La Fontaine, reviens et raconte-nous une autre fin ! On veut y croire !
La Fontaine, reviens et raconte-nous une autre fin ! On veut y croire !
Vous souvenez-vous de cette magnifique fable « Les animaux malades de la Peste » ?
Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom)
Capable d'enrichir en un jour l'Achéron,
Faisait aux animaux la guerre.
Le Ciel, furieux (mais clément avec nous-autres occidentaux), avait commencé par punir ces maudits chinois, grands pollueurs devant l'Eternel. Il nous avait laissé le temps de nous retourner. Mais nous écoutions un autre Dieu – le Veau d'Or. Lequel nous sussurrait à l'oreille que notre supériorité naturelle allait régler tout ceci sans coup férir et surtout sans arrêter la machine à produire.
La Terreur naquit soudain après les deux discours historiques de notre président. Ce dernier répétant 4 fois que nous étions en guerre. Le bougre connaît ses classiques !
Le PQ dévalisé en catastrophe vise sûrement à garnir les toilettes des résidences secondaires que les parisiens affolés ont investies dans la nuit du 16 au 17 mars. Auront-ils le temps de le dégainer quand leurs entrailles voudront expectorer leur angoisse ?
Il suffit de remplacer Peste par Covid-19, l'Acheron par les services de réanimation. Un esprit mal intentionné pourrait également traduire Achéron par Big Pharma, tordant ainsi un peu le cou à l'esprit de la fable.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
A la différence de cette fable, nous aimerions bien savoir si nous en sommes frappés via des tests préventifs...inexistants. Tests réalisés de façon massive par les chinois et les sud-coréens soit dit en passant.
On n'en voyait point d'occupés
A chercher le soutien d'une mourante vie ;
Nul mets n'excitait leur envie ;
Ni Loups ni Renards n'épiaient
La douce et l'innocente proie.
Là, Laf Fontaine a de l'avance sur nous. Il est au moins dans le 20ième jour de la phase 3.
Les Tourterelles se fuyaient :
Plus d'amour, partant plus de joie
Pour se fuir, on se fuit ! Dans une file d'attente au supermarché j'ai assisté ce matin à un engueulade entre personnes qui ne respectaient pas la distance de sécurité préconisée et ceux qui voulaient qu'on la respecte.
Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,
…
Au dire de chacun, étaient de petits saints.
Ici La Fontaine expose la tactique bien connue du bouc émissaire, une victime expiatoire que l'on va sacrifier sur l'autel du dieu courroucé afin d'apaiser sa funeste sanction.
Comme de juste le Lion, intouchable, montre le premier l'exemple des aveux. S'ensuit la hiérarchie par ordre décroissant.
Bien entendu tout ce beau monde ne risque rien.
Arrive l'âne... vous connaissez la suite et surtout cette immortelle morale :
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
Arrive Agnès Buzyn...
Comment ne pas lui faire endosser le rôle de l'âne ?! Elle avoue son crime, cette innocente aux mains pleines :
Médecin de formation elle était au courant du danger. Ce faisant elle a alerté Emmanuel Macron, Edouard Philippe.
Sans succès puisque -entre autre- le premier tour des élections municipales 2020 ne fut pas reporté.
Puis elle a quitté le bateau-santé en plein naufrage du coronavirus.
Gageons que la sagesse de Jean de La Fontaine traversant les siècles, nous assisterons dans les prochains jours aux justificatifs du Lion, du Loup, du Renard (et de la Belette !). Et aussi à la crucifixion de cette pauvre Agnès. Le 21ième siècle ne différant du XVIIième que par l'ordre d'apparition des aveux et de ceux qui les prononcent !
Mais on aurait bien aimé qu'il nous racontât comment cette Peste avait fini, le taux de létalité, le coefficient R0 de contagiosité, le vecteur de propagation, le succès des différentes stratégies (immunité majoritaire, confinement)...
Lafontaine revient ! Et promis on ne toucheras pas à Agnès, ni à Emmanuel, ni à personne d'autre.