Les jeux sans le pain
Du pain et des jeux proclamait Jules César pour calmer la plèbe. Pour lui le pain
comptait plus que les jeux car la faim pouvait emmener la révolte et le désordre.
Deux mille ans après JC, les jeux sont planétaires et la malnutrition frappe plus
d’un milliard d’êtres humains. Les jeux sont devenus hyper médiatisés et utilisés
pour détourner l’attention des peuples et l’endormissement généralisé des masses, le sport de haut niveau devient l’opium du pauvre !
Car comment expliquer que l’audience des supporters augmente
proportionnellement à la précarisation et aux difficultés d’existence des plus
pauvres ? L’argent gangrène le sport et le dopage généralisé relativise les
performances. En quelques années les sommes mises en jeu ont explosé : la pub, les paris, les temps d’antenne, les salaires des sportifs et les commissions de leurs agents. Tout ce négocie à coup de millions d’euros !
Comment expliquer que les rémunérations astronomiques des stars du ballon
rond, de la F1, du golf ou du tennis n’interpellent personne, à commencer par les
pauvres. Quand progresse partout la misère, les foules communient leur ferveur
avec un enthousiasme démesuré, et parfois fanatique ! Le sport devient une religion et à ce titre balaie toutes les questions de logique. Les exploits de tous ces « Zéros » est un rayon de bonheur dans leur existence d’exploitation et de soumission.
Au nom de la loi du sport ou de la fierté nationale, on passe l’éponge sur toutes
les frasques extra sportives de nos champions, les affaires de callgirls nous
amusent, et leur réactions parfois violentes, physiques ou verbales nous font
sourire, alors que pour moins que ça, la « racaille » de banlieue se retrouve en
garde à vue !
Le supporter trouve normal qu’un sportif qui veut rompre un contrat qu’il a signé
ne s’entraine plus, qu’il demande parfois des dédommagements de plusieurs
millions. Et que penser de la grève guignolesque de l’équipe de France de football
et de l’histoire des primes ? Que penser de subventions données par les
municipalités à des équipes de millionnaires ?
Pour payer les contrats publicitaires les entreprises délocalisent. Déjà à l’époque
de M. Jordan, Nike lui donnait l’équivalent de 50 000 années salaire de celui qui
produisait les vêtements de la marque dans le Sud Est asiatique ! Et les supporters continuent à idolâtrer ceux là même qui les mettent au chômage, car si ces sportifs génèrent de l’argent, c’est seulement au profit d’une élite.
Pour ne pas payer d’impôt nos sportifs s’établissent à l’étranger. Après avoir
profité des infrastructures sportives et des centres de formations payés par nos
impôts ils ne veulent pas contribuer à perpétuer le système. Ce sont des parasites, des assistés qui n’ont aucune conscience du monde qui les entoure. Le smicard qui a du mal à joindre les deux bouts les comprend : « il faut faire quelque chose, car si l’on continue à taxer les sportifs ils vont tous partir » ! Et au café du commerce il pourra dire : « t’a vu l’équipe de France ? On est fort, on est les meilleurs ! »
Par contre ça ne les gênent pas de revenir pour représenter la France, empocher
les primes et se faire de la pub : profiteurs jusqu’au bout. Ils se regardent le nombril et pas que…
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