mardi 24 mars 2009 - par J. Oji

Mouvement contestataire : La recherche pour quoi ?

Alors que le mouvement des enseignants-chercheurs, épaulés par une partie de leurs étudiants et du personnel administratif, persiste, c’est en tant qu’étudiant d’une université où les cours sont bloqués depuis plus de deux mois (vacances comprises) que je souhaite exprimer quelques unes de mes pensées.

Le siècle que nous venons de quitter fut incontestablement celui de la recherche scientifique et de sa matérialisation technique. Jamais auparavant l’humanité n’avait muté aussi vite et aussi radicalement dans sa façon de vivre et de se percevoir elle-même. Si cette accélération brutale dans notre évolution nous conduisit sur la lune, elle nous révéla également la profondeur insoupçonnée de l’atrocité qui peut sommeiller en nous.

Les sciences sociales quant à elles se cantonnent à dresser des constats. Les sciences médicales pour leur part, gomment efficacement et irrémédiablement les vertus des médecines ancestrales, tout en soutenant la fuite en avant qui consiste à soigner des maux nouveaux générés par un mode de vie reposant sur la logique du toujours plus.

A force d’avoir hargneusement combattu l’équilibre entre besoins et production (clef de voûte des communautés tribales), l’occident a conduit l’ensemble de la planète au seuil de son suicide. Ce cheminement aurait été impossible sans le culte de la Science et de la recherche que pratiquent les sociétés occidentales depuis leur rejet de toutes formes de spiritualité, invitant désormais les peuples à remplir ce gouffre par l’avoir et à s’épanouir par la consommation. Les Sciences participent donc pleinement à cette quête sans mesure du toujours plus de connaissances, plus d’inventions, plus de productions, etc.

Plutôt que de nous restreindre à une confrontation avec un gouvernement autoritaire et violent, profitons de l’occasion pour amener la réflexion sur le terrain philosophique en posant cette question, nécessaire à la survie de l’humanité et jusqu’alors absente de débat contestataire : La recherche pour quoi ?

De plus si une résistance devait s’avérer judicieuse, elle ne devrait pas viser Valérie Pécresse, simple pion aisément remplaçable qui n’est en rien à l’initiative de ces réformes, ni même Nicolas Sarkozy, qui malgré tous ses efforts pour s’afficher comme chef, n’est lui aussi qu’un pion. Se tromper si grossièrement de cible revient à s’épuiser pour bien peu et à laisser les mains libres aux vrais saboteurs, qui se camouflent derrière la MOC* et son cortège de lobbys.


*La MOC – méthode ouverte de coordination – est une agence de conseils initiée lors du sommet européen de Lisbonne en mars 2000. Elle a pour rôle de rédiger la feuille de route des États membres en vue d’une uniformisation politique globale.
 » Présentation sur le site de la Commission européenne



6 réactions


  • LE CHAT LE CHAT 24 mars 2009 11:34

    la recherche pourquoi ? Si ça sert à contribuer au bien être de l’humanité et de la planète dans le cadre du developpement durable , ça a un sens , mais il faut aussi rappeler que ce sont des chercheurs qui ont inventé la bombe nucléaire , l’agent orange , le PCB , les pesticides , et qui peut être créeront Skynet ou l’équivalent dans le futur .....  smiley


  • xray 24 mars 2009 15:50


    Pour chercher un remède contre le sida, il faudrait qu’il y ait quelque chose à trouver. 

    Le préservatif ne protège pas du Sida, l’abstinence non plus. 

    SIDA IMPOSTURE 


    Le premier à avoir dénoncé et démontré l’imposture du Sida est un certain « Montagnier » (Il y a bien longtemps). 

    Montagnier a rapidement compris que s’il voulait avoir droit au chapitre, il lui fallait répéter la récitation imbécile de la niaise de la télé. Celle qui parle du nez avec un cheveu sur la langue et explique aux autres. (Le Sida se transmet par les journaux.) 

    La recherche sur le Sida. : La recherche ne trouvera rien là où elle cherche. 

    Le Sida n’est pas affaire médicale mais une affaire politique. 
    Les virus imaginaires ne ciblent que des cerveaux morts. 
    Quand on croit à des dieux imaginaires, on croit pareillement à des virus imaginaires. 

    Le test de sérologie ne démontre rien. Il démontre seulement qu’un organisme en bonne santé réagit normalement pour se débarrasser d’un intrus. Cela ne désigne pas un virus. 

    L’Afrique :  Contrairement à la croyance imposée, l’avènement du virus imaginaire n’a en rien changé les chiffres de la mortalité. 

    La mortalité exceptionnellement élevée en Afrique est due au manque d’hygiène, à une croissance démographique incompatible, aux conditions climatiques qui génèrent de multiples parasites (Microbes, bactéries, Etc. Mais pas de virus). 

    Quand les journalistes affirment que 80 % des Africains sont séropositifs, les journalistes ont parlé pour ne rien dire. Mais, est-ce encore à démontrer ? 

    Conclusion : Dans cette immonde poubelle d’obscurantisme que l’on doit aux curés et que l’on nomme « Sida », le seul à avoir raison, c’est le Pape. C’est un comble ! 

    L’objectif de cette poubelle d’obscurantisme étant d’inciter les femmes à abandonner la contraception au profit du préservatif. Contrairement à ce les intellectuels affirment, Le préservatif ou le contraceptif ne produisent pas le même effet. Les curés l’ont bien compris. 

    La cuisine diabolique des croyances (Un bien-portant est un malade qui s’ignore.) 
    http://echofrance36.wordpress.com/2008/10/25/la-cuisine-diabolique-des-croyances/ 

    L’IMPOSTURE DU SIDA 
    http://echofrance36.wordpress.com/2008/10/24/le-sida/ 

    Sida, Garretta, virus fantôme et manipulation. 
    http://echofrance36.wordpress.com/2008/10/24/sida-garretta-virus-fantome-politique/ 

    SIDA, le dossier 
    http://echofrance36.wordpress.com/2008/10/23/sida-le-dossier/ 

    Le virus machin (Un bien-portant est un malade qui s’ignore.) 
    http://levirusmachin.hautetfort.com/ 

    Le remplissage des hôpitaux, La morale est sauve 
    http://echofrance36.wordpress.com/2008/10/25/le-remplissage-des-hopitaux-la-morale-est-sauve/ 

    Les supermarchés de la bonne conscience 
    http://echofrance36.wordpress.com/2008/10/26/les-supermarches-de-la-bonne-conscience/ 



  • joelim joelim 24 mars 2009 18:32

     Réponse : la recherche pour l’amélioration de la condition humaine et animale sur Terre.

    Tout le reste en découle.

    Sur le critère que j’ai énoncé, des disciplines presque entières sont sinistrées. Allez je balance : économie, droit, mathématiques, informatique, sociologie, etc. etc. 

    A mon avis.


  • Epeire 24 mars 2009 19:05

    Je pense que l’auteur voulait parler de l’orientation de la recherche.

    En effet, on reçoit un certain crédit par laboratoire (plus ou moins laborieusement obtenu par son directeur), et celui-ci est réparti entre les chercheurs, les thésards pour que chacun puisse faire ce qu’il a à faire.

    Bien sûr, ceux-ci doivent justifier de l’intérêt de leurs traveaux : certains ont des applications pratiques immédiates " bon, je vous propose une nouvelle voie pour identifier un gène responsable de la concentration en sacchrarose chez la tomate", d’autres fondamentales c’est à dire des traveaux sans application pratique à court terme mais qui serviront de bases pour plus tard "Je bosse sur sur le système nerveux de la sangsue médicinale et ses capacités de regénération" (cas réel : sera très certainement utile un jour à l’espèce humaine mais là il n’y a pas d’application pratique immédiate !)

    Troisième catégorie : "Et ils ont eu de l’argent pour CA ?" (observation de pet de hareng, mécanique du fluide appliquée au caca de pingouin... Bref les traveaux dignes des Ingnobel. Complètement débile à première vue, mais finalement ça se justifie (recherche fondalementale le plus souvent, mais parfois pratique : un ignobel de chimie a été attribué à un procédé pour récupérer de la vanilline à partir de bouses de vaches...)

    Bref : La recherche sur certains sujets est favorisée selon les crédits disponibles : là où ça peut poser un problème éthique, c’est qu’il faut s’intéresser à QUI distribue ces sous et pourquoi. Les industriels décident de sujets pratiques (ainsi à Lille 1 on a de nombreux enseignants qui bossent ou ont bossés sur la chicorée et la bettrave... l’usine Leroux n’est pas loin), les associations qui font des dons (téléthon) et l’état (recherche fondamentale : investissement sur l’avenir capital mais à très très long terme : un résultat peut s’avérer utile 40 ans, 100 ans après sa découverte.).

    ça peut en effet poser débat : après tout ces recherches sont un peu l’investissement sur l’avenir, ça serait normal de s’interroger sur la pertinence des sous accordés : le téléthon c’est bien pour la recherche sur les maladies génétiques orphelines, mais des tas d’autres secteurs auraient pu avoir besoin de fonds eux-aussi, et ainsi de suite. C’est une affaire délicate.


  • plancherDesVaches 24 mars 2009 22:40

    "sur le terrain philosophique"

    C’est en cela qu’on voit que vous n’êtes aucunement scientifique.

    La Science n’a rien de philosaufique. Elle décape, non seulement vos pensées obscurcies, mais aussi les dirigeants politiques asservis aux dirigeants financiers.
    Bien entendu, vous ne direz pas un mot sur les montants astronomiques de brevets qui étouffe toute inovation en dehors du sérail et en dehors de récupération économique et militaire.
    Je vous fais confiance là-dessus.
    Votre combat est d’arrière-garde. Tout le monde sait déjà que la recherche est puissament dirigée et exploitée par l’économique.
    Vous ne valez donc pas plus qu’un politique.


  • timiota 25 mars 2009 02:14

    La technique a été un"emmerdeur apparemment neutre" avant les Temps Modernes.

    En fait depuis l’Ecriture, et même avant depuis qu’on a des supports de mémoire qui ont été les premiers cailloux, et qui ont obligé à apprendre à parler pour dire "regarde, neveu, on fait les éclats comme ça pour que le caillou ils soit comme celui de ma hache" cf Leroi Gourhan.


    - Après, zappez un grand coup jusqu’à Bernard Stiegler (la Technique comme impensé...), et la question de "la recherche pour quoi faire" n’a plus à mon avis qu’une seule réponse "positive" résiduelle :
    (toutes les autres étant "inutiles" : on a inventé la machine à laver, et Google, ça suffit pour se calmer , et penser à la planète) ;


    - Cette réponse "positive" est que la recherche est une des rares activités intellectuelles où l’homme est dans un processus de "transindviduation", une façon plurielle et complexe de n’exister que par les autres (peer reviewing , a minima). Oui , je sais, de grands cons très egoïstes existent dans tous les labos, et mettre tout le monde une majorité de son temps derrière un écran n’arrange rien aux contacts (quoique, on passait des heures au téléphone dans les années 1980, c’était moyen), mais il reste au final une "alchimie de l’esprit" irremplaçable dans une bonne part de la recherche. Elle s’exténue, cette alchimie, quand on fait tourner le chercheur comme hamster dans l’ANR, et qu’on le nourrit de la divine feuille de l’AERES, mais c’est un autre histoire.


    - Bref, faire autrement en recherche, c’est assumer ce côté transindividuel, et le vouloir assez fort pour qu’il assure PAR LUI MEME le "couplage" à toutes les composantes de la société, dans la complexité qu’avaient pensé un Keynes pour l’économie, ou dans les schèmes de "rétention/protention" de Stiegler si vous préférez un autre angle d’attaque.


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