vendredi 27 février 2009 - par Philippe Bilger

La démocratie du rire ou du pire ?

Le mouvement est trop profond, trop systématique pour ne pas faire sens.

Un article, dans Marianne 2, a mis justement en évidence, dans les émissions radiophoniques du matin, l’importance des humoristes Laurent Gerra, Nicolas Canteloup et Stéphane Guillon. Ce constat est à compléter par la télévision où Laurent Ruquier anime le samedi soir, sur France 2, un divertissement auquel participent deux agitateurs d’idées, Eric Zemmour et Eric Naulleau, sans oublier Michel Drucker dont la bonne humeur utilitaire est interrompue un court instant par Canteloup ou Anne Roumanoff. Les rôles sont inversés mais le principe demeure le même. Il s’agit de séparer coûte que coûte la pensée de la dérision et du rire, de distinguer le sérieux des entretiens et le comique des bateleurs, de ne jamais réunir sous le même pavillon le profond et l’acerbe. Je ne suis pas persuadé que cette division représente un progrès. Au contraire. Sans forcer le trait, j’incline à y voir une faiblesse de la démocratie qui, confiant au rire une part de sa charge et son honneur, frôle ainsi le pire, pour ne pas écrire qu’elle y tombe.

En dehors de Dominique Strauss-Kahn qui s’est piqué devant l’acidité de Stéphane Guillon, ce clivage offre pourtant l’avantage pour les politiques de savoir qu’ils vont s’affronter à des interrogations convenables et souvent convenues puisque le tour déplaisant qu’aurait pu prendre l’entretien est traité par les humoristes, mais sur un mode comique qui ne porte pas à conséquence. Aussi, cet exil de la vigueur voire de la méchanceté personnalisée, dans le royaume des plaisanteries et des saillies, loin de débarrasser l’abstrait de ce qui pourrait le banaliser et le dégrader, le rend au contraire totalement aseptisé et indolore. Le questionnement politique, culturel ou sociétal devient ennuyeux comme la pluie parce que la plupart des journalistes s’arrêtent aux portes de l’intéressant et du perturbant. La pensée véritable et le dialogue authentique ne pouvant exister sans une joyeuse cruauté, faute de celle-ci l’une et l’autre sont réduits à une douceur urbaine et molle tandis que la cruauté délaissée va résider dans le royaume des amuseurs. La prépondérance de ceux-ci n’ajoute pas, à mon sens, de l’insolence radiophonique ou télévisuelle, ne crée pas un cumul de la vivacité et de la drôlerie avec la gravité de l’information quotidienne et des concepts que cette dernière peut porter avec elle. Ce mélange, en définitive, par la confusion qu’il entraîne - un zeste de rire déjà dans le sérieux, un peu de sérieux encore dans l’îlot du rire - au mieux engendre un objet sonore ou audiovisuel singulier et déroutant, au pire installe dans l’espace trop de badinage pour ce que l’émission veut présenter de fiable, trop de pesanteur pour ce qu’elle prétend offrir de léger. La conclusion en est qu’oscillant sans cesse entre, d’un côté, des interviews tranquilles et confortablement sereines et, de l’autre, des piques en général anodines sur les personnes et les personnages, la plupart des médias se satisfont de produire ou de communiquer une information guère pugnace ou des nouvelles peu rigoureuses. Pour ne pas évoquer certains sites qui tentent tant bien que mal d’allier exactitude et polémique, il me semble que la seule publication, au plus près, d’une conception à la fois techniquement acceptable et psychologiquement combative, mêlant dans ses pages la contestation personnelle à la dénonciation factuelle, est Le Canard enchaîné, aussi anecdotique qu’il puisse apparaître à certains. Comme de plus en plus la politique aujourd’hui se regarde par un petit bout de la fenêtre plus que par la grande porte, cet hebdomadaire est adapté à l’époque qui abandonne les desseins grandioses pour tenter de trouver son chemin, comme une taupe, dans un fourmillement d’incertitudes et d’aléas.

Quel dommage que cette démocratie du rire quand l’actualité mériterait davantage ! Qu’on se penche un instant sur la nomination certaine de François Pérol et on ne pourra manquer d’être frappé par le débat qu’elle pourrait, qu’elle devrait entraîner sur sa validité déontologique - la commission de déontologie sera-t-elle saisie ? -, son caractère légal ou non au regard du code pénal, plus largement sa légitimité démocratique. Celle-ci a besoin de netteté, de limpidité, de transparence. Je me souviens des engagements exaltants de la campagne présidentielle sur l’Etat irréprochable. J’y ai cru. Aujourd’hui, ce qui me navre, c’est une sorte de morosité républicaine qui atteint aussi bien les déçus de droite que les opposants de gauche. Comme si on n’avait plus le droit de croire en un idéal trop souvent mis à mal et de se battre pour lui. C’est triste un pays qui ne se pose plus de questions.

La démocratie du pire, c’est le rire qui a pris le pouvoir. On laisse tout passer. On s’en amuse. On ne prend plus rien au tragique.

		



39 réactions


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 27 février 2009 15:41

      Il est trop tôt pour gésir, Capitaine.
      Et si ce temps était venu, la plus belle épitaphe serait pour vous qui savez, sans tambour ni trompette, comme un passant discret et amateur d’impressionnisme, bien souvent insufffler aux fils un esprit aimable (pas toujours aimant, heureusement) et frondeur, aux tournures bien troussées.
      Maintenant, j’arrête les compliments smiley


    • La mouche du coche La mouche du coche 28 février 2009 09:15

      Philippe Renève, "En revanche, y ajouter, avec – tudieu ! – les précautions qui conviennent, un grain de frivolité n’irait peut-être pas à l’encontre du plaisir de la lecture."

      Bonne remarque. Dans le fond, c’est ce que l’on pourrait reprocher au style de ce texte : qu’il vise juste sur le fond, mais dont la forme devrait reproduire ce qu’il reproche aux journalistes, la "
      joyeuse cruauté".

      A ce jeu, Lilian Massoulier est un exemple (désolé) : son style polémique avec des jeux de mots de qualité inégale est néanmoins le support d’une réflexion de sa part, que l’on lit entre les mots, et qu’il essaye de nous transmettre. Même si elles ne sont pas toujours intéressantes, il a des idées (pas taper, pas taper).

      Il est dommage que M. Bilger ne s’essaye pas lui-même à écrire avec un style mélangeant humour et profondeur d’analyse, il en a les moyens intellectuels. On comprend pourtant qu’il ne le fasse pas : c’est le plus difficile.

      C’est le plus difficile mais M. Bilger à l’oral sait très bien devant un micro faire son Stéphane Guillon : Quand il vante les qualités "esthétiques" de Rachida Dati (je cite de mémoire), on sent que dans le panier de crabes, il peut très bien jouer les homards. Ces instants sont simplement trop rares.


  • Forest Ent Forest Ent 27 février 2009 13:29

    Je me souviens des engagements exaltants de la campagne présidentielle sur l’Etat irréprochable. J’y ai cru.

    Ce mea culpa est honorable et courageux.

    Mais on vous avait prévenu. smiley



    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 27 février 2009 15:33

      Il semble que ce Mea Culpa, beaucoup d’entre ceux qui ont voté NS le fassent smiley
      Les malheureux qui le croyaient républicain ne l’avaient pas vu sarkozyste.


    • Gasty Gasty 27 février 2009 18:13

      Penseraient-ils déjà à l’après Sarkosy  ? C’est un signe.

      Le bateau coule.


    • Echo Echo 28 février 2009 11:53

      SarkoZy !

      Avec un "z", comme dans zouave.

      Mon minou, c’est la derniere foiz que je te le diz.


  • Rough 27 février 2009 13:52

    Vous y avez cru...Comment un magistrat aussi expérimenté que vous a-t-il pu être ainsi abusé par les rodomontades politiques d’un candidat qui se conduit comme une petite frappe de banlieue ?....




    • Fergus fergus 27 février 2009 16:15

      Je joins mon étonnement à celui de Rough. On connaît Sarkozy depuis déjà suffisamment de temps pour avoir un idée assez précise de son mode de fonctionnement. Qui plus est, il nous a fait durant son passage place Beauvau une répétition grandeur nature de ce qu’il allait mettre en oeuvre à l’Elysée pour peu qu’il soit élu : déclarations à l’emporte-pièce, manipulation des médias, désignation de boucs émissaires, contradictions en tous genres, instrumentalisation de la compassion, autosatisfaction délirante, etc...

      Comment, vous qui avez si souvent été dans votre métier confronté à des numéros d’acteurs, avez-vous pu faire crédit, ne serait-ce qu’un instant, à la parole d’un tel individu ?


    • Bobby Bobby 27 février 2009 17:11

      ... Vous y avez cru ? Voila qui m’étonne fort ! Ce cher Nicolas avait annoncé la couleur dès sa campagne électorale, si je ne m’abuse, quelques phrases qui disaient bien le projet... mais ne me demandez pas de vous les citer, il faudrait réécouter ses discours de l’époque et cela dépasse nettement mes capacités !


    • Emmanuel Aguéra LeManu 28 février 2009 00:27

      Notre croyant de la première heure n’aurait-il pas la politesse de répondre aux commentaires de ses lecteurs ?
      Où est donc le Ministère Public ? (Un appel du château, peut-être ?)


  • faxtronic faxtronic 27 février 2009 13:55

    kawaii, kawaii ton article. Tous cela pour dire que notre democratie est morte faute de combattants, pourri de l interieur, pourri par des ramassis de politicards qui nous reservent la meme soupe pour mieux nous entuber, pourri par le communautarisme, pourri par la limitation de la liberte d expression, pourri par une population qui ne veut plus reflechir et qui s attache au reve, a l emotion, aux bon sentiments, au glamour, aux paillettes (vous avez bien vote Sarkozy avec enthousiasme !!! Ceci ceux qui ont vote avec enthousiasme sont tous des naifs dangereux) .

    Il est encore bon qu on en rigole de cette pacotille,


  • Sandro Ferretti SANDRO 27 février 2009 14:07

    @ Bilger
    Oui, vous auriez du titrer l’article ’la democratie du pitre".
    Ce faisant, il est clair que le bouffon dur Roy devient vite le fou du Roi, et qu’on ne parle dès lors plus du Roi.
    Seulement du rire de sa Cour.
    Le silence assourdissant du discours derrière les gesticiulations du pitre.

    A ce titre, je suis souvent (hormis les cas Desproges et Devos) en désaccord avec l’idée que les humoristes font réfléchir au delà du bon mot.

    Si les bons mots le sont vraiment et s’enchainent, c’est un masque pour le reste.

    Par exemple, combien de personnes sont capables de décrypter les troisième degrés des chansons de Bashung ? Très peu. Beaucoup restent dans l’écume des choses, comme avec "ma petite entreprise" ou quelques cons de jeunes entrepreneurs dynamiques l’avaient pris au 1 er degré, sans voir qu’Alain parlait de son .. anatomie et de "gagneuses" mises sur le trottoir.


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 27 février 2009 15:31

      Sandro m’a retiré les mots de la plume. Excellent article, Monsieur Bilger. Il est évident que le débat public censément ouvert autour de certaines tables télévisuelles tourne court dès lors qu’est envoyé le pitre en première ligne. Les intervenants, auparavant et toujours interrompus dans leur réflexion par la page de pub ou les applaudissements chronométrés des figurants, doivent dorénavant admettre leur défaite au profit d’amuseurs n’ayant hélas l’intelligence ni de Desproges ni de Devos.
      Ce personnage du bouffon du roi est censé être un éclaireur critique, dont la sagacité et l’impertinence pointeraient les questions qui fâchent, tandis qu’ils les enterrent. On prétend ainsi nourrir le sens critique du "bon peuple", et l’alimenter d’autant plus que ce rire sera gras. Les polémiques qui s’ensuivent, telle que celles ces jours-ci attachées à Stéphane Guillon, dans ce type de propositions indigentes, sont aussi nourrissantes que des ersatz alimentaires. Mais ça fonctionne, la critique placebo. Et ça génère des produits dérivés qu’Internet se charge de promouvoir.


  • tomasi75 27 février 2009 14:49

     Guillon a eu raison, il y en a marre de ces politiques qu’on ne peut pas critiquer alors qu’ils ne cessent de penser au pouvoir en méprisant totalement les résultats deleurs décisions sur le peuple francais.

    il n’y a qu’à voir comment sarkozy fait de cadeaux à ses amis qui l’ont porté au pouvoir dans le lien suivant :
    http://voxx.over-blog.com/article-27778604.html


  • souklaye 27 février 2009 15:23

     On ne peut plus rire de tout avec tout le monde, merci de la fermer

    Les lois permettent-elles de légiférer sur la fonction cathartique de l’humour ?
    La morale, les mœurs et l’argent sont-ils devenus le triumvirat de base du rire moderne ?
    Certains encéphales dépourvus de zygomatiques affirment que oui, car pour eux ce qui est drôle est la matérialisation de la bêtise crasse, d’autres prouvent cette affirmation dans votre salle de spectacle la plus proche.



    Nous pourrions pleurer tous ensemble avec plus ou moins d’opportunisme la disparition – le temps d’un éventuel biopic pour César – de la mémoire de l’humour à la Desproges, à l’heure où il faut avoir sa carte dans un parti ou en créer un. Mais il faudrait encore plus larmoyer sur les restes de Coluche qui a malencontreusement engendré des professionnels de l’engagement, plus proches du politicien que du marionnettiste du quotidien.



    Aux jeux des tests de paternité et des portraits robots, on justifie toute notre époque uniquement par le passé proche et moins par l’histoire générale.

    À croire que la peoplelisation est une visée subjectivement déculpabilisante, qui pourrait avoir sa chaire d’Histoire dans le futur.

    la suite ici

    http://souklaye.wordpress.com/2009/02/17/on-ne-peut-plus-rire-de-tout-avec-tout-le-monde-merci-de-la-fermer/


  • norbert gabriel norbert gabriel 27 février 2009 15:55

    bel article gouleyant et fruité, et bel ensemble de commentaires au diapason ; La démocratie du pitre, c’est très vrai, même si ce n’est pas tellement drôle, si nous pensons bien à la même chose


  • La Taverne des Poètes 27 février 2009 16:10

    Le rire est démocratique puisqu’il est le propre de l’homme.
    A propos de votre mot de conclusion : Moi, je ris de tout mais je ne laisse rien passer...Et en tout cas pas le "code Pérol"


  • non666 non666 27 février 2009 17:54

    En fait , ma conviction est que la démocratie française est arrivé au bout de sa lente et terrible degradation vers l’etat de monarchie absolue.

    Du coup, le role du Fou est redevenu à la mode puisque pour eviter le pire, il faut quand meme qu’il y en ait au moins un qui ridiculise le Roi, qui ose tout et qui, en meme temps, lui remonte les critiques les plus profondes que les courtisans ordinaires n’oseraient pas developper.

    Un Roi sage, meme aussi caracteriel qu’un Sarkozy, devrait savoir le poids de son drole, meme si c’est pour le faire bastonner 3 fois par jour.
    Malheureusement, commander, prevoir, ETRE , l’Incarnation d’un pays, de la FRANCE, ce n’est visiblement pas permis a tout le monde.
    Certains Borgia, adepte de la dague et du poison ont depuis longtemps atteint leur niveau d’incompetence.
    Au plus haut niveau, il ne peuvent que se ridiculiser en ridiculisant notre pays dans la foulée.


    • Emmanuel Aguéra LeManu 28 février 2009 00:36

      Reste plus qu’à élire Royal.
      Mais faudrait la marier à de Villiers pour bien faire.
      Au puits du Fou.
      On enverra Stéphane Guillon.
      Et Stéphane Bern, bien sur, pardon maman.


  • Papybom Papybom 27 février 2009 17:59
    Monsieur Bilger.
     
    Pour reprendre, dans votre article, ce passage :
     
    « Mais sur un mode comique qui ne porte pas à conséquence. Aussi, cet exil de la vigueur voire de la méchanceté personnalisée, dans le royaume des plaisanteries et des saillies, loin de débarrasser l’abstrait de ce qui pourrait le banaliser et le dégrader, le rend au contraire totalement aseptisé et indolore. »
     
    Nous pourrions sans crainte brocarder un dirigeant. Il n’y aurait pas de poursuites pour un particulier qui démontre la connerie, sans jamais la nommer ? 
     
    Si je porte un maillot sur lequel figure un rébut, dont la réponse est : casse-toi pauvre con, je ne risque rien de la maréchaussée.
    Si je parodie la fable de La Fontaine : La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf, en incluant insidieusement notre monarque, je ne risque rien.
     
    Vous m’ouvrez des horizons !

  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 27 février 2009 18:33

    Mosieur Bilger,

    "... dans le royaume des plaisanteries et des saillies... ... trop de badinage... ... des piques en général anodines..."
    Ces extraits de votre texte me font dire que nous sommes à la veille de la Révolution.

    D’autres expressions reprise dans les commentaires, ... fou du Roy... Bouffon... me font dire que rien a changé depuis ce temps et tout perdure encore dans nos consciences pleines de bon sens.

    Ces " humoristes " ne me font pas rire car quand je ris, à aucun moment ne le fais-je sur le dos d’un tiers. Agir comme tel implique de maintenir certains dans leur rang afin d’en agrémenter des diner...de cons ! Les privilégiés qui courtisent la pipolitique ont plus à perdre que mon voisin, qui depuis cinquante ans retourne la terre de son jardin pour en extraire ces merveilles que les premiers doivent payer cent euros chez quelques étoilés...

    Quand vous dites, honnètement, reconnaitre être déçu par votre vote, vous ne faites qu’afficher votre manque de recul sur la tête ( à couper ) du système en place, mais aussi sur la conscience populaire apte au bon sens qui s’auto-révolutionne en silence.


  • Radix Radix 27 février 2009 18:43

    Bonjour

    La nature ayant horreur du vide et le vide qui règne dans le PAF politique ayant atteint des dimensions abyssales il était évident que cette "niche écologique" se retrouverait promptement occupée.

    Les éditorialistes et les pamphlétaires ayant diparus les caricaturistes (Cabu au monde en est un bon exemple) et les humoristes grinçants ont occupés le créneau vacant.

    Ceux qui déplorent que les Guignols de l’Infos fassent l’opinion devraient plutôt déplorer que les journalistes ne fassent plus le leur !

    Radix


  • maharadh maharadh 27 février 2009 19:47

    Bien d’accord avec Radix et il faut se souvenir qu’il y a un certain temps on appelait celà des "chansonniers" , donc rien de nouveau sous le soleil .........de la justice.


    • Emmanuel Aguéra LeManu 28 février 2009 00:38

      Pour le mariage SégolèneRoyal/Philippe de Villiers, il fera l’affaire.


  • Annie 27 février 2009 20:08

    (Si mon commentaire apparaît deux fois, toutes mes excuses)
    J’abonde dans le sens de Radix. Le pire serait de ne même pas avoir d’humoristes. Ils ne font pas pendant aux journalistes, ils s’y sont substitués parce que ces derniers ont oublié comment faire leur métier. Lorsque vous dîtes monsieur Bilger, on ne prend plus rien au tragique, je ne sais pas de quoi et de qui vous voulez parler. Les idéaux démocratiques, la nomination de François Pérol, tout cela pèse bien peu dans la balance pour tous les lecteurs qui ont du mal à joindre les deux bouts, qui redoutent le chômage. En fait ne doit-on pas cette docilité des journalistes à la crainte de se voir mis sur la touche ? La crise économique est le garant de la paix sociale ; vous me direz que cela ne se voit pas, mais c’est peut-être parce que les gens se sentent acculés et n’ont plus grand chose à perdre qu’ils décident de se battre. Les grands idéaux, ce sont pour les gens qui n’ont pas de problèmes de fin de mois, ou pour les idéalistes incorrigibles. Les autres, ils essayent de s’en sortir et cela absorbe toute leur énergie.


  • GB 27 février 2009 20:53

    Ceux qui dénoncent la nomination de F. Perol sont des nantis qui font un procès d’intention. Ils ont si peu confiance en eux-mêmes (ont voit l’autre à son image) qu’ils l’imaginent avec des liasses de billets plein les poches.

    Ces bons apôtres se votent des crédits pour des logements de fonction gratuits, avec chauffeurs et femmes de ménage, mais ne tolèrent pas qu’on puisse les imiter. La démocratie c’est le citoyen qui entretien l’élu dans le luxe ostentatoire sans poser de question. Et pour être mieux compris ils s’octroient eux-mêmes leurs caprices.

    Quant aux journaux il y a beau temps qu’ils ne vivent plus du lectorat. Subventions et publicités ont l’avantage de pouvoir écrire des niaiseries, celles-ci ne protesteront pas, au contraire.


    • Emmanuel Aguéra LeManu 28 février 2009 00:47

      J’ai dû mal à comprendre...
      Sauf qu’ à critiquer la nomination de Perol, je n’avais donc pas "confiance en moi", qu’en "bon apôtre", je me vote "...des crédits pour des logements de fonction gratuits, avec chauffeurs et femmes de ménage..." et (je ne tolère) "...pas qu’on puisse (m’) imiter...Et pour être mieux compris (je m’octroie à moi-même) leurs caprices".
      Ben vous, vous ne m’aimez pas...


  • gimo 27 février 2009 21:06

    Les dépenses des villes, des départements, des régions, explosent. Les impôts aussi. 
    Au moment où la commission Balladur sur les collectivités locales s’apprête à rendre sa copie, train de vie.

     s’intéresser à l’organisation administrative de notre pays, au nombre de couches du millefeuille locale, à leurs rapports entre elles et à leur éventuel regroupement, c’en est une autre d’expliquer les causes de l’excès de dépenses et d’impôts que ces collectivités dégagent.

    Dépenses somptuaires, palais régionaux ou départementaux aussi coûteux qu’inutiles, communication tous azimuts, subventions aux associations (l’affaire des associations de PACA est en pleine actualité), les occasions de dépenses ne manquent pas.
    Du coup les impôts locaux grimpent dans les mêmes proportions, sans que le contribuable comprenne très bien comment et pourquoi.

    Les quelques extraits des interventions de nos invités dans les pages qui suivent permettent d’y voir plus clair. On comprend d’abord que l’une des origines des dépenses excessives des collectivités locales est l’absence de vrai contrôle des dépenses.


  • ddacoudre ddacoudre 27 février 2009 21:54

    Bonjour bilger

     

    je ne vais pas m’étendre sur l’intermède de ta déception politique, parce je n’aime pas être désagréable, et je te crois trop intelligent pour t’être laissé berné. Cela n’empêche que j’ai aimé ton article tant sur la forme qui est un des meilleurs que j’ai pu lire et j’avoue moi qui ne prend pas souvent le temps de me pencher sur la forme que je n’ai pu l’éviter, d’autres t’en ont complimenté et je me joins à eu.

    Sur le fond ton article va au delà de la seule problématique que tu soulèves même si tu la cernes. Comment se rend dont-on compte qu’une société périclite, souvent par la dépravation de ces « mœurs » (pour faire court, avec l’image de Jéricho qui le symbolise).

    Nous nous en avons eu une ébauche quand le plus grand pays du monde par son économie et sa lutte pour la liberté, c’est mis a mentir aux yeux du monde sans vergogne, et que ceci fut repris comme qualité diplomatique.

    Et bien tu soulèves le même problème, la pitrerie est une nécessiter pour railler les plus puissants comme le faisait en son temps le carnaval, la limite n’est fixé que par les acteurs qui connaissent les limites imposées par le respect d’autrui, lui même fonction de la mesure que lui ont donné les usages évolutifs de la société.

    Faire rire sur tout demande un talent et une probité reconnu à celui qui l’utilise. Mais il me semble que cette probité a évolué vers l’exemple que j’ai pris plus haut.

    J’ai été élevé avec les chansonniers, mais je n’en suis pas resté là pour comprendre le monde, même si j’y ai appris le rire de la dérision. Mon fils se faisait une idée de la politique au travers des guignols de l’info, j’ai du lui apprendre de franchir cette étape, et que l’on pouvait rire de tout pourvu que les esprits qui s’éclatent de rire à la caricature ou la pitrerie la tienne pour ce qu’elle est, même si elle est le moyen de dire quelques vérités aux puissants, sans qu’elles servent à déstabiliser la crédibilité des institutions dans laquelle elle s’exprime.

    Or nous assistons à un espèce de passage initiatique des hommes politiques devant un jury d’amuseurs publics, cette pratique répandu nous a apporté un bush, et elle démontre une dévalorisation d’une fonction essentielle qu’est le débat politique pour éclairer le choix des citoyens, par l’amusement et le dénigrement ou la pitrerie comme forme d’éducation publique citoyenne, où comme tu le soulignes il faut maitriser le discernement.

     

    Ceci dans sa forme constitue pour moi, du moins, un terme devant lequel se trouve notre système qui n’est plus en mesure de générer chez ses acteurs leur contrôle interne nécessaire à toute organisation.

    L’on peut rire de tout, mais ce n’est pas par lui que ce gèrent les affaires humaines, le remplacement du débat politique par la pitrerie nous a apporté un grand homme de talent dans l’illusion.

     

    Cordialement.


  • Canine Canine 27 février 2009 22:31

    D’où l’expression "mieux vaut en rire que d’en pleurer".


  • MR MERLIN Perpleks 27 février 2009 22:51

    Très souvent on ri pour masquer son impuissance.
    C’est notre cas aujourd’hui, puis viendra le temps du rire jaune,
    puis le temps des larmes.
    Préparez vos mouchoirs, la méchanceté de certains rires ne vas pas tarder
    à nous revenir en pleine gueule.
    BONNE NUIT


  • Emmanuel Aguéra LeManu 28 février 2009 00:18

    Diantre, y’a plusieurs trucs la dedans très cher et ....très médiatique magistrat...

    Si les talkshows politiques sont devenus les arènes à langues de bois et autres futiles mondanités que vous décrivez, et si les sujets sensibles et pertinents sont laissés à des bouffons dont l’insolence se débride ad libidum, comme vous le soulignez, cela signifie-t-il que j’ai laissé glisser le politique du Mont-sérieux au Val-comique, et réduire mon mérite intellectuel au mériter de ces débats de Polichinelle ?

    Je ne commets pas les programmes, ni TV, ni radio, qui ne m’intéressent au demeurant que fort peu, en tous cas au point de vue informatif. La vision des informations télévisées ne me sert qu’à apprécier la teneur de la sélection dont nos gouvernants auront admis ou favorisé la diffusion. En général, et pour cette raison, ce qu’ils auront occulté, ce qui n’apparaît pas, ce’st le web qui vous l’a appris et c’est précisément l’info dont on parlera sur Avox..., entre autres... D’où mauvais, très mauvais calcul et l’on comprend du même coup l’empressement de Mgr Lefebvre à assainir et contrôler le web.

    Comme vous j’assite à de navrantes déblatérations soit-disant politiques et/ou soit-disant informatives, Estrosi chez Ruquier, Juppé chez Drucker, Attali chez l’un, BHL chez l’autre, dont le ridicule est désormais consommé par la désaffection endémique constatée des téléspectateurs, les radios se voyant accorder un sursis momentané probablement du aux embouteillages... (A noter qu’en l’occurence, le téléspectateur ou l’auditeur prennent le délicieux nom de "part de marché", ce qui est flatteur)

    Non, M. l’Avocat Général, je ne plaiderai pas coupable de l’abandon des sujets cruciaux qui devraient de façon permanente occuper le devant de la scène du monde, mais je ne plaiderai pas non plus mon innocence dans ce processus de fin programmée de ces médias borgnes et jacobains, ou plutôt de leur transformation inéluctable et attendue dans un mode nouveau adapté à la circulation instantanée et interactive de l’information.

    Car je peux rire (des fois) de Cantelou mais, Cantelou ne m’apprend rien, désolé. C’est un bouffon. Il est là pour m’amuser, par pour occuper un siège vacant de tribun honteux. Honte enfin pareillement à celui qui aura attendu Cantelou pour découvrir l’information, en général rechauffée (Cantelou, Roumanov...) ou carrément fabriquée (Guillon, Dieudo...). Vive les bouffons, ils exposent et guerissent la lacheté des médias, tout en en vivant... Chapeau, veut-on dire.

    Ceci étant dit, si vous voulez organiser la révolution, M. l’Avocat Général, prévenez-nous un peu avant ; c’est une bonne idée, après tout..


  • Gilbert Spagnolo dit P@py 28 février 2009 10:36

    	 	 	 	 	 	

    Je me souviens des engagements exaltants de la campagne présidentielle sur l’Etat irréprochable.

     

    N’a t’on pas souvent dit au sujet de Sarko1er ( roi des menteurs ) : « le fait du prince » ! ... alors dans cette république bananière qu’est devenue la France sans que personne ne pipe mots bien d’autre « faits du prince » se renouvelleront ;

     

    Comme disait le Général : « les français sont des veaux », maintenant faut rajouter ... et des moutons !

     

    Pauvre France

     

    @+ P@py

     


  • bong 2 mars 2009 01:30

    La démocratie du rire au pire ???
    Nous some en république représentative et non pas en démocratie.

    La démocratie c’est quand le peuple décide des lois et non de ceux qui décident les lois. Pour faire une démocratie voila le mode d’emploi, facile, rapide et economique dans sa mise en place.

    http://sites/google.com/site/uniondrc


  • E-fred E-fred 2 mars 2009 08:40

    "Comme si on n’avait plus le droit de croire en un idéal trop souvent mis à mal et de se battre pour lui."

    Le gérant d’une épicerie Corrézienne est encore à la Santé pour la défense de cet idéal, il me semble...


  • Christoff_M Christoff_M 3 mars 2009 01:44

    Les gens ont envie de rire et ne supportent plus les donneurs de leçons de la pensée morale, bonc chic bon genre, mais fascistes de la pensée unique déguisées...

    J’emmerde les donneurs de leçons, ce sont ceux qui souvent vivent dans une bulle et ne souffrent d’aucun manque !! du genre le mec qui brasse les billets et qui dit l’argent n’est pas important... style Seguéla... nous sommes à l’ère des hypocrites, Molière pourrait nous refaire Tartuffe 2009, ils sont toujours vétus de noir !!

    En attendant je regrette le temps de Coluche, de Le Luron, des Nuls débutants avec Carette, des Inconnus,
    de Desproges bien sur... il me semble que le rire est symptomatique d’une époque... l’humour témoigne du niveau d’évolution d’une société !! je ne boude pas Gerra ou Canteloup, mais je trouve que le comique se standardise, Guillon pour moi est un cynique, on atteint la limite du rire...

    je vais surtout regretter un temps ou Elie et Dieudonné étaient sur scène complices et nous faisaient rire à gorge déployée... nous sommes loin de cela pour ceux qui ont de la mémoire !! c’est bien la preuve que notre humanité est loin du progrès qu’on nous chante partout, surtout dans le domaine de la psychologie...
    idem pour ce mot trop employé, plus on en parle, plus on s’en éloigne....

    un pays qui consomme un record d’antidepresseurs, je ne parle pas du Japon mais de la France, est un pays qui étouffe ses problèmes et qui ne veut pas les voir en face.... ou il y a gène, il n’y a plus que des demi sourires !!


    • Christoff_M Christoff_M 3 mars 2009 01:54

       ce qui me frappe, c’est en dehors du manque d’humour, la banalité et la pauvreté des propos des gens qu’on nous impose comme "journalistes" et meneurs de débats...

      on rit plutot de personnes, censés avoir fait une école du jounalisme, dénigrant le web, comme monsieur Apathie, et qui brillent par leur suffisance et leur niveau de commentaires au ras des paquerettes... ne parlons pas de l’humour des animateurs vulgairement raccoleur... et des politiques, alors la c’est le top monsieur Jupé ou Copé faisant leur petite blague téléphonée, si bien pariodés par Gerra...


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