samedi 8 janvier 2022 - par CHALOT

La longue et dangereuse marche de la femme battue

De plus en plus, des femmes victimes de violences conjugales cherchent un refuge et une protection.

Je ne sais pas si leur nombre est en nette augmentation, ce qui est certain, c’est qu’elles se trouvent souvent désemparées et s’adressent à des associations de solidarité qui ont leur bonne volonté à leur offrir.

Mi-décembre, une jeune femme âgée de 30 ans, mère de quatre tout petits a adressé au DAL 77 un appel au secours : victime de coups à répétition de la part de son mari, craignant pour ses enfants subissant des violences psychologiques, elle a traversé toute la France pour revenir en Seine-et-Marne, terre de son enfance.

Nous l’avons écoutée et avons alerté la DDETS, cette nouvelle direction départementale de l’Emploi, du travail et des solidarités qui a « autorité » sur l’hébergement d’urgence.

Le préfet de Seine-et-Marne et sa direction ont fait le maximum mais malheureusement, il leur faut du temps pour qu’un logement puisse être attribué à cette famille.

Quant aux bailleurs sociaux, ils demandent un dossier solide, une solvabilité financière avant de proposer la candidature de madame.

La loi impose qu’à la commission d’attribution d’un logement disponible, il y ait le choix entre trois candidats.

Rien n’est assuré pour cette femme et ses enfants sur les deux tableaux : partie en urgence madame doit dans ce nouveau département bâtir un dossier complet et elle risque d’être numéro 2 ou 3 donc attendre la tenue d’une autre commission.

Pendant ce temps- là, il faut vivre, cette famille a trouvé un hébergement précaire qui ne peut pas durer.

Pourquoi n’y a-t-il pas des logements mis automatiquement à la disposition de ces femmes meurtries ?

Une maire-adjointe aux solidarités et au logement, interpellée sur la longueur du processus a conseillé d’appeler une association « institutionnelle » : paroles de femmes.

Connaissant le peu de moyens de cette association, je l’ai contactée pour voir.

Sa responsable m’a confirmé ce que je savais déjà : il faut que Madame X appelle l’association.

Reçue, elle serait écoutée, mise à l’abri par le 115 dans un hôtel puis plus tard un travailleur social envisagerait une orientation !?

On connaît tout ceci : nous avons suivi et accompagné une femme battue, mère de quatre enfants elle aussi qui a galéré plusieurs mois.

Elle a même failli perdre la « garde » de ses enfants car sa condition de femme battue, sans logement fixe, mettait en danger sa famille (?).

Nous avons réussi à faire que son histoire se termine bien puisqu’aujourd’hui elle a un appartement et bénéficie d’un accompagnement social.

 

« Déclarée grande cause du quinquennat, l’égalité femmes hommes est une priorité du Gouvernement qui s’engage et lutte contre le fléau des violences sexistes et sexuelles. »

C’est du « pipeau » sur le terrain :

Savez-vous que des femmes battues préfèrent subir des coups de la part de leur conjoint plutôt que de risquer de voir leurs enfants placés dans des familles d’accueil ?

Nous trouverons un logement à cette femme de 30 ans, nous sommes sur la bonne voie, mais comment font toutes celles qui se retrouvent seules sans soutien ?

 

Jean-François Chalot

nb Composition photo de Jordan Huchet en illustration



8 réactions


  • Danièle Dugelay Danièle Dugelay 8 janvier 2022 17:22

    Jean-François Chalot a raison. Certains vont peut-être s’indigner :« Encore ! Il ne sait parler que de ces histoires. » et passer à d’autres articles. Des étoiles, des partages, des appréciations, mais pas un commentaire ! Nous n’avons plus rien à dire que ceci « assez de paroles, il faut agir ». Il faut agir au niveau de l’Etat et qu’a fait l’Etat ces cinq dernières années ? Eh bien, il a parlé, parlé, promis, célébré la question n°1 du quinquennat et c’est à peu près tout. Aucune réforme importante, aucune nouvelle organisation, aucun changement de priorité. M. Macron aimerait bien qu’on oublie le sujet.

    Aussi, merci à Jean-François Chalot s’il fait en sorte qu’on en parle souvent ici, même si cela « embête » notre Président. ci


    • charclot charclot 10 janvier 2022 22:35

      @Danièle Dugelay
      salut
      essayes d’agir auprès de l’état... « Vous comprenez ma bonne dame on a des problèmes plus importants à gérer que les cassos »
      Bon courage


  • xana 9 janvier 2022 14:19

    Je suis tout à fait d’accord avec vous.

    Macron a des choses plus importantes à faire : Enrichir ses commanditaires. Excusez-moi, mais pour lui les femmes battues...

    Ceci dit un être humain (homme ou femme) ne peut pas rester toute sa vie battu. Il doit se relever, et mordre. Et si l’organisation étatique ne veut pas l’aider, alors il a le droit et le devoir de tuer. Pour se protéger, et pour protéger les autres contre leur oppresseur.

    Et aussi pour sa propre dignité.


  • Esprit Critique 9 janvier 2022 18:37

    Surtout en fonction de la religion et de la longuer de la lame... Il suffit de regarder l’actualité.


    • adeline 9 janvier 2022 18:43

      @Esprit Critique
      par exemple ?


    • adeline 9 janvier 2022 18:44

      @Esprit Critique
      par exemple ?


    • xana 10 janvier 2022 13:48

      @Esprit Critique
      Que vient faire la religion ici ?
      Ah oui, c’est vrai. La religion sert à masquer le racisme antiarabe (officiellement interdit, mais encore bien présent parmi les « petits blancs » bien de chez nous)
      Mon pauvre Esprit Critique, le bon temps des pogromes et des ratonnades est révolu. Tu peux vitupérer, mais pas trop fort.
      Sinon tu vas finir avec tes couilles dans ta bouche...


  • charclot charclot 10 janvier 2022 22:32

    Salut

    j’ai toujours aimé certains types de commentaires quand on parle des femmes battues. Il me rappelle le gars du 4° qui enjambe la nana pour pas être à la bourre au taf « cause qui faut pas s’en mêler sinon je vais avoir des problèmes » 

    https://www.youtube.com/watch?v=4isaEqt4o4I

    Merci en tout cas a peluche


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