vendredi 16 mars 2012 - par monkeysee

Les nouvelles fractures sociales (2) : l’accès aux soins

Manger ou se soigner ?
 
LES CHIFFRES NE TROMPENT PAS : dans un pays à l'offre de santé importante, de ressources humaines hautement qualifiées et un système de protection sociale envié dans le monde, l'accès aux soins en France n'est pas si évident .. Le renoncement aux soins pour raisons financières est une cause de cette fracture.
 
7% de la population française ne bénéficie pas d'une couverture maladie suffisante. Le chiffre monte à 13% pour les ouvriers et 18% pour les chômeurs.(1).22 % des ménages modestes( moins de 840 euros par mois ) n'ont pas consulté de médecin dans l'année en cours. Les raisons sont simples : d'un côté, la part des dépenses de santé entre 1985 et 2005 a augmenté de 140%, passant de 217 euros à 547 euros par an et par personne (2) d'autre part, la stagnation des salaires et l'explosion du travail partiel précaire ont grévé les budgets des ménages.
 
Les attitudes fortement discriminantes des spécialistes comme les dépassements d'honoraires (3) ou le refus de soigner des assurés CMU (4) sont une des causes du renoncement aux soins.
 
Vous voyez, Madame Pichard, c'est ici que ma Mercedes a été emboutie. Vous comprenez pourquoi je dois augmenter mes honoraires....            
 
Une offre de soins éparpillée.
 
Les difficultés d'accessibilité géographique participent aussi de cette fracture : L'accès aux soins par exemple pour le traitement du cancer varie selon la position sociale et géographique. Si l'on habite en ville, on a plus DEUX fois plus de chances de traiter un cancer à temps dans un centre performant* si l'on vient d'un milieu favorisé.(5)
 
*(20 centres anti cancer (INCA) ont été construits et répartis sur le territoire français).
 
Un déficit de prévention.
 
En 2008, la proportion de femmes de 50 à 75 ans n'ayant pas fait de mammographie dans les trois dernières années était de 8 % chez les cadres et les professions intellectuelles, de l'ordre de 20 % chez les ouvriers.
 
Le caractère gratuit des traitements n'empêche pas un manque d'information criant chez les populations modestes : sur les 2 millions d'assurés potentiellement éligibles au régime de la CMU,un quart seulement en bénéficie par manque d'information et de coût..(6)
 
  1. Ameli.fr.
  2. Inégalités.fr
  3. http://www.mutuelle-smt.fr/smt_mag/SMT009%20BR.pdf
  4. Ameli.fr, « attitudes des professionnels à l'égard de la CMU »
  5. Pierrick Hordé« Patients, tout ce qu'on vous cache », Flammarion, 2006.
  6. Le Monde.fr, article du 29/06/11.


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