jeudi 8 septembre 2016 - par benagoravox

Les deux genres de pauvreté

Il y a deux genres de pauvreté.

Celle produite par la dépendance au système et celle produite par l'indépendance au système.

L'une est une vraie pauvreté (c'est-a-dire que c'est vrai de dire qu'il y a pauvreté). L'autre est une fausse pauvreté (c'est-a-dire que c'est faux de dire qu'il y a pauvreté tant par l'utilisation du mot, avec le sens qui lui est donné par le système dominant, que pour utiliser ce mot pour décrire la situation donnee).

Il y a les pauvres exclus du système dans le système ; et les pauvres exclus du système mais hors système, ceux qui n'ont rien ou pas grand chose mais qui sont indépendants du système (ce qui, paradoxalement, est leur plus grande richesse et ce qui fait leur valeur propre à travers une certaine autonomie).

Le système a besoin des pauvres dans le/du système pour justifier l'argument du fondement et du fonctionnement de la société et ainsi alimenter tous les circuits économiques plus ou moins officiels, vicieux et/ou violents qui en profitent et en vivent. C'est de la pauvreté réelle mais artificialisée par le système pour masquer ses rouages d'autocontrole dominant en même temps que de justifier l'importance du vivre-ensemble dans une société en en revelant les limites. Vicieux mais vrai.

Les pauvres exclus du système et hors du système n'ont pas les instruments d'échange et les services ou produits à échanger, parce qu'ils ne le veulent pas et/ou parce qu'ils n'en font pas partie, ceux qui sont transcrits et permis dans le système dominant, en un mot, ils n'ont pas accès au langage privé et privatisé de l'argent créé et controlé par les tenanciers du système.

Ils doivent donc tout faire par eux-mêmes et rien que par eux-mêmes (et on comprend ici que du fait de la petitesse des groupes, les capacités et compétences sont réduites car elles ne sont puisées qu'à l'intérieur du groupe donné, mais cela peut être plus ou moins suffisant et satisfaisant selon les besoins et les désirs de chacun et des groupes libres) et donner une valeur propre à leurs productions indépendamment du système dominant de l'argent privé qui existe ailleurs.

Le propre de leur production existe depuis la nuit des temps, c'est la culture qu'ils ont développée, savoir, savoir-faire et modes de vie. C'est de la valeur publique culturelle, si l'on peut dire, ramenée au groupe mais non privée ni privatisée par un système bancofinancier (système aux mécaniques implacables qui n'est rien d'autre qu'un processus d'enrichissement, multicauses, permanent, et se nourrissant de la créativite-besoin-désirs de tout un chacun).

L'argent créé par le système, l'argent-système, est impropre à entrer naturellement et sans heurts dans les cultures (individuelles, collectives...) à valeur propre. Les échelles de valeur sont différentes. Et surtout l'argent produit par le système dominant qu'on donnerait à ces groupes indépendants en échange des biens ou productions, ne leur serviraient qu'à obtenir d'éventuels produits ou services de ce système, alors même qu'ils n'en ont pas besoin ou peu besoin (on comprend ici qu'en créant petit à petit ce besoin les cultures s'acculturent et se font enliser peu a peu dans le système dominant).

Accepter l'argent produit par le système dominant - et donc adopter leur langage et leur échelle de valeur - c'est donner directement et peut-être plus ou moins involontairement cette "valeur du système dominant" à ses propres produits et services (et ainsi entrer dans le système dominant en utilisant ses techniques spécifiques mais dont le controle partiel ou total vous échappera toujours).

Finalement, le Leviathan c'est le monstre du et de langage écofinancier. Et non pas l'Etat qui n'est que l'organisation d'un cadre sociétal avec ses vertus et limites humaines.

Voila ce qu'on pouvait dire brièvement sur les deux genres de pauvreté.



11 réactions


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 8 septembre 2016 16:50

    «  Voila ce qu’on pouvait dire brièvement sur les deux genres de pauvreté. »


    C’est largement suffisant !

  • zygzornifle zygzornifle 8 septembre 2016 18:19

    oui celle que l’on choisit parce que on ne veut pas bosser et on se laisse aider par les différentes assoces et celle que l’on subit parce que la vie nous a fait un énorme croche patte et on est resté ko sur le sol ....


  • Sozenz 8 septembre 2016 19:21

    les mecs , vous avez de l humour ce soir . vous êtes inspirés pour vos articles . continuez , pour une fois que l on peut rigoler ^^


    • Sozenz 8 septembre 2016 19:24

      @Sozenz
      ( a moi même : cherche pas Ginette à démêler les fils : rigole et ferme la )


  • benagoravox 8 septembre 2016 20:42

    Chers c-bien-pourristes, est-ce un concours de vannes et de diatribes personnalisees ? Poursuivez ailleurs. Passez votre chemin. Vos critiques du site sont bien a l’image de ce que vous devez chacun etre. Merci de noter que cet article a ete valide par vous-memes. Merci donc de vous auto-critiquer en partie aussi au lieu de balancer vos punchlines . Vous vous prenez pour des Boobavox ? Dois-je repondre a chacun d’entre vous ? Le creux, ma foi, c’est un instrument du vide pour saisir la dynamique du contenant. Le poncif, c’est le mot-valise pour l’inactif de la pensee qui a la pretention d’avoir compris ce dont il parle. Votre hyper-creativite intellectuelle s’etale dans les fenetres des commentaires. Un mot : bravo. Ca doit vous faire du bien. Je compatis. Ceux qui ont tout compris comme vous n’ont rien a faire ici. Mais il y a les autres. Ceux qui n’ont pas compris ce qu’etait « l’argent » (la creation artificielle de valeur monetaire numeraire), ceux qui n’ont pas compris le« langage prive » de la creation monetaire (et donc a la fois la perte de souverainete des Etats et de leurs peuples, en meme temps que la connivence de ces Etats avec l’ideologie dominante mondialisee depuis 200 ans - allez je vous aide, allez decouvrir l’histoire originelle de la Banque de France et celle de la creation de la FED), ceux qui n’ont pas compris le « métier bancaire » (produire du pur numeraire pour leurs actionnaires par les credits et autres agios), ceux qui n’ont pas compris que l’independance au systeme n’est pas une pauvrete relle, mais une « pauvrete etiquettee » ainsi par le langage du systeme (cette soi-disante pauvrete n’est pas un « rien » sans valeur, mais justement une marque d’independance au systeme de valeurs dominantes), ceux qui n’ont pas compris que le systeme dominant a besoin d’un sous-systeme du culpabilisme ou la realite cruelle n’a aucune valeur, ceux qui n’ont pas compris que la multiplication des competences professionelles dans leur detail est une creation dynamique du systeme dominant (afin que tout un chacun ait besoin de l’autre et donc du media-outil-argent-banque pour entrer en relation les uns avec les autres, et donc participer a l’enrichissement de ceux qui en controlent privativement les arcanes), ceux qui n’ont pas compris que nous sommes tous incarceres dans le systeme dominant neoliberaliste qu’on soit de n’importe quel bord politique (comme vous le savez, qui ne profite qu’a quelques-uns mais qui a la perversite de satisfaire ceux qui « s’en sont sorti » avec un bon salaire), ceux qui n’ont pas compris que rever d’acheter une maison (et autres) ce n’est qu’une envie creee par le systeme pour alimenter le systeme (par la publicite, le marketing, etc.), ceux qui n’ont pas compris l’histoire de la puissance capitaliste au niveau theorique, structurelle et pratique, ceux qui n’ont pas compris ce que je viens d’ecrire, ou ceux qui ont compris et qui s’en moquent, ou ceux qui en pensent la nullite absolue, sortez de votre métier de commentateurs on-line et remettez-vous a lire et a comprendre le monde, pour vous-memes, en des termes simples (simplistes - me commenterez-vous) sans vous complaire dans votre vision bourgeoise du j-ai-la-meilleure-vanne-a-sortir-au-prochain-truc-que-je-vais-lire. Meme si cela peut etre fonde pour vous.


  • benagoravox 8 septembre 2016 22:09

    Merci M. Jesaistoutiste parce que j’ai lu ce que les autres ont ecrit. Elles sont ou vos idees personnelles ? Je vais vous aider, allez plus loin, allez plus en profondeur, lisez les histoires de Jacques Coeur et les ecrits de Jean Savary. Ne vous limitez surtout pas a vos lectures du 19e et du 20e siècle, ne vous limitez surtout pas a croire que c’est un fait religieux ou ideologique que certains appelent selon leurs obediences judeisme, marxisme ou capitalisme ou neoliberalisme. C’est d’avantage un phenomene ingenieux de creation de valeur pure et specifique a partir de l’echange et des talents des autres (encore faut-il posseder le reseau d’echanges et avoir l’autorisation officielle de l’Etat). Et mettre a profit tous les autres - aujourd’hui, c’est le systeme tout entier - au service de l’enrichissement de quelques-uns (car avec cette production monetaire numeraire, ils peuvent recourir a tous les savoir-faire d’autrui, et donc se faire construire ce qu’ils veulent par exemple). C’est un mecanisme simplissime et genial que tout le monde doit savoir et comprendre. Il est evident que les religions qui ont permis le « pret a interet » - et donc surtout compris le mecanisme sous-jacent de creation de valeur a partir d’autrui - ont eu des points d’avance sur les autres religions qui l’interdisaient. Cela ne sert rien d’exagerer l’intellectualisation du phenomene avec des concepts qui ne sont pas a la portee de tout un chacun (c’est faire le jeu du systeme). Il ne s’agit pas de lutter. Il s’agit de comprendre, transmettre cette comprehension et imaginer des systemes complementaires ou concurrents in-systeme ou out-systeme pour que le « quelques-uns » s’elargissent, pour que les pauvres alienes deviennent des etres libres (au moins parce qu’ils ont compris de quoi est fait le systeme dans lequel ils vivent). Les pauvres libres, quant a eux, les vrais libres, auront toutes les ressources de choisir ce qu’ils veulent devenir. Je vois que vous avez tout compris. Et d’autres l’ont compris bien avant nous.


  • benagoravox 8 septembre 2016 22:23

    Jacques Savary


  • Habana Habana 9 septembre 2016 10:59

    Y’a un troisième genre de pauvreté : la pauvreté d’esprit du bobo gogo qui va « veauter » Hollande en 2017.


    • UnLorrain (---.---.96.57) 9 septembre 2016 14:25

      @Habana

      Il se peut que vous ne connaissiez pas le sens exact de : simple d esprit,comme vous l utiliser la,tirer je suppose du proverbe : heureux les simples d esprits car le royaume des cieux leur appartient. Il faut comprendre selon mon petit recueil de proverbes : par esprit de mortification. Dans ce cas...la mort dans l ame certains iront voter Hollande hehehe.


  • zygzornifle zygzornifle 9 septembre 2016 19:04

    Hollande va faire imprimer des billets de 0€ comme cela tout le monde aura sa liasse .......


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