lundi 19 juillet 2010 - par Eric de Trévarez

La Chose, le symbolisme et la destruction du sens

Le Féminin comme état transitoire vers le neutre : l’hystérocratie 
 
Nous avons abandonné un rapport orphique, pour un rapport prométhéen "féministe" qui ne manque pas de nous interroger dans le contexte consumériste globalisé et généralisé dans lequel nous baignons... Certains qui comparent le vivant à une équation paramétrique, oublient qu’il est impossible de manier de pareilles équations lorsque les paramètres sont trop nombreux et qu’il en est de même des variables. Sommes-nous sûrs que les mathématiques suffisent pour aborder le vivant ? Le monde du vivant est le domaine du fractal plus connu sous le nom de chao. Comme le climat, il est imprévisible dans le temps. Le bon sens qui pourrait nous sauver, est mis, trop souvent en déroute, même où il est nécessaire et vital. Le discussionisme, comme un bavardage incessant, se généralise et se déploie à l’infini à la façon des équations chaotiques, tandis que les rapports individuels, de plus en plus terre à terre, manquent cruellement de loyauté et d’éthique. La société manque totalement d’altérité, et la liberté de la volonté a eu raison de son autonomie. Le contrat social est une coquille vide, il lui manque une parole solide. Les normes européennes ont remplacé les normes culturelles nationales qui avaient au moins le mérite de s’être construites dans une dialectique symbolique, avec du sens et du signifiant. Globalement on a jeté le bébé avec l’eau du bain. Tout doit être cartésien, du moins dans l’apparence, et répondre aux lois des économies d’échelle, à celles des marchés et en particulier aux lois redoutables de la finance. L’idéal nous fait défaut, et tout se doit d’être politiquement correct, même si la politique n’est pas correcte, comme nous le découvrons parfois avec effarement. On ne nous dit pas tout ! 
 
Avons-nous complètement changé de société ? Si oui, quelles sont les caractéristiques de la société dans laquelle nous baignons ? Certaines formes de pensées traditionnelles répugnent, et quelques penseurs plus théoriciens et politiques que philosophes ou psychanalystes, ont entrepris de déboulonner Freud, pour mieux verrouiller le tout, et empêcher des analyses qui auraient au moins le mérite d’ouvrir des voies de recherche. 
Je vais braver les répugnances… 
 
Nous sommes passés au post humanisme ou au trans humanisme, avec le quasi monopole qui est accordé à la technique et aux machines. L’homme, lui-même, est traité comme une machine et se doit d’être amélioré et perfectionné. Le corps est devenu l’unique centre d’intérêt. Et l’on peut ironiser en disant que tout se résume trop souvent à de la « cosmétique ». Nous ne sommes plus dans le bonheur de l’Etre mais dans le « bonheurisme » de l’avoir. Le genre est obsolète, c’est vrai que la sexualité et le genre sont liés à la mort, que tout le monde essaie d’oublier. Eros se balade tout seul, en ayant étouffé Thanatos, du moins le croit-il ! Le sexe est devenu un point d’acuponcture. Les maîtres mots sont « être bien dans sa peau » et la philosophie se résume à « profiter », mot terrible étymologiquement puisqu’il est aussi la source de toutes les injustices. Profiter, est dans toutes les bouches, et il dégouline des comportements de masses où tout le monde profite, sauf quand l’envie devient plus forte que le pouvoir d’achat et qu’il grippe la machine. Les affamés de toutes les famines présentes, passées et à venir, se régaleraient dans nos poubelles. Le but est « l’épanouissement », dont la meilleure représentation symbolique est celui de la fleur et singulièrement de la maturité, étape généralement finale. Nous avons quitté une société régie par des valeurs rigides et exigeantes, basées principalement sur la vertu, pour une société dont les valeurs plus commerciales sont molles et floues, et servent toujours le marché ou vont du moins toujours dans son sens. Nous avons glissé doucement vers une société transitoire, dont la tendance est au neutre de la chose. A ce stade un bref brossage ironique de la phallocratie est nécessaire. 
 
La phallocratie, dans sa logique unique et non contradictoire, a proposé plus qu’imposé aux femmes d’être dominées sur le modèle sexuel, dans une comédie qui n’a jamais trompé que les plus sots et qui avait au moins le mérite d’exister. La parade amoureuse du Dindon est à classer de la sorte, bien qu’elle cache des lois, toutes nécessaires à cette espèce. Comme le théâtre classique et la parade du dindon, la phallocratie avait ses règles d’action, d’unité et de temps.
 
Cette domination apparente du genre masculin, calquée d’ailleurs sur l’éthologie, fut adoucie dans l’espèce humaine par la galanterie, qui donna à la femme une supériorité de fait, garantie par la symbolique de la galanterie. Cette supériorité féminine de fait, bien réelle, se vérifie dans l’histoire et dans les vieux couples où la femme finit toujours par dominer à l’heure du bilan.
 
L’Hystérocratie, car c’est bien là mon hypothèse (…), comme organisation sociale transitoire vers le neutre de l’objet, porte en elle une contradiction, dans la mesure où les hommes, sexuellement dominants en tant que pénétrants, sont en réalité dominés et discrédités, sans ménagement, ni échappatoire possible. Ils sont à leur tour pénétrés de la marchandise jusqu’à devenir, en caricaturant un peu, impuissants. Aucun passage à l’état d’adulte n’est possible, encore moins à l’état de père. C’est le règne de l’Avoir dans une tragédie, sans règle du jeu, dont l’avenir se dessine à l’infini comme un point de fuite au raz de l’horizon. En effet l’homme, en l’absence de repères symboliques, ne peut plus s’affirmer sur le modèle sexuel et reste l’enfant de sa mère, puis de sa femme ; il en résulte une infantilisation de la société, avec un consommateur infantilisé toujours en quête de nouveautés. Cette situation est optimale pour la consommation, qui se structure effectivement sur la gestion et la rentabilité, c’est à dire dans la fonction "nourricière". La femme, depuis la nuit des temps, comme beaucoup de femelles des autres espèces, nourrit avec le lait et gère l’enfant et le foyer. Elle a une aptitude naturelle à produire, à nourrir et à gérer. Derrière le mot « épanouissement »se cache la satisfaction des besoins, la satiété et l’absence de frustration, apparente ou savamment entretenue. Le masculin devient alors synonyme d’antisocial, de violent, de négatif, de brouillon, de rêveur et parfois même de couillon (le couillon de service, thème qui revient maintenant souvent dans la publicité). La critique de la violence se limite à la violence physique et on ignore la violence verbale qui est tout aussi redoutable et plus typée dans le genre. Les résultats scolaires des garçons, de plus en plus mauvais par rapport aux filles, sont en train de confirmer le diagnostic ! Une mécanique d’engrenages aux dents d’acier est en train de broyer le masculin et cela commence dès le plus jeune âge à l’école... Aucun questionnement digne de ce nom ne se met en place. Aucune critique n’est possible. Il semble qu’il n’y ait aucune alternative.
 
Alors on peut penser pour se consoler qu’il n’y a plus de problème. Les options féminines ont toujours fini par avoir le dessus : maintenant c’est officiel !
L’absence supposée de problème n’est pas si simple.
 
Pour passer au neutre et à la victoire définitive de la chose, il faut dans un premier temps, rejeter le genre. L’absence de genre débouche effectivement sur le neutre de l’objet et du Robot. Ce dernier qui est appelé à avoir une place centrale, ne se reproduit pas de façon sexuée et peut donc ignorer le genre…Cependant première objection, en ce qui concerne l’espèce humaine, le mâle et la femelle, même si égaux en tant que personne, ne se mesurent pas à l’aune de la similitude, mais à celle de la complémentarité. C’est une subtilité profonde du genre. Il s’est produit un glissement de l’égalité, idéal de justice, vers une pseudo similitude à la façon du neutre qui sera difficilement symbolisable, en dehors des caractéristiques du neutre, porteuses de significations dangereuses parce qu’elles abandonnent l’Etre pour l’Avoir et se résume finalement à posséder. Comment posséder la chose ? Cette question ramènerait à l’Etre mais ce n’est pas la préoccupation du marché, puisque la réponse est simple : elle se résume à l’argent ! De cette absence de fondement, résulte une "culture" de gestion, de finance et de consommation uniquement, basée effectivement sur l’Avoir et qui manque complètement d’idéal et d’altérité, c’est-à-dire d’Etre. Ce manque d’idéal et d’Etre, est plus préjudiciable à la gent masculine, à qui ils sont singulièrement plus nécessaires. Alors on pourrait penser que l’on puisse avoir, en retour, des philosophes, des poètes, des écrivains et des musiciens. Ce n’est pas le cas, car le "fil de l’Etre" est cassé. L’altérité se situe dans le développement de l’Etre, au stade de la sublimation qui marque le passage à l’altérité. La question est de savoir pourquoi, nous nous enfonçons dans l’Avoir, comme un aller sans retour dans la Matrice (cocoon) dans un contexte d’infantilisation généralisée.
 
On pourrait penser qu’il n’y a plus besoin d’idéal... Produire et gérer suffisent ! Les gens veulent consommer, un point c’est tout !
Une vision se limitant à la Chose, ne peut plus solutionner les problèmes que la suprématie de la Chose provoque dans l’Etre. Un déficit de l’Etre ne se compense pas véritablement par l’Avoir…à moins effectivement d’élever en totem le marché au centre de la société, comme médicament avec addiction, pour tous les handicapés de l’Etre.
 
La contingence du vivant, qui prend d’ailleurs dans l’immense majorité des cas, la forme du Mâle et de la Femelle, ne relève pas de la logique cartésienne des choses. C’est probablement là que les mouvements rationalistes les plus durs font erreur. Que vaut une raison nue, au sens et au signifiant lisse, trop ancrée dans l’actuel et la contingence, face au besoin de sens et de signifiants comme la richesse de l’histoire de l’humanité nous en a donné à travers ses mythes et ses récits fondateurs ? Pour beaucoup, peu importe, il faut jeter le bébé avec l’eau du bain et la bassine. Peut-on encore parler de rationalisme, lorsque l’on fait table rase et que l’on coupe les racines du sens ? Un égalitarisme trop rationnel et cartésien, appliqué au genre aboutit sur un androgyne, comme machine ou chose qui pourrait se repiquer ou se répliquer. Comment se fait-il que la nature ait choisi cette forme de voie pour les escargots et les limaces, et pas pour les êtres humains ? Peut-on bousculer ces ancrages pour des libertés consuméristes, dans une suprématie absolue de l’égo et du corps, totalement investis par le marché ? Le fond du problème est là. Le social qui reste un souci apparent de notre société sera tôt ou tard mis à mal !
 
Peut-on s’éloigner indéfiniment des lois choisies par la nature qui sont naturellement porteuses de sens et de symbole, au nom d’une raison plus cartésienne que la nature elle-même. Raisonner dans l’abstrait et l’universalisme suppose un bon niveau intellectuel. Quid de ceux qui ne l’ont pas, c’est-à-dire la grande majorité ?
 
C’est pourtant la voie choisie par la société post moderne. Mais ce qui est grave, c’est que ces choix nous sont imposés par le marché, comme lieu privilégié de la rationalité humaine. La société de consommation a débarrassé la table jetant nappe, couverts et gastronomie pour son menu fast food du Marché qui gère la marchandise et le consommateur. Les modes de vie, produits eux-mêmes par la consommation, sont ainsi imposés par l’économie, les marchés et la rentabilité ; son modèle de consommateur optimal est effectivement un androgyne chosifié. Les équilibres entre l’Animus" et "l’Anima" sont rompus par nécessité marchande, et les re-pères symboliques « mâle femelle », " Homme Femme" " Père Mère", qui s’étaient construits difficilement durant la longue histoire de l’humanité, ont disparu. Les hommes et les femmes sont amputés de leurs appendices spécifiques, devenus un handicap à la consommation. On nous prépare une prothèse valable pour tous, en vente dans tous les hyper- marchés. Ce qui par le sens pourrait éloigner de la consommation est amputé. Le marché ne tolère que ce qui lui sert. Le déterminisme social engendré par le marché, semble échapper à certains, qui veulent ignorer que le marché sonde sans arrêt nos désirs pour mieux les canaliser et les exploiter. Sur le moyen terme, le marché nous entraine toujours là où il veut aller, c’est-à-dire son profit maximum !
 
On oublie que l’hominisation est né du symbole et que le langage est né de la capacité spécifiquement humaine à symboliser et à donner du sens et de l’Etre à la vie. C’est le symbole qui crée le signe, la signification, le sens et l’Etre. La dualité du Mâle et de la Femelle, est à la base comme socle de l’édifice symbolique du sens. Ceci n’est pas très cartésien, ni rationnel, c’est pourtant bien réel. Aucune civilisation n’a pu s’en dispenser.
 
Le passage du Mâle et de la Femelle, au Père et à la Mère, repose sur une dialectique symbolique délicate. C’est de cette valeur symbolique et de son équilibre fragile dans le rapport des sexes que nait le sens Social. Quelle peut- être la portée du passage à la « chose » et au neutre, dans l’abstrait d’un idéologisme marchand et sans symbolisation possible autre que celles offertes et triées par le marché…On constate effectivement que le sens social de l’Etre s’érode pour un sens économique totalitaire des choses. C’est une défaite et une déroute pour les rationalistes et les cartésiens dont le pouvoir réel et vrai règne surtout sur les équations et les calculs de l’économie et de la production. On est loin de la mystification qu’ils représentent généralement !
 
Il n’y a pas de civilisation sans Père, c’est du moins ce que nous a révélé l’histoire. Il n’y a pas de Père sans homme ni femme. Cette constatation, peu originale, a le mérite d’être stable et d’avoir été un choix universel ou un sens universellement admis. Le nier revient à renverser toute la symbolique sociale, pour s’aventurer dans des chemins nouveaux dont la destination est inconnue des promoteurs eux-mêmes. 
 
L’appareil productif, Chose par excellence, est devenu la Mère nourricière et la Femme pourvoyeuse de tous les désirs. Il y a donc la perspective d’une nouvelle fusion avec le monde des choses comme la fusion originelle avec la mère. Le marché est créateur de tous les fantasmes à condition que ces fantasmes soient marchands. Le marché se pare et se maquille comme une péripatéticienne dans son offre. Il adore par-dessus tout le discussionisme qui lui assure la promotion en lui épargnant toute réflexion approfondie. Il n’y a plus rien pour contrebalancer la domination absolue du marché. Cette nouvelle domination va-telle remplacer le Père ? Quel progrès et quelle avancée ! Quelle perte aussi au niveau du sens ! La publicité et sa symbolique de pacotille vont-telles devenir le langage sociale et le support des représentations symboliques, imposant les comportements de masse utiles au marché et l’abandon des conduites individuelles ? 
Cette construction est probablement illusoire et instable. L’éco système dont on sait ce qu’il advient lorsque le subtil équilibre est rompu, n’est pas seulement physique et matériel... Au niveau de l’écologie le bateau prend l’eau déjà de toute part.
 
On peut craindre le pire à court terme. Ce qui se passe, actuellement, en Occident, a été redouté de tous les temps. Peut-on ignorer tous les récits et tous les mythes fondateurs de l’humanité ? Agir de la sorte ne révèle-t-il pas une prétention inquiétante de la pensée économique dominante, érigée en pouvoir absolu, et pernicieusement normative de tous les comportements, et qui impose le cartésianisme et le rationalisme de la chose, même au vivant qui lui échappe ! Certains pourfendeurs impitoyables de Dieu, après l’avoir tué, se comportent maintenant comme des Dieux, mais contrairement à son silence légendaire, on entend qu’eux, portes parole inconscients du marché qui commence à révéler toutes ses bassesses. La globalisation économique, financière et culturelle commence à montrer ses dents sales. Nous sommes enfermés dans un économisme qui balance entre le mercantilisme et l’utopie. Les envolées utopiques ont souvent, comme péché originel, une logique cartésienne qui les fait voler trop haut. C’est ainsi que la science alimente un imaginaire de science fiction. Bien des choix modernes flirtent avec ces utopies. Elles sont secrétées par le marché et sont entièrement à son service. Leurs pouvoirs destructeur est complètement sous estimé !
 
La publicité imposera-t-elle un symbolisme marchand de pacotille, dans la sécularisation et la spectacularisation générale d’une société, ravalée aux pulsions compulsives de l’envie et de l’émotion de l’instant ?
 Il faudrait, maintenant, conceptualiser notre société, dans des analyses plus fines. Le concept transitoire et significatif d’Hystérocratie, même s’il n’est pas complètement exact, pas plus que ne l’était d’ailleurs celui de Phallocratie, est une hypothèse intéressante, dont on peut, au moins dire sans se tromper, qu’elle va embarrasser plus d’un, en dehors de ceux qui hurleront avec les loups. Les éléments de l’analyse se trouvent, effectivement, chez Freud et Lacan ! Les libertés dont nous « profitons » ne sont pas imputables à la pensée cartésienne et rationaliste, ce qui leurs donnerait une légitimité valorisante dont certains se gaussent. Les libertés dont nous profitons sont étroitement liées à une certaine prospérité économique, mais aussi aux lois cartésiennes du marché, par ailleurs impitoyables, et dont tout le monde s’accorde à reconnaître les dysfonctionnements et le caractère délétère. Le paradis peut très vite se transformer en enfer. Voilà qui commence à effrayer les plus avertis tandis que d’autres tentent, subitement et précipitamment dans la hâte, de déboulonner Freud et de jeter, à leur tour, le bébé avec l’eau du bain... Pourquoi selon vous ? Qu’est ce qui lave plus blanc que l’homo sapiens ? L’homo économicus… Attention que tous ces lavages ne fassent disparaître les couleurs ! 
 
Eric de Trévarez  
 


32 réactions


  • webrunner webrunner 19 juillet 2010 14:26

    merci pour vos articles


    • Peretz Peretz 19 juillet 2010 16:19

      @L’auteur. Qu’en termes galants ces choses là sont dites. Pertes de sens effectivement mais que je ne mettrai pas au débit du sexe. On peut le retrouver en changeant l’Economie qui effectivement se mord la queue et écrase la reflexion. On peut se poser aussi la question de la religion qui, comme idéologie, à tort le plus souvent, donnait un certain sens à la vie. Faudra-t-il admettre un retour des religieux, auxquels les talibans veulent contraindre l’humanité ? Pourtant, plus phallocrates qu’eux tu meurs ! Le neutre comme solution, me parait à côté de la plaque. Alors quel idéal, sinon celui d’un retour vers les Lumières ? Pour une autre société : www.citoyenreferent.fr


    • Eric de Trévarez 20 juillet 2010 14:34
      Merci pour le compliment sur la forme. Ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement… et les mots pour le dire arrivent aisément…
      Vous avez raison un retour aux valeurs républicaines, à travers les lumières, serait un garde fou intelligent.
      La République est basée sur la vertu, il y a déjà, rien que sur ce point, du travail à faire…
      Par compte, je ne cautionne pas l’usurpation des rationalistes sur les lumières.
       
      « l’Univers m’embarrasse et ne puis concevoir que cette horloge existe et n’ait point d’horloger… » Voltaire 
       
      Du symbolisme à l’état pur ! 

  • Dominitille 19 juillet 2010 14:51

    Bonjour,
    Avez-vous trouvé ? Parceque moi, pas encore, mais je cherche.


  • silversamourai silversamourai 19 juillet 2010 15:03

    Bonjour,
    les libertés qui nous sont encore accessibles sont les fruits de la volonté de partage et de convivialité.

    Les mythes et grands auteurs du passé ,comme vous dites, nous ont violemment mis en garde contre l’humaine tendance à l’idolâtrie (croire qu’il y a une part d’être dans l’avoir...afin de se l’approprier).

    Nous sommes fondamentalement en déficit d’Être ,ce déficit n’est pas à combler !
    Comment combler l’infini ?
    La réponse que nous propose l’inconscient des « marchés sans contraintes » c’est l’accumulation à l’infini des avoirs...

    Assumer ce déficit ouvre au partage.
    Travailler cette béance ouvre à la création .

    Quand je pense qu’au fronton de nos édifices publiques nous est proposé ce magnifique
    nœud boroméen : Liberté, Egalité, Fraternité,
    je m’aperçois que c’est LA cible de tous les assauts des apôtres du Golem.

     


    • Eric de Trévarez 20 juillet 2010 15:00

      Merci pour votre contribution, la problèmatique du déficit de l’Être est effectivement centrale dans l’approche de l’Homme, et dans ma réflexion. Le marché exploite ce déficit de l’Être, que vous qualifiez d’infini, en proposant le monde infini des avoirs possibles. Le fil conducteur du marché est donc, lui aussi, sans limite. C’est ce qui fait la force du matérialisme et de l’économisme, avec tous les effets délétères que nous connaissons. 
      Le matérialisme’est une régression mentale, dans le monde des objets et des choses. C’est une régression infantile dans le monde palpable.
      L’abandon de l’Être, alors, conduit effectivement au neutre de la chose. 
      Si le genre est important dans l’Être, il est inexistant et sans importance dans l’objet que je caricature par la chose. 


  • herbe herbe 19 juillet 2010 21:14

    Je suis bien d’accord avec ceci :

    « Il faudrait, maintenant, conceptualiser notre société, dans des analyses plus fines »

    Par contre j’ai l’impression que vous retombez dans la caricature réductionniste avec ceci :

    « Les éléments de l’analyse se trouvent, effectivement, chez Freud et Lacan ! »

    Nous avons déjà vu comment le marché adore les réductions (valeur unidimensionnelle qu’est l’argent...) nous devons plus que jamais privilégier amha, pour aller dans le sens de la finesse de l’analyse, plus de diversités de points de vue, de modèles qui pourrait ensuite aboutir à une "méta-représentation évolutive cohérente"et non à une énième réduction..c’est en cela que les analyses seront d’autant plus fines sinon on restera au niveau actuel si décevant tant du point de vue sociétal, économique et politique, un immense gâchis ...


    • Eric de Trévarez 20 juillet 2010 15:16

      La psychanalyse est la seule à analyser nos comportements. Abandonner Freud et Lacan revient à détruire le dernier garde fous contre une prétendue raison pure, si chère au rationalisme.
      La psychanalyse gène parce qu’elle introduit la suspicion dans la Pensée par le biais de nos motivations profondes qui elles n’ont rien de rationnelles...


    • Eric de Trévarez 21 juillet 2010 02:17

      L’article pointé par le lien est très intéressant, j’arrive aux mêmes hypothèses par des voies différentes. L’idée est le déclinisme, cependant je ne me prononce pas sur ce point... Mon article n’est qu’une réflexion et je pars de constatations culturelles et économiques
      .
      Concernant Freud, il est le seul à avoir sondé les abîmes de la psyché humaine où rien n’est à l’aplomb, la perpendiculaire inconnue, la ligne droite impossible et j’en passe. Voila pourquoi il gène les cartésiens et les rationalistes qui ne parient que sur des raisonnements, disons, mathématiques...et de la liberté, qui nous ont conduits à l’économie libérale et à la suprématie des marchés, tout cela avec des modèles économiques des plus cartésiens et des logiques marchandes des plus rationnelles et des plus sophistiquées. 
      Débarassée de Freud et de la psychanalyse, la pure raison le sera aussi de ses impuretés...
      L’égo et le corps pourront régner sans la moindre contestation, dans un hédonisme absolu, pour le plus grand profit du marché, qui lui aussi privilégie la forme sur le fond, pour des raisons commerciales évidentes... Le marché sera le pourvoyeur du sens, et le symbole sera une valeur marchande, peut-être côtée en bourse. Le signifiant et le signifié seront une question d’offre et de demande.
      Les modèles économétriques tourneront comme des galaxies autour d’un axe central nommé, Liberté, à la façon des cornes d’abondance.

      L’Homme idéal des lumières sera réalisé, débarassé de tous les esclavages et de tous les obscurantismes (la grande peur irraisonnée des rationalistes), guidé par la pure raison, le marché, et les modèles économétriques !
      Voila le paradigme rationaliste, brossé je vous l’accorde avec ironie.

      Il semblerait cependant qu’l n’y ait pas de civilisation sans interdit...

      J’appréhende donc une seule méthode de nous conduire vers cette destination très rationnelle, c’est effectivement de tout jeter : bébé, eau du bain et bassine. Destination inconnue basée sur la foi rationaliste, dont le crédo s’inscrit dans le courant libertaire...


    • herbe herbe 21 juillet 2010 10:17

      Je crois et je l’ai déjà dit que l’on peut s’accorder sur le fait que nous avons plus que jamais besoin de prendre en compte la richesse de réflexions venant de sources diverses et variées et aussi l’intuition etc ...

      Ce qui continue à m’inquiéter dans votre raisonnement plusieurs fois répété c’est votre propension paradoxale à vouloir vous aussi tout réduire à Freud ou à la psychanalyse (vous martelez « Freud est le seul à » .. ou « la psychanalyse est la seule à » ...).

      Un autre commentateur plus bas Gollum trouve d’ailleurs étrange ce qu’il voit comme un anachronisme...

      Je partage cette sensation bizarre que vous dénoncez très justement cette réduction outrancière à la raison pour y retomber vous même au bénéfice de quelques auteurs qui selon moi occupent une place sur dimensionnée (énième perversion à mon sens de la raison et depuis longtemps récupérée par la marché...)


  • Halman Halman 20 juillet 2010 00:59

    La caricature idiote d’idées préconçues sans réalisme de la science qui serait réduite à du cartésianisme matérialiste superficiel et à une dictature de la pensée.


  • @distance @distance 20 juillet 2010 01:27
    Cette domination apparente du genre masculin, calquée d’ailleurs sur l’éthologie, fut adoucie dans l’espèce humaine par la galanterie, qui donna à la femme une supériorité de fait, garantie par la symbolique de la galanterie. Cette supériorité féminine de fait, bien réelle, se vérifie dans l’histoire et dans les vieux couples où la femme finit toujours par dominer à l’heure du bilan. L’AUTEUR


    il faut arrêter de se tripoter les méninges avec les magazines ELLE et MARIE CLAIRE, l’auteur,
    allez à la rencontre des gens « ordinaires » de ce pays ; visitez les entreprises, les magasins, les ateliers, où les femmes et les hommes bossent ensemble

    contrairement aux hommes, les femmes n’ont jamais cherché à être supérieure, elle exige l’égalité des droits et la liberté de mener leur vie et leurs affaires comme elle l’entendent point barre !


  • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 20 juillet 2010 08:45

    Cette péroraison métaphysique, affligée et bavarde, sur la perte du genre auquel nous devrions nous soumettre pour réaccéder à l’être éternel biologique, voire divin, du mode de vie social normal est l’aveu d’un refus de la liberté individuelle au profit d’un culte nostalgique d’une tradition perdue.


    La seule question qui reste est de savoir comment l’auteur de l’article va-t-il faire pour con-vaincre  les femmes (et non la femme qui n’existe que dans son imagination symbolique) de revenir dans leur giron prétendument naturel, à savoir le foyer, pour se réserver, hors concurrence, l’espace de la vie publique et politique. 

    Veut-il les reconvertir par la promesse d’un pouvoir absolu dans la vie privée ? Il semble bien que non : Son angoisse de la castration le lui interdit ; son entreprise est donc vouée à l’échec d’où ses lamentations nostalgiques impuissantes ? 





    • Eric de Trévarez 20 juillet 2010 13:56

      Mon texte n’est pas un programme politique. Savoir ce que l’on fera n’est pas l’objet de cette réflexion, par compte l’action futur, en l’occurrence la votre, ne peut en aucun cas m’empêcher de penser. Contrairement à vous je ne confonds pas ma discipline et la politique. C’est une réflexion ! Vous connaissez forcément ce style.

      Cependant votre courroux m’honore… Un petit bémol, vous commencez votre réaction par un contre sens. Relisez votre texte...


    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 20 juillet 2010 17:07

      La perte du genre « auquel », ai-je écrit et non pas « à laquelle » ; je ne vois là aucun contre sens.


      1) Ma position n’est pas politique, sinon dans la deuxième phrase, mais critique au sens philosophique : critique de l’essentialisme métaphysique et/ou naturaliste de type aristotélicien qui fait le fond de votre argumentation. http://sylvainreboul.free.fr/nat.htm
      Votre position est prékantienne : la nature (biologique ou divine, c’est tout un) immuable doit commander la liberté des individus en leur imposant sa loi éternelle qui, seule, peut faire sens ! Là où vous voyez un genre identitaire, je ne vois que des individus femmes ou hommes qui font un usage personnel diversifié, voire contraire, de leur conditions sociales et biologiques pour donner un sens propre à leur vie en les exploitant, les détournant, les dépassant.

      2) Il est absurde de soutenir une position idéologique sur la plan social qui serait politiquement stérile, voire dangereuse, si on prétendait l’imposer.



  • silversamourai silversamourai 20 juillet 2010 12:15

    Bonjour,

    j’ai l’impression que vous avez tendance à idéaliser les notions de Père et de Mère en les posant comme premier.

    Avant tout je crois que Freud est un clinicien (j’ai peu abordé Lacan) .

    En tan que clinicien , il nous parle du mal-être de personnes qui sentent qu’en utilisant la parole,certains nœuds (symptômes) peuvent se desserrer voir se délier pour qu’un souffle de vie puisse prendre part à leur existence.

    Il se trouve que son écoute (Freud puis d’autres) lui à permis de constater que ces nœuds ont souvent comme origine la qualité du transfert de la personne envers les autres qui peuplent la représentation de la scène (originelle) à laquelle il participe.

    Parler d’un Père totalise la fonction paternelle sur un unique individu mâle alors qu’un père « réel » existe,aussi, dans les paroles d’autres personnes de la scène,on peut en déduire que ça transfert
    dans tous les « sens ».

    La condition d’accès au souffle vital pour le futur adulte dépend (également ?) de la position réceptrice qu’adopte l’enfant .en s’inscrivant dans cette nébuleuse de flux transférentiels .

    La richesse de la pensée qui se développe entre déterminé et indéterminé(sans les exclure) me semble féconde si on désire renouer avec l’antique adage :« connais toi, toi-même ».

      


    • Eric de Trévarez 20 juillet 2010 15:29

      Non je n’idéalise pas le père et la mère, je rappelle simplement qu’ils sont un point de départ important dans mon analyse, et que la distinction entre le père et la mère est basée avant tout sur le genre.
      Je suis par ailleurs d’accord avec vous pour dire que cet ancrage peut prendre différentes formes, et que la seule limite est le sens. La limite au sens est généralement une impossible symbolisation... 


  • Hieronymus Hieronymus 21 juillet 2010 05:00

    bonjour
    j’ai deja eu l’occasion de lire ou plutot de m’efforcer de lire des textes abscons
    mais la, c’est absolument extraordinaire au sens etymologique du terme ..
    c’est l’epreuve de philo du baccalaureat litteraire ?
    ou un concours de pastiche de « jusqu’ou peut aller la pedanterie universitaire » ?
    m’interesserait de connaitre la reponse
    cordialement


    • Eric de Trévarez 21 juillet 2010 07:15
      Votre question peut en susciter une autre. La forme pour éviter le fond ?
      Dans le texte, j’ai averti que certaines de mes hypothèses étaient génantes...
      Je vais tenter de répondre à votre question avec simplicité (...) sur la construction du texte et apporter par la même occasion un complément d’information sur le courant de pensée à Sylvain Reboul. Votre réaction présente des similitudes avec la sienne... 

      Le symbolisme, courant de pensée et de littérature dont je me suis inspiré pour la réflexion sur le neutre de la chose, tant sur la forme, sur le contenu que la méthodologie, correspondait déjà au XIX siècle, à une réaction contre le matérialisme scientiste, qui en littérature donna le naturalisme. Les accusations contre le naturalisme, furent de ne donner qu’une représentation mécaniste de l’homme et de l’univers, représentation qui se voulait uniquement objective et rationnelle. La suggestion et l’analogie qui sont le propre de l’émotion, du symbole et du langage humain sont alors négligées ou absentes, avec en conséquence une perte de sens, de signifiant, de signifié et finalement d’humanité. Une sècheresse que l’on retrouve maintenant dans le courant rationaliste, qui, par sa rigidité et son scientisme parfois, est en train de faire le lit du trans humanisme et du post humanisme … Pour le Symbolisme, le monde ne se limite pas à son apparence à son approche physique, mathématique ou rationnelle, et le genre est fondamental, en tant que voie mystérieuse de la vie. Le monde demeure en effet mystérieux et se comprend dans des analogies qui dépassent les compartiments des sens et des disciplines. Le monde moderne et post moderne n’a jamais réussi à démentir ces postulats. Seule la science fiction, encouragée par les progrès considérables des sciences de ses dernières années, a alimenté un imaginaire matérialiste et scientiste, dont les plus farouches partisans osent se revendiquer aussi des Lumière. En mathématiques, on appelle cela une projection linéaire, par une droite de régression. En l’occurrence ici le mot régression me semble tout à fait à propos ! 
      Ma touche personnelle a été aussi d’utiliser la symbolique et l’analogie, pour une tentative de sens, de signifiant et de signifié dans une interprétation de l’économie (qui est ma discipline d’origine), dans la forme que nous lui connaissons qui est le consumérisme et tout ce qui va avec. L’abandon du genre, dans un glissement vers le neutre, a été le fil conducteur de ma réflexion, avec une tentative de sens de la marchandise, objet marchand, réductible dans la chose, neutre par excellence, et socle de mon interprétation analogique de l’Hystérocratie..

    • Eric de Trévarez 21 juillet 2010 07:26

      Avec votre profil, l’image associée au texte ne présente pas de difficultés...
      "Le dragon rouge et la femme enveloppée de soleit (Ap 13)


    • Gollum Gollum 21 juillet 2010 08:57

      Je suis bien d’accord avec Hiéronymus, votre texte est pénible à lire. Manque de rigueur et de clarté. C’est dommage car il semble en effet que nous ayons des points communs. Toutefois quelque chose m’échappe. Je pensais que tout amateur de symbolisme se tournait plutôt vers Jung et ses continuateurs : Von Franz, Pierre Solié, Hillman... Or vous citez Freud et Lacan, il y a là quelque anachronisme qui me choque.


      D’autre part vous oubliez de citer l’ésotérisme dont la symbolique est son pain quotidien. Et dont l’immense Guénon est la figure la plus connue.

      M’enfin l’important n’est pas là : apprenez à être clair. Vous avez une mentalité de littéraire. M’étonne pas que « grâce » à des gens comme vous les élèves de terminale détestent la philo.

       Désolé de le dire si brutalement.

    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 21 juillet 2010 10:32

      Je vous rappelle que le propre d’un symbole est d’être polysémique ; c’est dire que le symbolique n’impose aucun sens univoque et en particulier la symbolique sexuelle, le plus souvent ambivalente (l’inconscient ne connait pas la contradiction). C’est la ritualisation du symbolique et sa dégradation en codes moraux dogmatiques par les religions et les traditions sacralisées qui font ce que vous appelez un sens collectif obligatoire et toujours imposé en forme de devoir sacré ou de statut social (ex : genre) incontestable .


      Toute dogmatique rituelle fige le vie des symboles et est donc, dans l’imaginaire, liberticide. L’art a aussi cette fonction de libérer les symboles de cette mort culturelle qu’est le culte institué qui les inféodent aux traditions statutaires.

    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 21 juillet 2010 10:34

      « que sont les cultes institués », avec mes excuses


    • Eric de Trévarez 21 juillet 2010 15:19
      Attendez, ne mélangeons pas tout. Vous confondez, l’objectif et le moyen, le style et le courant de pensée. Je pense que vous abordez, vous même, la symbolique dans un contexte très précis et semblez affolé par l’usage que j’en fais, et les conclusions que j’en tire !
       
      1) Cette réflexion s’adresse à un champ vaste, et je n’ai pas la possibilité de trier le publique par niveau. Je rencontre donc les difficultés de ce type de support. Parlez d’ésotérisme, simplement le nommer, revient à se discréditer. C’est ce qui est arrivé à Jung. J’ai donc évité cet écueil. 
       
      2) Je n’ai pas mené une réflexion sur le symbolisme, le symbolisme a été un moyen. Je vous ai parlé du courant de pensée, à la demande de Hiéronymus et sur la nature de mon texte. Il n’était pas opportun de nommer Guénon ! Vous manquez de discernement, ou semblez porter des jugements trop vite...
       
      3) Je cite Freud en raison des attaques récentes dont il a fait l’objet. Je donne une hypothèse sur les raisons cachées de ces attaques. Il est certain que Jung est le grand spécialiste des symboles de la psyché. Cependant après avoir été l’ami de Freud, ils se sont fâchés, pour les raisons que j’ai citées plus haut. Mon texte est fait pour passer, vous m’accorderez un minimum de politique, vous ne semblez pas en manquer vous-même…
       
      Attention, vous m’accusez de n’être pas clair. Voudriez vous que j’aborde ce type de sujet avec le style du rapport administratif ou scientifique ? Traitant le thème de l’hystérocratie, évitez ce type de critique, je ne fais pas de la cuisine rapide, ni du maquillage...
       
      Pour terminer, les jeunes ont des problèmes avec la philosophie, parce qu’ils n’aiment plus lire et qu’ils ont aussi une passivité contraire à la réflexion. Cependant ils ne sont pas les seuls ! C’est un phénomène de société...
       
      Vous avez aussi la possibilité d’écouter le texte.

    • Eric de Trévarez 21 juillet 2010 15:34

      @ Sylvain Reboul.
      Je suis entièrement d’accord avec les éléments que vous apportez sur la nature du symbole et l’utilisation religieuse.
      Cependant ce que vous dites est encore plus vrai pour le rêve.
      Le problème que je soulève, est en lien avec l’utilisation, beaucoup plus terre à terre que le consumérisme en fait, dans un contexte qui devient que marchand. Je m’interroge sur le type de société qui en résultera, avec une absence totale d’altérité.


    • Gollum Gollum 21 juillet 2010 17:18

      À l’auteur : 


      Je pense que vous abordez, vous même, la symbolique dans un contexte très précis et semblez affolé par l’usage que j’en fais, et les conclusions que j’en tire !

      J’ai du mal à voir dans quel sens vous attribuez un sens précis à ma façon de voir la symbolique..
      Quant aux conclusions, je ne vois vraiment pas ce qui pourrait m’affoler, au contraire, on se rejoint sur énormément de choses : prédominance de l’avoir sur l’être, dictature des marchés et du quantitatif, infantilisation généralisée et même entropisation globale de la société, abus de la rationalité, etc.. Tous ces thèmes se retrouvent chez Guénon dans « La crise du monde moderne ».
      C’est donc pas nouveau.

      Parlez d’ésotérisme, simplement le nommer, revient à se discréditer. C’est ce qui est arrivé à Jung. J’ai donc évité cet écueil. 




      En est-ce un ? En tous cas Jung a eu ce courage. Il ne s’est pas posé la question du « qu’en dira-t-on ». Il savait pertinemment ce qu’il faisait. Mais il écrivait pour le futur. Avouer par exemple qu’il interroge l’oracle chinois du Yi-King et cela sans complexe, faut oser quand même.. Et loin d’être discrédité Jung a eu des disciples et l’école de Jung est très féconde et active..


      Il n’était pas opportun de nommer Guénon ! 


      Oui, pourquoi pas ? Je ne faisais qu’une suggestion.. Ca peut se discuter en effet..


      Attention, vous m’accusez de n’être pas clair. Voudriez vous que j’aborde ce type de sujet avec le style du rapport administratif ou scientifique ? Traitant le thème de l’hystérocratie, évitez ce type de critique, je ne fais pas de la cuisine rapide, ni du maquillage...


      Oui, je maintiens. Votre texte est vraiment pénible à lire. En plus il est long. Nous sommes déjà trois à vous critiquer sur ce point. Je suis bien persuadé que bon nombre d’internautes auront zappé avant la fin. Dommage que le style perturbe le fond, car le fond n’est pas trop mal. Encore une fois, je me sens assez d’accord avec vous. René Guénon dit quasi la même chose dans un style beaucoup plus clair. Sans doute cela est du à ce qu’il a une mentalité de scientifique alors que vous avez un tempérament littéraire. Ces gens là pondent souvent des textes qu’ils sont les seuls à comprendre..


      Pour terminer, les jeunes ont des problèmes avec la philosophie, parce qu’ils n’aiment plus lire et qu’ils ont aussi une passivité contraire à la réflexion. Cependant ils ne sont pas les seuls ! C’est un phénomène de société...


      Assez d’accord là-dessus à un bémol près.. c’est que précisément on leur fait étudier en terminale des auteurs à tendance littéraire qui se gaussent de mots et dont la clarté, l’intérêt et l’utilité n’est pas évident. Personnellement j’ai détesté tout ce qui m’a été enseigné en terminale. Je me suis formé tout seul avec des auteurs que j’ai choisi. Et qui avaient les idées claires. Et qui savaient les exprimer. Et qui parlaient de choses fondamentales. Bref, le contraire de ce que l’on étudie en terminale...



    • silversamourai silversamourai 21 juillet 2010 19:59

      @ Sylvain Reboul

      Bonjour,

      il est certain que la ritualisation provoque une congélation de la pensée symbolique .
      J’incline à penser qu’elle permet également sa transmission.
      Si vous faites l’effort d’essayer de dégager cette pensée de sa gangue religieuse,
      vous vous apercevez qu’au fil des générations d’autres amoureux du questionnement
      éthique ont apportés leurs contributions à l’actualisation de ce fil incandescent .

      Je vous propose un exemple,que j’ai cueilli sur la toile ( j’ai oublié la source) :
      Liberté - le sens de ce terme peut-il se déduire de l’effort du judaïsme pour étudier et
              proposer des lois afin que « nul ne fasse à autrui ce qu’il ne voudrait pas
       qu’on lui fasse » ?
      Égalité - n’est-ce pas le message fondamental du christianisme ?
      Fraternité - est-ce cette notion qui donne sa réelle puissance au jihad
       prôné par l’ islam ?

      Peut-être qu’en liant ces trois éléments en un nœud boroméen , sous un soleil
      laïc , un horizon moins mortifère s’ouvre à nos yeux dessillés.... 

      .....mais à nouveau , sous les assauts de forces que Freud à commencé à discerner, il faut
      protéger ( par la carapace de l’état-nation) ce précieux filon pour le transmettre aux générations futures .....

      Tout ceci n’est, peut-être, que le fruit de mon imagination ,mais comme j’aime son goût je le propose aux gourmets attablés....

       


  • silversamourai silversamourai 21 juillet 2010 20:10

     correction : « sous les assauts de forces que Freud a commencé à discerner »


  • Eric de Trévarez 22 juillet 2010 02:27
    @ Sylvain Reboul Cependant, vous ne pouvez souligner l’aspect polysémique du symbole sans parler des archétypes que Freud appelait les « résidus archaïques »… La meilleure tentative d’explication m’a toujours semblé se trouver chez Jung qui précise que « l’archétype est une tendance instinctive, comme l’impulsion qui pousse l’oiseau à faire son nid ». Il parle de pulsion physiologique perçue par les sens. Chez l’homme, elle se manifeste par des fantasmes que l’on retrouve globalement semblables malgré les différences de culture.
    Le genre relève de l’archétype malgré les nuances que vous apportez ( votre remarque est une caractéristique du rêve, où le sujet peut être autre que lui-même…)
    L’archétype est accompagné de symboles « éternels » que l’on retrouve aussi avec constance.
    Les rituels sont souvent la combinaison d’un symbole éternel et d’un archétype : c’est le cas par exemple des rituels d’initiation.
    Quand je parle de sens collectif, j’y inclue aussi la dimension de l’archétype et du symbole éternel. Une dimension que vous ignorez. Il me semble que c’est là qu’il faut faire attention avec les symboles et l’on ne peut, non plus, les réduire dans cette dimension.
    La construction religieuse a pour fondation un archétype, sur lequel on retrouve des symboles éternels, et c’est dans un troisième temps qu’intervient ce que vous soulignez.
    Le sentiment du sacré est aussi un archétype, et on ne peut le présenter de façon réductionniste comme un instrument de domination sociale. C’est oublier la dimension principale de l’inconscient humain. J’attribue certains malaises de la société post moderne, à un retour inconscient des limites du sacré sans cesse repoussées.
    Le dogme va plus loin qu’une grille de lecture, il est un alphabet commun à une culture. Il permet une lecture collective, même si le niveau du sens peut varier. Il est nécessaire à la cohésion du groupe. Les communistes avaient des dogmes bâtis sur des archétypes, avec des symboles éternels et des rituels…
     
    Le dogme participe au tabou, il est donc liberticide mais aussi civilisateur.
     
    Les éléments de votre analyse sont vrais, mais seuls, ils sont réducteurs et orientés. Si on se limite à vos hypothèses, on aboutit à une analyse incomplète et typée. Je vous ferez le reproche d’être, disons, dogmatique…
     
     
     

    • Hieronymus Hieronymus 22 juillet 2010 07:10

      Je vous ferais le reproche d’être, disons, mauvais joueur
      apres avoir tache d’esquiver la critique en faisant mine de ne pas la saisir
      de la refuser violement en censurant de fait votre contradicteur (replis) ..


  • Eric de Trévarez 25 juillet 2010 18:18

    Il est globalement admis que le concept de réalité commence avec la prise de conscience de la différence des sexes. On peut donc craindre, effectivement, que le neutre dans lequel est en train de s’ancrer l’imaginaire, que j’ai conceptualisé comme le règne de la chose, ne soit effectivement une des causes de l’infantilisation de la société de consommation... Le neutre dissimule une hiérarchisation d’essence féminine qui fait de la société post moderne plutôt une hystérocratie, le terme de phallocratie n’étant plus du tout approprié.


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