, je ne peux qu’adhérer aux propos ici tenus.
    D’abord, je ne connais pas l’existence de « réseaux » qui font du trafic.

    C’est plutôt la croyance de l’Eldorado. Elle pousse beaucoup à vouloir tenter leur chance. Il y a un prestige social donné à ceux qui sont en Europe. A beau mentir qui vient de loin, dit-on. Souvent, le migrant de retour au pays, en simple visite, va vouloir cacher sa difficulté de vie en Europe. Avec la différence de niveau de vie, il va se comporter comme un bourgeois (un RMI permet de louer une maison avec piscine...). Mais d’où vient cette croyance de l’Eldorado ??

    De l’illusion, essentiellement. En particulier, cette foutue manie de faire des films dans les châteaux et maisons bourgeoises, en montrant des héros qui ne travaillent jamais ou des histoires d’amour féériques. Bref, la légende d’un occident richissime est forgée par Hollywood et les pubs. Mais c’est du Toc.

    Si la situation est difficile en Afrique, l’Africain, qui y a ses réseaux de connaissance et de solidarité, y est généralement moins en difficulté qu’en France, pays dans lequel il se trouve déraciné, sans soutien et en décalage culturel. Là-bas, même les citadins ont de la famille au village, ce qui leur permet d’avoir de la nourriture pour, au pire, vivoter. Mais il est vrai que l’avenir est plutôt bouché.

    En fait, le problème vient surtout du système financier international, où tout les pays sont priés d’emprunter sur les marchés pendant que les contribuables sont priés de payer les intérêts sur une dette mécaniquement destinée à s’accroître. Par conséquent, les pays (tous, dont la France), perdent la possibilité d’investir et le chômage tend à s’accroître d’autant.

    Au final, cette raréfaction du travail oblige les gens à se déplacer pour trouver du travail, s’ils ont quelques ambitions. Ceci est également vrai en France : les familles ont commencées dès les années 1970 à s’éclater au 4 coins du pays, ce qui les a affaibli. Puis, ceux qui l’ont pu, ont migré en Amérique ou à Londres.

    Souvent l’on dit qu’il ne faut pas fermer les frontières parce que c’est malsain d’empêcher les gens de se déplacer. Mais aujourd’hui, le système aboutit à pire : les gens sont obligés de se déplacer pour travailler. Cela a des conséquences directes sur la cohésion sociale. Cela a aussi des conséquences sur l’économie, puisque une société où les gens se défient les uns des autres est beaucoup moins propice à faire éclore des projets novateurs.

    Bref, le système aboutit à une sorte de déportation de masse. Certes, les gens semblent volontaires, mais en réalité, ils sont forcés au déplacement du fait de la stagnation économique qu’impose la conservation au pouvoir d’une bureaucratie financière de droit privé.

    Nul doute que si les gens trouvaient des possibilités de travail à proximité immédiate de leur domicile, une écrasante majorité d’entre eux en serait pleinement satisfaite. Il y aura toujours des curieux, des explorateurs, désireux de découvrir le monde, et c’est tant mieux ! Ceux-ci doivent pouvoir circuler.

    La solution est donc :
    1°/ D’abord résoudre le problème financier international : souveraineté monétaire pour toutes les Nations (fin des « dettes souveraines »), afin de parvenir partout à des monnaies de droit public.

    2°/ Laisser passer 2 ans le temps que s’enclenche partout une nouvelle dynamique de développement, dont le moteur sera la nation, libérée du fardeau de la dette, en donnant nous même le bon exemple.

    3°/ Rétablissement des frontières nationales et fin du libre-échange mondialisé.


    • vinvin 21 août 2010 03:56

      (@FFI).

      Ha, vous aussi, comme moi vous êtes attiré par le charme des camerounaises ?

      Moi j’ en ai épousé deux. (Mais non, pas les deux en même temps,...) La seconde après avoir divorcé de la première, bien sur !

      Vous ne connaissez pas de réseaux de trafic ? Et bien moi si !

      ma seconde épouse n’ avait rien a foutre de moi, mais elle m’ a fait croire qu’ elle m’ aimait afin d’ obtenir un titre de séjour suite a notre mariage.

      Cette S*lope m’ avait bien caché qu’ elle se prostituée et qu’ elle connaissant bien le milieu de la prostitution et que ses copines faisaient le même métier, et elles étaient toutes originaire de la ville D’ EBOLOWA, Cameroun.

      Elles fréquentaient toutes la même boite de nuit, qui avait étée surnomée (la boite a putes).

      Mon avocat m’ avait dit qu’ une demande d’ annulation de mariage étaient très longue et complexe, et que cela me couterait des sommes d’ argent phénoménales. J’ avais donc engagé une procédure de divorce pour fautes, et parallèlement a cette procédure, j’ avais écrit a la préfecture pour expliquer mon problème, ainsi qu’ a l’ état-civil de Nantes, au Ministère des affaires étrangères, au Doyen du Tribunal de Grande Instance, etc, etc....

      Suite a toutes ses démarches, mon épouse s’ était vu retiré son titre de séjour, mise en centre de rétention, et elle avait étée reconduite au Cameroun par les autorités compétentes avec une interdiction du territoire Français pour une durée de Cinq ans.

      C’ est bien fait pour sa gueule, elle, n’ avait qu’ a de ne pas me prendre pour un « jambon » !

      Pour plus de détail, consultez mon site internet a l’ adresse suivante : HTTP ://VINCENTBOURGADE.FRE.FR/

      Cordialement.

      VINVIN.


  • antonio 14 août 2010 11:52

    Je pense que la France ne devrait accueillir un immigré ( quelle que soit son origine) que si elle est capable de lui permettre une vie décente : un LOGEMENT correct, un travail qui lui permette de vivre correctement des possibilités d’apprendre notre langue pour celui qui en a besoin, etc...

    Ce qui importe avant tout , c’est de respecter la DIGNITE de tout être humain.

    Tout le reste n’est que pipeau et les « jérémiades » de Réseau sans frontières et autres professionnels de l’anti-racisme en font partie.
    Les « sans papiers » vivent le plus souvent dans des conditions immondes : squatt, immeubles lézardés prêts à s’effondrer, promiscuité, saturnisme pour les enfants, etc...
    Ils accomplissent les plus basses besognes à vil prix.
    Pris par la misère dans leur pays, pris par le mirage de la France « pays des droits de l’homme » et pays de cocagne, victimes des passeurs ou possesseurs d’un simple visa de tourisme, ils survivent, si l’on peut dire, et aucun patron qui les emploie n’est jamais condamné ou si peu. !
    Je n’ai pas envie de soutenir leur lutte car c’est tout simplement permettre qu’une telle exploitation si repoussante se perpétue à peine atténuée. Je n’ai pas envie que les patrons français anthropophages continuent à se nourrir de la chair des immigrés.

    Que les Africains et autres immigrés puissent vivre DIGNEMENT dans leur pays, voilà pourquoi il faut se BATTRE ! Et « ya du boulot » pour y arriver ! ! ! ! !


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