vendredi 15 mars 2013 - par Pierre de La Coste

L’enfer comme réchauffement

Le communisme est mort. La guerre froide est finie. Le capitalisme anglo-saxon triomphe. Ce triomphe à la Pyrrhus, salué par le sot article de Francis Fukuyama, au titre pseudo-hégélien, Fin de l'histoire ? (1989) fut de courte durée. Suite de notre série d'articles sur le thème du Progrès.

Le concept de « fin de l'Histoire » n'est, en réalité, ni fondamental ni clairement exprimé chez Hegel ; nous le devons plutôt à une interprétation très personnelle de son lointain disciple Alexandre Kojève (1902-1968). Rapporté au thème du Progrès, il signifierait l'aboutissement, l'achèvement de celui-ci, l'instauration de la paix, de la justice, de la liberté et du bonheur sur la terre, par la victoire de l'une ou l'autre des idéologies progressistes concurrentes (la néo-pélagienne pour Kojève, la capitaliste anglo-saxonne pour Fukuyama). L'Histoire ne pouvant « s'arrêter » que dans le bien, en une sorte de royaume des bisounours ou des télétubbies, social-démocrate ou libéral...

Cette soi-disant « fin de l'Histoire » eut elle même une fin rapide, et les guerres ethniques, religieuses ou « culturelles » reprirent de plus belle. Le système capitaliste-libéral demeurant seul aux commandes, on le rendit responsable de la destinée de la planète. L'appétit du gain, la course effrénée aux bénéfices dans les grandes entreprises multinationales, la dictature des marchés financiers furent considérés comme la cause première, et unique, de toutes les destructions de l'environnement et du saccage de la planète.

C'était oublier un peu vite que le communisme, avant de quitter l'Histoire par la petite porte, avait ajouté aux crimes contre les hommes les pires crimes contre l'environnement : Tchernobyl, la disparition de la mer d'Aral, la mer blanche empoisonnée par les déchets radioactifs, bien des désastres impunis et peut-être encore bien d'autres inconnus. La planification rigide, l'absence de transparence et de débat sur les choix publics causent donc à peu près les mêmes catastrophes que la quête aveugle du profit.

 Deux paradis, un enfer

 Il existe donc quelque chose de commun aux deux formes antagonistes de Progrès : une véritable passion qui oblige l'homme a transformer la nature pour la conformer à ses goûts, une quête de domination et de pouvoir, qui prend ou non une forme économique. Un désir ardent de réussir à construire ici-bas le paradis.

Auparavant, pendant la période de la guerre froide, la concurrence avait été sans merci. Aux yeux de chacun des deux systèmes, il n'y avait pas de place pour une autre manière de faire le salut de l'homme. Entre les deux idéologies rivales, issues de deux conceptions chrétiennes, il n'y avait plus de voie médiane depuis longtemps. Aucune tierce conception ne s'était maintenue entre le communisme et le libéralisme, entre les deux paradis proposés. Il avait fallu choisir son camp. Aucune initiative de « non alignés » ne pouvait interférer durablement. Toutes les forces politiques, culturelles ou économiques étaient happées par l'un ou l'autre des deux Progrès. 

Maintenant que Wall Street l'a définitivement emporté sur le Kremlin, le vainqueur perd son principal atout, son ennemi historique. Le capitalisme anglo-saxon, sans aucun contre-pouvoir, ni externe, ni interne, devient responsable de toute une série de catastrophes en cours et à venir. Le catalogue de celles-ci s'étale tous les jours dans les médias et sur Internet. Que dire de plus sur ces énormes masses d'informations largement invérifiables et de jugements abrupts et sans recul ?

Le problème est moins de tenter de faire le tri que de savoir ce que ces catastrophes nous révèlent de nous mêmes, de la modernité, après trois siècles de Progrès. Voici un rapide survol, sans la moindre prétention à l'exhaustivité, ni la moindre ébauche de « solution », des catastrophes annoncées par un Progrès, jadis si sûr de lui.

 La planète se réchauffe

 À soi tout seul ce constat est accablant pour le mythe du Progrès. Toutes les idéologies progressistes avaient présenté, de manière plus ou moins subliminale, leur marche en avant vers une forme de paradis sur terre ou d'âge d'or retrouvé, comme inéluctable. Or, sous tous les climats, les hommes rêvent toujours de la même chose, en dépit de la diversité de leurs modes de vie : un Éden de vertes prairies, un climat tempéré, des ruisseaux d'eau vive. Une nature qui n'a pas besoin d'être domestiquée car elle est déjà un jardin. Pour l'Occident, marqué par la culture biblique, c'est un pays « où coulent le lait et le miel ». Une oasis dans le désert. Un soleil qui chauffe et éclaire sans brûler...

C'est pourquoi l'image du réchauffement climatique est terrible. Ce sont les flammes de l'enfer elles-mêmes qui nous attendent au bout du chemin pavé de bonnes intentions, et non le paradis, que l'homme se croyait capable de construire par ses propres forces.

Nous ne discuterons pas ici du bien-fondé des théories du réchauffement. Certaines voix dissidentes se sont élevées pour critiquer l'absence de contradiction sur le sujet. Qu'en penser ? Il est vrai que l'unanimité, le dogmatisme sont suspects, et cachent parfois des arrières pensées et des jeux de pouvoir. Mais il est vain d'imaginer que « l'honnête homme » (le citoyen conscient de ses devoirs mais sans connaissance technique particulière) puisse se faire une opinion par lui même, ne serait-ce que sur les travaux du « Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat » (GIEC) par exemple. On a reproché à ce groupe d'avoir exagéré certaines tendances, d'avoir manipulé certains résultats, d'avoir extrapolé abusivement...tout cela pour justifier l'importance de leurs budgets, et surtout leur pouvoir extravagant de pilotes de l'Humanité...

Une chose, et une seule, est certaine néanmoins : la communauté scientifique, hier massivement favorable à l'hypothèse du Progrès, positif, nécessaire et général de l'espèce humaine, est aujourd'hui en large majorité pessimiste sur l'avenir de « la planète que nous laisserons à nos enfants », et ce pessimisme nouveau se focalise sur le climat. Une planète plus chaude, moins habitable, à l'atmosphère peut-être irrespirable, tel est l'hypothèse qui se précise dans les esprits des savants modernes, successeurs de Copernic, Galilée, Descartes, Condorcet, Newton, Laplace... Car si le réchauffement n'est pas le moindre des maux que prédisent les scientifiques, il est aussi le sujet sur lequel leur avis a le plus de poids. C'est le mal le plus global, le plus spectaculaire, le plus directement lié à la croissance économique, aux progrès de la technique et de la science. La seule manière pour l'honnête homme de se faire une idée, et pour les politiques de faire des choix, est peut-être de croiser les certitudes scientifiques antagonistes.

Il est curieux de voir que Claude Allègre, progressiste à l'ancienne, donc déterministe positif, apporte des éléments de diversité, donc de liberté, sur un sujet totalement dominé par les nouveaux déterministes pessimistes. Il devient ainsi un grain de sable dans les rouages trop bien huilés du nouveau mécanisme global.

Quelle est la part humaine dans le phénomène du réchauffement ? S'il est avéré, est-il irréversible ? Le paléontologue Yves Coppens ne cesse de rappeler que les changements climatiques ont joué un rôle crucial dans l'évolution de l'espèce humaine, et un rôle plutôt positif. Pourquoi n'en serait-il pas de même aujourd'hui, y compris si ce réchauffement est dû à l'homme et s'il est beaucoup plus rapide que les autres ?

Nous n'avons malheureusement pas d'autres éléments à verser au débat entre « climato sceptiques » et scientifiques orthodoxes.

 La planète se salit

 Les phoques nagent, l'air malheureux, entre les sacs en plastique et les carcasses de voitures, dans les films alarmistes de Yann Arthus-Bertrand qui envahissent les écrans. La saleté, la pollution, est partout : dans l'eau, le sol, l'air, et même l'espace autour de la planète, envahi de débris de satellites.

L'obsolescence programmée est un concept déjà ancien, contrairement à ce que l'on pense souvent. Il a été inventé aux États-Unis dans les années trente, par un certain Bernard London, dans un livre intitulé La nouvelle prospérité. C'était, au départ, un concept positif : il fallait inciter à jeter ses objets de consommation (de la voiture à la pile électrique) pour relancer l'économie, touchée par la grande crise. Les industriels pouvaient donc, très légitimement, introduire un composant sciemment prévu pour détruire, à terme, le produit. Étroitement liée à la publicité et à la frénésie de consommation, l'obsolescence programmée est donc un moteur de la croissance depuis près d'un siècle.

Mais aujourd'hui, c'est toute la planète, considérée comme une machine globale, dont l'obsolescence est programmée. Des composants-clés de l'économie mondiale, notamment les terminaux du réseau planétaire d'information, doivent être remplacés régulièrement, en une sorte de course mortifère à l'innovation. Les industriels qui fabriquent les terminaux doivent planifier la mort de ces objets, sous peine de mourir eux-mêmes. L'obsolescence programmée nous fabrique toujours plus de gadgets, toujours plus gourmands en énergie, qui font des masses toujours plus grandes de déchets. C'est la queue de comète du Progrès qui nous rattrape aujourd'hui, alors que l'astre lui même a disparu de notre ciel.

Parmi les résidus de nos transformations, une matière joue un rôle particulier. C'est le plastique, pure invention, inédite, de l'industrie moderne ; un matériau nouveau, comme l'avait rêvé Francis Bacon dans ses « Magnalia Naturae ». Apparu industriellement au début du XXe siècle, c'était hier encore le produit à tout faire. L'un des vecteurs les plus appréciés du confort moderne, synonyme de propreté et d'hygiène, un emblème du Progrès. Aujourd'hui, les experts disent qu'un « septième continent » de matières plastiques se forme dans nos océans. Le polymère, ce déchet ultime, non biodégradable (c'est la faute capitale) s'introduit dans la chaîne alimentaire, non pour l'enrichir, mais pour la fausser, la mener à sa perte, à la mort des écosystèmes.

Les scientifiques se disputent sur la taille véritable de ce « vortex », de cette « plaque », ou de cette « soupe » plastique, qui peut varier selon la densité des déchets pris en compte. Le phénomène existe au moins en deux endroits du globe : dans le pacifique nord (nourri par la croissance asiatique) et dans l'Atlantique nord (la plaque y est beaucoup plus petite et cesserait de croître).

Depuis Platon, l'Occident rêve d'Atlantides, d'Ultima Thulé, puis d'Amériques et d'Indes orientales, d'Eldorados, de continents inconnus à explorer et d'îles mystérieuses où jouer les Robinson Crusoé, de plages de sable fin sans la moindre trace de pas... Cette soif de terres vierges a façonné son imaginaire, en maintenant ouverte la possibilité de refaire la vie, ailleurs, quelque part sur une planète encore incomplètement explorée. Cette possibilité toujours présente d'écrire, sur une page blanche, un nouveau chapitre de l'Histoire de l'Humanité, est la condition sine qua non du Progrès. Depuis Thomas More, les utopies sont presque toujours des îles, là où tout semble possible.

Aujourd'hui, cette immense rêverie n'a plus de champ où se déployer ; après avoir ceinturé le monde, en avoir fait le tour, au propre comme en figuré, l'occidental fabrique, avec ce « septième continent plastique », sa contre-Atlantide, sa dystopie absolue, son continent artificiel et inhabitable, son île-décharge, son gigantesque et malodorant radeau de la Méduse....C'est l'un des retournements les plus visibles, les plus palpables, les plus cruels aussi, du mythe du Progrès.

Il y a pire. Nos produits chimiques, visibles ou non ; les hormones issues de l'industrie pharmaceutiques, indécelables ; les déchets radioactifs, invisibles, s'introduisent dans la nature, mais comme des éléments étrangers. Des végétaux, des animaux deviennent impropres à la consommation humaine, ce que l'homme ne peut se pardonner, puisqu'il est le prédateur suprême sur la planète, le sommet de la chaîne alimentaire, celui qui mange tout et que personne, en principe, ne mange.

La planète se salit, mais qu'est-ce que la « saleté » ? Autrefois, au XIXe siècle, nous pensions que la saleté était dans les campagnes, dans les fermes, avec les animaux d'élevage et leur fumier. La propreté était dans les villes, dans les appartements modernes éliminant proprement nos eaux usées et nos excréments. Nous nous apercevons maintenant que c'est la « saleté » des villes qui empoisonne les campagnes, c'est-à-dire « la nature ». Mais nous avons peut-être tendance à ne voir, à nouveau, qu'une certaine forme de saleté, qui nous déplaît, qui nous choque.

La planète, elle, ne connaît pas la différence entre le « sale » et le « propre ». Lors des premières marées noires, des milliers de bénévoles grattaient des rochers souillés par le pétrole, utilisant parfois des solvants chimiques, et empêchaient tout recyclage naturel du produit brut. Celui-ci, parce qu'il est noir et visqueux, nous semble une pollution pire que celle des produits chimiques, translucides. Récemment encore, une telle erreur a été commise dans le Golfe du Mexique, après le naufrage d'une plate-forme pétrolière. Il fallait, à tout prix, restaurer l'image des plages américaines souillées. Ce pétrole brut, échappé des entrailles de la terre, est pourtant moins « sale » que les sous-produits issus de sa dissolution chimique ou de sa combustion.

Le chapitre « matière plastique » de l'Histoire humaine pourrait nous servir de leçon quant à l'utilisation des objets issus des nanotechnologies, que l'on présente déjà comme des produits miracles, les plastiques de l'infiniment petit, en quelque sorte, des « nano plastiques ». Mais, si l'on cherche à établir un parallèle entre l'irruption massive de ces deux types de matériaux dans nos existences, un certain espoir est permis. Le chimiste belge Baekeland, inventeur en 1907 de la bakélite, le premier polymère industriel connu, ne pensait sans doute qu'aux multiples applications pratiques de son invention, et non à ses conséquences sur l'environnement. En revanche, Éric Drexler, le père des nanotechnologies, a, dés le départ, dans son livre Engines of Creation (1986) prévu à la fois les perspectives positives, dans le domaine de la médecine, mais aussi les effets pervers que pourraient avoir sur notre santé des matériaux aussi petits et donc aussi peu maîtrisables. L'homme aurait-il appris à se méfier de ses découvertes ?

 La planète s'appauvrit

 Le Progrès, qui est mouvement, se nourrit d'énergie. Les inventeurs du Progrès, ses théoriciens du XVIIe et du XVIIIe siècle, ses acteurs et ses adorateurs du XIXe et du XXe siècle, n'avaient pas prévu qu'un jour l'énergie manquerait dans le moteur de la machine.

Aujourd'hui les scientifiques, basculant du côté du pessimisme, nous renvoient de l'homme l'image d'un animal ayant détruit ses moyens de subsistance. L'homme, une sorte de lapin géant au milieu d'une île à la végétation rasée par sa voracité... Les carburants fossiles, issus de millions d'années de phénomènes naturels, brûlent en quelques dizaines d'années d'Humanité. Nous dilapidons le capital des millénaires passés. Nous rejetons sous forme de CO2 ce que la nature avait « séquestré » dans le sous-sol au cours de millions d'années.

Mais la phobie de l'épuisement des carburants fossiles est parfois mauvaise conseillère. Dans les années 80, la mode des biocarburants (c'est à dire une énergie issue de la production agricole) à donné l'illusion d'une solution. Le Brésil, notamment, a fait figure de bon élève, en se lançant à très grande échelle dans une production qui permettrait d'assurer l'indépendance énergétique du pays, c'est à dire sa puissance politique, tout en prétendant « protéger la planète ».

Aujourd'hui, un grand nombre de scientifiques pointent du doigt les conséquences catastrophiques de cette évolution, en termes de déforestation et de hausse des prix agricoles. Ce qui a conduit le Suisse anticonformiste Jean Ziegler, rapporteur de l'ONU sur ce sujet, à noter : « consacrer des terres agricoles fertiles à la production de denrées alimentaires qui seront ensuite brûlées pour fabriquer du biocarburant constitue un crime contre l’Humanité ». A tout le moins, un crime contre le bon sens.

Où est le lait, où est le miel ? Les vaches, au lieu de produire le bon lait nourricier de notre enfance, deviennent « folles ». Nourries à la farine animale, c'est à dire devenues carnivores, elles propagent des maladies neurologiques invisibles. Quant aux abeilles, les vaillantes ouvrières, modèles de vertu dans le travail, empoisonnées par la pollution, elles cessent de rendre aux fleurs des champs le merveilleux office de la fécondation. L'Occident, parce qu'il a poursuivi obstinément son utopie d'abondance matérielle, trahit son rêve d'enfance spirituel. Il devient le pays où ne coulent ni le lait ni le miel.

Si l'homme cesse un instant d'être égoïste, et qu'il ne voit plus uniquement ses moyens de subsistance, mais s'il considère les autres espèces animales, y compris celles dont il n'a pas l'utilité immédiate, le remords est encore plus implacable. La diversité, cet élément constitutif de la vie elle-même, recule dramatiquement. D'innombrables espèces disparaissent avant même d'avoir été découvertes, nous dit-on. Mais, là encore, n'est-ce pas l'arbre qui cache la forêt ? L'arbre, c'est l'espèce animale spectaculaire, par sa taille ou son appartenance au folklore familier, la baleine, l'éléphant, l'ours des Pyrénées, le panda et son air d'ours en peluche ; la forêt est celle de ces milliers d'espèces minuscules ou peu sympathiques, notamment les insectes, qui disparaissent elles aussi. Faisons-nous les bons choix quand nous cherchons à rétablir artificiellement des équilibres rompus ?

Si Darwin a dit vrai, la sélection naturelle devrait jouer comme rééquilibrage, même devant l'activité destructrice de l'homme. Tout se passe, au contraire, comme si nous étions à nouveau en train de forcer la nature à accepter notre aide, au lieu d'essayer de l'accompagner dans sa force régénératrice.

 La planète se rétrécit

 Proudhon disait « il n'y a qu'un seul homme de trop sur la terre, c'est M. Malthus ». Mais aujourd'hui, le Progrès nous oblige à poser la question : certains humains sont-ils « de trop sur la terre » ?

Partout, sous toutes les latitudes, l'ensemble des phénomènes que nous avons appelés « Progrès » (dans la science, la médecine, l'hygiène, le mode de vie, la politique, l'habitat, etc...) aboutit invariablement à une double conséquence démographique : la baisse de la fécondité, et la baisse toujours plus importante de la mortalité infantile.

C'est un retournement caractéristique de l'époque où nous vivons : autrefois, et depuis la nuit des temps, lorsqu'une communauté humaine (tribu, cité, royaume, empire...) voyait sa population augmenter, elle en faisait le premier signe de la prospérité et d'une bénédiction des dieux, d'un progrès. Les ressources alimentaires ne manquaient pas, les ennemis étaient vaincus ou tenus à distance, nul fléau naturel ne menaçait ; on pouvait se consacrer, l'esprit plus tranquille, à la philosophie, aux arts et aux jeux. C'est le sens de l'injonction biblique « croissez et multipliez-vous », présente dans presque toutes les civilisations. Avec le Progrès moderne, c'est l'inverse. La subsistance est assurée, les maladies reculent, et entre deux guerres de destruction massive ou deux catastrophes, la population augmente considérablement. Mais c'est un fléau considéré comme incontrôlable, parce qu’il génère des maux encore pires.

Mais que faire ? La Chine, avec « la politique de l'enfant unique », lancée dans les années 70, a évité une catastrophe démographique majeure, mais en a provoqué une seconde : un vieillissement tragique de sa population. Le Japon, la Russie, l'Allemagne, commencent à sentir les effets du non-renouvellement des générations, qui rend insurmontable la question du financement des retraites et de la protection sociale. Pendant ce temps, des peuples jeunes et pauvres piaffent d'impatience aux frontières des Eldorados imaginaires.

Les moyens de faire naître beaucoup d'enfants, en les sauvant de la mortalité infantile, ce fléau de toutes les sociétés dites primitives, ont effectivement progressé. Mais les moyens de les tuer en masse, comme soldats, comme enfants, ou comme enfants-soldats, ont progressé presque aussi vite. Apparaît ainsi le spectre d'une « régulation naturelle » malthusienne de la population par la limitation des ressources, les génocides ou les épidémies. Nous nous interdisons de penser une telle éventualité, ou du moins de la souhaiter. La science et la santé moderne s'attaquent donc à nouveau aux épidémies, et, sans doute, repoussent toujours plus loin le problème de la surpopulation planétaire. Il n'est pas dans la nature du Progrès, ni dans celle de l'homme lui même, de laisser mourir son semblable, s'il peut être sauvé.

Les humains ont appris à habiter ce qui était jusqu'à lors inhabitable, y compris les zones côtières ou inondables, et sont donc plus nombreux à être exposés aux risques, naturels ou aggravés par le Progrès. Dans les pays pauvres, ils ont constitué,

involontairement, d'immenses zones insalubres d'habitation, les bidonvilles, les favelas ; dans les pays riches, ils ont cru, au contraire, faire un mouvement positif d'une évolution imposée.

 Dés les années trente, Le Corbusier, fils indigne du baron Haussmann, veut croire encore au rêve de l'urbanisme progressiste. Dans les deux cas, il s'agit de palier à une explosion démographique, camouflée en révolution culturelle, mais armé d'une idéologie préexistante. Mais, du siècle de la bourgeoisie industrieuse à l'ère des masses socialisées, le Progrès s'est emballé. Le Corbusier, pionnier de l'architecture inhumaine des grands ensembles, conçoit des « cités radieuses » ou les maisons ne sont plus que des « machines à habiter ». Le Progrès offre à la raison la possibilité de s'affranchir des contraintes traditionnelles et elle saisit l'occasion pour s'évader des règles de l'harmonie. Le béton armé procure une liberté, sans équivalent dans l'Histoire, au geste de l'architecte ; il est utilisé à enfermer les hommes dans des boites.

 Le Progrès, qui était d'abord conquête et colonisation des déserts et des zones inhospitalières, rend toute la terre inhabitable. Les villes anciennes, comme les cités-champignons sorties du néant.

La planète se rétrécit, de deux manières différentes : les hommes sont plus nombreux, et ils sont beaucoup plus mobiles. D'autre part, ils assistent en direct à la croissance de leur propre espèce : une « population clock » égrène en temps réel, sur Internet, les 232 000 humains de plus que compte la planète chaque jour (402 000 naissances et 170 000 décès). L'impression d'être trop nombreux grandit plus vite que la population, puisque les scénarios les plus pessimistes, élaborés dans les années cinquante prévoyaient une véritable apocalypse démographique, qui n'a finalement pas eu lieu. Le résultat est plutôt une sorte de précarité, un résultat médian entre la catastrophe et le bien-être. Comme à chaque étape de son Histoire, l'Homme dispose d'un espace tout juste suffisant pour ne pas disparaître...

Cet article est un chapitre de L'Apocalypse du Progrès, un essai inédit de Pierre de La Coste que vous pouvez retrouver sur le site In Libro Veritas, sous forme de livre électronique (pour liseuse et tablette).

 



28 réactions


  • devphil30 devphil30 15 mars 2013 09:21

    Très bon article 


    Philippe 

  • julius 1ER 15 mars 2013 12:09

    bon article pessimiste à souhait mais peut-il en être autrement ?????????????


  • BA 15 mars 2013 13:30

    Vendredi 30 novembre 2012 :

     

    Le temps est compté pour Kiribati, piégé par la montée des eaux.

     

    Le temps est compté pour les îles Kiribati, un archipel du Pacifique menacé par la montée des eaux, estime son dirigeant, qui réfléchit à un déplacement de sa population et ne se fait guère d’illusion sur l’issue de la grande conférence climat de l’ONU à Doha.

     

    “Des zones entières de l’archipel, qui compte une trentaine d’atolls coraliens dont la plupart dépassent à peine le niveau de l’eau, ont déjà été envahies par l’océan”, déclare le président de Kiribati, Anote Tong.

     

    “Nous avons déjà des communautés qui ont dû être déplacées car leurs villages étaient submergés”, raconte-t-il à l’AFP dans un entretien téléphonique depuis la capitale, Tarawa.

     

    “Il y a eu une grande marée début octobre et des communautés ont été envahies par les eaux. C’est de plus en plus fréquent. Le temps nous est compté”, dit-il.

     

    Kiribati fait partie des nations îliennes, avec les Maldives, Tuvalu et Tokelau, qui pourraient devenir sans terre à cause du réchauffement climatique, selon la Commission des droits de l’Homme de l’ONU.

     

    L’érosion grignote les rivages et les récoltes s’appauvrissent en raison de l’infiltration d’eau salée dans les réserves d’eau douce. Anote Tong réfléchit au déplacement de population vers les Fidji et le Timor oriental, des terres relativement proches.

     

    Il ne se fait guère d’illusion sur l’issue des négociations de la grande conférence climat de l’ONU à Doha, ouverte cette semaine.

     

    “La réalité, c’est que nous sommes d’ores et déjà confrontés aux problèmes causés par le réchauffement climatique. Est-ce que les négociations s’en préoccupent ? Je ne crois pas. Beaucoup des négociateurs en font un simple jeu, ils ne se penchent pas vraiment sur ce qui se passe déjà dans les pays les plus vulnérables. A Kiribati, nous ne parlons pas de croissance économique ou de niveau de vie. Nous parlons de notre survie”, ajoute le président de l’archipel.

     

    Plutôt que d’attendre une hypothétique action extérieure, Kiribati examine les options à sa disposition, dont le déplacement d’une partie de ses 103.000 habitants.

     

    Sont également envisagés la construction de digues et la plantation de mangroves. Mais une poursuite de la vie sur l’archipel semblable à celle des siècles derniers parait peu probable, selon Anote Tong.

     

    “Nous devons accepter la possibilité, la réalité, d’un déplacement d’une partie de notre population. Nous ne voulons pas que la nation de Kiribati disparaisse et nous devons travailler pour éviter cela. Le gouvernement s’apprête à acheter 2.000 hectares de terre aux Fidji, qui servira à fournir des aliments aux habitants de Kiribati, voire de terre d’accueil. Le Timor oriental a lui aussi des terres à vendre”, a ajouté le président.

     

    La construction d’îles artificielles est une autre option, mais très coûteuse.

     

    Un rapport détaillant toutes les possibilités, leurs coûts et leurs faisabilités, doit être finalisé l’an prochain, afin d’être présenté aux donnateurs éventuels.

     

    Il n’y a pas d’échéance fixe pour une éventuelle relocalisation et il faut laisser le choix aux habitants. Mais attendre jusqu’au dernier moment, avec pas d’autres options que sauter à la mer ou partir ailleurs n’est pas raisonnable.

     

    Tong n’assistera pas aux négociations à Doha.

     

    “Que dire de plus pour galvaniser la communauté internationale et la pousser à agir ? Il y a parfois un sentiment de profonde frustration, et parfois de futilité”, déclare-t-il.

     

    Il continue cependant de penser que le monde peut aider les nations comme Kiribati, qui ne sont pas la cause du réchauffement climatique mais qui en payent le prix.

     

    “Les citoyens ont une conscience, mais ils ne sont pas ceux qui prennent les décisions. Ce sont les gouvernements, ajoute-t-il. Nous devons parler aux gens et nous ne pouvons pas perdre notre foi dans l’humanité. Je refuse d’abandonner.”

     

    http://www.romandie.com/news/n/_Le_temps_est_compte_pour_Kiribati_piege_par _la_montee_des_eaux_193011


  • dom y loulou dom y loulou 15 mars 2013 13:32

    Nous n’avons malheureusement pas d’autres éléments à verser au débat entre « climato sceptiques » et scientifiques orthodoxes


    après trois années que l’obolix nous fait de vrais miracles dans les cieux

    lamentable


    oui et bien moi, comme les centaines ou milliers de personnes qui ont essayé et parsemé le globe d’obolix, on a un air radieux, des nuages blanc pur qui passent au-dessus des maisons, de la pluie propre, le smog est de l’histoire ancienne, des saumons même remontent la Seine et vous vous permettez de tout repeindre en noir 

    en fait vous devez être un des trois singes ... ou les trois à la fois je ne sais

    vous ne prétendez plus aux sciences au moins n’est-ce pas ? parce que ommettre un tel outil et LES CIEUX PURS QU’ON A DEVANT LE NEZ est simplement un crime contre vos gosses en cette heure

    et vos menteurs du GIEC ont eu quelque centaines de procès au cul pour leurs mensonges et de s’être concertés pour mettre sous pression mortelle tout scientifique qui contredirait leurs théories, les nazis aussi faisaient cela

    et Lord Mockton, par exemple, a gagné cinq procès contre ces gens qui n’ont de scientifique que les titres

    la planète est en pleine renaissance, trop dommage pour vous que vous restiez focalisé sur les pollutions que le système produit et non « l’homme » que vous aimez tant insulter

    cet homme unique qui décide pour vous et absouderait de tous vos actes et de vos propres décisions n’existe pas

    vous puvez bien perdre votre vie à jouer la pantomime, le seul risque que vous y prenez est de vous condamner à jamais exister vraiment et à ne pas exister du tout dans l’esprit au final

    votre manie de parler de « l’homme » comme d’un fléau fait quoi de vous ?

    un super petit juge sur son olympe d’où vous mélangez tous les êtres dans vos sauces mentales ? allons donc, redescendez sur terre, elle flotte dans le ciel déjà la terre, entourée de beautés innombrables et construite par des êtres merveilleux que vous ne voyez que pour mieux les tuer, de quoi vous plagnez-vous exactement ?

    et pendant le temp de votre cécité constante les rayons prismés des obolix purifient l’atmosphère

    juste une honte pour vous de ne pas déjà de le voir, après trois ans que l’outil opère, mais de vouloir l’occulter par tous les moyens possibles, vraiment ridicule quand je regarde passer ces cumulo absolument diaphanes et purs qu’on avait plus vu depuis l’ère du charbon

    évidemment 

    toutes vos théories systémiques sont bidon, absolument tout, comme chaque traître nouvelle de vos « nouvelles » grotesques qui se sont toutes contredites en dix ans, il n’y a plus rien de raisonable dans le discours de votre machine, comme la place tripoli en liesse avec des drapeaux du pakistan, on y aura tout vu et ça on l’oublie pas mon pauvre

    il n’y a plus rien que la machine merdiatique dise qui ne contredise pas des faits avérés qu’on a devant les yeux, pas dans les écrans, sortez un peu votre nez de là, les mondes numériques sont autant de chimères que les mystifications sur les siècles

    mais continuez à peindre votre monde en noir si cela vous enchante, mais cessez une bonne fois de mettre cette FAUTE sur le dos des autres, eux ils ont oeuvré contre vos pollutions avec grand succès

    sceptique ? une expérience scientifique est avérée quand vous pouvez la reproduire et que chaque fois vous optenez le même résultat (L.Mockton)

    c’est le cas de l’obolix et je vous suggère d’essayer d’en faire un, c’est si simple, et de voir par vous-même

    l’eau est merveilleuse au point de livrer ses secrets aux coeurs honnêtes, pas à ceux qui pourrissent la vie d’autrui par leur amour du pouvoir qui vomit notre monde et fait tout pour le rendre pourri et ce n’est pas « l’homme » qui veut cela, mais le système rottenschild, on l’a vu et vu et revu

    le pouvoir de l’amour leur sera toujours étranger on dirait

    tant pis pour eux, à eux de s’aligner, les médias qui décident de ce qu’est la réalité c’est devenu du VENT, du BRUIT, de la stupidité en barre et c’est tout, tout est faux dans cette merderie dite informative aujourd’hui et vous ne faites pas exception ici et vous savez quoi ? on en a rien à foutre de gens incapables de remercier pour un tel prodige dans leurs cieux, car en plus notre atmosphère a drastiquement grandie, elle est bien plus large qu’il y a trois ans en arrière au fur et à mesure que le smog disparait, les lacs se purifient et C’EST UNE JOIE PURE pour ceux qui le voient et le sentent

    ceux qui aiment tant l pollution ont vraiment de sérieuses questions se poser sur leur santé mentale

    mais les remèdes apparemment ne vous intéressent pas, seulement vos verbiages qui prétendraient former la pensée des autres, manipulateur indigne, ce n’est pas « l’homme » qui est fautif des décisions des producteurs d’armes qui se sont érigés en auto-proclamés dieux sur terre, mais bien leur corporation d’hypnotiseurs patentés qui fomentnent guerre après guerre pour nous tenir en étau martial et ruineux quand ces gens se sont RUINES dans leurs mers de mensonges et s’y noient aussi surement que les étoiles forment les galaxies

    maintenant nous savons que TOUT dans ces écrans est faux, sauf ce que nous faisons nous-mêmes

    vous devriez peut-être vous installer directement à une bouche d’égout ou derrière un pot d’échappement pour encore respirer des vapeurs toxiques au moment où elles sortent avant d’être liquéfiées dans les rayons prismés 

    ou alors vous vivez encore à un endroit où vous attendez que le père noël va venir placer un obolix

    projectobolix . org

    allez donc lire les commentaires dans le guest book, vous n’effacerez pas les milliers de personnes ENTHOUSIASTES de la mémoire de l’eau qui se souvient de chacune d’elles

    de vous aussi, différemment, avec tous mes regrets pour vous d’être aveugle à tant de beauté



    vous expliquerez vos mensonges à vos gosses

  • julius 1ER 15 mars 2013 13:37

    excellent article qui même s’il égratigne le communisme déjà mort, pour minimiser le rôle destructeur du modèle ultra-libéral, à quoi cela sert-il de tirer sur les morts ?? en général lorsque l’on fait cela c’est par crainte du spectre de celui-ci et aussi pour se rassurer, mais se rassurer de quoi au fait puisque le communisme était par essence satanique, génocidaire etc... 

    en fait il apparaît de plus en plus que l’on a tout mélangé volontairement, communisme, stalinisme, dictature, comme si tout cela était génétiquement programmé pour être le mal alors que l’autre côté le capitalisme ultra-libéral était le bien or ce manichéisme de circonstance apparaît maintenant à la lumière de l’histoire et de la connaissance pour ce qu’il est vraiment, c’est à dire une machine à enrichir les possédants et les plus riches de manière mécanique sans limites et sans garde-fous, mais parallèlement la problématique de la répartition des richesses n’a pas changé elle est devenue au contraire l’épiphénomène qui se pose toujours avec autant d’acuité, car le capitalisme ultra-libéral ne peut pas répondre à cette question tant de fois posée, il n’est pas là pour çà, son rôle à lui c’est enrichir les détenteurs du capital or ce système par nature hégémonique ne peut pas apporter les bonnes réponses, vous le dîtes très bien dans votre article il y avait un semblant d’humanité dans ce système tant qu’il était en compétition avec le système communiste, ce qui est vrai pour l’autre côté aussi la destalinisation est aussi dû à cela, l’aspect compétition entre les deux systèmes...
    tout système hégémonique a tendance a devenir tyrannique s’il ne prend pas la peine d’instaurer des contre-pouvoirs, c’est bien la phase dans laquelle nous sommes les contre-pouvoirs ont été réduits à l’état« croupion » et c’est bien la raison de la crise de confiance que nous traversons.

    • dom y loulou dom y loulou 15 mars 2013 14:03

      exact julius, je souscris


      nous passer l’esprit au mixeur, voila le grand dada des merdias

      sont devenus LA 1ère plaie on dirait, le haut-parleur du négativisme étant la pierre d’achoppement du système impérial et le mensonge son culte qui nous tue

    • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 15 mars 2013 15:22

      @Julius : pourquoi égratigner le communisme « déjà mort » ? Tout simplement pour avoir une certaine profondeur historique, sinon on ne comprend pas la situation actuelle. Le capitalisme anglo-saxon a d’abord profité de son frère ennemi le communisme, pour apparaître comme la seule alternative à l’enfer. Aujourd’hui, être privé de son meilleur ennemi n’est pas forcément une bonne affaire (même s’il se recrée sans cesse de nouveaux adversaires). Il est essentiel de montrer que les deux formes de Progrès antagonistes ont façonné la planète telle qu’elle est. Il faudra parler du communisme, même si ça n’a plus d’intérèt sur le plan strictement politique, disons, tant que Tchernobyl émettra des radiations, c’est à dire un certain temps encore...


    • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 15 mars 2013 17:42

      J’ai aimé ce « semblant d’humanité » consistant seulement à se concilier des partisans tant que les deux Blocs étaient en concurrence.


  • ecowarrior 15 mars 2013 13:40

    article intéressant, mais je conteste 3 points :

    - le capitalisme dit anglo-saxon (mais né à Venise ?) n’est qu’un avatar de l’avidité, de la cupidité humaines

    l’importance du capitalisme anglo-saxon est conjoncturelle, liée à l’accaparement d’un continent, l’Amérique du Nord

    il y a l’eldorado Australie (richesses minières), mais au potentiel limité (moins de 10 fois moins d’habitants qu’aux USA-Canada)

    la fascination exercée par ce capitalisme là a été à son apogée au sommet de la bulle internet, avant le 11/9

    - le réchauffement climatique n’est pas le signe le plus visible des ravages écologiques

    c’est la destruction des espaces naturels : forêts, terres arables, cours d’eaux, océans ..., de la biodiversité, de la biomasse (poissons), à cause de la nuisible croissance quantitative consumériste-démographique, sans éthique du vivant (vivisection ...)

    - la politique de l’enfant unique en Chine, aux effets délétères (notamment un déséquilibre des sexes, mais en Inde, sans limitation démographique, même résultat), a des résultats écologiques excluant le laisser faire

    quant à faire financer les retraites avec une espérance de vie en croissance par des actifs toujours plus nombreux, c’est un schéma de Ponzi (en France, le discours selon lequel l’immigration de masse, en fait une charge, financerait ...)

    le faible taux de naissance menace l’Allemagne, Italie du nord, au niveau de la survie civilisationnelle (à supposer que la civilisation existe toujours) ... mais non la Chine car ils sont encore très très nombreux

    les Chinois âgés très nombreux, nés avant la limitation des naissances, travailleront plus longtemps, c’est la seule solution


    • ecowarrior 15 mars 2013 13:42

      quant au changement climatique, c’est une thèse avancée par des négationnistes des ravages écologiques de la croissance démographique : Jouzel, Hulot, Gore ...

      Gore a affirmé ; le changement climatique produira des migrations massives

      c’est scientifiquement faux

      la croissance démographique a déjà produit des migrations massives

      tout progressiste a le droit de refuser la colonisation via recel anti-démocratique d’irresponsabilité démographique


    • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 15 mars 2013 15:01

      @ ecowarrior : sur le capitalisme « né à Venise ». Je ne parle que d’une forme de capitalisme bien particulière, moderne, et dans une vision clairement « weberienne » évidemment (L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme). Vous me faites donc la critique que l’on fait généralement à Weber : confondre tous les capitalismes en un seul.
      En réalité, il y a eu bien d’autres capitalismes, y compris avant Venise et ailleurs qu’en Europe. Nous parlons plus de la Révolution industrielle du 19ème que du capitalisme en général. Dire que ce capitalisme là est « conjoncturel » me semble (malheureusement) un peu rapide. Il est le seul des capitalismes qui ait, avec son frère ennemi le communisme, impacté de manière aussi dramatique l’ensemble de la planète. Il a donc une place dans l’Histoire qui n’en fait pas un capitalisme « comme les autres ».
      J’aurai l’occasion d’y revenir dans un prochain chapitre.


    • ecowarrior 15 mars 2013 18:41

      à l’auteur

      il sera intéressant de connaître la suite

      le monde anglo-saxon a déjà connu plusieurs ruptures : les USA ont cessé d’être une authentique démocratie à la fin du XIXe quand les autorités ont fait tirer sur les ouvriers

      l’Etat fédéral US est devenu autoritaire à soutenir des intérêts mafieux, loin de l’ « éthique » protestante, ce complexe militaro-industriel et plus globalement ploutocratie, Obama et son « droit » d’assassiner (et si cela servait à éliminer des citoyens attaquant les intérêts des 1%, les lois anti-terroristes servent déjà à contrer les eco-warriors), qu’un sénateur « libertarien » a critiqué

      le Royaume-Uni a dû une embellie au pétrole de la mer du Nord, actuellement Canada, Australie, à un moindre degré les USA exploitent frénétiquement le sous-sol, dans une économie de rente (Canada, Australie), avec la planche à billets (USA, RU)

      les USA constituent un Empire déclinant : moindre innovation technologique, moindre influence (nuisance) en Amérique latine, échecs au moyen-Orient, ou, en France, fin de la fascination du modèle américain, au moment où des puissances régionales émergent

      que Samsung ait dépassé Apple est un signe de la fin d’une forme de suprématie

      le nombre d’anglo-saxons (en valeur absolue, encore plus en valeur relative), diminuera dans 20 ans, encore et toujours la démographie

      c’est en ce sens que le « capitalisme anglo-saxon », fondé sur la puissance d’Etats (pas très libéral) au service des 1%, est conjoncturel ...


    • ecowarrior 15 mars 2013 18:44

      correctif : l’illusion démocratique aux USA a alors cessé


    • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 16 mars 2013 00:01

      @ecowarrior : « conjoncturel » le règne des Etats-Unis ? Que Dieu vous entende ! Oui, admettons qu’il est conjoncturel car il passera forcément, comme est passé l’URSS ou l’empire romain. Je suis en train de lire Oswald Spengler. Pour lui, chaque culture passe irrémédiablement du printemps à l’été, à l’automne, puis à l’hiver. En dépit de son déterminisme glaçant, il a globalement raison.

      Néanmoins, là où Spengler et vous trouvez votre limite, c’est que l’Empire américain a réussi à s’imposer mondialement, de manière provisoire peut-être, mais à une échelle jamais atteinte auparavant. Il n’est pas un Empire comme les autres, comme il n’est pas non plus un capitalisme comme les autres.

       


    • ecowarrior 16 mars 2013 08:46

      tant que la conjoncture n’a pas changé, le temps paraît long ...

      mais à la fin du XIXe siècle, les USA n’étaient pas la première puissance, et, au 11/09/2001, la suprématie était clairement atteinte ...

      Rome a imposé une langue, le latin

      or, l’anglo-américain dont Asselineau dénonce une menace, ne s’est pas imposé, ni en Amérique latine, ni au Québec, ni en France, ni en Asie ...

      de plus, des innovations présentées comme « American way of life » ont été inventées ailleurs

      les grands magasins à Paris au XIXe, automobile, aviation, internet aussi développés de ce côté-ci de l’Atlantique ...

      sans les USA, il y aurait le consumérisme pareil

      quant à la « culture » américaine, il n’en restera rien, ou quasiment ... contrairement au monde antique

      déjà cette culture exerce une moindre fascination, voire carrément plus du tout


    • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 16 mars 2013 13:21

      Le temps semble long depuis le « Déclin de l’Empire américain », ce savoureux film québécois...

      Oui, l’Empire américain est en train de se déliter. Son principe de mort l’entraine vers le fond. Néanmoins, nous sommes à un « point de bifurcation » et bien malin qui peut prédire l’avenir. L’Empire soviétique est mort, mais des morceaux de communisme ont surnagé ou ce sont recyclés.

      J’avais écrit quelque chose ici même sur agoravox :

      http://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/c-est-calvin-qui-brule-la-planete-65058

      Tous ces éléments seront repris dans mon e-book.


  • dom y loulou dom y loulou 15 mars 2013 13:57

    cela dit oui on peut se demander pourquoi la Chine a construit des villes entières toutes neuves, en attente, vides


    et les oligarques nous endettent d’avantage et en sont à inventer des centaines de milliards posé en dettes pour construire des underground base 


    le réchauffement du système solaire, lui, semble un fait et les centaines de tremblements de terre quasi constants autour du pacifique durant cette dernière année sont un fait

    comme la radioactivité qui serait moindre à Tokyo qu’à Rennes !! 

    va-t-on nous dire pourquoi ? mais cette nouvelle ne vous intéresse pas comme c’est étrange, permettez que nous doutions de votre sincérité quand à vos soucis pour l’environnement, ça commence à faire beaucoup vos gommages de faits avérés, les nuages ont de nouveau de l’espave et sont si libres et purs que s’en est un délice de les observer

    sortis sont-ils des masses fétides des chemtrailers qui se semblent pas non plus être votre souci, neuf années qu’on nous bombarde de merde toxique, agressions qui ont propulsé la découverte du nettoyeur atmosphérique

    vous croyez vraiment que quelqu’un dépenserait toute la manne qu’Amour lui offrit pour vous montrer que l’outil fonctionne ?

    nous avons déjà pu voir votre haute estime de « l’homme »

    il connait aujourd’hui son nom, l’aom qui ne différencie pas les hommes et les femmes, qui les unit au lieu de chercher constamment à les diviser, comme le SYSTEME le fait

    le système on le voit pour ce qu’il est, ennemi de la VIE


    nous avons aujourd’hui des ciels comme à l’aube du monde, parsemés des pollutions que nous émettons bien sûr toujours, mais elles sont purifiées instantanément partout où travaillent des obolix


    vous savez ce que disait Luther que vous aimiez surement autant ?

    « Même si la fin du monde est pour demain, aujourd’hui je plante un arbre »


    j’aime mieux sont état d’esprit que le vôtre auteur qui ne peut QUE VOULOIR nous prescrire les antidépresseurs de rockefeller

    ce serait pour rien aujourd’hui quand un si simple moyen revivifie la nature et nous emplit de gratitude

    la nature a ses secrets et elle ne les livre pas aux pilleurs et ceux-ci oeuvrent au système et pissent sur eux-mêmes en déclarant « l’homme » imbécile, heureusement que le système leur offre tous les psys qu’ils veulent pour soigner leur schizophrénie

    pauvres on les plaint pour le mal qu’ils se font

    au lieu de chanter une gamme et de VOIR enfin
     


  • dom y loulou dom y loulou 15 mars 2013 14:05

    les nuages ont de nouveau de l’espace... donc




  • Julien Julien 15 mars 2013 14:15

    La science actuelle nous dit qu’on est bloqués sur notre planète (incapacité à se propulser efficacement dans l’espace, danger des rayons cosmiques dont on ne sait pas se protéger).

    La conséquence est qu’il faut se demander combien on doit être pour que les choses soient viables à long terme d’un point de vue écologique. Mais :
    * personne ne sait répondre à cette question
    * en bons animaux que nous sommes, on continue à procréer tant que possible. On prend tout ce qu’il y a à prendre.

    Ainsi, il y a des « écologistes » qui ont pas loin de 5 enfants.

    Le seul homme politique qui parle du sujet à ma connaissance, c’est Yves Cochet.

    http://www.rue89.com/rue89-planete/2012/03/10/la-demographie-le-sujet-tabou-de-lecologie-230059
    http://www.ina.fr/video/I09148506


  • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 15 mars 2013 17:36

    Merci monsieur de la Coste pour cette longue réflexion. Ne m’en veuillez pas pour les critiques initiales : je les asume même si ce que je prenais pour le fond n’était en fait que l’amorce, la présentation de l’article.   

    « Fin de l’histoire », heureusement que les guillemets laissent comprendre qu’il ne s’agit que d’une thèse, ce que vous confirmez, plus loin : « cette soi-disant fin... ». Pour faire court, je regrette que vous nous ayez encombré avec cette abracadabrante « fin de l’histoire hégelo-marxiste » par Kojève, « le seul vrai stalinien » concluant que « l’American way of life » des « sino-soviétiques enrichis » que sont les Etats-Uniens en marque l’aboutissement ! Et ce d’autant plus que la vôtre, de thèse semble, en comparaison, cousue de fil blanc.

    Non, on ne « rendit » pas le système monétariste-libéral responsable, on le rend responsable de perpétuer des « crimes contre l’environnement » que vous rapprochez habilement avec « les crimes contre les hommes ». 

    Je ne suis pas non plus d’accord avec la « passion qui oblige l’homme à transformer la nature pour la conformer à ses goûts » alors que ce qui fut une nécessité est actuellement dévoyé par le camp « gagnant » qui a érigé la croissance au rang de dogme incontournable.

    Pas d’accord non plus sur la « quête de domination et de pouvoir » émanation des deux systèmes alors que cette propension fait partie de la nature animale originelle de l’homme.

    Quant au paradis, je croyais avant de vous lire que la grande erreur du communisme avait été de le promettre sur Terre alors que la complicité des religions a dispensé les capitalistes de s’engager sur la question.

     En préférant votre concept « d’âge d’or » à celui de « paradis », je vous rejoins plus volontiers sur vos considérations liées au réchauffement climatique, personne ne semblant en mesure de contester que l’action humaine l’a accéléré. Et votre analyse de l’obsolescence programmée prouve bien que la croissance est une évolution à double tranchant.

    Merci aussi d’avoir mentionné le vortex de plastiques flottants et sa symbolique philosophique beaucoup plus acceptable que votre axiome de départ.

    Sur le paragraphe des marées noires, j’admets volontiers que les solvants chimiques soient plus nocifs que le mal mais plutôt que d’accabler les bénévoles, je les plains d’avoir traité du pétrole potentiellement cancérigène, ce que s’est bien gardé de préciser Total qui a sa part de culpabilité dans le naufrage de l’Erika !

    Merci encore pour la réflexion sur les agrocarburants. Est-ce que les énergies propres et renouvelables (solaire, éolien, etc.) représenteront une alternative viable ?

    Les bidonvilles viennent malheureusement rappeler les quartiers sordides à la Dickens dans les pays riches, l’Espagne par exemple et le béton armé qui se désagrège après  200 ans ne devrait rien laisser, à terme, de notre « civilisation ».


    • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 16 mars 2013 00:20

      @Jean-François Dedieu : le début de l’article est un peu abrupt, j’en conviens, car il s’agit, comme je l’affiche clairement, du chapitre d’un livre que je publie sous forme de feuilleton. Vous trouverez peut-être la cohérence si vous lisez l’introduction de l’e-book publié chez in libro veritas (lien donné à la fin de l’article) et qui se construira progressivement après publication sur Agoravox de chacun des chapitres.

      Justement, un point de votre commentaire sera repris. Vous dites que le capitalisme est exempté d’avoir à bâtir le paradis sur terre. Oui et non...En principe, oui, comme le veut la doctrine puritaine de la prédestination à la base du capitalisme anglo-saxon. Mais, très paradoxalement, la prédestination, qui aurait du mener au fatalisme, a créé une sorte d’activisme économique beaucoup plus fort que chez les catholiques. C’est le sentiment d’être choisi par Dieu qui pousse à travailler et à construire un monde qui est une sorte de paradis pour le travail, une préfiguration du monde divin. C’est ainsi que l’Amérique est prédestinée à régner sur le monde et que l’american way of life est considérée comme le meilleur des mondes possibles sur terre.

      Mon livre est très largement consacré à ce retournement et à cette concurrence des deux paradis, et il étudie les deux « hérésies » chrétiennes à la base de ces deux idéologies : le pélagianisme et le calvinisme.


  • jocelyne 15 mars 2013 18:50

    « Le communisme est mort », non il n’est pas encore né, le reste est très bien


  • Hervé Hum Hervé Hum 15 mars 2013 23:10

    Je partage l’avis de jocelyne, le communisme n’est pas encore né. En fait il est mort né en s’aliénant dès le départ de ce qui devait faire sa force, c’est à dire la religion. C’est un peu comme si Marx, mais peut être surtout Engels, avaient établies le bon diagnostics pour trouver le bon... Poison et non le remède ! Bêtise ou bien mauvais calculs ?

    Maintenant, ce qu’on appelle improprement communisme n’a jamais été que du socialisme. Or, le socialisme est un capitalisme d’Etat, quand le capitalisme est un socialisme de groupes particuliers ou privé.


    • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 16 mars 2013 13:26

      @Hervé Hum et Jocelyn : dire que le communisme n’est jamais né me semble un sophisme. Vous jouez sur les mots. Qu’est-ce donc qui est né en Russie pendant la révolution d’octobre et qui est mort avec la chute du mur de Berlin ?Un simple cauchemar ? Il faut bien lui donner un nom...


    • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 16 mars 2013 21:23

      @Cassino :

      Personne n’a lu Marx, pas même Althusser, qui avouait en privé n’avoir jamais lu le Capital au-delà du premier tome et se baser sur des témoignages et des commentaires de deuxième main.

      Marx disait : « tout ce que je sais c’est que je ne suis pas marxiste ».

      Donc Marx était peut-être pour le dépérissement de l’Etat, mais le marxisme, dés lors qu’il est entré dans l’Histoire, a créé des Etats totalitaires, non pas une fois, mais tout au long du XXe siècle. Vous pouvez toujours dire que le « vrai » communisme n’a jamais existé, et que le communisme historique a trahi Marx, mais ce n’est qu’une querelle sémantique. Nous avons été contemporain de la chute de quelque chose, et nous avons le droit d’en tirer des conséquences et d’en chercher les origines.

      D’ailleurs Marx, étant créateur d’une utopie irréalisable, n’était-il pas destiné à être trahi ?

      « Poncifs »...au lieu de m’injurier dans une querelle de mots, entrez donc dans le fond du débat, sinon votre intervention n’a pas lieu d’être. « Poncifs » et « à coucher dehors » sont d’ailleurs des termes contradictoires, sauf dans une cervelle confuse.


  • bert bert 15 mars 2013 23:17

    c’est minable cette attaque de Corbu....

    y’a du bon dans le béton : le Corbu & le toit terrasse
    ****************************************************************************************************
    A part ça l’homme a toujours vécu dans les zones côtières.........depuis qu’il mange du sel  smiley

    ****************************************************************************************************
    et puis si tu es moins nombreux tu peux péter +fort la nuit smiley




Réagir