mercredi 19 avril 2006 - par Bernard Dugué

Nos cerveaux qui pensent (mal) la stratégie de la recherche française

Les parlementaires ont voté la loi de programmation sur la recherche dans l’indifférence, sur fond de crise de CPE. La recherche se meurt lentement, depuis des années.

Oui, vous avez bien lu, 100 millions d’euros, c’est la somme allouée au projet Neurospin dans un environnement scientifique performant, puisque le lieu choisi est Saint-Aubin, près de Saclay, là où sont implantés de prestigieux laboratoires de physique, dont ceux du CEA qui pilotera ce projet. Fontenay-aux-Roses n’est pas très éloignée et bénéficie également de prestigieux centres de recherches, dont le tout récent Neuroprion, lui aussi piloté par le CEA, ainsi qu’ImaGene, autre plate-forme centralisée destinée à évaluer les nouvelles approches thérapeutiques, génétiques et cellulaires, en cardiologie, hépatologie et neurologie, avec comme priorité les maladies neurodégénératives, devenues un enjeu de santé publique de même rang que le cancer. D’ailleurs, six associations, chacune vouée à la recherche sur une maladie neuronale, se sont regroupées, organisant prochainement le Neurodon, campagne d’information visant à recueillir des dons privés.

 

On reconnaît dans ces dispositifs la marque d’une politique de recherche très centralisée, misant sur des équipements de très haute technologie, en l’occurrence, pour Neurospin, une plate-forme d’imagerie médicale par RMN a très haut champ, sorte de pendant du Généthon pour la génétique. Il faut savoir que plus le champ magnétique est intense, plus les détails mis à jours sont fins. Les problèmes à résoudre sont d’ordre technologique et le coût des équipements devient énorme au-delà d’une certaine puissance. Le CEA étant bien placé dans ce type d’appareillage, c’est cet organisme qui a légitimement été sollicité pour accueillir ce grand projet renvoyant aux grandes aventures de la science conduite par les Etats. Est-ce cette stratégie qui est la meilleure ? On peut en discuter, tout en constatant que les neurosciences sont devenues un enjeu tactique en matière de recherche et que la marche suivie repose sur le développement des appareillages de plus en plus sophistiqués. On sait très bien que les progrès de la science moderne ont été tributaires des progrès technologiques, notamment au cours du XXe siècle, avec l’aventure des télescopes spatiaux pour voir l’univers, accélérateurs de particules pour « casser la matière », séquenceurs de gènes, spectromètres en tous genres pour détailler les structures moléculaires, microscopes électronique pour visualiser les plus petits détails des structures biochimiques. Comprendra-t-on mieux les « mécanismes de la pensée » ? Je n’en suis pas sûr, et suis même certain que les grandes percées en biologie, neurosciences, sciences de la conscience, seront acquises par des progrès conceptuels subordonnés à de nouveaux paradigmes. La compréhension du monde viendra de l’intelligence humaine, et non pas des diagrammes sortis des machines !

 

 

Le ministre Gilles de Robien nous a gratifiés d’une tribune dans Libération du 28 février pour féliciter la politique du gouvernement en matière de recherche. Cet épisode n’est pas fortuit. Les députés doivent discuter prochainement des budgets alloués à la recherche, alors que le mouvement des chercheurs continue à faire des vagues, par l’intermédiaire de ses animateurs ainsi que par la voie de tribunes écrites par des figures prestigieuses de la science comme Pierre Joliot, Axel Kahn et Edouard Brézin (Le Monde, 01/03/06). A entendre ce qui se dit depuis quelques années, on voit se dessiner une démarcation. D’un côté, une hyper-science menée avec des appareils de très haute technologie, de grands centres à gros budget avec une articulation de l’appareil d’Etat et sans doute derrière, les intérêts financiers des multinationales de la santé, et de l’autre, des laboratoires provinciaux, autour des universités manquant de moyens, en voie de délabrement. A se demander si la révolte des banlieues n’a pas pour pendant la récente fronde des chercheurs. L’Etat soigne ses domaines préférentiels tout en amputant et marginalisant des zones disséminées en les privant des moyens suffisants pour se développer. Voilà pour le volet social. Si la big science pouvait fournir des résultats utiles à la société, on pourrait admettre à la limite cette stratégie, mais l’attitude critique prévaut et pour ma part, je doute que ces grands équipements puissent livrer de grandes découvertes, comme le prétend Gilles de Robien, évoquant une science française trouvant la réponse à la question sur le "comment viennent les pensées". Comme si cette interrogation reposait sur l’utilisation d’une IRM avec un aimant de 11,7 T, soit 2 T de plus que les machines américaines actuellement en service. C’est bien là se moquer du citoyen.

 

 

Le fond de l’affaire, c’est que la France a pris un retard conséquent dans la recherche en sciences cognitives, et que la science française en général se contente de mimétisme et de suivisme, appliquant la tactique du chien. On sait très bien qu’en s’orientant en fonction du peloton de tête, on ne peut faire mieux que le rattraper, jamais le dépasser. Pourtant, Gilles de Robien s’y croit, en général de cette « force de frappe scientifique » qu’il appelle de ses vœux, imaginant les futurs cerveaux épris d’un accès de liberté et d’un élan visionnaire à l’idée de piloter ses superbes machines. Non, notre ministre et son état-major de bureaucrates évoquent plutôt le corps d’armée française au moment de l’étrange défaite, avec l’un de ses mentors, le général Chauvineau, auteur d’un bien médiocre ouvrage commenté par Marc Bloch dans son maître-livre sur l’étrange défaite. Ce n’est pas en rassemblant une cohorte de chercheurs autour d’un appareillage que les grandes découvertes se feront. La frénésie expérimentale n’est pas la meilleure stratégie. Préférable eût été le développement de centres de sciences intégratives, voire d’ontologie, avec des dispositifs adaptés aux activités de réflexion, de théorisation, dialogues interdisciplinaires, approches transversales. On sait très bien que là où le bât blesse, c’est dans la gestion des carrières et des opportunités professionnelles. Les institutions prônent la mobilité et la multidisciplinarité, mais dans les faits, elles sanctionnent ceux qui osent se lancer dans ces voies transversales. Et pourtant, ce qu’il faut favoriser, c’est la stratégie des fluidités, des contournements analytiques d’objets, des échanges de vues obtenues par diverses spécialités, des efforts de théorisation et de transposition des données dans des réflexions synthétiques, de la pensée épistémologique, des sauts conceptuels. Sur ce point, nos amis les Anglais ont su innover en finançant des centres de biologie intégrative, pour un coût bien inférieur à celui du projet Neurospin.

 

 

Que ces propos ne soient pas interprétés comme une opposition entre hypersciences et sciences fondamentales transversales. Les deux représentent des cartes à jouer, mais tout est question de moyens, y compris pour les universités et la recherche conventionnelle. La France refuse de mettre le paquet, elle gère au millimètre les crédits, elle suit la logique des gestionnaires de l’appareil d’Etat, sacrifiant à la stratégie du déclin, provoquant la fuite des cerveaux et se contentant de miser de gros moyens sur des opérations de prestige comme Neurospin. Décidément, Gilles de Robien est un chargé de communication bien peu crédible, pour peu que les réflexes critiques se manifestent. Nous espérons tous que le cirque Pinder recrute un chargé de promotion afin de recycler notre ministre de Robien, une fois recalé de cette comédie du pouvoir. Mais ce n’est pas suffisant pour susciter quelques espérances en France et redonner aux déçus de la science le goût de la recherche. La fuite des cerveaux est une réalité. Comment alors pourrions-nous organiser la fuite des énarques et des scientifiques devenus gestionnaires, administrateurs, pilotes des diverses agences régnant sur l’appareil de recherche ? Comment faire fuir ces cerveaux formatés devenus bien inutiles et faire revenir les authentiques chercheurs ? L’avenir de la recherche repose autant sur les moyens matériels que sur la stratégie déployée dans les Ressources humaines. Aux Etats-Unis, une culture des marges suscite le financement de petites équipes aux idées originales. Voilà pourquoi cette nation est devant, et peut s’enorgueillir de ses nombreux Nobel. Les Français ne manquent pas d’imagination. Ce sont les moyens de son développement qui font défaut, ainsi que la reconnaissance de la communauté scientifique.



9 réactions


  • faxtronic (---.---.127.73) 19 avril 2006 13:46

    ah oui, tu as parfaitement raison sur presque tous les points. C’est pas la matiere grise qui manque en france, et les scientifiques français exilés font leurs chemins at apporte bien des mannes hors de france. Et de même ce n’est pas les bons et fructueux scientifiques etrangers aimant et voulant vivre en france qui manquent. Oui mais voila, la structure de la recherche est a raser jusqu’au fondement. Il faut laisser la parole et le pouvoir aux chercheurs et non pas aux gestionnaires. Il faut briser en poussière le statut d’emploi à vie au CNRS et dans les facs, il faut foutre le nez dans la merde aux entreprises qui attendent la gueule ouverte. Il faut promouvoir la créativité, et il ne faut pas hesiter à investir des dizaines et des dizaines de millards d’euros. Ps : (je suis chercheur exilé, dans une spécialité française (systemes electroniques elastiques mous), qui helas n’existe qu’hors de france, car la majorité des keums qui y bossent sont français, mais aucun en france )


  • ifelhim (---.---.217.211) 19 avril 2006 13:47

    C’est vrai, mais il y a un aspect des laboratoires d’universités qui est négligé : les petits labos quasi individuels, ce qui entraine une dissolution des moyens ; ainsi que la trop grande latitutde donnée aux chercheurs, de créer leurs propres labos ce qui entraine, parfois, une saine émulation, d’autres fois, au contraire, une compétition stérile gaspilleuse de moyens... Il faudrait se décider à regrouper certains labos, mais les directeurs de ceux-ci, pour un certain nombre, ne veulent surtout pas quitter leur petit pré-carré.

    D’autre part, concernant les universités, est-il raisonnable de demander à des doctorants d’enseigner à des étudiants de Licence en parallèle de leurs recherches ? Rien n’est moins sur. Leur maitrise des sujet est telle qu’ils ne se rendent pas compte des raccourcis qu’ils prennent ainis que les points difficiles qu’ils négligent. Et c’est aussi, sans compter les incohérences de l’enseignement des sciences, du collège à la terminale (ie : manque de continuité, insuffisance des démarches de « reflexion », absence de démonstrations, programmes trop allégés perdant toute substance)...

    PS : Etudiant de physique (en université) ayant fait un bac S, j’ai été stupéfait de voir à quel point l’enseignement des sciences au collège et lycées est léger, inapproprié. L’université est une rupture sur tous les plans, même intellectuel... On repart de zéro (destructeur si l’on n’est pas extrèmement motivé et si on n’a aucun soutien) Seules les prépas réussissent encore à compenser le gachi, mais pour combien de temps ? On ne peut que se demander si les experts de l’éducation nationale sont autre chose que des théoriciens démagogues, qui n’ont jamais enseignés. Ils vont détruire la recherche, s’ils n’y prennent garde, en faisant fuir les élèves. Surtout si certains idéologues vont au bout de leur idée de supprimer les prépas...


    • (---.---.74.32) 19 avril 2006 16:28

      mais il faut supprimer les prépa., c’est parce qu’elles existent et que les enfants des dirigeants sont dedans qu’ils ne veulent surtout pas réformer l’université ! un rapport à montré que la collectivité payait 2 fois plus cher pour un étudiant de prépa que pour étudiant en université, bref que l’ensemble paye les études des plus privilégiés (il suffit de regarder le fameux ascenseur social dans ces prepas, il y a moins d’élèves issus de famille modeste qu’il y a 100 ans, c’est quand même un comble !)

      pour ce qui est du niveau de l’enseignement, demandes toi pourquoi certains lycées ont des taux de réussite aux concours infiniment fois plus élevé que dans d’autres lycées moins cotés...

      pour qu’il y ait changement dans notre système, il faut que tout le monde le souhaite et surtout les élites il faut donc que ces élites ne bénéficient pas du système (je connais peu de gens près à mettre leur gosse dans une zep pour qu’il y ait plus de mixité sociale !)

      pour en revenir au sujet sur la recherche, le problème à mon avis est du fait même de la sélection des chercheurs : c’est uniquement de la cooptation et surtout de la mode (et oui je dis bien la mode, certains sujets ne sont pas plus porteurs que d’autres mais ils sont plus dans l’air du temps, comme les nanotechnologies par exemple), je suis par contre pas du même avis que l’auteur, la science a besoin de grosses machines pour avancer, un diagramme bien analysé peut démontrer des choses que nous ne soupçonnions même pas avant de le lire !


    • Ludovic Charpentier (---.---.68.72) 20 avril 2006 11:01

      Certes, un étudiant en prépa coûte ’plus cher’ qu’un étudiant en université. Mais quand vous dîtes que les prépas recrutent les fils de dirigeants, c’est un brin caricatural. Je suis fils de paysan, et j’ai fait le cycle prépa-école d’ingé comme la fille du plombier actuellement. En fait, des ’fils à papa’ j’en ai pas vu des masses, des cas isolés parfois peu motivés vu qu’ils reprendront le boîte familiale...

      Mais pour revenir à la différence de coût, il faudrait rééquilibrer et réduire l’écart qui se creuse de plus en plus entre universités et école d’ingé car moins de moyens pénalisent les étudiants. Il serait bien que notamment la première s’ouvre d’avantage sur le monde de l’entreprise. Sans tomber sur un ’sponsoring’ qui en viendrait à trop orienter certaines filières, il n’y a pas de liens clairs entre l’université et d’éventuels débouchés dans le privé, au contraire de la plupart de nos voisins européens...


    • faxtronic (---.---.127.73) 21 avril 2006 14:10

      Monpere etait forain, puis commerçant. J’ai fait prépa , puis ecole centrale. Franchement en prepa c’est la competition, mais les champs de bataille, ce sont les concours, l’esprit, le travail, et surement pas l’argent. Au contraire l’argent sert à rien. En fac, tant que tu peux payer tu peux y aller. Les etudiants en prepas coutent plus cher, je veux bien le croire, mais les cours sont tres intensifs et extensifs. Je crois que c’est au moins aussi efficace que mon frêre qui a « fait » fac de géo pendant 2 ans, et qui n’est en fait jamais suivre en amphi, encore moins a un exam.


    • (---.---.229.91) 23 avril 2006 17:31

      Ludovic & faxtronic : malheureusement, il n’est que trop bin établi que les Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE) recrutent très majoritairement dans les couches sociales supérieures et sont loin de favoriser la mobilité de sociale. Je vous renvoie au rapport de la Commission des Affaires Culturelles, Familiales et Sociales de l’Assemblée Nationale, présenté par Manuel VALLS, le 30 novembre 2005 : Les ouvriers et employés constituent 60% de la population mais seulement 13.5% des étduiants en CPGE...

      Texte du rapport sur la diversité sociale dans la composition des classes préparatoires aux grandes écoles et autres établissements sélectionnant leur entrée


  • knd 19 avril 2006 16:35

    On est en droit de critiquer l’impulsion massive de la recherche publique vers l’imagerie cérébrale. On peut même mettre en doute que les progrès de ces technologies alimentent notre compréhension des mécanismes de la pensée.

    Mais il faut garder à l’esprit qu’en matière d’imagerie médicale, la France est sous-dotée : En 2002, le nombre d’appareils IRM était ainsi de 3.8/million d’habitant (mh), sachant qu’hormis le Royaume Uni (5.2), tous les pays européens dépassent les 8/mh, jusqu’à 15.2 en Allemagne, 27 aux Etats-Unis et 36.7 au Japon. (Source : Rapport de la Commission d’orientation sur le cancer). Le faible nombre de machine disponibles pour une utilisation clinique pèse directement sur la recherche fondamentale en neuroscience qui, faute d’équipements dédiés, se contente des rares créneaux disponibles sur les équipements hospitaliers.

    D’autre part, s’il est vrai que les appareils IRM à 11T dédiés à une utilisation chez l’homme restent aujourd’hui un défi technologique (le premier appareil 8T date de 1998) et donc une très lourde charge financière, il est incorrect d’affirmer que ce genre d’appareil n’exise pas aux Etats-Unis : une machine 11.7T est déjà en service à l’Univerité de Floride, au McKnight Brain Institute

    Liens
    - le site web de NeuroSpin se trouve à cet URL : http://neurospin.org


  • Bernard Dugué (---.---.234.129) 19 avril 2006 17:00

    Quelques brève remarques.

    Ma présentation n’est pas incorrecte, une IRM à 11.7 T destinée à l’homme n’est qu’un projet, c’est ce que dit la brochure du CEA : « Aujourd’hui, la plupart des systèmes d’imagerie par RMN (ou IRM) installés dans les hôpitaux fonctionnent à des champs inférieurs ou égaux à 1,5 T. Pour aller plus loin dans la compréhension du cerveau, le CEA a décidé de concevoir dans le cadre de NeuroSpin un IRM de 11,7 T destiné à l’homme. Réaliser un tel aimant pour l’homme constitue un défi technologique. (...) Il n’existe à ce jour aucun aimant avec de telles performances. En effet, les dernières mises en service d’aimants destinés à des systèmes d’IRM sont : »

    source ici http://www-dsv.cea.fr/content/cea/even/dp05_neurospin_03.htm

    Quant au sous-équipement en IRM, il ne concerne pas la recherche mais la santé bien que les deux soient connectés. Neurospin est un projet de recherche en premier lieu. C’est cette priorité que j’ai contestée, traduisant des décisions prises par une administration qui ne semble pas comprendre le fonctionnement de la recherche.

    Les prépas, il ne faut pas les supprimer, ce serait une erreur de liquider ce qui fonctionne. Il vaudrait mieux aligner les facs sur les prépas que l’inverse. L’enseignement a des problèmes spécifiques dont on peut parler mais qui ne concernent pas le billet de ce jour.

    En matière de recherche, un constat s’impose. Il manque des moyens. La faute à qui ? A Chirac qui préfère construire un deuxième porte-avions ? La faute en incombe aux politiques, c’est certains.

    Quant à la nécessité de regrouper ou non les labos, c’est une question de stratégie, chaque domaine ayant la sienne, y compris les maths où une équipe peut comprendre un seul chercheur, dans un bureau, avec un PC et des feuilles de papier.

    à plus

    BD


  • michel bessière (---.---.236.190) 22 avril 2006 19:12

    Cher Collègue, Votre article je pense peut-être lu à trois niveaux : 1- de l’intérêt de l’IRM très haut champ pour les neurosciences : n’étant pas un spécialiste de ce domaine je ne porterai pas de jugement mais quand même il me semble, pour avoir suivi des conférences sur le sujet, que l’apport de l’IRM dans ce domaine scientifique est indéniable. 2- l’opposition gros instrument science légère : là je ne suis pas du tout d’accord avec vous. J’ai l’impression de lire les arguments de Claude Allègre quand il prêche pour sa paroisse et qu’il émet des contre-vérités sur l’utilisation de grands instruments comme les synchrotrons ou les centres d’utilisation des neutrons dans les domaines des sciences de la matière, de la vie ou encore de l’environnement. Vous vous trompez de combat en voulant opposer la big science à la science légère : il n’y a qu’une science dont le but est d’améliorer nos connaissances et espérons le nos conditions de vie sur terre ! Vous doutez que les grands instruments puissent livrer des grandes découvertes, détrompez-vous et regardez par exemple un domaine comme la post-génomique : comment sont faites les structures des milliers de protéines révélées par la cartographie du génome ? 3- l’organisation de la science française : là je suis d’accord avec vous l’effort est nettement insuffisant comme le souligne les articles de « Sauvons la recherche » ou encore l’article que vous citez de Joliot, Brezin et Kahn. Un conseil le bulletin de vote : la gauche et la droite ce n’est pas la même chose à ce sujet. Bien cordialement. Michel.


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