vendredi 16 septembre 2011 - par Robert GIL

Les jeux sans le pain

Du pain et des jeux proclamait Jules César pour calmer la plèbe. Pour lui le pain
comptait plus que les jeux car la faim pouvait emmener la révolte et le désordre.
Deux mille ans après JC, les jeux sont planétaires et la malnutrition frappe plus
d’un milliard d’êtres humains. Les jeux sont devenus hyper médiatisés et utilisés
pour détourner l’attention des peuples et l’endormissement généralisé des masses, le sport de haut niveau devient l’opium du pauvre !

Car comment expliquer que l’audience des supporters augmente
proportionnellement à la précarisation et aux difficultés d’existence des plus
pauvres ? L’argent gangrène le sport et le dopage généralisé relativise les
performances. En quelques années les sommes mises en jeu ont explosé : la pub, les paris, les temps d’antenne, les salaires des sportifs et les commissions de leurs agents. Tout ce négocie à coup de millions d’euros !

Comment expliquer que les rémunérations astronomiques des stars du ballon
rond, de la F1, du golf ou du tennis n’interpellent personne, à commencer par les
pauvres. Quand progresse partout la misère, les foules communient leur ferveur
avec un enthousiasme démesuré, et parfois fanatique ! Le sport devient une religion et à ce titre balaie toutes les questions de logique. Les exploits de tous ces « Zéros » est un rayon de bonheur dans leur existence d’exploitation et de soumission.

Au nom de la loi du sport ou de la fierté nationale, on passe l’éponge sur toutes
les frasques extra sportives de nos champions, les affaires de callgirls nous
amusent, et leur réactions parfois violentes, physiques ou verbales nous font
sourire, alors que pour moins que ça, la « racaille » de banlieue se retrouve en
garde à vue !

Le supporter trouve normal qu’un sportif qui veut rompre un contrat qu’il a signé
ne s’entraine plus, qu’il demande parfois des dédommagements de plusieurs
millions. Et que penser de la grève guignolesque de l’équipe de France de football
et de l’histoire des primes ? Que penser de subventions données par les
municipalités à des équipes de millionnaires ?

Pour payer les contrats publicitaires les entreprises délocalisent. Déjà à l’époque
de M. Jordan, Nike lui donnait l’équivalent de 50 000 années salaire de celui qui
produisait les vêtements de la marque dans le Sud Est asiatique ! Et les supporters continuent à idolâtrer ceux là même qui les mettent au chômage, car si ces sportifs génèrent de l’argent, c’est seulement au profit d’une élite.

Pour ne pas payer d’impôt nos sportifs s’établissent à l’étranger. Après avoir
profité des infrastructures sportives et des centres de formations payés par nos
impôts ils ne veulent pas contribuer à perpétuer le système. Ce sont des parasites, des assistés qui n’ont aucune conscience du monde qui les entoure. Le smicard qui a du mal à joindre les deux bouts les comprend : « il faut faire quelque chose, car si l’on continue à taxer les sportifs ils vont tous partir » ! Et au café du commerce il pourra dire : « t’a vu l’équipe de France ? On est fort, on est les meilleurs ! »

Par contre ça ne les gênent pas de revenir pour représenter la France, empocher
les primes et se faire de la pub : profiteurs jusqu’au bout. Ils se regardent le nombril et pas que…

article original à l'adresse suivante :

http://2ccr.unblog.fr/2011/09/13/les-jeux-sans-le-pain/



12 réactions


  • Kalki Kalki 16 septembre 2011 10:24

  • jaja jaja 16 septembre 2011 10:49

    Article dont la conclusion logique devrait être l’interdiction du sport professionnel. En foot, comme ailleurs, il est possible d’avoir un très bon niveau sans pour cela être pro....

    Que la société paie et entretienne les stades, fournisse les ballons et les maillots ok ! Mais ni le sport, ni la politique d’ailleurs, ne sont des métiers.... de plus coûtant une fortune à la population...


  • devphil30 devphil30 16 septembre 2011 10:51

    Le foot notamment comme opium pour le peuple.


    Le foot , le tennis , la F1 etc .... 
    Ces sports servent à faire rêver dans un monde où les gens savent que leur r^ve ne pourront pas aboutir , que leur quotidien ne s’améliorera pas.

    Alors ils jouent aux jeux de hasard ( loto , euromillion , ticket à gratter ) , ils s’achètent à crédit la dernière TV pour regarder les matchs , voila le peuple est occupé , le tout agrémenté 
    d’ alcool , de tabac ( encore des rentrées fiscales ).

    Qu’elle peut être l’espérance quand on a tout juste un travail pour finir le mois pas trop dans le rouge , une retraite réduite et improbable.

    Philippe

     



  • Alpo47 Alpo47 16 septembre 2011 10:52

    Ce processus va également utiliser un autre effet très pervers, c ’est l’identification de nos enfants à ces « vedettes » qui gagnent des millions et roulent dans de grosses voitures. A partir de là, on rêêêêve ... et on oublie les études, croyant possible d’accéder à cette vie, et surtout pour tous , on oublie de regarder l’architecture de la société, avec ces « élites » qui pillent la société à leur seul profit.
    Les bonnes vieilles méthodes de Rome sont plus que jamais d’actualité.


  • Aldous Aldous 16 septembre 2011 12:00

    On n’en est plus là,

    L’opium du peuple, maintenant, c’est... l’opium !

    http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/drogues-la-grece-depenalise-100412


  • Jean-paul 16 septembre 2011 13:46

    Vous parlez du foot mondial ou de l’equipe de France ?


  • Zion 16 septembre 2011 15:36

    Robert GIL a raison : ça fait des décennies que je me fais la même réflexion sur le sport, sa surmédiatisation, et sa sur-popularité.
    Quand l’équipe de France gagne un match, voire « ze » match, qu’y gagne le supporter ? pas le moindre centime, pas la moindre réduction d’impôts, que dalle !
    Ca me fait personnellement ni chaud ni froid.
    Le patriotisme ?
    En France, ce terme est tombé en désuétude depuis des lustres.

    J’ajouterai juste un détail à cet article : cet engouement excessif pour le sport médiatisé ne touche pas seulement les basses couches sociales, mais TOUTES les couches, les ingénieurs, les chercheurs, et autres « grands couillons », enclins à brailler et éructer des relents de bibine comme des porcs pendant des heures devant leur écran plat HD.
    Quelle énergie colective !!!
    ....
    Pendant ce temps, ailleurs, des femmes et des enfants se font massacrer pour des raisons de religion ou de territoire....ou bien meurent de faim et de maladie.


  • Krokodilo Krokodilo 16 septembre 2011 18:46

    A chacun de réagir, de ne plus les regarder, de ne plus acheter l’Equipe, etc. mais...


  • le moine du côté obscur 16 septembre 2011 21:56

    Faire regarder là où il ne faut pas, le propre de... l’illusionniste. Il est vrai que je ne comprends pas comment les gens ne sont pas choqués par les salaires astronomiques de ces amuseurs publics que sont les artistes et les sportifs. Les amuseurs publics ne devraient vivre que de la générosité des gens mais on a l’impression que les choses sont inversées. Il semble que les gens préfèrent vivre dans le rêve que dans la réalité. Certains préfèrent ne pas voir la réalité horrible même s’ils sont parasités, étonnant et effarant. Je pense que parfois l’on a ce qu’on mérite et si on refuse de se débarrasser de parasites on se met en danger tout seul. Enfin comme je le pense chacun doit assumer ses choix donc comprenne qui voudra. 


  • jymb 16 septembre 2011 22:12

    Bravo pour cet article qui dénonce ce néant flottant sur un océan de pognon qu’est le foot ou autres stupidités équivalentes. Comment supporter sans nausée l’annonce d’échange de millions d’euros pour un pousseur de balle ? comment ne pas être estomaqué en constatant que les reportages d’actualités floutent vertueusement le moindre nom de marque dans un reportage sur le coût de la vie...pour voir s’étaler complaisamment sur l’écran 5 minutes aprés des « sportifs » véritables hommes sandwichs bardés de pubs, interviewés sur fond de bannières commerciales .
    De qui se fout-on ?


  • zelectron zelectron 16 septembre 2011 23:29

    Lorsqu’on fait le cumul des sommes consacrées au sport professionnel et activités dépendantes, si on y ajoute le marché des pets (animaux de compagnie) les trous de la sécurité sociale et des caisses de retraite sont comblés : alors ?


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