samedi 27 août 2011 - par CHALOT

La « veuve » est morte il y a 30 ans !

La "veuve" n'a même pas trouvé de place dans un musée... Personne n'en veut plus.

La peine de mort a été terrassée il y a trente ans après un combat long et difficile qui a duré deux siècles.

Ce combat juste a été longtemps à contre courant.

Nous étions peu nombreux en 1976 à distribuer des tracts favorables à l'abolition de la peine de mort... Je me rappelle des quolibets et des réflexions peu amènes.

Si les partis de gauche étaient favorables à l'abolition de la peine de mort, ils n'étaient pas toujours suivis par leur base.....

Cette abolition définitive est le fruit du combat mené par de très nombreuses générations de militants.

30 ans après l'abolition définitive de la peine de mort, des livres comme celui de Jean-Yves Le Naour tombent à pic....

 

« Histoire de l'abolition

de la peine de mort »

deux cents ans de combat

livre de Jean-Yves Le Naour

préface de Robert Badinter

éditions Perrin

avril 2011

21,85 €

 

La résistance puis la mort lente de la « veuve » et de la peine de mort

La France a le triste privilège d' être la dernière Nation de l'Europe occidentale à abolir la peine de mort... La « veuve » a tout d'abord décapité en place publique devant la foule avant d'être reléguée dans un espace moins voyant puis utilisée à huis clos dans l'enceinte des prisons à partir de 1939.

Alors que les philosophes des lumières sont favorables à la peine capitale, Cesare Beccaria, jeune marquis de Milan sort un petit livre en 1764 qui fera l'effet d'une bombe. Ce traité des délits et des peines va influencer très fortement les consciences.

« Beccaria considère que la peine de mort n'est ni juste ni utile donc qu'elle n'est fondée sur aucun droit. » Il s'attaque ainsi à la théorie de Rousseau qui donne à la société le droit de mort dans le cadre du contrat social. Il n'admet qu'une restriction à ses convictions abolitionnistes : 

« pour les rebelles et les traitres à la patrie qui, même capturés n'en continuent pas moins à représenter une menace pour le pouvoir. »

Il va ainsi à la fois convaincre des philosophes comme Voltaire et à la fois des révolutionnaires qui comme Robespierre vont combattre la peine de mort tout en s'appuyant sur la restriction pour faire fonctionner la guillotine, la « veuve » durant la terreur.

Ce livre ne laisse aucun événement dans l'ombre et relate les avancées et reculs des abolitionnistes .

L'auteur explique clairement les contradictions qui ravagent les « progressistes » ainsi que les divisions permettant aux rétentionnistes de remporter souvent la mise et de maintenir le couperet en action. Il est vrai aussi que l'action de la presse qui affiche les crimes à la une avec de nombreux détails permet d'instrumentaliser des faits odieux afin d'isoler les abolitionnistes.

Quand Albert Soleilland viole et étrangle une fillette de onze ans, Marthe Eberling le 31 janvier 1907, le Petit Parisien orchestre une campagne pour le maintien de la peine de mort et contre la grâce que pourrait signer le président de la République.

Le président Armand Fallières reste inflexible, il signe la demande de grâce.

Les partisans du maintien de la peine capitale surfent sur l'opinion publique et en profitent pour imposer un vote de maintien de la peine capitale à la chambre des députés le 8 décembre 1908, contraignant ainsi le président de la République à ne plus systématiquement gracier....Le garant des institutions qu'il est ne peut pas « annuler la loi et ignorer la décision des représentants de la Nation ».

C'est à la libération et à la fin de l'épuration que le combat contre la peine de mort reprend de la vigueur avec des intellectuels comme Albert Camus et des hommes de gauche et même de droite qui essayent de provoquer un vote au parlement.


 

Avec la cinquième république, le président de la République étant le seul maître de l'ordre du jour de l'Assemblée nationale, il faut que celui ci soit abolitionniste pour qu'enfin un nouveau vote ait lieu....

Il faut attendre la victoire de la gauche en 1981 qui a inscrit l'abolition de la peine de mort dans son programme, la volonté de François Mitterrand et l'action résolue de Robert Badinter, avocat abolitionniste de talent, devenu ministre de la justice pour que les deux chambres votent la fin de la peine capitale.

Comme l'affirme Robert Badinter pour clore le débat :

« le temps est venu de se comporter en adultes, même devant le crime »...

La peine de mort reçoit le coup de grâce le 30 septembre 1981 au Sénat pour être officiellement abolie le 9 octobre de la même année .
 

Jean-François Chalot



26 réactions


    • Vladivostok 1919 Vladivostok 1919 27 août 2011 18:53

      Llabrés réfléchi le plus souvent bien bas, très bas... rien de nouveau.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 28 août 2011 17:15
      Il serait malhonnête de passer sous silence les réflexions d’un éminent opposant inconditionnel à la peine de mort.

      Par 
      JL (xxx.xxx.xxx.22) 29 janvier 09:24
      « interdiction absolue de donner la mort pour quelque raison que ce soit »

      Par 
      Jean-Pierre Llabrés (xxx.xxx.xxx.82) 29 janvier 11:06
      En vertu de ce principe absolu, qu’ont fait les opposants à la peine de mort pour empêcher l’exécution de Saddam Hussein et de ses sbires ?

      Par 
      JL (xxx.xxx.xxx.22) 29 janvier 11:11
      Interdiction de faire quelque chose n’a jamais signifié obligation de s’opposer physiquement à ce quelque chose.

      Par 
      Jean-Pierre Llabrés (xxx.xxx.xxx.82) 29 janvier 11:21
      « Interdiction de faire quelque chose n’a jamais signifié obligation de s’opposer physiquement à ce quelque chose »
      Ponce Pilate (sic)...

      Par 
      JL (xxx.xxx.xxx.22) 29 janvier 12:14
      Oui, Ponce Pilate, mais dans des cas précis, quand je ne suis ni pour ni contre ! [...]
      Par exemple, je me moque du sort que l’on peut réserver à un criminel pour lequel je n’éprouve aucune empathie. Je réprouve ceux qui donnent la mort, en particulier ceux qui donnent la mort de sang froid, et je leur dénie le droit de le faire en mon nom. Et pour ce principe, je suis prêt à me battre. Je ne me battrai pas pour sauver un assassin.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 28 août 2011 17:34

      P.S. :
      Lorsqu’on écrit publiquement et courageusement, certes sous couvert d’anonymat, des textes de référence, on doit absolument accepter d’être cité pour la postérité ! ! !


  • focalix focalix 27 août 2011 10:19

    La regrettable mais surtout pas regrettée bascule à CHALOT smiley


  • RECULER ?JAMAIS ! 27 août 2011 12:13

    C’est bien d’avoir supprimé la peine de mort, MAIS, comme toujours avec les « socialistes » ils font les choses à moitiés, rien n’a été fait pour empecher des fous dangereux de resortir pour reprendre leurs meurtres, et nous voila 30ans plus tard à parler des multirécidivistes avatar de la fin de la peine de mort.

    Merci qui ?


    • RUE1793 27 août 2011 15:52

      Et si nous nous attaquions au racines du mal en cessant de les fabriquer, ces « fous dangereux »...


    • amipb amipb 27 août 2011 16:54

      @RECULER : pouvez-vous nous rappeler pendant combien d’années les socialistes ont été au pouvoir, ces 30 dernières années ?


  • easy easy 27 août 2011 14:48


    L’Homme vit en société, plus ou moins grande, plus ou moins étatique mais en société.

    Il existe donc quelque part un tropisme qui le coagule de manière dynamique (avec flux et reflux).
     
    Il serait très compliqué de détailler de quoi est composé ce tropisme, mais on pourrait, parce qu’ici on aime les cases et rangements, dire qu’il y a des arguments matériels (économie de bouffe et de moyens) et des arguments intellectuelles (tout ce qui chez l’autre n’est pas exactement matériel mais qui nous attire pourtant)

    Et ce tropisme complexe se réalise en partie consciemment, en partie inconsciemment, par choix ou par habitude, par besoin communautariste et par besoin d’individuation.

    Il est possible que, comme nous avions tout ce qu’il faut pour être cannibales, que nous ayons réussi à ne pas l’être en développant surtout les arguments intellectuels de rester coagulés. Les transcendances nous coagulent souvent davantage que les immanences.
    (En Lybie, des Noirs très pauvres ont été attirés par la distribution matérielle que Kadhafi avait décidée et c’est donc surtout les immanences qui les ont coagulés au Raïs mais les Cyrénaïques, qui bénéficiaient des mêmes distributions matérielles, exigeaient quelque chose d’autre qui relève alors de transcendances : la liberté de choisir son destin)

     

    Mais la coagulation étant dynamique, elle implique que coexiste aussi un rfejet tout aussi dynamique. On fabrique de la coagulation et on fabrique du rejet.

    Parmi les arguments intellectuels qui opèrent sur la coagulation-rejet, il y a :

    Ceux qui surgissent du raisonnement. Tous les peuples n’ont pas les mêmes mécaniques de raisonnement. Ici on sait par exemple raisonner de manière très individuelle, d’autres ne savent pas en faire autant ou trouvent ça indécent. Ici on raisonne sur base d’analyse et d’éléments cataphatiques (une chose doit exister ou ne pas exister), ailleurs on raisonne davantage sur base d’éléments apophatiques et synthétiques.

    Ceux qui surgissent du sentiment (émotions au long cours à l’intérieur desquelles se trouvent l’éthique, la philosophie, l’intérêt ou non pour la raison, le caractère)

    Et ceux qui surgissent de l’émotion (sentiment immédiat de très court terme). Ce sont ces sentiments ultra courts et puissants qui nous donnent, en certaines circonstances, des allures hystériques tant dans la version douce et amoureuse que dans la version dure et haineuse.
    Ce sont ces émotions vives qui font nos expressions corporelles, nos grimaces et notre verbe lapidaire.
    Ce sont souvent ces émotions vives qui nous font faire des choses que nous regrettons plus tard, au moins in petto.

    Ce qu’il y a de remarquable avec les émotions vives c’est que le ou les émus ressortent comme étant « à côté de la plaque » par ceux qui ne sont pas concernés par leur affaire, qu’elle soit amoureuse ou haineuse. Les non-fans de Johnny ne pigent pas ses fans et les Inuits ou Papous ne comprenaient pas nos guerres.
    Chacun ou chaque groupe ne comprend que ses propres hystéries et s’étonne de celles des autres. (C’est ce qui amène les hystérisés à leur répondre « Si c’était ton enfant qui avait subi ça, tu dirais quoi ? » )


    Je ne saurais hiérarchiser l’importance de ces 3 ressources intellectuelles : raisonnement, sentiment et émotion, dans ce tropisme qui nous socialise mais je suis convaincu que nous ne pouvons nous passer d’aucune.
    Je crois que l’hystérie individuelle + collective, que les catharsis sont indispensable à ce tropisme qui nous socialise.

    Passés les grands moments de forte coagulation qui actent et prouvent que nous sommes sociaux, nous calmons nos émotions. Nos raisonnements et sentiments prennent alors le dessus et nous regrettons souvent nos emportements. Souvent nos emportements haineux, quelques fois nos emportements amoureux. 

    Mais nous en sommes sûrs, après une hystérie collective (partagée par au moins une autre personne) nous avons prouvé notre tropisme social.

    L’hystérie, partagée à deux ou à cent millions, parce qu’elle ressort très souvent comme faute après coup, prouve plus que tout notre socialité. Nous fraternisons bien plus profondément d’avoir hystérisés de manière haineuse que de l’avoir fait de manière amoureuse.
    Le partage d’une faute collective revient à partager une chose déplaisante dont on ne peut se défaire, ça nous rend frères de sang. (On choisit ses amis, pas ses parents).
    La fraternité dans l’erreur ou l’excès née de l’hystérie collective est capitale dans notre tropisme coagulateur.


    La guillotine n’est qu’un des moyens méchants de réaliser une hystérie collective. La torture publique ou discrète, l’incarcération à vie, le lynchage médiatique, le garot, la pendaison, le bûcher, la calomnie en sont d’autres. Ce qui compte c’est que ces moyens soient si méchants qu’une fois l’hystérie passée, une fois le calme revenu, nous puissions en avoir honte.
    C’est cette honte, cette faute ou ce regret collectif qui nous communautarise le plus profondément.


    S’il devait y avoir débat, ce n’est pas sur le choix des moyens de donner forme concrète à l’hystérie haineuse, mais sur son utilité. Hache, balle, pilori, cage ou corde, peu importe, nous faut-il oui ou non un moyen de réaliser concrètement une horreur ?

    Pour ma part, tout en avouant qu’elle me fait très peur et qu’elle ne peut pas être considérée comme étant belle en termes idéalistes, je pense que l’Homme ne peut pas se passer de l’hystérie haineuse et de la honte qui va en résulter à terme.

    Ce que je demande c’est seulement qu’on le dise.

    J’apprécierais qu’au moment où l’on torture quelqu’un qu’on lui dise que son supplice est indispensable à notre tropisme.
    Et que l’on dise alors que les guerres relèvent de la même nécessité.



    Ca c’est pour ce qui concerne la base brute de notre grégarisation.

    Or, ici et là, à leur heure, des Hommes suggèrent d’accomplir un mouvement qu’ils appellent de progrès intellectuel. Depuis la nuit des temps, des Hommes suggèrent de sortir de cette base brute en ajoutant le jeu du pardon (qui suppose alors tout un jeu d’empathies, de projections et d’introjections).
    En fait, ces irénistes suggèrent de raccourcir le délai entre le moment de l’hystérie et le moment du calme, entre le moment de l’émotion vive et le moment du sentiment au long cours., entre le moment de la catharsis et le moment du raisonnement.

    Selon ces irénistes, on évitera d’avoir à regretter une décapitation en la regrettant tout de suite en la regrettant avant de l’avoir réalisée. Ils introduisent alors la honte
     non pas d’avoir fusillé quelqu’un mais d’avoir seulement songé à le fusiller.
    Les irénistes sont donc ceux qui accentuent notre culture du refoulement des mauvaises pensées et qui nous conduisent à nous retenir mille fois de briser le crâne de celui qui a rayé notre voiture. Eux qui nous suggèrent d’épargner nos boucs-émissaires, soutiennent et répandent une culture de la bonne conduite. Chaque fois que nous avons réussi à refouler une émotion qui nous aurait conduit à tuer, nous leur devons une fière chandelle.

    Et comme l’irénisme a une très vieille histoire, nous en sommes tous imprégnés

     
    L’incarcération représenterait alors une sorte de solution de temporisation. On met le bouc en réserve, on laisse décanter les émotions puis on réfléchit calmement à ce qu’on doit en faire. C’est une solution de temporisation à condition que cette incarcération soit une simple mesure de surveillance rapprochée assortie de véritables soins d’apaisements (Cf le Vipassana en prison) non une forme de torture déguisée où le bouc se retrouve au contraire affolé.


    Sans ce pardonnisme, aucun Progrès social n’est possible. Nous restons ce que nous étions avant d’avoir une conscience et nous ne sommes pas capables d’infléchir notre sort social.
    Sans ce pardonnisme qui a sans doute existé au temps des mammouths, il n’y a pas l’Espoir.

    Sans ce pardonnisme, personne ne vivrait plus de 35 ans et toutes les tombes seraient saccagées.




    Au global, il est indispensable qu’il y ait des hystéries et aussi des appels à une raison fondée sur le sentiment au long cours, sur la distance qu’offre le temps et sur la pondération des sentiments individuels par le Sentiment de l’Humanité.

    Il serait catastrophique qu’il n’y ait plus d’appels à lyncher mais plus les appels au pardon seront entendus lors des hystéries, plus nous serons dans l’Espoir et le Progrès.


    L’Homme a besoin de travailler aussi bien de ses mains physiques que des mains qu’il a dans la tête. Il lui faut pétrir en permanence haine et amour ; en toute raison, en toute sentimentalité et en toute émotivité.



    • RUE1793 27 août 2011 15:49

      Assez d’accord si ce n’est que je ne vois pas pourquoi figer le progrès humain en notre époque plutôt que de le laisser progresser encore.

      Progresser jusqu’à un point où, à force de maturité individuelle et collective, nous n’écririons plus : « Il serait catastrophique qu’il n’y ait plus d’appels à lyncher ».


    • easy easy 27 août 2011 17:12

      @ Rue,

      La composante irénique, pardonniste est ancienne n’est-ce pas ?

      C’est donc depuis la nuit des temps que nous pétrissons à la fois nos dispositions à l’hystérie (dans laquelle il y a nos passions pour une belle, pour une Ferrari, pour un diamant, pour des tulipes...) et nos dispositions à nous en calmer, à dépassionner et à pardonner.

      Ce qu’on appelle Progrès intellectuel c’est la poursuite de ce pétrissage de ces deux dispositions. Poursuite qui se fait, au fil des siècles, de façon de plus en plus consciente, comprise et racontée.
      Le Progrès c’est cheminer encore de cette manière.
      Ce n’est pas arriver quelque part. Ce n’est pas vaincre, ce n’est pas éradiquer le Diable.

      Le Progrès c’est le pétrissage, c’est le débat de ces deux tendances, c’est la poursuite de ce pétrissage. Le progrès dans ce Progrès consistant seulement à en avoir conscience et à le dire.

      De même qu’il n’y a pas de grand s’il n’y a pas de petit, qu’il n’y a pas de chaud s’il n’y a pas de froid, qu’il n’y a pas de Bien s’il n’y a pas de Mal, il n’y aurait pas de pardon sans vengeance.
      Rien n’apparaîtrait doux, aimable et tendre si tout l’était.

      Ainsi, nous devons, en nos moments irénistes, dénoncer à notre tour la vengeance et la haine, mais ne pas espérer voir les pulsions colériques disparaître.

      Nous aimons les passions amoureuses tout en appelant à la raison quand elles ne nous saisissent pas ?
      Alors nous devons aimer les haines tout en appelant à la raison quand elles ne nous saisissent pas.


      N’espérons surtout pas que la Terre devienne un paradis où, sans haine ni irénisme, il ne resterait qu’une ataraxie.


      Quand j’expose ce point de vue, beaucoup se demandent comment il est possible de bien défendre la paix quand on admet la guerre.
      Ils pensent alors de manière trop manichéenne. Car admettre la guerre n’est pas n’admettre que la guerre. C’est admettre la guerre et la paix. La paix dans la guerre et la guerre dans la paix (ce qui est la réalité de toutes les situations)

       

      Quelques uns, parmi nous, sont professionnellement formés à changer très rapidement et radicalement de position.

      Par exemple les traders, qui après avoir acheté à 10h, doivent, sous peine de catastrophe, être archi ouverts à défendre la position inverse et donc revendre dans l’heure qui suit si quelque évènement leur montre qu’ils sont à l’envers. (Niveau zéro de l’ego ou de l’orgueil)

      Par exemple les médecins du SAMU. Ils nous sortent d’une voiture pliée, ils foncent vers l’hôpital en se jurant de tout faire pour nous sauver et en une seconde, quand notre EEG s’arrête, ils inversent leur position et voient en nous des organes à récupérer. Pas une larme, pas un chagrin, pas d’ego.

       

      Si j’avais été au Pouvoir en 14-18, peut-être aurais-je actionné la guerre tant il y avait de gens qui y tenaient. Mais dès que j’aurais vu la scène de fraternisation entre tranchées ennemies au moment de Noël, j’aurais fait valoir cette aspiration des soldats tellement concernés par les batailles pour inviter à la paix.

      Qu’une guerre éclate en raison d’accumulation de tensions OK, il faut que ça décharge. Mais dès les premiers sangs versés, donc dès les premièrs soulagements, regrets et hontes, il faut avoir le réflexe de rappeler à la paix ; Il ne faut pas attendre 10 millions de morts et les épuisements extrêmes. Il faut faire une paix quand on est encore debout et en forme.
      Il faut faire la paix, non la subir.

      Concernant l’apaisement au premier sang versé, c’était quelque chose qui se réalisait assez souvent lors des duels. Pour cause, il n’y avait que deux protagonistes en jeu, chacun redoutant autant de l’autre, de trépasser à cause de son ego.
      C’est bien entendu plus difficile quand on est cent ou mille à se crêper le chignon mais chacun doit tout de même conserver le réflexe d’appeler au STOP au plus vite.

      Ce que je regrette donc, c’est que ce que je dis ici : acceptation de la guerre et de la paix + réflexe à stopper au premier sang, je sois le seul à le dire.
      Les gens préfèrent tenir un discours soi-disant pacifiste, excluant complètement la guerre et pourtant, ça ne l’empêche pas de se produire, les discours s’étant alors inversés, et quand elle a démarré, personne ne dit stop au premier sang versé.

      Prenons par exemple DSK Dialo
      Après tout c’est une histoire entre deux personnes et il n’y a pas eu de meurtre. Il était donc possible qu’au moins après leur épisode vif, une fois les esprits décantés, qu’ils trouvent une voie de pacification.
      Au lieu de cela, la très très grosse artillerie qu’est la Justice d’en est saisie, en plus les médias s’y sont mis, en plus 3 milliards d’’Hommes s’en sont mêlés et chacun exigeant, avec toutes sortes de discours, que ça devienne un affaire d’Etat, une affaire énorme, Exemplaire et d’Impact Mondial. Cause des femmes ici, cause des immigrés là, cause du libertinage ici, cause de la Justice là, cause de la cause partout (chez ceux qui ont tribuné en tous cas)
      Alors que Dreyfus, qui a conduit à des drames d’ampleur, avait tout de même démarré sur un problème d’Etat, l’affaire DSK Dialo pourrait conduire à des drames de même ampleurs tout en ayant démarré sur un terrain hyper privé.


      A mon sens, DSK & Dialo avaient à se foutre dessus un moment pour vider leur sac et on avait alors à arbitrer pour que la chiffonnade se passe de manière équitable ou égale (la nuance étant une grande affaire). Mais dès les premiers coups échangés, j’aurais invité à passer au thé.
      Jamais je ne me serais servi d’eux pour mener quelque bataille idéologique me tenant à coeur. Jamais je ne les aurais utilisés. Jamais je ne les aurais davantage excités l’un contre l’autre. Jamais je ne serais allé à raconter à l’un que l’autre le méprise.

       


  • ali8 27 août 2011 17:00

    Chalot

    pour renforcer votre article vous devez impérativement parler du dernier guillotiné


  • CHALOT CHALOT 27 août 2011 19:31

    La dernière personne à avoir été exécutée est Hamida Djandoubi, en 1977
    C’est une campagne ignoble qui conduira à sa condamnation à mort. C’est d’ailleurs une réaction à la non condamnation à mort de Patrick Henry
    Giscard s’est montré particulièrement lâche en ne signant pas la demande de grâce

    Ce président avait aussi à son « actif » la condamnation à mort de Christian Ranucci qui s’est avéré avoir été condamné sans preuve


  • lacenaire 27 août 2011 20:04

    Et si on etablissait la fessée , cul nu , en place publique avec mondiovision ? les prevaricateurs et les faux culs delinquant en Bentley chatiés comme des « sales gosses » . puis ressortir les bois de justice en cas de non amendement .


    • amipb amipb 27 août 2011 23:41

      Mr Gelone, pouvez-vous nous dire si la peine de mort fonctionne bien, aux Etats-Unis ou au Japon, par exemple ? Le taux de criminalité est-il aussi bas que désiré ?

      Et que dire des proches d’une personne exécutée sans preuve, ou dont l’innocence est avérée après exécution ?


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 28 août 2011 07:30

      Dans le cas de Fourniret, et de combien d’autres ?, il doit avoir une si belle collection de souvenirs pervers qu’il pourra en jouir avec délectation jusqu’à la fin de sa détention, (jusqu’à sa mort ?).
      Quel moyen existe-t-il pour en finir avec cette perversion artificiellement entretenue ?


    • Francis, agnotologue JL 28 août 2011 08:27

      Je crois que ce post de Llabrés ci-dessus mérite unhe attention particulière, car il nous interpelle sur une bien étrange personnalité, je cite : « Fourniret,... doit avoir une si belle collection de souvenirs pervers qu’il pourra en jouir avec délectation jusqu’à la fin de sa détention, (jusqu’à sa mort ?). »

      Llabrés serait-il jaloux de Fourniret et de sa « belle collection de souvenirs pervers » (sic) ?

      En ajoutant : « Quel moyen existe-t-il pour en finir avec cette perversion artificiellement entretenue ? » Nous dit-il implicitement que pour lui,« le péché par omission » est un crime passible de la peine de mort ?

      Llabrés a-t-il une mentalité d’inquisiteur ?

       

       


  • CHALOT CHALOT 27 août 2011 20:27

    Parce qu’avant, quand la guillotine coupait la tête du coupable ou parfois supposé coupable, la famille de la victime ne morflait pas !????


  • easy easy 27 août 2011 21:58

    Pus généralement, sur la peine de mort.

    Du temps d’Hammourabi, il existait plusieurs façons de répondre à un assassinat. Parfois en infligeant la mort en manière de Talion, parfois en laissant les parties trouver une solution plus profitable, différemment profitable, plus réparatrice, différemment réparatrice, pour la famille du tué.

    A l’époque, les esprits étaient donc souples et ouverts à différentes formules.
    Si cette habitude s’était perpétuée, nous serions tous aussi ouverts à différentes formules et nous ne serions pas choqués que celui qui a brisé les jambes de notre enfant passe sa vie à le transporter.


    Au lieu de ça, je ne sais par quel biais ou facteur d’influence, nous avons perdu cette souplesse et nous sommes allés vers une considération plus romantique où trônent les infinis.
     

    Dans le code d’Hammourabi, pour des faits très graves et moins graves, il y avait d’une part plusieurs formules de compensation-réparation envisagées et il y avait des exemples de cas (il n’y avait que des exemples de cas faisant comme jurisprudence) où le tarif était fixé en tous cas en sa limite supérieure. On n’y voyait guère d’infinis.
    D’autre part, il ressortait qu’en cas de dommage causé à une personne physique, le coupable ne devait rembourser que la personne blessée ; Il n’y avait donc quasiment que du civil ; Le pénal n’intervenant que pour les dégradations de biens publics.

    De sorte que 90% des problèmes se réglaient entre les gens (en présence d’un arbitre-juge) sans que la masse ait à s’en mêler ou à s’en passionner.



    Ici, de nos jours (je dirais surtout aux USA) il y a plus clairement une voie de réclamation qui est ouverte mais elle n’est pas plafonnée, elle est quasiment tout le temps pénale et du coup, le peuple est invité à se saisir de tous les cas. Le peuple ne fait plus que juger des cas, surtout depuis la médiatisation. Nous passons tous notre temps à nous juger les uns les autres et selon un biais pénal.
    Il est rarissime d’entendre l’un de nous dire qu’un méchant doit désormais nourrir celui qu’il a invalidé mais nous entendons tout le temps qu’un méchant doit subir une torture ou être pendu.
    De sorte que l’intérêt véritable de la victime est récupéré et utilisé par la masse pour satisfaire sa passion pour le sentencisme, pour la condamnation de type pénal.

    Les victimles actuelles, si elles refusent d’être utilisées par la masse romantique, si elles préfèrent être réparées par la livraison de 3 vaches,elles seront dénigrées par la masse frustrée.

    Dans le cirque actuel, en aucun cas, jamais jamais, la masse n’appelle à la réconciliation des parties. Tout au contraire. 

    C’est la foule de médiaspectateurs qui décide ou essaye de décider via toutes sortes de marches, de manifestations et de pétitions, comme dans les jeux du cirque, de la mise à mort d’un coupable ou désigné comme tel.

    Forcément qu’un tel contexte conduit à des exécutions par pleines charrettes.

    Et le peuple râle alors lorsque le Président use de son pouvoir de grâce.




    Abolition de la peine de mort : 1981

    En 1969, Gabrielle Russier, amoureuse de son élève, accusée d’avoir eu avec lui des relation sexuelles, bien qu’encore aimée par son jeune amant, se suicide.
    Elle avait senti non pas le doigt accusateur de sa « victime » mais celui de la société (avec qui elle n’avait pourtant jamais couché). Elle avait senti que cette société réclamait une sanction infinie, sa mort. Elle s’est donc exécutée en considérant que Pompidou n’oserait pas s’opposer à la volonté de la masse.

    Et elle avait bien vu. Car si Pompidou avait vraiment cherché à pister cette histoire et à voir comment il pourrait aider et qu’il a été surpris par la décision trop rapide de Gabrielle, il n’avait pas osé dire, après ce suicide, que les exigences de la société étaient délirantes, hystériques. 
    Une fois que la société s’est coagulée autour d’un mot d’ordre de pendaison (ou de très longue peine d’emprisonnement, ce qui revient au même) plus rien ne peut l’arrêter, la censurer, la modérer


    De la soi-disant démocratie, nous ne constatons que les hystéries de foule, tant devant une star que devant une nouvelle console que devant un fait divers.

    La démocratie comprenait deux gros volet : un qui permettait à chacun de s’exprimer, l’autre qui faisait que 51% décidait.
    Puisque l’expression individuelle est écrasée par la majorité quant aux décisions suprêmes, c’est la coagulation à des 51% qui devient déterminante quand on parle et chacun ne s’exprime alors plus que dans ce majoritisme.
    Ce qui forme le mainstream, juge suprême.

    Nous nous sentons tous mal dans cette société jugiste et pénaliste alors nous devons calmer nos angoisses par tous moyens.

    Ce que nous appelons individualisme n’est pas du tout le sentiment de chacun de n’en faire qu’à sa tête et de manière égoïste, non, c’est plutôt une attitude tenant de la lâcheté devant la masse majoritaire. Tous les tests de Milgram qui seraient non probants sur des Papous, sont probants sur nous, les démocrates.

    L’individualisme est en fait une attitude consistant à abandonner tout bouc émissaire à la foule hystérique, à ne jamais oser prendre parti pour quiconque serait pilorisé.

    Louis XIV, Kadhafi, Saddam, faisaient peur aux individus.
    De nos jours, la masse a remplacé ces monarques et c’est d’elle que nous avons peur. Nous avons donc peur quasiment de nous-mêmes.

    Or les peurs conduisent les individus à se comporter en très méchants délateurs. Nous le savons tous. Alors nous avons encore plus peur.


  • LE CHAT LE CHAT 27 août 2011 23:11

    avec la mondialisation , ne pourrait t on pas sous traiter aux Chinois le traitement des criminels ? smiley

    ça ne plairait pas à nos politiques , parce là bas les corrompus se prennent une balle dans la tête aussi ...........  smiley


  • CHALOT CHALOT 27 août 2011 23:52

    Gelone !
    La société et ses institutions sont là pour prendre du recul, de la hauteur...On n’est plus à la loi du talion !


  • COVADONGA722 COVADONGA722 28 août 2011 00:01

    yep , bonsoir la mise au rencard de la veuve à été le fait du prince , un gus qui parlait sans cesse de democratie mais a été notre dernier grand monarque !
    yep je subbodore que la prochaine lutte sera l’interdiction d’une peine dépassant les 15 ans , il me revient que l’un des dernier recidiviste ayant proceder avait fait 7 ans pour un homicide
    et vaquait à l’air libre suite à une bonne conduite !
    la democrasouille c’est le regne des tribuns bourgeois que rien ne fait tant fremir d’aise que la défense du criminel !


  • easy easy 28 août 2011 00:10

    J’avais oublié un détail.

    Il est fort possible qu’en France on ait préféré ne jamais exposer de guillotine dans un quelconque musée. (Il en traîne probablement une à Fresnes et une autre à Fontainebleau)

    Mais de même que la Veuve qui avait été envoyée Saint-Pierre pour tuer Néel est exposée dans son musée de l’Arche, celle de Nouvelle Calédonie est exposée au musée Bourail et les deux qui avaient été envoyée en Indochine y sont exposées, une à Ho Chi Minh, l’autre à Hanoï


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 28 août 2011 08:24
    À l’auteur :
    « Il faut attendre la victoire de la gauche en 1981 qui a inscrit l’abolition de la peine de mort dans son programme, la volonté de François Mitterrand et l’action résolue de Robert Badinter, avocat abolitionniste de talent, devenu ministre de la justice pour que les deux chambres votent la fin de la peine capitale. »


  • CHALOT CHALOT 28 août 2011 12:37

    Jean-Pierre Liabres !
    Je l’ai déjà écrit cela sur la guerre d’Algérie : ici c’est une autre période historique et un autre débat....
    Pourquoi cette volonté politique de Mitterrand ? Calcul politique ou regret sincère de la période algérienne comme il l’a laissé entendre...
    Je plaide pour la première hypothèse


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