mardi 9 février 2016 - par OCEANE

La déchéance des collèges

Comment imposer à tous une réforme absurde ?

On nous l'avait promise ! Elle arrive. A coups de formations forcées, de formateurs recrutés à la dernière minute, peu convaincus : la réforme du collège avance... Publicités mensongères, désinformations, censures sur la réalité dans les établissements, décrets la nuit même d'une grande grève, elle se met en place. Et elle divise pour mieux régner. On donne à l'un et on reprend à l'autre, on autorise ici mais interdit là.. ainsi les enseignants de langue allemande, italienne, allemand, les professeurs d'EPS, de musique, d'arts plastiques ne sont plus du tout logés à la même enseigne selon qu'ils exercent à Paris, ou ailleurs.

 Qui n'en a pas entendu parler de la suppression du latin, du grec, de la disparition annoncée des classes bilangues, finalement maintenues dans certains établissements mais pas dans les autres ?

Depuis des mois, familles et enseignants se battent côte à côte pour une réforme juste, égalitaire, où l'éducation reste nationale et non locale. Un enseignement de qualité où les fondamentaux seraient privilégier : lire, écrire, compter, créer. 

Le gouvernement impose le silence sur les grèves, celle du 26 a été une réussite mais qui a su que des collèges morts expliquaient à des journalistes le pourquoi d'une mobilisation générale ?

Les enseignants doivent recevoir 5 journées de formation pour préparer la rentrée 2016 : les deux premières ont tourné à vide. Pas de contenus, juste des simulations au conditionnel de ce qui serait peut-être possible autant dire irréalisable. Les formateurs sont pour la plupart eux-mêmes contre cette réforme et se trouvent face à des groupes entiers d'enseignants qui ne savent plus vers qui se tourner pour se faire entendre : "on nous demande toujours plus et mieux avec moins d'heures" "on annonce de l'aide " individuelle qui va se faire entre 24 et 29 par classe !" "les projets qui existaient ne peuvent plus exister ; nous n'avons plus les moyens de les garder", "on nous promettait l'autonomie des établissements, la possibilité d'adapter nos moyens aux besoins, c'est pire qu'avant, on ne peut plus rien faire"

Cette réforme va passer coûte que coûte, à grands coups de massues et d'intox médiatique uniquement pour des questions budgétaires. Et nos enfants dans tout cela ?



10 réactions


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 9 février 2016 10:55

    La privatisation de l’école est dans les projets européens, comme celle de tous les services publics. La méthode est bien rodée : il faut bien déglinguer les services publics pour que la privatisation apparaisse comme la solution inévitable. Comme avec les hôpitaux.


    Dès 1996, l’ OCDE expliquait clairement comme procéder pour déglinguer l’école et imposer sa privatisation. Voilà c’est maintenant en cours, comme en Grèce. Les Grecs ont fait plus de 20 000 manifestations, en pure perte.

    Il serait temps de comprendre qu’il n’y a rien à attendre d’autre de l’ Union européenne. Et que les citoyens ne se battront jamais pour changer une Europe imposée par le mensonge. Il n’y aura jamais de réforme positive de l’ école en restant dans l’ Union européenne.

    L’UPR propose après la sortie de l’ UE, d’inscrire la santé et l’école dans la Constitution comme bien NON privatisable par nature. Programme de Libération Nationale de l’ UPR.

    Les peuples européens commencent à bouger pour sortir de cette usine à gaz.
    Pas pour la réformer à la St Glinglin.

  • Hector Hector 9 février 2016 13:44

    Bonjour Océane,
    J’ai vécu en plein la réforme Haby en 75 et son « Collège unique » puisque marié à l’époque à une enseignante. On parlait déjà, à raison, de nivellement par le bas.
    Aujourd’hui cela parait être du pipi de chat en comparaison, bien que ce soit de la même veine.
    Je vous plains de tout mon cœur à défaut de ne pouvoir faire autre chose.


  • BA 9 février 2016 14:10

    Des professeurs du collège Hubertine Auclert de Toulouse ont écrit une « lettre ouverte » glaçante :

    Lettre ouverte

    Notre jeune collègue de mathématiques a mis fin à ses jours mercredi 27 janvier 2016. Il avait 27 ans et commençait tout juste dans le métier. Vincent était professeur stagiaire en mathématiques, tout comme Anne-Marie, comme Alice en français, ou Ana et Georges en anglais. L’équipe enseignante avait pourtant demandé au Rectorat, en juin dernier, de ne plus affecter de stagiaires dans notre collège. Personne ne peut ignorer les conditions difficiles dans lesquelles nous exerçons notre métier : insultes, incivilités, coups portés sur les adultes, dégradations des locaux, déclenchements incessants de l’alarme incendie, violence dans la cour, en classe ou devant le collège, harcèlements conduisant certains élèves à des absences répétées voire à des départs de notre établissement.

    Il se tient dans le collège plus de 15 conseils de discipline par an, et tout autant ne sont pas tenus pour faire baisser les chiffres... Il faut regarder les choses en face.

    En quatre ans nous avons obtenu la création d’un poste supplémentaire de CPE. Or depuis notre dernière audience au rectorat en 2014, la situation, déjà préoccupante à l’époque, s’est fortement aggravée. L’Équipe Mobile de Sécurité a fait acte de présence de temps à autre, en simple observateur dont nous n’avons jamais lu les conclusions. Rien de plus. Aucun label ZEP, REP, Eclair ou autre, qui permettrait d’alléger les effectifs en classe, d’apporter des réponses à la violence et aux difficultés des élèves. On nous dit que le label fait peur, qu’il risque de pousser certains élèves vers le privé, de faire disparaître pour de bon la mixité sociale. Dans les faits, de nombreux élèves de CM2 évitent notre collège et partent dans le privé. D’autres le quittent en cours d’année, excédés, effrayés par le comportement des camarades et l’absence, de la part de l’institution, de réponse rassurante et de nature proprement éducative. Les professeurs stagiaires, l’an dernier, ont démissionné : celui de mathématiques en décembre 2014 puis celle de français en janvier 2015. Personne ne s’en est ému.

    En septembre dernier, ils étaient cinq stagiaires, emplis d’espoir et d’appréhension à la fois, mais la foi a vite cédé la place au désenchantement et à l’angoisse la plus profonde. La réalité du terrain est cruelle : confrontation permanente au bruit et à l’indiscipline, difficulté voire impossibilité de faire cours, furie des élèves dans les couloirs, dans la cour de récréation ou au réfectoire, violence verbale et physique à l’encontre des adultes ou des élèves eux-mêmes, mépris affiché de l’autorité.

    Les rapports s’amoncellent, symptôme de l’impasse dans laquelle l’institution se trouve. Au final, quelle solitude pour chacun lorsqu’il se retrouve seul dans sa salle de classe ! Quelle absence de reconnaissance de la part de notre hiérarchie, nous renvoyant sans cesse à notre responsabilité individuelle, remettant en cause nos compétences, nous rappelant que nous sommes « des professionnels et non des personnes » alors même qu’on nous somme d’incarner « la bienveillance » en toute situation ! On nous punit même comme des enfants ! On nous interdit même, dans une telle situation, l’exercice de notre droit de retrait !

    Le soutien apporté par le collège n’aura pas suffi à aider Vincent. Aujourd’hui nous crions notre colère et notre désespoir. Quelle réponse nous est faite ? Le secrétaire général adjoint de l’académie, M. Jean-Jacques Vial, a témoigné dans la presse locale, il considère que lier ce suicide à nos conditions de travail relève d’un « raccourci un peu grossier ». L’article qualifie le collège Hubertine Auclert (affublé d’une belle faute d’orthographe) d’« établissement pas connu pour être compliqué ». Quel mépris pour notre métier et le travail accompli ! Quelle méconnaissance de la situation de notre établissement, alors même que le Rectorat est en possession de l’état des lieux déplorable dressé en 2014 ! Par ailleurs on nous propose un soutien psychologique individuel, là où nous dénonçons un dysfonctionnement institutionnel.

    Le jour de ses obsèques, nous avons appris que Vincent était malade : son dossier médical n’était pas un secret pour l’institution. En toute connaissance de cause, il n’aurait jamais dû être envoyé dans notre collège. Le métier d’enseignant requiert une solidité certaine. Mais à l’heure où il faut absolument mettre des adultes dans les classes, on fait peu de cas de la santé mentale de chacun. Professeurs stagiaires, contractuels ou titulaires sont placés çà et là, qu’ils connaissent, ou pas, la réalité du terrain, qu’ils soient préparés, ou pas, à vivre les situations les plus déstabilisantes, qu’ils aient les épaules, ou pas, pour esquiver les coups.

    Une fois la porte de la classe fermée, les souffrances sont étouffées : on nous demande coûte que coûte de garder tous les élèves en classe, y compris ceux qui nous insultent et qui empêchent le cours de se dérouler. Et même si les souffrances parviennent jusqu’en salle des professeurs, muselées, elles ne passent pas la porte de l’établissement. Les enseignants souffrent en silence. Nos ministres nous imposent sans cesse de nouvelles réformes, comme des réponses à tous les maux. Nos pratiques pédagogiques ne sont jamais les bonnes, nous sommes, dit-on, responsables de ce qui nous arrive...

    En tout cas, nous nous sentons collectivement responsables du décès de notre collègue. Personne n’a su préserver son intégrité physique et morale ; personne, surtout pas le grand appareil de l’État.

    Combien de Vincent faudra-t-il pour qu’on entende enfin la douleur des enseignants ?

    Un collectif de professeurs du collège Hubertine Auclert de Toulouse, le 1er février 2016.

    http://www.politis.fr/articles/2016/02/de-la-misere-en-milieu-enseignant-34064/


    • non667 9 février 2016 15:07

      @BA
      mille plus


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 9 février 2016 20:13

      @BA
      Et alors, le FN propose quoi, à part « dénoncer » ??
      Vos commentaires sont toujours informatifs, mais jamais vous ne proposez la moindre solution.


    • BA 9 février 2016 21:03

      @Fifi Brind_acier

      Je n’ai jamais voté FN de ma vie, je ne voterai jamais FN de ma vie, j’en ai rien à foutre du FN.


    • OCEANE OCEANE 11 février 2016 10:15

      @Fifi Brind_acier
      Bonjour, des solutions nous en avons proposé des dizaines ; nous les avons évoquées auprès des élus locaux, puis nous avons élargi ; nous avons aussi rencontré notre recteur et parler aux journalistes avec des solutions réalistes, liées aux pratiques et aux jeunes qui nous sont confiés. Pour information le « FN » n’a rien de commun avec moi ! Attention à vos conclusions.

      Nous évoquions de pouvoir nourrir intellectuellement les enfants qui en ont besoin et de prendre par groupes réduits ceux qui ont besoin de temps. A vouloir faire en sorte que tout le monde fasse pareil, tous y perdent. Nous avions des projets concrets liés à l’environnement dans lequel nous sommes, etc etc etc mais qui nous entend ?


  • tonimarus45 9 février 2016 20:36

    bonjour— la nouvelle marote de la ministre lutter contre le complotisme en donnant les moyens aux enseignants ????En fait c’est surtout conditionner les jeunes afin qu’ils croient tout ce que nos politiques relayes ainsi par les merdias disent et cela sans se poser des questions car a ce moment là on sera classes dans les complotistes. de ce fait ils devront prendre pour argent comptant toute les promesse qui sont en fait des mensonges de nos politiques

    mettre en doute le suicide de «  »« boulin »«  ;complotisme ??? plus loin mettre endoute la façon dont a ete elimine »ben barka«  » ;;complotisme ??,avoir emis des doutes a l’epoque sur le charnier de timissoara ;;complotisme ???sur les fioles de pisse presentees comme armes de destruction massive pour attaquer l’irak ;;complotisme ??? l’histoire des couveuses kowetienne ;;complotisme ??? et il y a encore bien d’autres exemples de ceux que sur le moment on a traite de complotistes et pourtant la suite leur a doone raison,NON ???

  • Trelawney 10 février 2016 16:17

    D’après NVB, le nivellement par le bas serait une théorie du complot


  • OCEANE OCEANE 11 février 2016 10:17

    Mensonges, calomnies, méthodes sans nom tant elles semblent proches d’une dictature... le tout organisé à grande échelle avec pour mission de casser le système et de montrer que notre superbe école publique ne fonctionne pas ! Et pour cause, TOUT est fait pour qu’elle S’EFFONDRE ! On met les jeunes à 30 ; on ne dédouble plus. Plus d’expérience, plus rien !!! ECOEUREE


Réagir