lundi 11 janvier 2010 - par savouret

L’essor des inégalités sociales dans une indifférence relativement généralisée

Depuis une trentaine d’années, en France, tout comme dans les autres pays européens, les inégalités sociales ont cessé de décroitre, et depuis une dizaine d ’années il s’avère qu’elles s’intensifient.

Pourtant, ce constat mis en exergue par de nombreuses études sociologiques, suscite l’indifférence d ’une majeure partie de la population, y compris chez ceux ou celles qui en pâtissent.

Ceci résulte de différents facteurs que je vais tenter dé définir et dont la prise de conscience me semble impérative afin que ce phénomène délétère puisse être enrayé.

Alors qu’elles avaient connu une indubitable diminution durant les trente glorieuses, les inégalités sociales ont connu depuis une stagnation dans un premier temps, puis une intensification depuis le milieu des années 90.
 
Cette évolution remet en cause le postulat de mendras, fondé sur l’idée que la moyennisation de la France et plus globalement des sociétés occidentales était inéluctable, ce qui devait se traduire par la formation d’ une vaste constellation centrale, nommée classe moyenne, qui était amenée à devenir le pivot de notre organisation sociale.
 
Ce nouvel essor des disparités sociales, résulte en partie de la doxa néolibérale , qui a émergé dans le monde anglosaxon avant de se répandre dans les autres pays occidentaux,, sous une forme un peu moins radiale certes, mais suffisante pour amplifier les inégalités sociales.
 
Les décisions prises par les acteurs politiques économiques et financiers au nom de cette idéologie, furent par exemple les déréglementations et dérégulations généralisées, l’exacerbation de la flexibilité, ou encore les allégements fiscaux pour les entreprises et les ménages aises. Ces différentes mesures ont contribué à améliorer considérablement les conditions de vie d’une minorité, d’individus, tandis qu’elles ont eu des répercussions défavorables pour une proportion importante de la population, notamment pour les membres des couches populaires.
 
Ceux-ci, ont en effet subi plus fortement que les autres catégories sociales, la détérioration des statuts professionnels, caractérisée par l ’essor du temps partiel subi, de l’intérim, ou des CDD, autant de formes de sous emploi qualitatif ou quantitatif. Outre les conséquences néfastes en résultant sur leur niveau de vie, ceci a également eu pour effet pervers de les enfermer, pour les plus vulnérables d’entre eux dans une insécurité sociale et existentielle durable. L’issue la plus dramatique de cette situation constitue l’entrée dans un processus d’exclusion, phénomène social constituant une thématique politique et médiatique importante, mais dont les racines sont profondes sont systématiquement éludées.
 
En effet, la montée de l’exclusion résulte en partie de l’essor des inégalités, et de la dégradation significative des conditions de vie d’une partie de la population, victime nettement plus que bénéficiaire de l’idéologie néolibérale, qui se montre impitoyable pour les plus fragiles.
 
Après avoir mis en relief ce constat d’une augmentation des inégalités sociales et avoir tenté d ’expliquer ses causes prépondérantes, il convient de se pencher sur la relative indifférence de la population vis-à-vis de ce problème, y compris chez les individus qui en pâtissent.
 
Certes, des partis politiques ainsi que des syndicats ou encore des associations dénoncent régulièrement ce phénomène , cependant leur audience demeure assez faible dans l’absolu, a fortiori au sein des couches populaires.
 
Ce relatif paradoxe, nécessite une mise en perspective socio-historique
 
En effet, la société contemporaine, qualifiée par certains de postmoderne, se caractérise par un individualisme très fort, qui rend plus difficile l’appréhension de la société en termes de rapports de domination, pourtant toujours bien réels et d’inégalités sociales.
 
Ceci explique par exemple, outre les mutations du système productif, que le sentiment d’appartenance à une classe sociale se soit érodé voire délité. L’individu ’postmoderne" a intériorise l’idée qu’il était autonome et responsable de sa trajectoire. Cette évolution a été exacerbée par le diffusion des préceptes néolibéraux, qui exaltent ces postulats.Ceci favorise le fait que la lutte des places se substitue à la lutte des classes, ce que notre système économique fait tout pour accentuer.Il en résulte une délégitimation de l’affiliation à un groupe social porteur de valeurs et combattant les injustices, tel que le prolétariat pouvait l’incarner et plus globalement un scepticisme de plus en plus fort quant aux bienfaits potentiels de l’action collective.
 
Nous sommes donc confrontés à un paradoxe lié en quelque sorte aux sociétés démocratiques, plus précisément à certaines dérives potentielles qu’elles comportent.Ainsi, l’individu a intériorisé la centralité du principe d’égalité et la revendique pour lui, alors qu’il se préoccupe de moins en moins des mécanismes producteurs des inégalités sociales. En effet, il se sent de moins en moins concerné par les luttes visant à l’instauration de sociétés plus justes et égalitaires, dans la mesure ou il aspire avant tout à jouir personnellement de la société d’abondance et à obtenir la reconnaissance qu’il estime mériter. 
 
Ce constat est valable pour une nette majorité d’individus de condition modeste, qui ont intériorisé l’idéal méritocratique et désirent s’élever dans la hiérarchie sociale afin de s ’agréger aux classes moyennes et aux standards de consommation qui y sont associés, plutôt que de combattre pour que les injustices subies par leur catégories sociales s ’atténuent. De plus, les études faites sur les sentiments d’appartenance à une classe sociale démontrent que la majeure partie des ouvriers et employés même peu qualifiés ont l’impression de faire partie des classes moyennes. Ceci prouve la prégnance du concept de moyennisation dans les esprits et la sous estimation de la prégnance durable et renforcée des disparités sociales.
 
Cette évolution globale est en adéquation avec l’analyse qu’avait développé de Tocqueville, lorsqu’il estimait que la démocratie pouvait contribuer à exacerber un individualisme négatif, marqué par le repli sur soi et l’indifférence aux problèmes collectifs, où l’individu se préoccupait avant tout de l’amélioration de ses conditions de vie personnelles, estimant ne rien avoir à attendre de la politique, si ce n’est qu’elle satisfasse ses exigences .
 
Il reste à espérer que la crise polymorphe actuelle, permette une prise de conscience des effets délétères de notre système économique et social, et qu’elle contribuera à réhabiliter l ’aspiration à une lutte contre les inégalités ainsi que pour l’avènement d ’une société plus juste et plus solidaire.
 
 


6 réactions


  • Lucien Denfer Lucien Denfer 11 janvier 2010 14:12

    Une analyse interessante et juste si l’on considère la période envisagée, soit les trente dernières années.

    Toutefois, je ne suis pas persuadé que les raisons véritables aient été évoquées. Plutôt qu’une crise de l’identification à une classe sociale, concept anachronique évoluant au gré des désirs de chacun (tout le monde veut vivre dans de meilleures conditions et s’enbougeoiser quelque peu ou si vous préférez la version comique, on est de gauche quand il s’agit de l’argent des autres mais bien plus conservateur lorsqu’il est question de son patrimoine personnel), je pense plutôt à une crise générale de la représentativité.

    Que ce soit au niveau associatif, syndical, politique, au plan local, régional, national, les individus ne se sentent plus dignement représentés. La démocratie n’est qu’une idée qui reste à mettre en application tant les moyens de contourner ses principes sont abondants.

    Quand à l’aspect moral, je ne me risquerait pas à critiquer le conportement de ceux, parmi les plus démunis, dont le seul « pouvoir » réside dans la possibilité d’exprimer un non-choix en glissant un bout de papier dans une urne, une fois tous les cinq ans, quand dans le même temps les personnes par eux désignées pour les représenter succombent aux sirènes du confort et de la recherche de pouvoir personnel.

    Si nous étions dans une véritable démocratie, ils nous serait possible de révoquer à mi-mandat, en sanction de l’échec à suivre la politique promise lors des élections. Dans une vraie démocratie, les citoyens pourraient décider sur tous les aspects de leur mode de vie, sans passer par un système de procuration qui permet aux élus de n’en faire qu’à leur convenance. Dans une vraie démocratie, une nation ne pourrait entrer en guerre contre une autre nation sans l’aval de la majorité de son peuple.

    Mais si vous préférez on peut continuer à faire semblant...


  • eric 11 janvier 2010 19:05

    Y a-t-il des inégalités croissantes ? Trouvent elles leurs origines dans la pensée libérale ou socialiste ? indifférence ? Au fond peut importe. La question des inégalités dans la société française n’intéresse sabs doute que des gens au fond insatisfaits d’eux mêmes.

    Les inégalités sociales sont relatives. En ce qui concerne la France, il est bon de noter qu’elles sont, parmi, sinon les, plus basses du monde. Ceci pourrait expliquer une relative indifférence à leurs évolution. Cette « égalité extrême » française est elle due au socialisme ou au libéralisme, on ne sait pas.

    Cependant, il n’est pas mauvais de rappeler que les inégalités salariales ont décru en France très exactement jusqu’en 1981. Il serait donc aussi plausible, si on conclue sans réfléchir, d’envisager une lourde responsabilité du socialisme, puisque pendant la période « libérale » préalable, elles baissaient régulièrement.
    Si on en conclue que les miterrandiens étaient« en fait » des libéraux, alors cela veut dire que 80% au moins de la population l’est et que donc tout va bien politiquement puisque nous avons un régime qui correspond aux attentes de l’écrasante majorité de la population qui serait donc assez neutre sur cette question.

    Les mouvements internes d’une l’inégalité assez stable aujourd’hui sont caractérisés notamment, moins par un enrichissement démesuré de quelques uns que par un appauvrissement relatif d’une partie de la population et la sortie de la pauvreté d’une autre.
    Les « pauvres sont moins pauvres que par le passé, mais surtout, ils ne sont plus les mêmes.

    Quelles en sont les causes ?

    Première cause, des retraités plus nombreux et mieux pensionnés. Il y a trente ans et plus, le »pauvre statistique« était souvent un retraité, ce n’est plus le cas. Remarquable effort social ? Peut être, surement mais :

    Aujourd’hui le pauvre type statistique est : 

    1) une femme divorcée ayant des enfants à charge caissière dans un super marché. Sa »pauvreté« est liée à des facteurs sociologiques plus qu’économiques. Elle à plus à voir avec une certaine dissolution des modèles familiaux qu’avec un quelconque libéralisme.

    On peut prétendre avec la même inexactitude à mon avis, que celle ci est lié à l’individualisme libéral, même si les partis libéraux défendent en général des valeurs familiales assez traditionnelles, ou aux attaques répétées contre la famille véhiculées par les gauches qui la dénonçait comme bourgeoise.
    Les »accidentés de la vie« sont ils victime de la gauche ou de la droite , Difficile à dire si on a pas de préjugés.

    2) des adultes étudiants à charge ou non de leurs parents. Statistiquement, ils entrent dans la catégorie faibles revenus. Compte tenu du fait qu’ils ne travaillent pas on peut se demander si cela a un sens économique réel. Ici la hausse du nombre de pauvres correspondrait entre autre à un allongement de la durée des études, donc à un progrès social.... Est ce libéral ou socialiste mystère ?

    3) Des jeunes adultes peu qualifiés, exclus du marché du travail par des charges sociales trop élevées. On sait qu’en France le chômage est plus élevé qu’ailleurs, notamment chez les jeunes, notamment chez les peu qualifiés. Au contraires, les charges sur salaires, les transferts sociaux, notamment retraite plus élevés

    Une génération, prenant sa retraite en ce moment, c’est à dire ayant été étudiante en 68 aurait fait le choix de sacrifier ses petits enfants ? c’est une hypothèse....

    Enfin, dernière possibilité, si inégalité croissante il y a, alors, il y a toute les chances pour que la catégorie »cadres« , »haut« , s’en sorte mieux que la catégorie employée ouvriers »en bas«  ; Qu’est ce qui a changé en trente ans dans ce domaine ? L’écrasante majorité des nouveaux postes de cadres depuis 1981 a été crée dans la fonction publique. A l’époque, ils échangeaient des salaires un peu moins élevés que leur collègues dans le privé contre la garantie de l’emploi. Aujourd’hui, ils sont à tous les échelons payés 17% en moyenne de plus.

    Des cadres publics beaucoup plus nombreux et nettement mieux payés, financés bien sur sur prélèvement obligatoire donc à partir des revenus des ménages. Cela peut il avoir un rôle  ? On ne sait pas, il n’y a pas d’études sur la question.

    Alors , Inégalités socialistes ? Inégalités Libérales ? Inégalités stables ? C’est la thèse des Strauss kahniens étayée sur des études économiques de gauche qui établisse qu’on ne constate pas quantitativement de montée de l’inégalité et que donc elle est qualitative....... ?

    Peu importe car au fond, avec un écart de un à quatre entre les déciles extrêmes de revenus après impôts et transferts, il n’y a pas vraiment de quoi fouetter un chat.

     En revanche, ce qui est vrai, ce qui est positif et ce qui est toutefois encore insuffisant, c’est que la pauvreté purement économique à diminuée et qu’elle est moins »pauvres qu’autrefois« hors cas de difficultés humaine. Plus encore, elle dure moins. A nouveau hors cas de type difficultés humaine structurelle, on reste pauvre moins longtemps que par le passé.

    Cependant, si il y a une lutte à mener, c’est pour que le bas du dernier décile puisse vivre dignement. Pas réellement besoin de toucher au premier pour cela. Il suffirait en effet d’améliorer le fonctionnement du secteur public de 10% pour avoir plus d’argent que si on nationalisait l’ensemble des profits des capitalistes.

    Mais curieusement, les pourfendeurs des inégalités s’intéressent justement aux inégalités et pas tellement aux pauvretés.
    Eux même ne sont pas pauvres. ils écrivent sur internet, ils militent, luxe de gens qui »ont".
    Ils se passionnent pour la question de la diminution de la richesse des riches plus que pour l’augmentation de celle des pauvres. (il faut dire que dans leur logique dix neuvième siècle qui est celle des vases communiquant, ils croient à un lien direct entre les deux)

    On est conduit à conclure que ces discours alarmistes sur une épouvantable montée des inégalités est tenue par des gens qui souffrent en eux même d’être insuffisamment valorisé par la société et qui donc dénonceront avec régularité de métronome une scandaleuse montée des inégalités régulièrement démentie par les faits, même quand nous serons tous parfaitement égaux et tant qu’il ne seront pas eux même plus égaux que les autres.


    • Tzecoatl Tzecoatl 11 janvier 2010 20:50

      Vous oubliez un peu vite que les inégalités étaient particulièrement criantes juste avant la crise de 29 et les 30 glorieuses où les inégalités étaient particulièrement faibles (taux d’imposition de 80% sur les plus gros revenus sous Eisenhower) ont été 30 années quasiment sans crise.

      Réduire la discussion des inégalités à une jalousie de sous-nantis ou de bobos est un peu légère.

      Quand aux faits de pauvreté que vous évoquez aujourd’hui, elle est en partie sans doute le fait de la libéralisation des moeurs, part libérale de la gauche.

      Réduire les inégalités est avant tout une question d’efficacité économique :
      - mettre la monnaie dans la main de celui qui en a besoin, et donc en face du bien ;

      Je cotoie suffisamment de patrons aisés qui, en ces temps de crise, ne trouvent plus les marchés à leur disposition précédemment. Et non pas uniquement pour une question de perte de confiance.

      On pourrait rétorquer que l’accumulation de richesse permet quand à lui de mettre en place des projets qui n’auraient pas lieu dans une société par trop redistributrice : mais c’est un mythe, les gros projets privés ne sont plus le fait d’un seul investisseur, mais bel et bien d’un panel.

      Et l’on ne me sortira pas de la tête que la mondialisation n’est pas réellement un vecteur de confiance pour tout agent économique, soumis aux coups tordus de Wall Street ou de la banque centrale chinoise,entre autres. Car mis en concurrence les uns les autres, c’est très certainement plus anxiogène qu’autre chose.


  • Tzecoatl Tzecoatl 11 janvier 2010 19:28

    Et oui, le néolibéralisme, afin d’éviter certaines hystéries collectives menées par de dangereux leaders, s’est fait le chantre de diviser pour mieux régner, les néolibéraux sont devenus par là-même ces dangereux énergumènes.

    Car la guerre de tous contre tous n’est pas viable, socialement. Les élites, qui s’octroient des faveurs, l’ont trop bien compris.

    Par ailleurs, si l’étologue constate que les grands singes ont tendance à favoriser le plus puissant, il en est hélas de même dans le genre humain.

    Et le plus faible a une fâcheuse tendance à confondre et privilégier ce qui brille, ce vers quoi il veut tendre,

    La conclusion des dernières élections européennes de Rocard dans le Monde était que si l’européen avait voté majoritairement à droite, c’était dans l’espoir de faire fortune.

    De classe, il n’y en a plus, la prédation étant élevée au rang de vertu.
    Celui dont l’emploi est protégé n’a aucun intérêt de revoir le retour du protectionnisme, privilégiant ainsi son pouvoir d’achat contre l’emploi du secteur privé.

    Si les libéraux (ultra ou pas) revendiquent les droits naturels, ils essayent surtout d’imposer un ordre social confinant à l’ordre naturel, ou le pouvoir se résume à accaparer la richesse d’autrui.

    Non, décidément, les gens simples sont plus préoccupés (et invités par les medias) à commenter les mésaventures ou tenues vestimentaires des stars et people et ré-emettre les sujets anxiogènes et culpabilisants des mass-medias, de parvenir coûte que coûte ou de le transmettre à leur progéniture qu’autre chose.


  • Croa Croa 12 janvier 2010 19:24

    Cet article constitue une bonne approche des causes d’un constat inquiétant. Toutefois une fausse évidence a résisté à la sagacité de l’auteur et cette erreur –fondamentale- ne pouvait que corrompre ses conclusions !

    Les sociétés d’aujourd’hui ne sont nullement « démocratiques », sauf en apparence. Il n’y a donc pas paradoxe puisque les sujets de notre époque sont tout simplement manipulés. Par ailleurs si les « ouvriers et employés même peu qualifiés ont l’impression de faire partie des classes moyennes » que dire de ces patrons tous soumis à rudes concurrences, à quelques exceptions près ? économiquement se trouve là peut-être la vraie classe moyenne mais le fait est que ce ne sont que des sujets comme les autres, socialement parlant. Bref notre société ploutocratique est sous la coupe d’une infime minorité d’oligarques (quelques représentants de la haute finance, les politiques étant eux-mêmes leurs fantoches) qui règne par le mensonge et un endettement généralisé frauduleux (car usurpé) sur une multitude de dupes qu’elle exploite à fond et ce, de plus en plus. Collatéralement, quoi de plus normal que de constater une monté des inégalités sociales ?


  • savouret 13 janvier 2010 12:52

    le message d ’eric me semble typique des partisans d ’une société de type anglosaxonne, ou l’ importance des inégalités est systématiquement minimisée ,au profit d ’une approche fondée sur l’élevation des niveaux de vie.

    le constat d ’un accroissement généralisé de ceux ci au sein des différentes couches sociales constitue aux yeux des personnes qui soutiennent le néolibéralisme un argument suffisant pour disqualifier ceux ou celles qui insistent sur le role central de la lutte contre les inégalités pou vivre dans une société plus pacifiée et juste.

    or, il est avéré que quel soit l’évolution globale du niveau de vie de la population, un accroissement des disparités sociales constitue une terreau propice a des fleaux sociaux tels que la violence et la délinquance .

    il n’ est nullement étonnant en effet que les sociétés au taux d ’homicide le plus conséquent soient celles ou l’ampleur des inégalités sociales est la plus prononcée, ce qu’illustre le cas du brésil.

    en effet, ceci engendre chez les individus qui en patissent, un sentiment d ’injustice, qui ’amène à une rancoeur favorisant les comportements déviants et le rejet des institutions ;

    l’intensification des inégalités sociales, constitue donc une menace indubitable pour la cohésion sociale , et rend problématique la mise en oeuvre d’outils de régulation sociale

    c’est exactement ce qui se passe dans les quartiers défavorisés, ou la jeunesee vilipendée par la droite sarkozyste, est avant tout confrontée à une détresse sociale, qui fut le déterminant majeur des émeutes de 2005, contrairement a la perception véhiculée par sarko et ses acolytes.en effet, leur ethnicisation des rapports sociaux les conduit à faire des difficultes d ’intégration liées à des déterminants culturels un facteur explicatif prépondérant de la dégradation de la situation dans les « banlieues ».

    or cette grille de lecture,d ’ordre culturel , outre le fait qu’elle stigmatise injustement certaines catégories de la population et légitime une xénophobie sous jacente,élude les racines profondés du climat délétre qui régne dans ces territoires.en effet, l ’explication majeure de cette situation réside dans un processus de ségrégation sociospatiale de plus en plus exacerbé contribuant à une ghettoisation sociale de ces espaces .

    ce phénomène reflète la crise des solidarités, puisque il résulte en partie d’une absence de volonté de nombreux maires de construire des logements sociaux dans leur commune, en raison de leur volonté de satisfaire l ’aspiration de leurs électeurs à perpetuer un entresoi qui obére la mixité sociale.ceci fut mis en exergue par le sociologue eric maurin dans son ouvrage le ghetto francais, ou il expliquait que du sommet jusqu’a la base de la pyramide sociale,chaque catégorie voulait vivre dans des territoires caractérises par une sous représentation voire une absence des groupes sociaux « inférieurs ».


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