vendredi 13 février 2009 - par Olivier Bonnet

Le gouvernement envoie les gendarmes à l’école pour effectuer de force ses évaluations bidon

Encore un pas vers l’État policier.

cancrePour justifier leurs contre-réformes scélérates de l’Éducation nationale, les fourbes qui nous gouvernent ont imaginé de faire passer aux élèves de CM2 des évaluations qualifiées par le ministre Xavier Darcos de "objectives, régulières, transparentes", afin de "disposer d’indicateurs fiables des acquis des élèves pour mieux piloter le système éducatif". L’astuce est de les interroger en janvier, du 19 au 23, sur des contenus qui ne seront acquis qu’au terme de l’année scolaire, soit en juin ! Les résultats vont forcément en pâtir et ces mauvaises évaluations serviront de commode prétexte à poursuivre la casse du système éducatif français, qui sera à leur aune jugé comme insuffisamment performant. Naturellement, cette démarche hypocrite a alimenté de légitimes contestations, comme le résume L’Humanité : "l’obsession de l’évaluation rencontre de nombreuses réticences, voire une farouche opposition de tous côtés : instituteurs et directeurs d’école mais aussi parents d’élèves et élus locaux. (...) nombreux sont les professeurs et parents d’élèves à avoir empêché la bonne tenue des épreuves. Seule la méthode varie. À Toulouse et dans le sud de la Haute-Garonne, huit écoles ont été occupées et bloquées vendredi par des parents d’élèves pour ne pas diffuser les évaluations aux élèves de CM2. D’autres, comme à Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise), se sont rendus en classe avec les élèves pour confisquer les carnets d’évaluations distribués par les instituteurs".

Dans l’Hérault, particulièrement mobilisé contre l’entourloupe, sont intervenus des invités surprise : les gendarmes ! "Lors d’une réunion tenue vendredi 16 janvier à Gignac, l’inspectrice de la circonscription avait convié maîtres du CM2 et directeurs d’école à récupérer les livrets d’évaluation. Parents d’élèves et élus s’étaient invités. La réponse de gcl’inspecteur d’académie : l’envoi de huit gendarmes", raconte L’Humanité, qui convoque le témoignage de Gérard Cabello, maire communiste de Montarnaud, présent lors de cette manifestation, qui révèle avoir déjà reçu trois visites des gendarmes en deux mois : "La première, c’était avant les vacances de Noël. Ils sont intervenus car les parents d’élèves avaient apposé une banderole sur les grilles de l’école. Les deuxième et troisième fois, ils sont venus début janvier, le matin et le soir, pour enlever une banderole «  Sauvons les RASED  » et «  Non à la fermeture d’une classe  ». Je les ai interpellés pour leur dire que j’aurais été ravi de les voir plutôt sur des missions de sécurité. Par la suite, j’ai eu la confirmation qu’ils étaient en mission de renseignement."

dgAjoutons à cela, après la descente musclée de gendarmes avec chiens anti-drogue que nous dénoncions le 26 novembre dernier, deux nouvelles affaires similaires. À Vendres, dans l’Hérault, le 15 décembre, avec comme témoin le chanteur Daniel Guichard, venu déposer ses deux derniers enfants au collège, qui en avait été particulièrement choqué : "On ne peut pas accepter que des enfants qui n’ont rien à se reprocher soient ainsi collés contre le mur. Qu’on les fasse descendre en file indienne des bus et qu’on les expose ainsi aux chiens. Et le pire, c’est que de telles pratiques puissent être finalement banalisées", s’est-il indigné dans La Dépêche. Rebelote le 10 février devant un collège d’Arthez-de-Béarn, dans les Pyrénées-Atlantiques, à nouveau à la sortie du bus. Le syndicat enseignant SNES dénonce des "procédés inadmissibles". Le procureur de Pau, Éric Maurel, s’est par contre félicité : "Cette opération s’est très bien passée, sans incident particulier", ajoutant qu’il s’agissait, selon lui, d’une "opération de prévention" (sic). À Vendres comme à Arthez, aucune drogue n’a été trouvée.

Pourtant, après l’affaire de Marciac en novembre, Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, avait envoyé une circulaire aux préfets, expliquant qu’il ne fallait pas confondre les actions de prévention "pertinentes et efficaces" et "des opérations de contrôle entrant dans un cadre judiciaire, sous l’autorité du procureur". Exactement ce que vient de faire celui de Pau ! Xavier Darcos s’était lui aussi (soi-disant) ému, s’affirmant "étonné des conditions dans lesquelles des forces de gendarmerie ont pu pénétrer dans un établissement scolaire accompagnées de chiens dressés à la recherche de stupéfiants. Il existe, dans la quasi-murtotalité des départements, comme dans le Gers depuis 2006, des conventions de partenariat entre les ministères de la Justice, de l’Intérieur et de l’Éducation nationale permettant de concilier l’efficacité de l’action judiciaire et le respect de l’intégrité des établissements scolaires où la pédagogie préventive est à l’œuvre quotidiennement." Simple posture devant l’émotion soulevée dans l’opinion par ce genre d’intervention ? Toujours est-il que les gendarmes ne pénètrent plus dans les établissements, mais alignent les élèves contre un mur à la sortie du bus. Est-ce un progrès ? Il flotte décidément une drôle d’odeur d’État policier sur la Sarkozie.

PS : l’image ci-dessus, publiée sur le site du CNR Midi-Pyrénées, a été prise par Daniel Guichard avec son téléphone portable.

Mise à jour  : Un syndicaliste proteste officiellement

Monsieur l’Inspecteur d’Académie de l’Hérault,

Directeur des services départementaux de l’Education nationale,

Objet : interventions des services de gendarmerie dans certaines
écoles de l’Hérault.

Monsieur,

snuipp En ma qualité de secrétaire départemental du SNUipp 34, je souhaite attirer votre attention sur les faits suivants : le jeudi 22 janvier, les gendarmes sont passés vers 9H30 à l’école de Brignac (circonscription de Lodève) pour vérifier « si tout se passait bien  » ; le lundi soir 19 janvier, un gendarme s’est présenté à l’école de Jonquières (circonscription de Lodève) pour savoir s’il n’y avait pas « de troubles à l’ordre public » ; durant toute la semaine du 19 au 23 janvier, coup de fil tous les matins à l’école de Jonquières de la gendarmerie de Gignac pour savoir « si tout allait bien » ; le jeudi 22 janvier, deux gendarmes sont entrés dans la cour de l’école Georges Brassens de Paulhan (circonscription de Lodève), entre 8H35 et 8H45. Ils ont relevé qu’il y avait des banderoles sur la clôture et demandé si les enseignants n’étaient pas gênés par des parents qui occuperaient éventuellement l’école (ce qui n’était pas le cas). Ils voulaient savoir si les évaluations CM2 se déroulaient dans des conditions normales ; le jeudi 29 janvier, jour de grève dans l’Education nationale, deux gendarmes se sont présentés à l’école Mario Roustan de Mauguio (circonscription de Lattes) pour demander aux enseignants non grévistes de leur donner le nombre de grévistes sur l’école. Devant le refus ferme de nos collègues, ils ont insisté arguant qu’ailleurs « on leur avait donné le renseignement ».
Au nom des enseignants de l’Hérault, le SNUipp élève la plus vigoureuse protestation contre de telles démarches que rien ne saurait justifier. L’ordre public n’étant nullement menacé dans les écoles mentionnées ci-dessus, pas plus que dans les autres d’ailleurs, le SNUipp vous demande instamment une explication et une clarification sur le cadre de telles interventions. Les services de gendarmerie mis en cause dans les faits relatés plus haut ont-ils agi à la demande de vous-même, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, de Messieurs les Inspecteurs des circonscriptions concernées, du Préfet de l’Hérault ? Doit-on considérer désormais que de telles démarches, inédites dans nos écoles jusqu’à présent, entrent dans les nouvelles prérogatives de la gendarmerie, liées au rapprochement de la gendarmerie nationale et de la police nationale au sein du même Ministère, celui de l’Intérieur ?

Vous comprendrez aisément, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, que de telles initiatives ont suscité une profonde indignation parmi les enseignants et les parents d’élèves, légitimement mobilisés depuis plusieurs semaines contre une politique ministérielle qui porte gravement atteinte à l’école publique et à l’avenir des enfants qu’elle a la responsabilité d’instruire.
Je vous demande donc, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, de faire toute la lumière sur les faits rapportés et de prendre les dispositions nécessaires pour que de telles pratiques ne se
reproduisent plus. Nos écoles aspirent à fonctionner dans un climat de sérénité, de respect du travail des enseignants, des élèves et des initiatives de coopération et d’action constructives entre enseignants et parents, hors de toutes pressions, intimidations, quels qu’en soient les instigateurs.

Nos collègues enseignants, les parents élèves, indignés par ce qui s’est passé, attendent eux aussi des réponses claires et précises sur les faits que je vous ai exposés.

Persuadé de l’attention que vous ne manquerez pas de porter à notre demande et dans l’attente de vous lire, je vous prie de croire, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, à notre profond et sincère attachement au service public, laïque de l’Education nationale.

Pour le SNUipp/FSU 34,

Joël Vezinhet, secrétaire départemental



23 réactions


  • Yena-Marre Yena-Marre 13 février 2009 12:01

    Bonjour,
    Quand va t ’on se décider à évaluer sérieusement la politique de sarko ?
    Zéro pointé sur toute la ligne , même lagarde est plus douée que lui en économie , comparés à lui , les dirigeants chinois font figure de " droitsdel’hommistes " , et on ne voit toujours pas la révolte arriver .
    Ce type s’en prend maintenant de plus en plus souvent à nos gosses , ces brutalités doivent cesser !
    J’attends un sursaut républicain de la part des électeurs qui se sont fait berner lors de la présidentielle, qu’ils ne continuent pas à soutenir ce mec qui qui en seulement 18 mois a réussi à mettre en place une dictature . smiley


    • La mouche du coche La mouche du coche 13 février 2009 19:10

      Il est juste d’évaluer les elèves, smiley

      sinon ce sont ceux dont les parents ont de l’argent qui s’en sortiront, et pas les autres. Est-cela que veut l’auteur ? smiley


    • Olivier Bonnet Olivier Bonnet 14 février 2009 09:09

      Les évaluer en janvier sur le programme de l’année entière ?


    • Halman Halman 14 février 2009 10:48

      Oui, et quand va t’on se décider à évaluer les policiers, ces bons pères de familles qui pourtant n’hésitent pas à fouiller des gamins de cm2, taper sur des infirmières et des pompiers.

      On leur dit de taper et ils tapent.

      Ils auraient leur soeur infirmière devant eux ils taperaient parce qu’ils en ont reçu l’ordre.

      Ils tapent même sur leurs collègues qui manifestent pour leurs droits.

      Et il faut aimer la police française.

      Avant j’étais comme tout le monde je la respectais.

      Mais je les ai vu à l’oeuvre dans les commissariats avec des patients fugueurs et des infirmières.

      A cause de la police et de leur comportement on a du prendre des mesures limites inhumaines pour éviter que les patients fuguent, à caractère chimique et technologique, pour éviter que ces fonctionnaires qui se croient tout permi parlent mal aux patients et aux soignants.

      La dernière fois que j’ai été chercher un patient qui s’était perdu dans un commissariat de banlieue parisienne, j’aurais eu un flingue à portée de mains je butais le crétin de brigadier derrière son comptoir qui se permettait des reflexions pires qu’insultantes de conneries sur le milieu hôspitalier.

      Avec ma collègue nous avons fait remonter l’information à ma cadre qui a elle même fait remonter par la voie légale et administrative à la directrice de l’hôpital. Jamais aucune nouvelle de l’affaire.

      Ils peuvent donc tout se permettre en toute impunité (légalité ?) on ne leur dira rien.

      C’est à cause de ces gens là qu’on est dégouté de faire son métier de citoyen. C’est à cause de ces bons fonctionnaires là que certains deviennent déliquants et les haïssent. Mais surtout ne pas se remettre en question quand on la le bon droit avec soi.

      Quand la loi donne bonne consciences à ceux dont le mauvais esprit se révèle quand on leur en donne le bon droit.

      Depuis je les déteste à vie et je les évite comme la peste.

      Et ils nous justifient leurs actes par des règles supérieures bien apprises du genre il faut bien montrer aux gens qu’on ne laisse rien passer pour la sauvegarde de la sécurité de la Nation et bla bla bla.

      Et ils se trouvent protégés et imbus de toute responsabilité de remettre au visage des patients leur souffrance, de détruire le travail de remise sur pieds des patients nos mois de travail au quotidien, par quelques phrases limite insultantes et méprisantes en toute bonne conscience de leur mission de fonctionnaire de remettre à tout prix le citoyen dans son droit chemin. Inconscient des conscéquences et à qui ils ont à faire.

      Vont ils avouer ces fiers flics le nombre de plaintes systématiquement déboutées (comme par hasard) que les hôpitaux portaient sur eux ?

      Vont ils avouer qu’à force on ne porte même plus plainte. Et tout fiers ils montrent des statistiques de sécurité améliorée vue que le nombre de plainte diminuent ! Histoire de bien prendre les gens pour des débiles.

      Et le soir de rentrer chez leur épouse de pleurer que leur métier est bien dur et qu’ils sont bien incompris !

      En clair même une victime qui vient porter plainte elle ressort de là pratiquement accusée et traumatisée à vie.

      Surtout ne pas compter sur Sarkozy pour remettre sa police en question.

      Ce n’est pas dans ces écoles là qu’il devrait envoyer la police, pour la millième fois il se trompe de cible.

      Et il va en tirer fierté d’avoir fait sentir qui est le chef, qu’il a matté une certaine jeunesse dont il ignore tout.



    • tiptop 15 février 2009 13:52

       

      L’évaluation fait partie intégrante des apprentissages. Pendant de trop nombreuses années, les enseignants ont disposés de peu d’outils pertinents, fiables, bien pensés, pour mesurer les acquis des élèves. C’est dire combien les évaluations nationales CM2 2007 ont été bien accueillis car elles avaient une fonction diagnostique et constituaient un outil précieux pour déceler, en début d’année, les forces et les faiblesses de nos élèves. Elles permettaient d’affiner les programmations et de construire le cas échéant un parcours d’appui cohérent pour les élèves en difficulté (PPRE, soutien REP, RASED, différentiation dans la classe…).
      En moins d’un an, Darcos a balayé d’un revers de la main cette dynamique qui commençait progressivement à se mettre en place. Il force les enseignants, avec une brutalité inouïe (menaces, retenues de salaire, blâmes…) à rentrer dans une autre logique. Une logique marchande où les écoles seront progressivement mises en concurrence pour aboutir in fine à l’éclatement du service public d’enseignement.


      On assistera vraisemblablement à un système à plusieurs vitesses : une école pour les initiés et les plus riches (le privé y prendra toute sa part) et une école au rabais pour le « bas peuple ». Fantasmes ? Cette école existe déjà dans certains pays anglo-saxons avec des résultats pour le moins contrastés. Elle a une vertu : elle coûte moins cher aux contribuables malgré le coût social, les inégalités sectorielles, la ghettoïsation de certaines écoles, le peu de mixité sociale…. Darcos lui est séduit.
       
      Rentrons dans le vif du sujet. Nous passons donc à des évaluations bilans et non plus diagnostiques. Pour qui ? Les élèves ? Les enseignants ? Les parents ? L’institution ? La réponse est évidente, Darcos ne faisant pas mystère de sa volonté de piloter le système éducatif par les résultats. L’exigence institutionnelle est à priori légitime. Le problème est que, comme nous le verrons, les dés sont pipés. Dans l’état actuel des choses personne n’y trouvera son compte. L’évaluation des acquis des élèves, fut-elle sommative, doit être aussi un dispositif de traitement de la difficulté scolaire et permettre une analyse fine des compétences des élèves. Il n’en sera rien.
       
      Faisons d’abord un certain nombre de constats.
       
      · Les évaluations font le bilan des acquis de fin de CYCLE 3. Il parait absurde de les faire passer en janvier alors qu’il reste six mois de travail.
      · Elles sont basées sur les compétences de fin de cycle (CE2, CM1, CM2) des nouveaux programmes 2008. Problème : ceux-ci n’ont que cinq mois d’existence !
       
      Il est contraire à l’éthique professionnelle d’évaluer les élèves sur des notions qui n’ont pas été traitées en classe. Comment l’expliquer aux enfants et aux parents ?
      En outre, les enseignants ont pour vocation à prendre en compte la difficulté scolaire et faire progresser TOUS les enfants, quelque soit leur niveau de départ, et cela dans le cadre des programmes officiels. Or ces évaluations incitent fortement à faire « avaler » le programme très rapidement au risque de mettre en échec les élèves les plus fragiles.
      Ceci est aggravé par le fait que les programmes 2008 sont jugés plus lourds avec 108 heures de cours en moins. Je travaille dans un CM2 en REP. Il y a beaucoup de difficultés scolaires dans mon école. Cette année dans ma classe, seule la moitié des items peuvent être raisonnablement passés en janvier. Avec une classe plus forte, j’aurai pu peut-être aller jusqu’au trois quarts… 
       
      · Le mode binaire de notation ne permet aucune finesse d’exploitation. Il ne fait pas la différence entre une absence de réponse et une réponse erronée. Il ne prend pas en compte les réussites partielles.
      · Le système de notation est jugé trop sévère. Beaucoup d’exercices sont difficiles et déstabilisants. Exemple parmi d’autres.
       
       Dictée de B…………..
      Les enfants sont parti faire une promenade en bordure de foret. Les filles cherchent des champignons souvant cachés sous les feuilles sèches, pendant que les garçons cueillent des framboises odorante . Ils aimeraient bien voir des écureuils mais ces petit animaux ne se montrent pas facilement. De retour à la maison, ils mangerons des crêpes, avec du sucre ou de la confiture.
       
      Le maître corrige… un mot d’usage courant mal orthographié , item 28 = 0…. Deux mauvais accords dans le GN (odorante et petit sans s), item 29 = 0… un mot invariable mal orthographié (souvant), item 30 = 0… deux accords verbe-sujet mal réalisés (parti et mangerons), item 31 =0
      0 sur l’ensemble de l’exercice…
       
      Deuxième dictée, même résultat, 0 sur l’ensemble mais là, on peut comprendre.
      Dictée de R……………
      Les zenfant son parti fer une promenade en bordur de foret. les filles cherche des chanpignon souvant caché sou les feuille sèches, pendan que les garçons queillent des franboises odorante. Ils aimeré bien voire des écureuil mais ses petit zanimaux ne se montres pas facilement. De retoure a la maison, il mangeron des crèpes, avec du sucre où de la confiture.
       
      Autre exemple : j’ai testéun de mes bons élèves sur l’exercice de conjugaison. Il s’agissait de réécrire au passé un texte au présent. Il sait faire mais avec deux erreurs seulement, il a eu 0 aux trois items évalués. Pour une analyse plus fine : http://jmichel.francois.free.fr/evaCM2
       
      La dictée et la conjugaison ne sont pas des choix anodins. Devant le désastre induit par le système de notation il sera aisé pour le ministre et aux médias de tirer la sonnette d’alarme sur l’orthographe, sujet ô combien sensible dans notre pays. Et de sommer les enseignants de les remettre à niveau d’ici juin. Sans doute un bon moyen d’alimenter les fameux stages de vacances... Il ne s’agit ici nullement de nier les difficultés (réelles) de nos élèves dans ce domaine mais de dénoncer une très probable manipulation politique des résultats. Ces évaluations semblent conçues pour mettre en difficulté les meilleurs élèves, et refuser toute chance de réussite aux élèves moyens. Elles enfonceront pour de mauvaises raisons les élèves en difficulté. 
       
      Reste l’épineuse question de la saisie et la transmission des résultats.
      Tout d’abord il semblerait qu’elle soit illégale. Voici la réponse de la CNIL : « Le dossier « Saisi des résultats des évaluations des CM2 et des CE1 » a été déposé par le Ministère de l’Education Nationale le 13 janvier et n’a pas encore été traité par nos services. En l’absence d’enregistrement de la CNIL, la saisie des résultats dans ce fichier n’est pas légale, les enseignants ont donc le droit de désobéir à cet ordre. » Affaire à suivre. Le ministère a du souci à se faire.
      Officiellement les résultats par école ne seront pas en ligne mais on demande tout de même aux instits de les communiquer aux parents. Ceux-ci auront tout loisir, on comprendra leur curiosité, de comparer avec les écoles voisines ! La suppression de la carte scolaire avait été annoncée par Sarkozy. Il est astucieux de la fragiliser encore un peu plus pour justifier plus tard son abrogation pure et simple. C’est une stratégie générale. Autre exemple : en supprimant les postes de remplaçant (la situation sur le terrain est catastrophique : il y a des classes de 40 dans une commune proche de la mienne) on justifie la refonte du système en faisant appel à des officines privées pour le remplacement. Avec du personnel non qualifié cela va sans dire.
       
      Nous sommes confrontés à un choix de société important. Nous touchons à la distribution du savoir dans notre société. Le problème est que les principes démocratiques sont bafouées : les professionnels de l’éducation, la société civile n’ont pas été consultés. Le gouvernement avance masqué. Les médias font semblant de ne pas comprendre les enjeux des réformes. Les syndicats enseignants, trop nombreux, peu représentatifs, se sont agités pendant des années en criant au loup. Aujourd’hui que celui-ci est vraiment dans la bergerie, plus personne ne les prend au sérieux. Des enseignants, peu nombreux j’espère, s’enfouissent la tête dans le sable, en priant pour qu’on ne touche pas à leur statut. Les autres sont rentrés en résistance : rejet de l’aide personnalisée, refus de communiquer les résultats des évaluations. La résistance et la colère sont grandes mais la fatigue guette. Le 29 janvier, à Lyon, parmi les 50 000 manifestants, les banderoles enseignantes étaient de loin les plus nombreuses. Contrairement à la propagande gouvernementale, pas une n’évoquaient la crise ou le pouvoir d’achat. Ce n’était pas l’expression d’un mal-être diffus. Les revendications étaient précises : non à la suppression des RASED, non aux EPEPs, non à la mise en concurrence des écoles, non à la suppression de la formation professionnelle, etc… Les parents étaient présents. Lentement ils se réveillent. Ce sont eux qui feront plier le gouvernement.

    • Olivier Bonnet Olivier Bonnet 15 février 2009 20:10

      J’applaudis des deux mains ! Merci pour cette intervention si claire, lumineuse.


  • K K 13 février 2009 14:35

    Il y a deux themes importants dans votre texte.

    Le premier est l’evaluation des eleves de CM2 qui est parfaitement ubuesque puisque realisee en milieu d’annee. A la rigueur on peut ainsi evaluer les eleves sur le programme du CM1 et verifier qu’il a bien ete assimile. Mais faire porter cette evaluatin sur le programme du CM2 alors qu’on n’est qu’a la moitie de l’annee conduit bien des personnes a douter de la competence des services administratifs des inspections d’academie et de leur ministere de tutelle.

    LE second est la presence policiere dans les etablissements scolaires et les operations anti-drogue. J’ai assiste par hasard a une operation de ce type. Ce qui est choquant est que les forces de l’ordre ne preparent pas psychologiquement les adolescents et se montrent assez agressifs dans le ton employe. On peut clairement voir que des eleves sont fortement choques (sans compter ceux qui ont peur des chiens). Il est normal de lutter contre le traffic de drogue, mais il est raisonnable de penser qu’une autre methode serait plus humaine que ces descentes en force.


    • ninou ninou 14 février 2009 00:43

      concernant le premier thème de l’article....
      L’évaluation des élèves de cm2 n’est pas ubuesque juste parce qu’elle est proposée en janvier mais elle l’est en elle-même parce que la majeure partie des "exercices" (un exercice sert, comme son nom l’indique, à s’exercer) est conçue comme un piège.
      De plus, je sais, pour l’avoir faite passer à mes élèves, que cette évaluation, contrairement à ce qui a été affirmé, n’a pas été testée. Si elle l’avait été, de nombreuse erreurs et incohérences auraient (on peut l’espérer) été corrigées. Par exemple (entre autres) des consignes orales notifiées sur le livret du maître en contradiction avec les consignes écrites sur le livret de l’élève...
      On nous prend pour des imbéciles ou on essaie de le faire.


    • Olivier Bonnet Olivier Bonnet 14 février 2009 09:13

      Ninou, puissent les Archibald, Péripate et autre défenseurs de Darcos vous lire ! Merci de votre témoignage.


  • nervyoko nervyoko 13 février 2009 14:52

     ils veulent faire éclater une révolution qu’ils ne s’y prendraient pas autrement ! Tout ça pour accélerer l’Etat autoritaire. Mais à trop chercher la petite bête, ils vont se ramasser la France entière sur la gueule !


    • Olivier Bonnet Olivier Bonnet 13 février 2009 15:22

      La démocratie n’autorise pas, sous prétexte qu’on est élu, à tout saccager sans que personne ne puisse s’y opposer durant cinq ans ! Ça, c’est une dictature élective. Le droit de désobéissance civile est sacré, c’est affaire de conscience citoyenne personnelle.


    • Louisiane 13 février 2009 16:38

      Parler de démocratie à une période où tous les contre-pouvoirs sont systématiquement démolis me paraît aventureux.
      La démocratie de ce gouvernement, c’est 1/3 de parole au gouvernement, 1/3 à la majorité, 1/3 à l’opposition et on ne compte pas les interventions du Président. Ca fait donc "quatre tiers" dont trois pour la majorité. Bel exemple de démocratie.
      La désobéissance civique, quelque soit sa forme, est la seule possibilité de s’exprimer aujourd’hui.
      Quant aux parents "politisés", n’est ce pas là le rôle du citoyen de participer à la Res Publica ?
      Notre gouvernement est bien politisé lui, et ses décisions unilatérales le sont encore plus !


    • Olivier Bonnet Olivier Bonnet 13 février 2009 16:39

      Vous n’avez pas répondu : en quoi supprimer des postes permettra-t-il d’améliorer le niveau ? Vous faites un constat d’échec du système. Je vous demande en quoi les réformes Darcos vont-elles l’améliorer ? Je prétends qu’elles vont aggraver la situation, ce qui justifie qu’on se mobilise contre elles. Et votre méprisant "beugler dans la rue" n’y change rien. Quand on assiste à l’œuvre de déconstruction de tout l’héritage du Conseil national de la résistance, on ne reste pas sans rien faire à se dire : acceptons l’alternance.


    • irukandji irukandji 13 février 2009 16:43

      "L’homme politique doit utiliser le moteur de la crainte, de la peur pour modifier les comportements collectifs."
      dixit Arendt.
      C’est l’état républicain jacobin qui lentement mais sûrement dérive du despotique au totalitaire.


    • Louisiane 13 février 2009 16:43

      L’Etat français est prêt à emprisonner des gamins de 12 ans et à détecter les futures racailles chez les 3 ans. Alors pourquoi ne pas préparer les enfants des écoles aux descentes et aux brutalités policières ? Ca s’appelle de la pédagogie (exercice dans lequel notre bon Président excelle).


  • Mouche-zélée 13 février 2009 18:31

    Salut Olivier

    Bravo pour les derniers articles chez plume de presse !
    Le but final c’est d’opposer tout le monde, les riches, les pauvres, les classes moyennes, et nous dire au passage que les fonctionnaires sont honteusement privilégiés .

    La prochaine étape sera de s’attaquer aux régimes spéciaux des élus,
    leur salaire,
    leur cumul des mandats,
    leur droit de faire extras pour des entreprises privées tout en ayant des fonctions publiques, il n’y a pas de raison !



  • Jihem Jihem 13 février 2009 18:42

    Oncle Archibald,

    Tout à fait d’accord avec vos commentaires.

    Pour avoir cotoyé des enseignants du même modèle, je vous confirme que le premier but n’est pas de transmettre le savoir, mais de former des "citoyens". Entendons-nous bien des citoyens qui penseront et voteront comme leurs maîtres qui veulent faire le bonheur des autres sans aucune vision du véritable monde qui les entoure.


    • Louisiane 13 février 2009 18:47

      Alors que dans l’école privée confessionnelle sous contrat, on observe une neutralité politique et religieuse de tous les instants, c’est bien connu !
      La malhonnêteté à ce niveau là, ce n’est pas étonnant quand on a un Président qui n’hésite plus à mentir en direct aux Français.


  • Jihem Jihem 13 février 2009 18:46

    Louisiane,

    C’est top le rased.
    La moitié du temps, sur la route entre 2 écoles, on arrive à l’heure du café et on transpire ensuite face à 1 seul éléve.
    On peut comprendre qu’il faut se battre pour ne pas perdre ce fromage.


    • Louisiane 13 février 2009 18:52

      L’ enseignante de RASED que je connais est malheureusement loin de ce rythme-là : une psycho scolaire représente à elle seule l’ensemble du RASED pour un secteur douze écoles dont les plus éloignées le sont de 90 km. De plus, elle ne boit pas de café !


  • harkhenn belle-île 13 février 2009 21:04

    bientôt on va finir par se demander dans quel pays on vit


  • Le péripate Le péripate 13 février 2009 22:07

     Des policiers à l’école ! Pourquoi pas des artisans et des chefs d’entreprise ? Maiouvaton !

    Non, il faut projeter "Mesrine", et faire revenir les dealers, le tout arrosé avec un discours du maire.

    Et alors nous serons sauvés.


  • chmoll chmoll 14 février 2009 08:33

    bon les gendarmes, flics, tous les fonctionnaires koi
    d’puis + de 18 mois vous ètes les play mobils de sarko

    d’temps en temps l’sarko vas dans sa caisse a jouets .il vire un prefet, fait faire du n’importe koi a certains fonctios

    bref j’m’en suit rendu compte,perso c un fait accomplis tous les fonctios quelqu’ils soient ,vous ètes les plays mobils de sarko


Réagir