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Journalisme, démocratie et liberté d’expression

Les nouveaux chemins de la connaissance recevaient ce mercredi Pascal Mbongo, professeur de droit, pour parler du métier de journaliste en France et aux États-Unis, de la différence des statuts dans ces deux pays et de ce que cela induit.

 

 

Je dévoile tout de suite, pour les plus impatients, la présence du fruit défendu dans cette émission, puisqu’il y est question de Dieudonné à partir de la 36e minute environ. C’est dit. Bonne écoute.

 

 

Lien vers l’émission :

http://www.franceculture.fr/emissio...

 

Libertés contre égalité

Tags : Journalisme Démocratie




Réagissez à l'article

118 réactions à cet article    


  • 1 vote
    maQiavel maQiavel1983 19 février 2014 14:33


    -il y est question de Dieudonné à partir de la 36e minute environ

    R / Bien joué Gueguen. smiley



    • 3 votes
      Éric Guéguen Éric Guéguen 19 février 2014 14:37

      Il faut avouer que c’est le moment le plus intéressant de l’émission : celui qui s’ancre dans l’actualité. On y découvre, d’après le professeur interrogé, l’énorme différence de portée entre la liberté d’expression outre-Atlantique et la nôtre.


    • vote
      maQiavel maQiavel1983 19 février 2014 14:46

      Mais n’ayez pas honte d’utiliser ce stratagème pour attirer la masse, voyons Gueguen. smiley

      Plus sérieusement, j’écouterai l’émission attentivement.

      J’ai l’impression qu’il y’ aura des convergences avec mon dernier article.


    • 6 votes
      Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 19 février 2014 15:02

      Est-ce que j’aurai de la tarte au citron si j’écoute tout du début à la fin ? smiley


    • vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 19 février 2014 15:04

      Charlotte au chocolat aujourd’hui Gaspard. Mais il y aura du rab cette fois, ne vous en faites pas.


    • 2 votes
      Morpheus Morpheus 19 février 2014 15:39

      Je serais tout de même curieux d’avoir l’avis d’un David Ray Griffin sur la liberté d’expression au USA. Pas sûr qu’elle soient si bien lotie que cela, du moins dans les grands médias (de nombreux extraits d’émissions où une personne ayant une opinion sortant du moule officiel se font traiter de tous les noms en direct).


    • 1 vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 19 février 2014 15:44

      Aaah, se faire traiter de tous les noms parce que l’on a l’audace d’émettre un jugement à contre-courant, c’est la règle du jeu démocratique, il ne s’agit pas là à proprement parler d’entrave à la liberté de parole.
      Mais là encore, comme je le disais à Hase, l’exemple que vous soulevez relève de la sécurité nationale, sujet à l’outrance aux USA il me semble.


    • 3 votes
      Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 19 février 2014 15:45

      Morpheus, se faire traiter de tous les noms en direct, c’est aussi un effet de la liberté d’expression. 


      La liberté d’expression ne garantit pas à elle seule un haut niveau de conscience et de culture de la population. Donc dans une société d’imbéciles et d’ignares, la liberté d’expression se résume concrètement au droit de dire des conneries et de huer celui qui invite à l’effort intellectuel. Mais c’est un autre sujet de discussion. Il est ici question de la liberté d’expression sous l’angle du droit, et non de l’intelligence de ce que l’on exprime ou de la réception du public. 

    • vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 19 février 2014 15:49

      Eh bien non Gaspard, je ne pense pas que ce soit un autre sujet de discussion, je pense au contraire que c’est parfaitement lié.
      Je pense que c’est précisément parce qu’il y a beaucoup d’abrutis qui ne possèdent qu’un premier degré de compréhension que des comiques sont muselés à notre époque.


    • vote
      Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 19 février 2014 15:52

      "Je pense que c’est précisément parce qu’il y a beaucoup d’abrutis qui ne possèdent qu’un premier degré de compréhension que des comiques sont muselés à notre époque."


      Il faudra développer cette idée. On peut donner des sens différents à cette proposition.

    • 5 votes
      Éric Guéguen Éric Guéguen 19 février 2014 16:07

      Je développe :
       
      Dernièrement, dans le prolongement de l’affaire Dieudonné, le fameux sketch de Desproges sur les Juifs a été sorti des cartons. Eh bien des sites l’ayant proposé ont été obligés de le retirer car il drainait, à son tour, des propos antisémites d’une grande violence.
      Ça c’était pour l’exemple pris.
       
      Pour ce qui est de ma thèse, je pense qu’une démocratie comme la nôtre (que j’appelle "cardinale", fondée en nombre et non en raison... ou régime représentatif si vous préférez Morpheus !) ne peut pas se permettre la liberté d’expression.
      Démonstration en 8 points :
       
      1. La démocratie moderne table sur l’égale capacité de chacun à comprendre la complexité du monde ;

       
      2. Elle se targue de promouvoir la liberté d’expression ;

       
      3. Selon l’égalité des intelligences et des jugements qu’elle promeut, elle ne rend légitime que des opinions ayant l’art de fédérer des majorités, sans le moindre jugement de valeur intrinsèquement anti-libéral ;

       
      4. Elle constate ensuite que le talent d’orateur de certains les conduit à véhiculer sur la place publique des idées contraires au progrès de commande ;

       
      5. Ces personnes risquent donc, par leur talent, de fédérer des majorités autour de certaines idées ;

       
      6. La démocratie a alors recours, en désespoir de cause, au jugement de valeur auquel elle s’était promis de renoncer, constatant au passage que l’on ne peut y couper ;

       
      7. Ne pouvant revenir sur l’égalité des intelligences (purement formelle) qu’elle vantait au préalable, la démocratie n’a d’autre choix que d’agir en amont, c’est-à-dire de brider la liberté d’expression des « populistes » qui « dérapent » de manière « nauséabonde » ;

       
      8. Au final, l’illusion de l’égalité est maintenue, le jugement de valeur s’impose coûte que coûte, et c’est la liberté d’expression qui trinque.

       

      Le nombre est un matériau trop instable pour se voir concéder la liberté d’expression. La démocratie d’opinion ne peut donc s’offrir une telle liberté, trop dangereuse. Et le fait qu’elle refuse à l’antisémitisme le statut d’opinion est symptomatique : par définition, avant d’être déclaré criminel (ou délictueux), l’antisémitisme est bel et bien une opinion. Une opinion certes dangereuse, mais une opinion quand même. Ce qui laisse entrevoir qu’il y aurait de bonnes opinions, et de nettement moins bonnes. D’où un besoin de jugement de valeur auquel la démocratie d’opinion ne peut se résoudre. Attachée à préserver l’opinion en tant que telle de toute souillure, les mauvaises opinions sont déclarées "crimes". C’est encore l’une de ces magouilles sémantiques dont ce régime a le secret...


    • 1 vote
      Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 19 février 2014 16:29

      Je comprends globalement, Eric, mais attention : vous recommencez à parler d’une idée comme si c’était une personne. Ici c’est la démocratie qui devient une dame qui veut, qui essaie, qui se résout à.... 


      Or, précisément, ce glissement métaphorique rend votre démonstration très abstraite. 

      En réalité, quelques individus (avec du sang, des nerfs, de vrais êtres biologiques donc !) utilisent un système politique faussement démocratique pour parvenir à des fins personnelles sans rapport avec le bien commun. Dans une démocratie, la liberté d’expression est réelle. Lorsqu’elle ne l’est pas, il n’y a pas de réelle démocratie. 

    • 1 vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 19 février 2014 16:36

      Ce que j’entends par là, Gaspard, c’est que le régime que des millions de nos compatriotes appellent démocratie fonctionne strictement comme cela. Votre remarque ne change rien à l’affaire : le nombre, c’est une entité bien réelle, un amas de ces individus que vous me mettez tout le temps sous le nez, et le régime actuel n’est pas seulement contraire à la démocratie en ce qu’il favorise telle ou telle coterie, il l’est également et avant tout parce qu’il ne reconnaît que le jugement des majorités sans le moindre recours à la raison. Et ça c’est beaucoup moins consensuel : il est en effet beaucoup plus difficile de se déprendre de l’aura des majorités, de leur faux aspect démocratique, que de conspuer les oligarques.


    • vote
      maQiavel maQiavel1983 19 février 2014 17:47

      Je suis d’ accord avec la démonstration en huit points , je me la garde.

      Mais dans ce cas , que faut il faire ?Parce qu’ au fond , ce que vous nous expliquez Gueguen , c’ est que le ver est dans le fruit dès le point 1...

    • vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 19 février 2014 17:55

      Exact. C’est donc le verrou du point "1" qu’il faut commencer par faire sauter : tout ne se vaut pas. Politiquement parlant, toutes les opinions et tous les styles de vie ne se valent pas. Il faudrait au moins, avant d’exercer le moindre jugement de valeur, que chacun en ait conscience et s’applique à l’introspection.


    • 3 votes
      Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 19 février 2014 18:36

      "La démocratie moderne table sur l’égale capacité de chacun à comprendre la complexité du monde"


      Seul un sot ou un hypocrite pourrait être d’accord avec le fondement d’une telle démocratie. J’ai plutôt l’impression que la démocratie telle qu’elle est communément entendue repose sur un autre principe que l’on pourrait formuler ainsi : 

      "Il est préférable de consulter tout le monde lorsqu’il s’agit de prendre des décisions qui concernent tout le monde."

      Ensuite, c’est la manière dont "tout le monde" est consulté qui pose question. Le problème est donc la parole, la "voix" et par conséquent le vote. Faut-il que le temps de parole de l’abruti soit équivalent à celui du sage. Bien sûr que non, répond l’homme de bon sens. Mais comment va-t-on mettre tout le monde d’accord sur le fait que tel est un abruti et tel autre un sage ?

    • 1 vote
      Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 19 février 2014 18:39

      "Politiquement parlant, toutes les opinions et tous les styles de vie ne se valent pas."


      Chacun sera d’accord avec ça tout en pensant que son opinion et son style de vie sont les meilleurs. En attendant, il faut vivre ensemble. Alors ?

    • vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 19 février 2014 21:16

      "Il est préférable de consulter tout le monde lorsqu’il s’agit de prendre des décisions qui concernent tout le monde."
       
      Une décision "concerne" quelqu’un lorsque ce quelqu’un se sent "concerné" par elle. Votre assertion est valable dans notre monde d’ayants droit. Dans un monde d’héritiers, le souci du tout précède celui des parties. Partant, les gens que la politique n’intéresse pas - et c’est leur droit - devraient être écartés des décisions à prendre. La politique n’a pas vocation à contenter les caprices des uns et des autres. Chacun doit se soumettre à son service, ou se démettre. Sans cela, la démocratie demeurera un vain mot.


    • vote
      ffi 19 février 2014 23:18

      Intéressante discussion,
      où l’on voit que le consensus et le conformisme sont consubstantiel aux principes démocratiques. Après-tout, la pensée unique est belle est bien une réalité sur nos médias (sauf sur internet où l’anonymat garantit des prises de position non conformes), et il faut bien en rendre raison.
       
      Tout se vaut-il ? Non...
      Mais faut-il se plonger dans l’introspection avant de critiquer ?
      C’est un peu ce qui se passe en fait (autocensure).
      Il faut prendre les choses en amont.
       
      Notre démocratie pose en principe la liberté et l’égalité et propose d’adhérer à l’opinion générale comme but.
       
      Déjà, notez que c’est irréaliste au plan des principes.
      Il ne saurait y avoir de liberté absolue : tout n’est pas permis.
      Il ne saurait y avoir d’égalité absolue : tout ne se vaut pas.
      C’est en soi étrange de poser des principes faux en point de départ.
      Tout le monde le perçoit. Donc la démocratie implique d’abandonner une part de son intelligence du réal. C’est de l’idéalisme.
       
      Enfin, pour ce qui concerne le but, adhérer à l’opinion générale, c’est un peu comme signer un chèque en blanc, dont tu ne connais pas encore le montant...
       
      Souvent, je pense que la démocratie c’est le système où tout le monde se mêle de tout mais ou personne n’est responsable de rien.
       
      Je crois que c’est de là que vient tout le mal.
      En fait, il ne faut poser ni la liberté, ni l’égalité en principe,
      il faut poser la responsabilité.
       
      Chacun son rôle,
      chacun sa fonction,
      chacun sa place,
      chacun fait du mieux qu’il peut.
       
      Chacun chez soi et les vaches seront bien gardées.
       
      Je m’étonne de plus en plus de l’aspect lisse et terne des personnalités engendrées par la démocratie. "Ne pas faire de vagues" dit-on dans les administrations. Farage disait de Van Rompuy qu’il avait "un charisme de serpillère humide"... Belle image. Jean Gabin disait à Michel Audiard qu’il était "une poignée de flotte".
       
      Beaucoup de liquide dans ces expressions.
      C’est comme si la démocratie liquéfiait les personnalités.
       
      Jésus a dit que l’homme est le "Sel de la Terre".
      Mais aujourd’hui l’homme est bien fade.
       
      Ce sont les personnalités fortes, fermes, originales, épicées, qui sont le "Sel" de la société. Ce sont eux les meneurs, les ferments, les catalyseurs de la société de demain.
       
      Mais aujourd’hui, toute personne est fade. Normal, tout le monde se mêle de tout, tout le monde t’emmerde dès que tu fais un pet de travers, et de préférence par un coup de poignard dans le dos ! On peut plus rien dire...
       
      Telle est la démocratie, c’est l’oppression générale de toutes les personnalités, leur désintégration, leur liquéfaction.
       
      Il n’y a que les menteurs, les enculés, les faux-culs qui sont favorisés dans ce système.


    • vote
      Chitine Chitine 20 février 2014 12:42

      "Une décision "concerne" quelqu’un lorsque ce quelqu’un se sent "concerné" par elle. Votre assertion est valable dans notre monde d’ayants droit. Dans un monde d’héritiers, le souci du tout précède celui des parties. Partant, les gens que la politique n’intéresse pas - et c’est leur droit - devraient être écartés des décisions à prendre. La politique n’a pas vocation à contenter les caprices des uns et des autres. Chacun doit se soumettre à son service, ou se démettre. Sans cela, la démocratie demeurera un vain mot."
      .
      Comment savoir si une personne se jugeant non-concernée est bien détentrice de ce qui lui faudrait pour juger du fait qu’elle est ou non concernée ?


    • vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 20 février 2014 12:50

      Bonjour à vous.
       
      Par "concernée", j’entends, de manière minimaliste, désireuse de s’y investir. Et s’investir en politique, c’est ménager, entre le temps technique (ou professionnel) et le temps domestique un temps politique non rétribué.

      On ne va pas, bien sûr, débarquer les gens que la marche du navire rebute, mais il n’est pas cohérent que ces gens puissent, sur un coup de tête, venir donner un coup de barre à bâbord ou à tribord en fonction du temps qu’il fait ou du paysage à l’horizon.

      Tout être humain est a priori animal politique, mais d’un autre côté la politique ne s’invente pas, elle requiert du temps, de l’énergie, de la réflexion.


    • vote
      Chitine Chitine 20 février 2014 14:02

      "il n’est pas cohérent que ces gens puissent, sur un coup de tête, venir donner un coup de barre à bâbord ou à tribord en fonction du temps qu’il fait ou du paysage à l’horizon.

      Tout être humain est a priori animal politique, mais d’un autre côté la politique ne s’invente pas, elle requiert du temps, de l’énergie, de la réflexion."
      .
      Bien d’accord.
      Il faudrait que les citoyens aient plus de temps, d’énergie et de réflexion.
      .
      "Les gens que la politique n’intéresse pas" pourraient n’être que désintéressés dans le cadre actuel et désireuses de s’investir dans un autre.
      .
      Le problème pourrait ne pas résider en les gens mais bien dans les srtuctures institutionnelles, telles le rapport salarial, qui ne laisse plus de temps ni d’énergie pour la réflexion.
      .
      Concernant le premier point de votre démonstration, j’y vois une confusion entre égalité et valeur.
      Même si nous serons tous d’accord de dire que l’opinion d’un érudit a plus de fondement que celle d’un ignorant,
      il est un principe qu’elles se valent en démocratie.
      L’idée que l’opinion d’un érudit a plus d’intérêt n’est qu’une opinion elle-même.
      Il n’y a pas d’égales capacité à comprendre la complexité du monde mais il y a équivalence entre les différentes compréhensions du monde.
      .
      Je n’ignore pas que cela même est dénié par nos gouvernances et que vous parlez de la démocratie telle qu’elle est et non telle qu’elle devrait être. Je remarque cependant que votre conception de la démocratie, que je reprend plus haut, rejoint celle dont vous faites la démonstration.
      Vous ne parlez donc - selon moi en tous cas - pas de démocratie mais de république parlementaire.


    • vote
      Morpheus Morpheus 20 février 2014 14:13

      Bon, je reviens après la bataille. Je vais réagir sur l’exposé en huit point d’Eric.
       
      Ces exposé me semble assez juste. Il montre avant tout une chose, c’est que la prétendue "élite" qui veut favoriser la liberté d’expression en espérant que cette expression aille seulement dans le sens de leurs valeurs et de leur façon de l’exprimer (qu’ils estiment supérieure de quelque façon que ce soit) est au départ incapable de PRATIQUER elle-même ces dites valeurs. Pour le dire simplement, c’est « faites ce que je dis, pas ce que je fais ».
       
      Il y a là comme cette maladie du complexe du PARENT envers l’ENFANT, qui d’un côté reproche à l’ENFANT son immaturité et ses erreurs infantiles, et de l’autre, l’empêche d’évoluer en le brimant et en le jugeant de ses attitudes infantiles (qui sont normales). Pour que le grand nombre s’émancipe, grandisse (en sagesse) et évolue, il faut qu’il y ait l’expérience, et pour qu’il y ait expérience, il faut laisser le droit à l’erreur. L’ADULTE, à l’inverse du PARENT, tout en veillant sur l’ENFANT, lui laisse la liberté de faire son expérience, essentielle à l’évolution de l’ENFANT pour qu’il devienne, non pas PARENT, mais ADULTE. Un PARENT, c’est un ENFANT qui a échoué à devenir ADULTE, parce que ses propres PARENTS l’on empêché de s’émanciper.
       
      Ce schéma psychologique se retrouve très exactement dans le déroulé en huit point d’Eric. On voit donc que cette prétendue "élite" n’en est pas réellement une. Elle se comporte en "parents toxiques" vis-à-vis du grand nombre, ce qui entraîne un cercle vicieux qui justifie l’attitude PARENT (toxique). L’exemple vient d’en haut. Y compris le MAUVAIS exemple.
       
      D’ailleurs, la plupart des gosses sentent les incohérence des "grands" (des faux adultes / vrais "parents") et si certains se rebellent c’est à cause de cela : intuitivement, les enfants ne peuvent accepter que leurs parents, tuteurs, professeurs, maîtres, ... se comportent eux-mêmes de la façon dont on leur interdit à eux, enfant, de se comporter.
       
      Cette révolte est la même que celle qui justifie la révolte contre Dieu, dans la mesure ou, pour l’enfant, les premiers "dieux" (ceux qui ont tout pouvoir, tout savoir, etc. sont leurs parents ou tuteurs).


    • vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 20 février 2014 14:32

      "Le problème pourrait ne pas résider en les gens mais bien dans les structures institutionnelles."
       
      Je serais tout à fait d’accord pour dire que le problème pourrait provenir conjointement d’une absence de prise en compte de la diversité des caractères ET de structures politiques contre-productives en l’état actuel des choses.
       
      Sur la confusion que vous me prêtez entre égalité et valeur :
       
      Je ne peux qu’être en désaccord avec vous sur ce point. Sur un sujet donné, lorsque deux personnes sont en désaccord total, il se peut fort bien en effet qu’ils aient tous les deux tort. Mais il se peut également que l’un d’entre eux ait raison. En revanche,, il est formellement impossible que toutes les deux aient raison.

       

      Lorsque, par un biais typiquement moderne, nous décrétons qu’il n’existe que des opinions, nous faisons droit à une égalité totalement formelle. C’est selon moi rigoureusement faux et cela n’intervient que pour la paix des ménages en quelque sorte, dans le seul souci - important il est vrai - de ne léser et de ne discriminer personne.

       

      L’érudit, par définition, dispose d’un savoir. Le savoir n’est pas une simple opinion. Il est certes tout à fait possible que cet érudit soit un handicapé de la vie, au sens où il serait incapable de faire de ce savoir quelque chose de "vivant", d’opérationnel, et c’est en cela d’ailleurs que je me méfie de ce que j’identifie alors comme des technocrates. Mais il n’en est pas moins vrai qu’une personne dépourvue d’un tel savoir et se prononçant sur le même sujet se rendra esclave du domaine de l’opinion, alors même - il est vrai - qu’elle serait peut-être plus dégourdie pour mettre en pratique un tel savoir.

       

      Donc la démocratie que je dénonce, c’est aussi bien le régime représentatif actuel que la démocratie relativiste fondée en nombre, par addition de bulletins de votes indifférenciés. Et d’ailleurs, si le premier est aujourd’hui si impuissant et incapable, c’est, je pense, entre autres parce qu’il se nourrit de la seconde.

      Dans le demos, je n’entends pas que "tout le monde dispose des mêmes capacités", mais que "toutes capacités peuvent émerger de n’importe où".

       

      Avez-vous vu le film Ratatouille (c’est un exemple que j’aime bien prendre, et c’est un très joli film d’animation) ? Eh bien c’est la morale du film. Il ne s’agit pas de dire que tout le monde peut devenir un grand cuisinier, mais qu’un grand cuisinier peut peut émerger de n’importe où... même des égouts de Paris sous la forme d’un rat. La démocratie ordinale (fondée en raison et non en nombre), c’est ça : c’est le régime qui va chercher le talent là où il se trouve, sans aucun a priori.

       

      Bien à vous,

      EG


    • vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 20 février 2014 14:43

      @ Morpheus :
       
      Votre commentaire, tel quel, me convient tout à fait, en particulier ceci :
      "la prétendue "élite" qui veut favoriser la liberté d’expression en espérant que cette expression aille seulement dans le sens de leurs valeurs et de leur façon de l’exprimer (qu’ils estiment supérieure de quelque façon que ce soit) est au départ incapable de PRATIQUER elle-même ces dites valeurs."
       
      Exactement Morpheus. C’est la raison pour laquelle je suis pour une totale liberté d’expression. MAIS... eh oui, il y a un "mais"... je sais aussi que tout le monde ne sera pas capable, ou du moins au même instant, de comprendre des choses subtiles, d’où le fait qu’il faille, à mes yeux, assortir cette totale liberté d’expression du recours au jugement de valeur indexé sur un besoin partagé d’exactitude.

      En clair : toutes les opinions doivent être entendues, mais toutes ne se valent pas. Il y a les bonnes opinions, sur la voie du savoir, et les mauvaises (exemple : le racisme, mauvaise opinion avant d’être un délit). C’est parce que je crois en le pouvoir de la raison que je crois qu’il est possible de démonter le racisme par l’intelligence, et de façon plus efficace que par des lois.


    • 1 vote
      Morpheus Morpheus 20 février 2014 16:48

      @ Eric
       
      En terme d’expérience, la manière la plus efficace que j’ai testée ou observée est simplement : la bienveillance, c’est-à-dire l’acceptation que tous, à un même moment, peuvent percevoir, concevoir et s’exprimer sur un même sujet mais à des niveaux différents (avec des opinions - croyances contradictoires). Par "bienveillance", j’entends une empathie (ce qui ne signifie pas sympathie, ni antipathie). La communication non violente peut être un bon outil pour parvenir à élever le niveau d’échanges entre personnes ayant des niveaux de conceptions et de perception différents. Évidemment, cela ne fonctionne qu’avec des personnes de bonne volonté (sincères).


    • vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 20 février 2014 17:07

      Encore une fois d’accord avec tout ça, et figurez-vous que dans mes écrits à ce sujet, je parle également de "bienveillance", et peut-être même d’"empathie" (de mémoire).


    • vote
      ffi 20 février 2014 17:36

      "Un PARENT, c’est un ENFANT qui a échoué à devenir ADULTE, parce que ses propres PARENTS l’on empêché de s’émanciper."
       
      Délire Total.
      Un PARENT, c’est un ADULTE qui a des ENFANTS.
      Les PARENTS sont de deux genres : PÈRE et MÈRE.


    • vote
      agor&acri 20 février 2014 17:49

      @Morpheus,

      D’accord avec l’essentiel de votre commentaire
      qui, s’appuie de toute évidence sur les préceptes de l’analyse transactionnelle comme grille d’observation et d’analyse des comportements humains.

      .
      Et particulièrement d’accord avec ce passage :
      "On voit donc que cette prétendue "élite" n’en est pas réellement une.
      Elle se comporte en "parents toxiques" vis-à-vis du grand nombre, ce qui entraîne un cercle vicieux qui justifie l’attitude PARENT (toxique).
      "

      Ceci rejoint, d’une certaine façon, les constats établis par le psychologue Andrew M. Lobaczewski
      dont les travaux sont exposés dans son livre : La Ponérologie Politique

      Comme il est écrit dans la présentation du livre sur ce LIEN :
      Il est temps de se rendre compte que certaines des personnes les plus influentes de ce monde, incluant les politiciens et divers chefs d’État sont cliniquement atteint d’une maladie psychique ou mentale ayant pour conséquence une totale absence d’empathie, d’humanisme et sensibilité.
      Un individu atteint d’une telle condition se nomme communément un psychopathe.

      .

      La ponérologie politique (du grec ‘ poneros ‘ signifiant ‘ mal ‘) est une science sur la nature du mal adaptée à des fins politiques, qui provoque en définitive à plus grande échelle une pathocratie.

      Les actions de la pathocratie affectent une société entière, en commençant par les leaders et en infiltrant chaque ville, affaire, et institution.
      La structure sociale pathologique couvre graduellement tout le pays en créant une "nouvelle classe" à l’intérieur de cette nation.
      Cette classe privilégiée [de pathocrates] se sent menacée en permanence par les "autres", c’est-à-dire par la majorité des gens normaux.

      .
      @ Eric Gueguen
      je partage un certains nombre de vos points de vue mais, à mes yeux, il leur manque une petite inflexion qui rééquilibrerait votre vision un peu trop binaire des choses [oui, je sais, ça doit vous faire hurler d’entendre ça smiley ]
      En effet, il revient en permanence dans vos propos cette idée que
       -je caricature pour synthétiser-
      que la masse populaire est d’une bêtise crasse et dangereuse
      et qu’il est nécessaire de la tenir (elle ou les opinions qui émanent d’elle) à distance des instances décisionnaires qui doivent être tenues par des êtres éclairés.

      .
      L’inflexion qui, selon moi, serait bénéfique à la qualité de votre réflexion,
      pourrait provenir de intégration des conséquences de la ponérologie politique sur ceux (éditorialistes, experts, journalistes, économistes, scientifiques, ...)
      qui sont aujourd’hui assimilés à ces "êtres éclairés", c’est-à-dire ceux qui sont agrées par le système -par un système tenu par des psychopathes- et dont la fonction pas toujours avouées est d’éduquer* la populasse.
      *éduquer = désinformer, détourner l’attention, abêtir, maintenir dans l’ignorance, distiller sans cesse la "pensée unique", ostraciser les "dissidents", etc, etc

      .
      Vous voyez de quel rééquilibrage je parle :
      faire descendre de leur piédestal tous ces imposteurs sans vergogne qui servent avant tout des intérêts particuliers et qui procèdent en permanence à des inversions de valeurs qui déstabilisent la société et créent des mouvements d’humeur parfois erratiques
      et

      réhausser, à moyen terme, le paramètre "bon sens populaire"dès lors que, inscrit dans une nouvelle grille de valeurs, il aura remonté la pente où l’ont "abîmés depuis plusieurs décennies ceux qui se prétendent nos élites.


    • vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 20 février 2014 18:02

      @ Agor&acri :
       
      Merci pour votre commentaire.
      Je comprends tout à fait le reproche que vous m’adressez, et ce n’est pas la première fois qu’on me le fait. En fait, sur ce site, j’entends plus souvent taper sur nos pseudo-élites (qui le méritent amplement) que sur le peuple. Celui-ci mérite aussi la critique (et je m’inclus dedans), et si j’insiste là-dessus, c’est avant tout pour rééquilibrer les choses.
      Je partage tout à fait votre prédilection pour le "bon sens" ordinaire, et peut-être mon échange (ici même, plus bas) avec Latigeur vous en convaincra. Pour ce dernier, voilà que j’ai des tendances populistes ! Voyez comme il est difficile de se maintenir à l’équilibre !
       
      Pour résumer les choses, il faut selon moi qu’une nation place à sa tête - et c’est une évidence - des gens compétents et intègres. Le reste, on s’en moque. Sont-ce une denrée rare ? Absolument. D’où ma volonté de chercher séparément des tenants profanes de la morale (bon sens populaire) et des amateurs (dans le bon sens du terme, opposé à mercenaire) de chaque branche du savoir (science sèche).
      Je suis convaincu qu’au sein du peuple se trouvent des gens intègres, des gens compétents, et des gens de bonne volonté. Je dis qu’il faut les trouver, sans partir du principe que tout le monde l’est du seul fait d’appartenir à la base.
       
      Cordialement,
      EG


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      ffi 20 février 2014 19:33

      Qui mesure la compétence et l’intégrité ?
      Éric Guéguen ? Juge des savoir et des vertus ?
       
      Il faut à la France un Roi.
      Un Roi sera intègre, car s’il vole l’État, c’est son propre fils qu’il volera.
      Un Roi sera compétent, car il sera formé dès le plus jeune âge à sa fonction et aura eu devant les yeux l’exemple de son Père.
       
      Un Roi fera des erreurs, certes. Il sera trompé aussi parfois. Mais un Roi ne sera pas un arriviste qui aura tout fait pour avoir le pouvoir sans en avoir l’air. Un Roi aura le pouvoir suite à un coup du sort, lié au hasard de sa naissance.
       
      Ainsi, la France se réconciliera avec son passé, et donc avec elle-même.


    • vote
      vesjem vesjem 20 février 2014 20:11

      @eric gueguen
      Ta démonstration en 8 points montre l’impossible vraie démocratie y compris dans une société "inégalitaire idéale" ( composée des multiples pouvoirs , des panels représentatifs des sensibilités , intelligences , cultures , religions , âges , sexes etc ...)  ;
      Mais s’ajoute à la mascarade le "flux" médiatique constant , perverti par l’accaparement de l’ensemble des médias par la finance , qui fausse majoritairement toute compréhension de la "juste" politique
      Finance qui a racheté tous les médias malgré leur fonctionnement à perte ;
      Chose extrêmement étrange dans un système de profits ; on comprend là tout leur intérêt dans cette démarche ;


    • vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 21 février 2014 11:59

      @ vesjem :
       

      Bonjour !!

      Lorsque je critique l’obsession de l’égalité, ce n’est pas pour vanter l’inégalité, c’est pour lui substituer le souci de la justice. La justice est supérieure à l’égalité car elle l’inclut. Une société égalitaire est injuste ; l’égalité n’est qu’un moment de la justice, plus subtile.

      Quant à la "vraie démocratie", j’avoue ne pas savoir ce que c’est exactement. Ce que je sais en revanche, c’est qu’on ne rend pas service à la démocratie elle-même en lui vouant un tel culte.

       
      @ ffi :
       
      Comme dit plus bas, la monarchie n’a pas mes faveurs, mais je respecte la cohérence de celles et ceux qui envisagent son retour.


    • vote
      Chitine Chitine 21 février 2014 14:24

      @Eric Guéguen
      Merci d’avoir approfondi votre avis.


    • vote
      Chitine Chitine 21 février 2014 14:25

      (ce dernier message devait suivre votre réponse du 20 février 14:32)


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      Morpheus Morpheus 21 février 2014 14:48

      Eric dit : « Lorsque je critique l’obsession de l’égalité, ce n’est pas pour vanter l’inégalité, c’est pour lui substituer le souci de la justice. »
       
      Illustration : http://i58.servimg.com/u/f58/13/31/72/15/agalit10.jpg


    • 1 vote
      Éric Guéguen Éric Guéguen 22 février 2014 11:45

      Bien joué Morpheus, votre exemple illustre parfaitement ce que je disais : le moment où la justice coïncide avec l’égalité (en l’occurrence égalité dans la capacité de voir le match). D’autres exemples vous montreraient que ce n’est toutefois pas toujours le cas. Et dans ces cas-là, il faut aussi accepter la justice, et ne pas faire son "marché" entre les deux, en fonction de ce qui convient toujours le mieux aux moins nantis.

      La justice n’adopte ni le point de vue des riches, ni celui des pauvres, elle surplombe l’ensemble.


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      Éric Guéguen Éric Guéguen 19 février 2014 14:59

      C’est assez technique, je ne suis pas certain que ça vous passionne autant que ce que vous avez vous-même présenté ici, et je ne sais pas s’il suffira d’indiquer le passage sur Dieudonné (au demeurant très intéressant car dépassionné) pour attirer les foules.
      En tout cas, cela permet de voir en quoi les États-Unis sont beaucoup plus un pays de liberté d’expression que la France. Aucun journaliste hexagonal ne pourra soutenir le contraire.


      • 3 votes
        Haze Haze 19 février 2014 15:35

        Oui mais aux États Unis vous avez le droit de dire tout ce qu’il vous chante, tant que ca ne fait pas de bruit.
        Il y a une différence entre la théorie et la pratique.
        Les américains sont maitre pour faire taire, discréditer, éliminer tout opposant un peu trop encombrant.
        Va demander à Bobby Fischer qu’est ce qu’il en pense de la liberté d’expression dans son jolie pays.


      • vote
        Éric Guéguen Éric Guéguen 19 février 2014 15:41

        Les Américains sont chatouilleux en ce qui concerne l’atteinte à l’intégrité de la nation, beaucoup plus que nous le sommes. Cela dit, c’est vrai que l’on peut facilement rattacher beaucoup d’opinions, plus ou moins directement, à ce genre de délit.
         
        Ce dont il est question dans l’émission mise en ligne, c’est la limitation de la censure au discours performatif, c’est-à-dire celui qui enjoint à la mauvaise action par le fait même de son énonciation.



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