samedi 10 décembre 2016 - par Adame MANODE

Le travail, c’est la santé !

Le travail, c’est la santé !

Quel beau progrès que les 35h ! Du temps pour nos proches, les loisirs, pour nous. Grâce à ce temps gagné, nous bénéficions d’un peu plus de liberté. La balade du week-end dans les grandes surfaces, passer son après-midi à monter un meuble en kit. En effet, tout cela est plus confortable.

Mais est-ce vraiment le cas ?

Si l’on devait rémunérer, le nombre d’heures passées à monter une armoire en kit, le calcul total du bien acquis se révèle nettement au-dessus d’une armoire classique, achetée en en une seule pièce.

Ce petit comparatif, sans être exhaustif, ne s’arrête pas là.

Si mes souvenirs sont exacts, il y eu des pompistes dans les stations services. Ces gentilles personnes qui vous faisaient le plein de la voiture et le pare-brise en plus, sans supplément. Nous conviendrons que ce métier est en voie de disparition. Le pompiste ayant été remplacé par le consommateur. C'est-à-dire vous.

Les grandes surfaces ne sont pas en reste avec le self scan. En gros faîtes le vous-même, vous gagnerez du temps. Il s’avère que le self scan est plus rapide, en moyenne, de 28 secondes. Ce n’est que la notion du temps qui change. Parce que le consommateur devient acteur, il n’attend plus regardant la caissière scanner ses produits, il le fait lui-même. La sensation d’attente est remplacée par l’action.

Poursuivons. Les barrières de péages ont été tellement modernisées, qu’il ne reste, en moyenne, qu’un seul être humain, les autres ayant été remplacés par des machines employées par l’utilisateur. A savoir que ce temps de travail gratuit est l’équivalent d’une année à temps complet, pour un salarié.

Passons aux banques. Le système de dépôt de chèque se modernise lui aussi. Quelle n’a pas été ma surprise, lorsque la guichetière amène, me présente la toute nouvelle machine qui fera, dorénavant, une partie de son travail.

Vais-je passer sur la consultation des comptes en banques via le net ? Certainement pas.

Il est vrai que pouvoir consulter le solde de chez soi est agréable, mais pas en live puisque un chèque peut demander 48h avant de devenir visible sur le compte. La possibilité de transférer une somme d’argent vers différents comptes de son propre bureau permet de gagner du temps. Néanmoins, ces petites opérations dites courantes, augmentent la responsabilité du client.

N’oublions pas les sites internet qui remplacent au fur et mesure les agences de voyages, pour l’achat des billets de train, avions etc...

Et enfin, certaines grandes marques demandent à leurs consommateurs de leur faire part d’astuces, voire de vidéos mettant en scène leurs produits. Exit les publicistes.

Une double question s’impose. L’emploi certes, fait de plus en plus défaut. N’avons-nous pas une part de responsabilité dans ce système.

Si le temps, c’est de l’argent ?

Comment se fait-il que le consommateur paie au minimum deux fois un même ‘service’. La première en terme de temps non rémunéré, la seconde sur investissement des machines. J’en ajouterais bien une troisième concernant les charges de solidarité prélevées à la source, c'est-à-dire sur les fiches de paie.

Les entreprises utilisent, le temps gagné par M. et Mme tout le monde afin de faire encore plus de bénéfice sur le dos des consommateurs. Bravo ! Joli tour de passe-passe. 

 

 Adame Manode. 



13 réactions


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 10 décembre 2016 08:39

    « Si l’on devait rémunérer, le nombre d’heures passées à monter une armoire en kit, le calcul total du bien acquis se révèle nettement au-dessus d’une armoire classique, achetée en en une seule pièce. »


    Et si on achetait toutes les pièces détachées « d’origine » pour monter sa voiture soi-même, plus les outils nécessaires au montage, plus les heures de main d’oeuvre, on atteindrait un prix gastronomique.

    Ce genre de démonstration est vide de sens : il compare des modes de production aussi différents entre eux que le sont la pêche à la ligne et l’élevag industriel des saumons. Il exclut les notions de gains de productivité, de seuil de rentabilité, de charges fixes/variables l

    Par ailleurs, il y a eu aussi les poinçonneurs des Lilas, dans le métro, remplacés par les tourniquets. Savez-vous que la gratuité de ce service reviendrait moins cher que l’amortissement et l’entretien de ce matériel ? Mais cela aurait deux inconvénients :
    - donner de « mauvaises habitudes » à la population qui doit toujours payer
    - ne plus subventionner indirectement un secteur économique (les fabricants de tourniquets)

    L’évolution des modes de production et de consommation dans notre société est toujours orientée dans le même axe : optimiser la rentabilité pour augmenter la profitabilité.

    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 10 décembre 2016 08:51

      @Jeussey de Sourcesûre

      Juste une question personnelle, si vous permettez :
      si « Adame » est le féminin de « Adam », existe-t-il un masculin pour « Eve » ?

      Ca serait un peu comme « la » mari et « le » femme.

    • Francis, agnotologue JL 10 décembre 2016 10:05

      @Jeussey de Sourcesûre
       

       ’’Savez-vous que la gratuité de ce service reviendrait moins cher que l’amortissement et l’entretien de ce matériel ? ’’
       
       Hélas, les vandales ne respectent rien moins que le domaine public : si les bus étaient gratuits, les SDF y éliraient domicile et les saloperaient. 
       
       Dans ma ville, la mairie a du à plusieurs reprises remplacer les statues de quatre fontaines qui ornent une grande place. Peine perdue, les casseurs y vont au burin pour les dégrader. Il y a pourtant des caméras de surveillance. Je ne comprends pas pourquoi, on n’arrête pas ces voyous.
       
       Regardez les casseurs de vitrines dans les manifestations populaires : on dirait qu’ils travaillent pour les vitriers.
       
       Je suis moi aussi un fervent partisan de la gratuité des biens et services de base. Mais je crains que la marchandisation du monde soit la réponse rédhibitoire des bergers profiteurs et malins aux bergères marginales et débiles.

  • Francis, agnotologue JL 10 décembre 2016 09:51

    Bonjour Madame Anode,

     
     Article bien superficiel mais positif sur une question d’importance.
     
     Dans le genre anecdotes, je citerai ce self vu dans une galerie commerciale qui demandait à ses clients de ramener leur plateau repas eux-mêmes. Et pourquoi pas faire la vaisselle ! 
     
     Vous devez savoir ce qu’est la gouvernance et sa complice la médiocratie.
     
     En gros, la gouvernance c’est la direction d’une organisation de production de biens ou de services qui s’attache à fournir non pas le meilleur produit ou le meilleur service, mais le meilleur profit. 
     
     La médiocratie c’est la capacité des individus à se conformer aux nécessités de la bonne gouvernance, comme on dirait la bonne déliquescence : un oxymore donc.
     
     Dans cette acception de la médiocratie, un trader est l’archétype du mathématicien médiocre. Macron et Fillon sont les archétypes des politiciens médiocres. Etc.
     
     Nous devenons tous des travailleurs médiocres puisque nous n’avons pas d’autres choix pour survivre dans ce monde hyper marchandisé au point que bientôt nous devrons payer l’air que nous respirons, et dans lequel nous devons accepter des emplois dans des entreprises dont les impératifs du profit, polluent, ruinent ou pire encore, au grand dam de nos aspirations éthiques et morales.

  • fred.foyn 10 décembre 2016 11:30

    Le travail.....C Fatiguant et surtout ne rapporte pas vraiment pour le nombre d’heures passées au boulot..sauf pour les grands patrons qui suppriment de plus en plus les « esclaves » par des robots !


    • roby roby 10 décembre 2016 11:43

      @fred.foyn

      Pathétique c’est tout à fait votre portrait que vous décrivez là

  • zygzornifle zygzornifle 10 décembre 2016 13:36
    Le travail, c’est la santé !... peut être pour les députés sénateurs et autres politiques sachant tout juste pisser sans aides et qui vivent sur de dos de ceux qui travaillent réellement comme des tiques sur le dos d’un chien , des parasites je vous dit .....

  • Rincevent Rincevent 10 décembre 2016 13:53

    Si le travail c’est la santé, pourquoi existe t-il une médecine du travail, alors ?


    • aimable 10 décembre 2016 18:11

      @Rincevent
      il n’y a que ceux qui font semblant de travailler qui le disent, sinon arrivé a un certain âge vous recevez la facture et elle fait mal


    • Sergio Sergio57 10 décembre 2016 22:52

      @Rincevent


      « pourquoi existe t-il une médecine du travail ? »

      Parce qu’il y a des actes de ’sans dents’ de travail (accidents de travail)

  • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 10 décembre 2016 23:05

    Les gens fantasment sur les « robots » qui font disparaitre les emplois, mais c’est en fait le consommateur qui scie lui-même la branche sur laquelle il est assis ; car il ne réagit pas en effectuant des tâches de plus en plus nombreuses qui autrefois étaient réservées à des tiers rémunérés pour cela.

    Pompistes, vendeurs, étalagistes, publicistes, magasiniers, guichetiers, caissiers, etc... tous les secteurs sont touchés.

    A propos des pompistes, vous écrivez : « Nous conviendrons que ce métier est en voie de disparition. »
    Je ne sais pas dans quel pays vous vivez, mais en France, le dernier pompiste que j’ai vu, c’était du temps des francs, et avant 1995, donc il y a plus de 20 ans.
    La plupart des stations-services de France ont disparu dans l’indifférence générale.

    Vous avez aussi le droit de parler des administrations, où là aussi, c’est l’usager qui dorénavant doit effectuer le travail des fonctionnaires.

    Le travail est là, il est disponible, il est quasiment infini : mais plutôt que de créer des emplois, « on » fait faire le boulot, gratuitement, par les usagers/consommateurs/clients.
    Et ça marche.

    L’étape suivante, non seulement l’usager /consommateur/client continuera à travailler bénévolement, mais il on lui fera cracher un supplément de sousous pour cela. 
    Vous verrez, ça marchera comme sur des roulettes, tellement le peuple est CON.


  • zygzornifle zygzornifle 12 décembre 2016 15:40

    Pour cela qu’une prison s’appelle la santé .....


  • blue_thought 23 mai 2017 07:36

    La Paresse Plus Durable

    Avec l’amélioration récente de la technologie robotique, les gens retournent à l’ancienne idèe de Paul Lafargue. C’est à dire que dans le futur proche, l’automation remplacera des travailleurs humains afin qu’ils puissent finalement réaliser <> Dans ce contexte, il me semblerait intéressant de réfléchir à deux problématiques, à savoir est-ce que cela est vraiment désirable et quel peut être l’avenir plus durable.

    Pour commencer, notre société est fortement dominée par la logique du capitalisme, sous laquelle quasi toutes les choses sont converties en argent. L’exemple le plus marquant est un salaire avec lequel notre travail, voire notre temps sont fréquemment représentés. Lorsqu’on travaille, les specificités de chacun et de notre travail sont ignorées. A contrario, on est plutôt homogénéisé et jugé par combien on peut gagner. Si bien que la plupart des gens sont poussés à travailler de plus en plus de sorte qu’ils pussient obtenir plus d’argent.Etant donné cette actualité, l’automation du travail peut fonctionner comme un moyen de libérer les personnes du travail, a fortiori de soularger leur culpabilité pour ne pas être productives. Dans l’univers, il existe tant de choses avec lesquelles elles peuvent s’amuser et valoriser que le travail, comme les loisirs, les families, et même la paresse, elle-même ! Avec plus de temps disponible chez nous, on expérimentera le monde d’une manière plus diverse et profonde.

    Néanmoins, avant tout, une redéfintion de l’économie est la condition sine qua non afin de profiter de l’introduction de la nouvelle machine. Précisément parlant, il vaut mieux que la redistribution de ressources ait lieu. Aujourd’hui, notre société est caraterisée par une immense inégalité notamment au niveau financier. C’est dommage. Par exemple, quoiqu’il y ait certains qui dépensent plus de 1000 euros pour un repas, pour d’autres habitant de l’autre côté du quatier, cette somme d’argent équivaut aucoût de la vie pendant un an. De plus, on constate que les personnes moins favorisées vont perdre leur boulot le plus au cours de la quatrième revolution. Cet écart est, en partie, inévitable attendu qu’elle vienne de la nature fondamentale du marché puisque sous le capitalisme, la maximalisation de la rentabilité est la plus importante. Pourtant si la tendance s’aggravera dans le futur, la société ne pourra plus la soutenir. Déjà comme on peut voir dans les cas des elections presidentielles à la fois en France et aux Etats-Unis, on est proche d’atteindre le point critique. Autrement dit, si on ne perfectionne pas cette situation, on se confrontera plus à l’extrémisme et à la haine dans lesquels on sera detruit.

    En résumé, j’accepte ce changement plutôt positivement, surtout comme un moyen de libérer les gens du travail et d’ouvrir des différentes possbilités de la vie. En revanche, pour conduire la transformation à la direction durable, l’égalité parmi les gens devrait être considérée. A savoir, le bienfait de la modernisation ne doit pas se concentrer seulement sur certains, mais partagé. Il faut qu’on sorte le mécanisme du capitalisme, mais qu’on entre le mécanisme dans l’humanisme.


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