vendredi 21 décembre 2012 - par C’est Nabum

Le méchant du signe

En différé de ma Segpa

vidéo en contre-point  :

Chronique de la médisance ordinaire.

J'ai eu redoutable privilège de côtoyer une belle âme enseignante qui n'a cessé de dénigrer les élèves, de les mépriser et de les regarder le plus souvent avec une condescendance sans égale. Cet honorable enseignant a terminé son parcours malfaisant il y a quelques temps. Lorsqu'il a tiré sa révérence, nul ne l'a regretté et grands furent les soupirs de soulagement parmi les élèves et leurs parents. Nous ne comptions plus les intimidations, les accrochages verbaux, les sous-entendus sournois qui peuplaient nos rares discussions. C'était le lot quotidien d'une carrière qui n'a cessé de creuser un fossé d'incompréhension et de rejet entre notre artiste de la malveillance et le reste du monde.

Notre administration centrale fut même saisie de cette épouvantable réalité ! Des rapports circonstanciés, des témoignages lui furent adressés. Rien n'y fit, le méchant continua de sévir en toute impunité protégé par un statut indéboulonnable, des relations opportunes, des lâchetés si commodes. Il fut même inspecté pour entendre dire qu'avec lui, les élèves désapprenaient mais qu'on n'y pouvait rien. C'est triste à pleurer et nous aurions pu en rire jaune si les élèves n'avaient eu à supporter un calvaire quotidien.

Je ne peux ici relater les innombrables incidents qui jalonnèrent ce chemin de douleur. Il n'est pas question de remuer la boue, elle est désormais sédimentée. Il n'est maintenant plus qu'un souvenir détestable, une trace qui s'effacera. J'ai souhaité rapporter par quelques exemples, la tournée des adieux de ce monsieur, ces derniers commentaires, sur les ultimes bulletins qui parachevèrent son action. C'est un bref résumé de ce qu'il fut capable de faire, un dernier coup d'épée dans le dos, une grimace finale sans gloire ni honneur. J'ai entendu qu'il soit vraiment parti pour rendre public ce billet. Je me méfiais trop de ce mauvais homme

Vous ne pouvez mesurer les dégâts qu'il a faits, vous ne pouvez imaginer la tension qu'il a provoquée au sein d'un établissement. Ce fut alors pour ceux qui ont, une autre conception du métier, une douleur indicible. Ce fut surtout un poison insidieux diffusé au cours de ses années d'exécration ! Il a découragé bien des élèves, humilié bien des parents. Je souhaite lui rendre ici un ultime hommage. Que sa nouvelle bonne route soit jalonnée du vent sournois qu'il a semé.

Puisque le temps a passé, j'ose enfin vous divulguer sa prose. Je m'efface bien volontiers devant sa dernière œuvre. Ses écrits, sur les bulletins, pour succincts qu'ils puissent être n'en sont pas moins de petits trésors de mesquinerie, des monuments à la gloire d'une jeunesse qu'il estimait sans avenir. C'est écrit dans le marbre d'un bulletin trimestriel. Il fit dans le passé, bien pire encore sans que jamais nos chers responsables n'en furent indignés. Alors recevez ceci comme une illustration du bon fonctionnement de notre institution. J'espère que ces quelques lignes vous convaincront de l'état de délabrement de notre pauvre école. Tout ceci est rigoureusement exact pour douloureux que soit cet aveu au nom de l'idée que je me fais de mon métier.

Les gentilles citations

Heureusement pas méchant, mais …

Instabilité chronique

À décrocher totalement

Paresseux

Comportement plus qu'agaçant !

Refus de tout travail.

Trop moyen

Pas assez de travail en général

 

Les longues citations à l'ordre de la nation

Il est dommage de recopier le travail d'autres par paresse

Dans l'incapacité à vivre en groupe. Alors, l'avenir en société !

Se couche ostensiblement sur sa table pour montrer son opposition. Il a tout compris.

Où mène la provocation ?

Incapacité chronique à se concentrer

Un désordre sidérant sur un cahier labyrinthe

Endormissements innombrables et déclarations sans retenue sur la matière et le professeur

Agitation permanente et trop souvent vulgaire.

 

Les petites nuances dans le propos

Pour réussir, il faut aussi être modeste et écouter le professeur

A été capable une fois d'écrire une pleine page. Autrement refus de tout effort !

A eu jusqu'ici beaucoup de chance. Semble se moquer d'autrui en permanence. Avenir incertain.

Se balance toujours et ne travaille pas beaucoup. À suivre.

Peu de présence et peu d'effort. Quel futur ?

Bien mais muette !

 

Oh, bien sûr, il y a quelques survivants :

Très bien. Bonne chance pour la suite de votre scolarité.

Bien, élève agréable.

Assez bien, sérieux.

Très bien.

Travail convenable.

 

Voilà, c'est ainsi que s'achève une carrière. Ce qui précède a été réalisé sans trucage ni filet. Cherchez les éléments positifs, les conseils, les encouragements. C'est pourtant l'exacte vérité, je n'ai rien changé. Je vous laisse juge du climat que peut installer une relation scolaire de cette nature. Même si nos élèves ne sont pas des anges, ils n'en sont pas moins des enfants qui ont besoin de se sentir compris. Vous pouvez apprécier si cette condition est remplie !

Appréciationnement sien.



41 réactions


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 21 décembre 2012 10:28

    À l’auteur :
    Et, en plus, ce triste sire commettait des fautes d’orthographe et de syntaxe :
    « À décrocher totalement »
    au lieu de :
    A décroché totalement

     smiley

  • frugeky 21 décembre 2012 10:30

    Ouais, bof...

    On en a tous eu des profs comme celui-là, c’est pas le genre dont je me souviens avec précision, ils m’ont laissé un vague souvenir d’ennui. Il y en avait qui étaient capables de ce genre de mesquineries mais qui étaient quand même capables de rendre intéressant leur cours.
    Ceux dont je me souviens le mieux sont ceux qui m’ont apporté quelque chose d’utile pour la vie, souvent à mille lieues de leur matière d’enseignement.
    Comme ce prof d’éco, faux laxiste, qui nous incitait à prendre la parole « allez, la parole c’est le pouvoir », ou le prof de philo qui nous poussait dans nos retranchements, nous engageant à réagir, avec un humour débridé (quel ineptie de ne commencer la philo qu’en terminale).
    Si, pour certains d’entre nous, nous gardons de souvenirs si vivaces de nos années de lycée, ce n’est pas seulement parce que c’était notre jeunesse.
    Je reste surpris du nombre de bons profs que j’ai eu. Mettre la lumière sur ceux-ci me semble plus important que de tirer sur l’ambulance (même s’il faut aussi en parler).
    Bien à vous.

    • C'est Nabum C’est Nabum 21 décembre 2012 12:50

       frugeky


      Je pense que votre position est sage

      Cependant je voulais mettre en évidence le calvaire qui fut mien à cotoyer ce personnage.

      Nous étions si différents, son mépris était si grand, que j’en fus malade durant deux années.

    • C'est Nabum C’est Nabum 21 décembre 2012 12:51

       schweizer.ch


      Ainsi donc c’est moi qui aurait tort

      Venez interrogez parents et élèves qui eurent à en souffrir !

  • Kookaburra Kookaburra 21 décembre 2012 10:43

    Aujourd’hui on assiste à l’autre extrème :

    En mettant l’enfant « au centre » de l’enseignement, en concentrant tous les efforts pédagogiques sur l’enfant « en difficulté » ou « défavorisé », on a non seulement accepté un nivellement vers le bas, mais en même temps, on a créé un petit tyran imbu de ses droits de l’homme, contestataire et récalcitrant, à tout moment près à défier ses parents et ses professeurs, sûr de son immunité insolente, de sa protection juridique, et prompt à pointer le doit aux injonctions autoritaires en proclamant « vous n’avez pas le droit ! ». L’enfant au centre du système est un enfant nombril du monde, un enfant que les adultes admiratifs contemplent en essayant surtout de ne pas altérer sa merveilleuse authenticité. Ce qui rappelle le vieux rêve des enfants libres de Summerhill, cette école anglaise sans rapport maître-élève, sans apprentissage … L’enfant comme objet de émerveillement et de culte, comme centre des admirations.


    • C'est Nabum C’est Nabum 21 décembre 2012 12:51

      Kookaburra


      Bien sûr !

    • Chupa chups Chupa chups 21 décembre 2012 18:23

      D’un certain point de vue, n’est-ce-pas le but de l’école de mettre l’enfant au centre de l’enseignement ?

      J’adhère totalement à votre critique de la focalisation excessive sur les enfants en difficulté, de toutes façons tant que l’école sera publique ce sera soit l’œuf soit la poule : cela mène toujours vers un nivellement par le bas.


  • Constant danslayreur 21 décembre 2012 10:55

    Disons plutôt que vous ne l’appréciiez pas beaucoup pour des raisons que vous vous êtes gardé de dévoiler et vous avez bien fait (surtout s’il vous méprisait parce que vous étiez vous même un de ses anciens élèves et pas le plus brillant par exemple), sinon je ne vois rien d’anormal, d’avilissant ou de spécialement cruel dans ces appréciations que vous citez, pour peu que rien n’y soit diffamatoire et qu’elles reflètent juste des situations vécues par un pédagogue à l’ancienne face à ses élèves.

    J’ose même espérer que certaines d’entre elles aient pu servir d’électrochoc aux parents et je note au passage qu’il a eu le courage et le mérite de ne pas choisir la voie la plus facile, celle consistant pour éviter les problèmes à mettre la poussière sous le tapis et à dire aux parents et à l’élève lui même tout va bien dans le meilleur des mondes.

    Sur un autre registre et sauf cas exceptionnel de grande nuisance citée comme l’exemple à ne pas suivre, je trouve particulièrement odieux de casser du sucre sur le dos d’un mort, d’autant plus que si ça se trouve et loin de l’établissement et de votre regard désapprobateur il était un mari attentionné, un père exemplaire, un voisin charmant, un citoyen modèle, un homme bien.  


  • volt volt 21 décembre 2012 11:44

    JPL, ce n’est pas une faute d’orthographe, mais au pire un lapsus qui en dit long sur une vue courte.



    C’est Nabum, je m’étonne de tant de pudeur, et votre éloquente intro n’a presque pas de suivi ; les morceaux choisis ne permettent pas de comprendre.


    « A eu jusqu’ici beaucoup de chance. Semble se moquer d’autrui en permanence. Avenir incertain » - là il rédige son épitaphe... ?

    « Dans l’incapacité à vivre en groupe. Alors, l’avenir en société ! » - ici l’auto-diagnostic sans doute.

    le pauvre homme, victime victimisante - c’est ce qu’on appelle « une machine à souffrir ».
    et presque pas une école qui ne recelle en son sein ce genre de virus ; c’est dangereux pour certains, pénibles pour tous, mais ça permet aussi de former de sérieux anticorps.

    • C'est Nabum C’est Nabum 21 décembre 2012 12:53

      volt


      Ce furent ses derniers bulletins Vous avez raison, ils étaient atténués par l’envie d’en finir.

      Je ne vais tout de même pas fouiller dans les archives

  • foufouille foufouille 21 décembre 2012 12:24

    prof nul = eleves nuls


    • C'est Nabum C’est Nabum 21 décembre 2012 12:54

      foufouille


      Vous avez une formidable manière de simplier tout à l’extrème !

    • foufouille foufouille 21 décembre 2012 13:37

      j’en ai eut plusieurs
      en allemand, 2 = allemand proche de zero
      en latin, une chieuse qui voulait un niveau fac au moins
      abandon car c’etait une option

      j’en ait eut des tres bons aussi
      et meme un peu de givres, voire tres givres

      apres ca depend si tu aimes vraiment une matiere ou pas


  • Cocasse Cocasse 21 décembre 2012 13:41

    Article bâclé, vous ne faites que confirmer vos résultats habituellement médiocres.
     smiley


    • C'est Nabum C’est Nabum 21 décembre 2012 13:47

      Cocasse


      Votre franchise vous honore !

      Un bon éducateur cherche toujours à tirer un élément positif.

    • Cocasse Cocasse 21 décembre 2012 14:23

      J’avais régulièrement droit à des :
      « Élève irrégulier »
      « Peut mieux faire »
      « Tout juste passable »
      « Secouez vous »
      « Travail correct bien que bâclé »
      « Vie sur ses acquis »
      « Du potentiel gâché »
      « Fumiste doué »
      « Dans la moyenne mais médiocre »
      « Réveillez vous »
      « Dans les nuages »
      « Manque de constance »
      etc etc etc....
       smiley


    • C'est Nabum C’est Nabum 21 décembre 2012 18:20

       Cocasse 


      Pourtant capable de beaucoup mieux, l’élève  Cocasse se contente de fournir assez d’efforts pour atteindre un bilan juste convenable. Comment considérer cette attitude ? On peut penser que le garçon pourrait mieux faire, on peut tout aussi bien penser qu’il se mettra à l’ouvrage quand il en sentira le besoin. C’est plutôt bon signe !

  • 1jour 21 décembre 2012 14:50

    Ma préférée « Un désordre sidérant sur un cahier labyrinthe »... celle-là avec le recul j’aurais voulu l’avoir, ça a quand même une autre gueule que le trop pénible « Elève appliqué »... (à porter comme une croix)
    Dr. Jenkill or Mr Hyde ? Good retirement ! smiley


  • Bubble Bubble 21 décembre 2012 15:54

    C’est la première fois que je viens commenter vos articles sur votre segpa, qui sont toujours aussi agréables (dans le style) qu’informatifs et moins agréables, souvent, dans les faits exposés.
    Cette fois-ci, je pense quand même que ces citations ne sont pas représentatives du bonhomme que vous nous présentez, dans l’ensemble : la première, « Heureusement pas méchant, mais... » est horrible, les « avenirs incertains » aussi.
    Du reste, je ne me souviens pas que les remarques de bulletin scolaire soient faites pour conseiller les élèves, ni systématiquement les encourager. J’aurais tendance à croire qu’il s’agit d’un résumé de l’image de l’élève qu’a le professeur et qui est destiné aux parents.
    Pour ma propre scolarité, autour de 12 partout et sans participation de la 6ème à la prépa, j’avais des « peut mieux faire », « manque de participation » et « RAS » sur tous mes bulletins (puis « mauvais », « paresseux », « en baisse inquiétante » en prépa bien sur) et il ne m’est jamais venu à l’idée que ce soit pour m’encourager à améliorer quelque chose, ni que ce soit fait pour moi.

    Bref, je m’attendais plus à un exemple de matraquage verbal en public d’un élève, ou une horreur de ce genre, après la lecture de votre introduction. Mettre des commentaires crus pour des attitudes crues me semble plus proche de la résignation que du lynchage.
     
    Mais je laisse la question ouverte, quel genre de commentaires donnez vous sur ces bulletins, quand l’élève est difficile ?


    • C'est Nabum C’est Nabum 21 décembre 2012 18:23

      Bubble


      Fragments de vies scolaires.

      Leur dernier bulletin trimestriel.


      Élèves relégués dans une section dite spécialisée, ils vont bien avant leurs pairs quitter le confort douillet des études qui n’en finissent pas pour affronter la vie active ou la formation professionnelle. Ils n’ont pas seize ans et pourtant, l’heure du grand saut est venu. Lycée professionnel, apprentissage ou errance personnelle seront au programme dès la rentrée de septembre.


      Ils ont passé une dernière année entre atelier et classe, avec pour ceux qui en eurent le courage, la volonté ou la possibilité des stages en entreprise. Ils ont eu la possibilité de se déterminer, certains ont saisi cette chance, d’autres ont refusé la vérité, leur réalité faite de difficultés scolaires immenses, de problèmes parfois insurmontables et de toutes les bonnes raisons qu’on se donne pour ne pas prendre en main son destin.


      Ils sont les laissés pour compte d’une société qui a besoin d’un volant de sans solution, sans diplôme, sans emploi, sans logement pour maintenir la cohésion d’un système qui n’implose pas grâce à l’effet repoussoir des gens condamnés à la marge. Un peu moins de 10 % d’exclus du gâteau et les vaches sont bien gardées ….


      Des gens se battent pourtant au quotidien pour échapper à la malédiction finale. Il faut se débattre avec les textes de lois qui nous rendent la vie impossible, qui ont supprimé l’utilisation des machines, qui ont réduit à peau de chagrin le travail en atelier. Trop cher pour des conseils généraux peu enclins à donner un coup de pouce aux défavorisés. Trop couteux par rapport à la misère actuelle de nos collèges. Il faut courber l’échine face à l’étiquette infamante qui colle à la peau des élèves mais parfois aussi de ceux qui les prennent en charge.


      L’école est un lieu de ségrégation, de triage, de sélection insidieuse. Les plus faibles en souffrent vraiment. Paradoxalement, à prétendre organiser un collège unique, à proposer une seule voie pour tous, on a favorisé les désertes, les impasses, les sorties de piste. Plus rien ne va bien et pire encore, les enfants y sont mal. Mais rassurez-vous, rien ne s’arrangera vraiment tant que le monstre antédiluvien sera encore debout.


      Alors, en cette fin d’insouciance, sans langue de bois ni colère, sans méchanceté ni hypocrisie, il faut en peu de lignes, donner le dernier message du monde scolaire à ces enfants et leur famille qui n’auront plus à faire à nous. Je ne cherche nullement à travestir la réalité de cet exercice réducteur, je vous livre tel quel, l’appréciation finale.


      Ce n’est hélas pas de la littérature. Nous ne disposons que de peu de temps pour résumer une vie de collégien adapté. Nous le faisons avec conscience et application, même si notre administration ne nous rémunère pas pour ce travail. Nous sommes des sous-professeurs, des gens qui n’ont pas droit aux indemnités de conseil de classe. C’est ainsi que va la vie dans nos écoles, les inégalités s’étalent pour les enfants comme leurs maîtres. Il est bien loin le temps de la communale !


      Trimestre très satisfaisant sauf en atelier. N.... s’oriente vers un choix qui ne semble pas lui convenir vraiment. Il y a un risque de déception quand d’autres orientations s’offrent à elle avec de réelles chances de réussite.


      Année d’une parfaite régularité. A... ne s’y est pas endormi que sur ses lauriers. Tous les professeurs déplorent un manque de travail, la faiblesse de son investissement et son immaturité. De gros soucis pour son orientation qui devrait passer par l’apprentissage s’il fait enfin l’effort d’en chercher un. Il faut enfin ouvrir les yeux !


      Garçon particulièrement pugnace qui a pris à bras le corps ses difficultés scolaires qui sont réelles. Son énergie a été récompensée par un apprentissage qu’il a su obtenir grâce à son investissement personnel. Nous le félicitons.



      Un potentiel indéniable qui placerait O... bien au-dessus de ses camarades. Hélas, sa problématique personnelle est encore trop prégnante pour lui permettre de s’investir totalement. Elle devra surtout choisir une voie adaptée à sa timidité et se sortir de ses difficultés actuelles. Elle en est capable !


      Un potentiel pas toujours exploité à l’Atelier, c’est dommage ! De gros efforts en classe qui lui permettent d’aborder positivement des difficultés encore présentes. Elle devrait continuer, au travers d’un apprentissage, à progresser ainsi. Elle est courageuse !


      Encore un trimestre en progression ! K.... a accepté son choix d’atelier, il s’est mis vraiment au travail et mérite de réussir en apprentissage dans la voie qu’il a choisie en dépit de quelques soucis de santé qu’il saura surmonter de l’avis de tous.


      L’école est aussi un lieu de frustration. Il faut apprendre à l’accepter pour appréhender la vie réelle. Faute de quoi, les désillusions seront énormes. K... dispose pourtant d’un potentiel pour réussir mais elle doit tenir un effort sur la durée …


      Ensemble positif dans un contexte familiale qui a laissé Y.... se prendre seul en charge. Un très gros effort en atelier qui lui a permis de trouver cette régularité qui lui faisait alors défaut. Bonne chance pour son changement de région !


      Trimestre de la prise de confiance pour F... qui a su s’inscrire dans un projet professionnel ambitieux. Elle y a puisé la motivation pour réaliser des progrès significatifs et méritoires.


      Toujours beaucoup de difficultés scolaires mais J... a su se construire un projet et sait parfaitement le défendre à l’oral. Nous lui souhaitons bonne chance pour l’apprentissage.


      Garçon capable qui n’a pas trouvé l’envie de s’investir dans sa scolarité. C... attend avec impatience la vie active pour donner sa pleine mesure. Il nous a montré enfin qu’il en avait les ressources !


      Dans un ensemble sérieux, É.... a mis en place des procédures pour se montrer le plus souvent sous son meilleur jour en classe. Ce ne fut pas le cas en atelier de son propre aveu. Elle n’est pas encore dans une logique professionnelle ce qui nous inquiète pour son orientation à venir.


      Si les résultats sont satisfaisants ou encourageants en classe, ils ne sont à la hauteur de son potentiel et de ses talents artistiques en atelier. Il a opté pour une orientation qui lui convient parfaitement mais la grande sélection et le peu de place risquent de la laisser sans solution. Ce serait vraiment dommage.


      Un rejet complet de l’école sous toutes ses formes. Seul l’apprentissage devrait apporter une réponse cohérente à ce garçon qui demeure extrêmement fragile scolairement. Je lui souhaite de le trouver et de ne pas se fourvoyer dans un choix de confort.



      C’est ainsi que nous écrivons le mot « Fin » au bas de leur dernier bulletin. Il faut leur souhaiter à tous bonne chance, ceux qui nous en ont fait vraiment baver et qu’on peut retrouver dans l’appréciation finale et ceux qui ont donné leur possible. Rien ne peut présager de la suite, les surprises bonnes ou mauvaises sont toujours possibles. Alors bon vent à vous et n’oubliez jamais que la vie appartient à ceux qui se lèvent tôt.



      Directorialement leur.



  • Laurent C. 21 décembre 2012 16:06

    Cocasse
    Zut on a eu les mêmes profs. Mais belle collection  

    Nabum

    Ces appréciations n’ont pas dû beaucoup choquer vos élèves. Leurs parents peut être plus, les premières fois. Mais eux ne l’ont subi qu’un an ou deux.

    Evidement, comme collègue de travail c’est plus démoralisant.


  • easy easy 21 décembre 2012 16:39

    Je vois le problème depuis un endroit plus hors-d’ici

    Depuis cet extérieur, je trouve notre langue très dure dans son usage
    Les mêmes mots, les mêmes verbes et qualificatifs mais avec une forme syntaxique à peine différente d’allure aurait gros effet de changement

    Lorsque je dis « Cet élève est paresseux » je suis impérial.
    Je n’invite personne, pas même l’élève, à dire le contraire.

    De plus, je définitise mon jugement.
    Car j’aurais pu dire « Cet élève a dénoté de paresse »

    Ce qui aurait été la stricte vérité puisque qu’il a eu ce comportement avant mon jugement
    A quoi sert la conjugaison et la subtilité des modes dont certains se gargarisent si c’est pour ne pas les respecter strictement lorsqu’on juge quelqu’un ?


    Cette définitisation augmente encore mon impérialisme.
    Je n’invite personne à dire autre chose aujoud’hui mais aussi dans cent ans.
    Je prononce un jugement sans appel immédiat ni futur.
    Je me prends pour le Dieu abrahamique tel qu’il a été utilisé par tous ceux qui ont envoyé des gens au bûcher.




    La Révolution a eu gros effet concernant l’égalité des droits sur le papier et aussi dans les faits, dans une large mesure. 
    Mais cette révolution par le droit, ne s’est pas accompagnée d’une révolution par la manière de parler. 
    Nous avons pris l’habitude de nous donner du monsieur mutuel et de nous qualifier de co-citoyens ou concitoyens mais nous avons conservé la manière de parler de l’Ancien Régime.

    Nous parlons tous comme des rois. 

    Enfant roi ? 
    C’est une blague !
    Une contre-vérité

    L’enfant va certes devenir roi mais pendant 25 ans d’Ecole il est traité par des professeurs pratiquant un logos de roi 

    Il n’y a aucune différence de manière de parler entre ce prof et nos rois.




    Je crois que nous devrions aller, au moins de temps en temps, vers
    « Cette voiture m’est jolie »
    « Ce crapaud m’est laid
     » 

    Nous pratiquons parfois « Je trouve que c’est magnifique » mais nous allons bien plus souvent et inconséquemment à « C’est magnifique » 
     


    Ivrogne, lâche, menteur, voleur paresseux, glandeur, tous ces mots sont définitisants voire professionnalisants

    Nous le savons tous et c’est grande cruauté mutuelle que de feindre l’ignorer, ces étiquettes, que nous posons compulsivement sur tout et en étant le premier à le faire (Idem que pour les Everest) ont dévolution à ne pas être décollées. Elles sont conçues pour tatouer à vie ce que nous marquons.

    M’enfin, qui sinon les rois, se permettait de marquer les gens au fer rouge ? 





    Le pire, c’est que nous sommes bien plus royalistes que le roi (Contrairement au roi, un serviteur est souvent plus serviteur qu’autre chose donc zélé à appliquer un principe à la lettre)

    Il y a des types qu’un même roi avait embastillé plusieurs fois. Pourquoi plusieurs fois, pourquoi pas définitivement ? 
    Bin parce que nos rois, n’étaient pas tous si définitifs que nous l’imaginons. Le principe permettait au roi d’être définitif mais en application bien des rois n’ont condamné que pour quelques jours, puis encore quelques jours si le type recommençait. 

    De même que le deuil a un temps, une durée limitée, une disgrâce royale avait une durée. Un roi qui oubliait ses condamnés dans une oubliette n’était aimé de personne et terrorisait tout le monde.




    Les notes et commentaires attribués aux mômes des écoles datent de Jules Ferry. C’était l’époque où les Européens étaient ivres de tout coloniser. 
    Ce colonialisme en « Je plante mon drapeau alors ceci m’est définitivement aliéné » a certes fait très mal aux peuples colonisés mais également à nous-mêmes. 

    L’esprit impérialiste, qui ne se discute pas, a été imposé à des petits enfants de France sans que personne ne se soit dit qu’on délirait

    La pensée, la personnalité, l’image de chaque enfant ont été colonisés par des profs se concurrençant à celui qui y planterait son drapeau le plus aliénant
    Tant en « Très bien » qu’en « Très mal » 

    Il s’agissait de faire mieux et plus vite que l’Eglise qu’il fallait abattre.


    Avant les Buffon-Cuvier-Darwin, personne n’avait eu l’idée de balancer des étiquettes sur tout et surtout aussi définitives
    On trouvait une bestiole, on lui collait un nom et ça devenait son étiquette universelle définitive
    Si la bestiole semblait laide, bien on lui colllait un nom latin signifiant laid
    La moindre particularité d’une mouche lui valait une étiquette spéciale.

    Pareil avec les astres, les cratères des astres





    On a inventé mille méthodes pour fixer les bestioles les gens, les mots et les sens. Etiquetage, emballage, épinglage, taxidermie, formolisation, dictionnaire, séchage, conservation, récitation, pasteurisation, photographie, phonographie, cinéma, muséologie, congélation, mausolée, tout ça c’est de la folie fixiste qu’on a appelée progrès.

    Même un zoo qui a quelques allures de chose vivante contenant des bestioles vivantes est en réalité une chose fixée où tout est étiqueté. Jardin botanique pareil.


    Et que fixait-on de manière ausi frénétique ?

    Notre qualification, notre regard, notre appréciation, notre commentaire, la valeur qu’on devait accorder à la chose étiquetée.

    Sans jamais demander l’avis de la bestiole, de l’Indien, du sauvage, du colonisé, de l’enfant, de la femme, des gens simples.

    La valeur n’émane alors plus de la chose en elle-meme, elle ne lui est pas intrinsèque, elle n’émerge que de notre jugement académique
    Tout doit se soumettre au jugement des Juges
    N’ont alors de valeur a priori que les gens qui respectent scrupuleusement ces étiquettes, l’étiquette



    Tous les étiquetages étaient faits depuis quelque sorte de Sorbonne

    Alors les patois ont été interdits (Plus interdits en France que dans les colonies !)
    Il ne fallait surtout pas que quiconque utilise une autre terminologie, une autre sorte d’étiquette que celle qu’imposaient nos coupoliens palmés

    Tu peux lire CL Strauss ou Minkovski dans tous les sens, jamais tu n’y trouveras une petite pensée propre à ces gens en sorte de « Coucou les Blancs, voilà ce que nous pensons de vos cerises... »

    Jamais un carnet de note ne doit comporter le commentaire de l’élève sur lui-même (et à fortiori sur ses maîtres étiqueteurs)



  • C'est Nabum C’est Nabum 21 décembre 2012 18:26

    easy


    Cf ma réponse (billet en fait à Bubble

    • easy easy 21 décembre 2012 18:42

      Nabum,

      Ahhhh !, ils sont amples vos commentaires. Vos élèves ont de la place pour remuer et s’étirer. Ce ne sont pas des camisoles. 

      A votre sens, quelle est la proportion de profs qui résistent à tentation d’enfermer leur élève dans un slogan-placard qui tient en moins de six mots ?


  • Constant danslayreur 21 décembre 2012 18:32

    Heureusement pas méchant, mais …
    Quelques soucis en classe, mais un très bon fond

    Instabilité chronique

    Assez peu stable sur la durée.

    À décrocher totalement
    Manifestement accro à l’école devrait bénéficier de plus de loisir smiley

    Paresseux
    A pour vocation la protection des animaux, l’Aï en particulier

    Comportement plus qu’agaçant !

    Pas très avenant avec les autres en général qui pourraient au conditionnel s’en irriter

    Refus de tout travail.

    A pour vocation d’être un cérébral, pas un manuel.

    Trop moyen
    Est longtemps resté en milieu de tableau alors qu’il pourrait jouer les tout premiers rôles

    Pas assez de travail en général

    Un potentiel certain quoique encore en à défricher parce qu’encore en friche,

    Il est dommage de recopier le travail d’autres par paresse
    Lui arrive de tricher certes, mais vu son potentiel, il pourrait très bien s’en passer

    Dans l’incapacité à vivre en groupe. Alors, l’avenir en société !

    Un solitaire, ferait un bon archéologue

    Se couche ostensiblement sur sa table pour montrer son opposition. Il a tout compris.
      
    Se sent dans son élément et même chez lui en classe, légère tendance aux malentendu

    Où mène la provocation ?
    Pourrait faire de l’ombre à Ardisson

    Incapacité chronique à se concentrer
    Une imagination si fertile, qu’il est difficile de le retenir parmi nous sur des sujets aussi peu intéressants

    Un désordre sidérant sur un cahier labyrinthe
    Devrait soigner un peu plus ses présentations et donner à la forme ce qu’il donne au fond

    Endormissements innombrables et déclarations sans retenue sur la matière et le professeur
    Un manque de sommeil chronique se traduisant par des assoupissements ne tolérant aucun bruit alentours.

    Agitation permanente et trop souvent vulgaire.
    Très actif, avec un langage fleuri et imagé
     
    Pour réussir, il faut aussi être modeste et écouter le professeur
    Ses capacités sont telles que parfois il anticipe sur son professeur

    A été capable une fois d’écrire une pleine page. Autrement refus de tout effort !
    Malgré sa préférence pour l’oral a eu assez de volonté pour écrire une pleine page

    A eu jusqu’ici beaucoup de chance. Semble se moquer d’autrui en permanence. Avenir incertain.
    Besoin d’un soutien extrascolaire qui reprendrait depuis le début, ses camarades pourraient se méprendre sur son humour, Paco Rabane a tort de prendre de tels risques à chaque fois.

    Se balance toujours et ne travaille pas beaucoup. À suivre.
    Très pieux, entre même en transe et se croit face au mur des lamentations, mais mérite d’être suivi de près parce qu’il promet beaucoup plus que ce qu’il donne déjà

    Peu de présence et peu d’effort. Quel futur ?
    N’est pas envahissant, devrait se faire violence et l’être un peu plus à l’avenir que personne ne connait n’en déplaise à Nostrajojus

    Bien mais muette !
    Bonne élève avec un comportement exemplaire ne risquant pas de déranger les autres, un peu timide sur les bords


  •  C BARRATIER C BARRATIER 21 décembre 2012 20:15

    Ces annotations rapides, parfois agressives révèlent un professeur malheureux. Il est difficile d’être un professeur efficace si l’on n’est pas totalement motivé, c’est un métier qu’on exerce avec passion, sinon il me paraît impossible de « tenir ».

    Le plus grand nombre d’enseignants ne correspond pas du tout à cette image. Certes, nous avons tous connu un professeur en échec par des classes souvent injustes d’ailleurs. L’important est le bon recrutement (motivation, facilité de communication, clarté dans les connaissances, organisation, sens de l’équipe), mais il faut y ajouter une solide formation. Monsieur SARKOZY qui voulait tuer l’école comme les autres services publics sauf la police, avait supprimé toute formation initiale  des enseignants !

    Un bon maître est parfois meilleur que d’autres et marque ses élèves. Un sérieux coup de main. Il n’en reçoit pas toujours la reconnaissance de son vivant. C’est la grandeur de la fonction publique de tout faire pour donner à chacun sa chance :

    Fonction publique : grandeur et Honneur

     http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=3


    • C'est Nabum C’est Nabum 21 décembre 2012 20:25

      C BARRATIER


      Il me semble qu’un jour vous avez tenu à mon encontre des propos que j’ai jugé définitifs. Je n’ai pas changé d’opinion, c’est la grandeur du fonctionnaire auquel un jour on a manqué de respect !

  • Laurent C. 21 décembre 2012 20:58

    bonsoir Nabum,

    J’ai l’impression que ce fil est entrain de partir sur une mauvaise pente. C’est sans doute le moment de l’année qui veut çà.

    Il y a ici, sans doute, plein de gens qui en profite pour répondre à leurs profs qui les ont un peu, beaucoup, saqué. Pardonnez moi, mais moi aussi j’en ai rajouté, hélas j’en ai eu des graves.
    Mais aussi des merveilleux

    Votre billet est un défouloir pour nous tous. Anciens élèves, parents d’élèves aujourd’hui.

    On se souvient de nos meilleurs prof, mais aussi des plus mauvais.

    Bonne fin du monde ................


    • C'est Nabum C’est Nabum 21 décembre 2012 21:18

      Laurent


      C’est un défouloir pour moi qui est a subir la morgue de ce monsieur dont je savais la médiocrité du travail Non seulement il méprisait ses élèves, mais il téléphonait en classe, mettait les pieds sur le bureau, ne se levait jamais, n’aidait pas les élèves, lisait son journal et pasait son temps à faire des photocopies de livre de niveau primaire.

      À VOMIR

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