lundi 16 avril 2018 - par Luc24

Notre-Dame-des-Landes : une opération à plus de 275 000 euros par jour !

Depuis lundi 9 avril, à 3h du matin, des expulsions sont en cours à Notre-Dame-des-Landes. Suite à l'abandon du projet d'aéroport, les zadistes souhaitaient continuer à proposer un projet alternatif. Ils sont délogés par la force et tentent de résister. En fin de semaine, les pouvoirs publics prétendent instaurer un dialogue. Au terme d'une semaine d'opération, il est temps de sortir nos calculettes pour savoir ce qu'elle a coûté au contribuable.

À combien va se chiffrer le coût de la plus importante opération de maintien de l’ordre depuis les événements de mai 1968 ? C'est la question que s'est posée la rédaction du Télégramme, en Bretagne. Faute de réponse du ministère de l’Intérieur, le journal a procédé à sa propre évaluation ; elle s'élève, accrochez-vous bien, à « au moins 275 000 € par jour ! »

Près de 3 000 gendarmes et policiers mobilisés, un hélicoptère (l’heure de vol d’un EC-135 est de 1 500 €...), 4 blindés (huit autres prêts à intervenir depuis Angers), des drones, des blessés, de la casse matérielle… La facture de cette opération d’évacuation et de « déconstruction » des squats de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes va être salée, très salée. 

Ouest-France, ce dimanche, évoque un véritable « fiasco ». En avalisant, le 9 avril, l’expulsion des zadistes de la ferme des 100-Noms, «  très modérés et prêts à se mettre dans les clous de la légalité  », qui avaient d'ores et déjà lancé plusieurs projets d'élevage et d'agriculture, Emmanuel Macron a ressoudé un mouvement qui était divisé ces dernières semaines :

Modérés et anarchistes refont front commun. Les militants écolos, en sommeil depuis l’abandon du projet, rappliquent dans la zone. Dans le même temps, les 250 zadistes, qui restent dans la zone, sont rejoints par cinq cents autres, au bas mot. Dont plusieurs centaines d’activistes. Prêts à ferrailler durement face aux gendarmes mobiles, voyant dans une blessure une «  médaille de guerre  ».

Au terme d'une semaine d’opération, quel résultat  ? Si 29 squats ont été détruits, il en reste près de 70, tout aussi illégaux. Et si les chicanes de la RD281 ont disparu, une autre route départementale est bloquée par des barricades, réinstallées dès après avoir été déblayées.

Après plus de 4 000 grenades tirées, la situation s’est aggravée par rapport à lundi dernier, début de l’opération. Et, surtout, le rapport de confiance entre l’État et la délégation chargée de négocier l’avenir de la Zad s'est détérioré.

Macron inflexible

Interrogé dimanche soir par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, Emmanuel Macron a fait preuve de fermeté, affirmant que "tout ce qui devra être évacué le sera" sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes, à l'issue du nouveau délai de régularisation fixé au 23 avril aux occupants illégaux. "Il y a une phase de négociation pour traiter les projets dignes, les projets respectueux, les projets alternatifs dans le cadre républicain, mais pour le reste, l'ordre sera fait parce que notre République a besoin d'ordre et d'égalité", a déclaré le chef de l'État.

Vendredi matin, au lendemain de l'annonce de la fin des opérations d'expulsion, la préfecture a invité les zadistes à déclarer leurs projets d'ici le 23 avril pour amorcer un "processus de régularisation". Le chef de l'État a estimé, en outre, que que la "colère" des opposants à l'évacuation de la Zad n'était "pas légitime". "Vous avez des gens qui reviennent et qui n'ont rien à voir avec le conflit mais qui veulent juste le désordre", a-t-il dénoncé.

***

Retour en images sur une semaine d'affrontement, avec :

- Richard Lizurey, Directeur Général de la Gendarmerie Nationale ;

- Julien Durand, porte-parole de l’ACIPA ;

- Guillaume, habitant de la ZAD ;

- Nicole Klein, Préfète de Loire-Atlantique ;

- Martin Boileau, éleveur de vaches et maraîcher à Saint-Colomban ;

- Didier Chagneau, huissier de justice à Saint-Nazaire ;

- Édouard Philippe, Premier ministre.



14 réactions


  • foufouille foufouille 16 avril 2018 19:00

    la source est payante donc impossible de vérifier.
    ils ont des missiles pour descendre les hélicos ?


    • gardiole 17 avril 2018 08:23

      @foufouille
      Des fusées genre fusée de détresse. Je suppose que dans la tuyère d’un hélico, ça peut faire problème.


  • Ciriaco Ciriaco 16 avril 2018 21:18

    La prochaine fois que je vois une entreprise collaborer avec une autre je leur rappellerai, qu’au nom de l’égalité, ce projet collectif est illégal et je demanderai, au nom de la République, l’intervention d’une force armée.



  • gardiole 17 avril 2018 08:21

    D’une façon générale, si les gens respectaient spontanément les lois, il n’y aurait pas besoin de Police, ni de juges. Un sacré potentiel d’économies.

    Les zadistes veulent rester. Mais leurs projets sont si flous qu’ils ne sont pas en mesure de les mettre par écrit pour les présenter à la préfecture. Alors, ils ont recours à l’action violente. Pourtant, depuis le temps qu’ils savent à quelles conditions ils pourraient rester, ils on eu largement le temps de se préparer.


  • zygzornifle zygzornifle 17 avril 2018 09:00

    Frappe en Syrie estimée a 16 millions d’€ , c’est petit NDDL ....


  • kalagan75 17 avril 2018 09:41

    Une grande naïveté des services de l’état ... comment ne pouvaient-ils pas se douter qu’une bande d’idéalistes viendrait le week-end pour « reconstruire » les baraquements détruits la semaine.


    Dès qu’ils sont intervenus, il est évident que les groupuscules violents d’extrême gauche seraient de suite sur la brèche pour en découdre. 

  • jobmoro 17 avril 2018 16:32

    Coût du « nettoyage » de ND des Landes !!!

    Le Telegramme a voulu mettre l’accent sur le coût des opérations de police à ND des Landes... soit !!
    Le Télégramme s’apprête à publier des études aussi fouillées sur :
    - le coût des facéties quotidiennes des millions élus (de nos mille-feuilles administratifs de toutes sortes) qui s’activent bruyamment, dirigés en sourdine par les magnats de la finance,
    - le coût du gaspillage alimentaire qui saigne notre économie et laisse mourir de faim des millions de « sans dents » ,
    - le coût des opérations militaires de façade qui n’ont comme objectif que de satisfaire les égos des dirigeants politiques et les industriels de l’armement,
    - le coût des jeux du cirque qui vont engorger toute la région parisienne , tout ça pour savoir le quel des sapiens, gorgé de potions magiques, va franchir le premier une ligne blanche (comme la coke !) ou sauter le plus loin, dans le sable.

    Autant de domaines où la sagacité de Mr Chamanière (auteur de l’article sur le coût de ND des Landes) et la pertinence de ses observations va pouvoir, enfin, poser les bonnes questions et faire les bonnes remarques pour que le citoyens puissent enfin « SAVOIR » 
    Elle est pas belle la vie ???
    Jomoro

  • zygzornifle zygzornifle 17 avril 2018 17:12

    Peu après l’élection de Mai 2017 le gouvernement a commandée pour 21 millions d’€ de grenades lacrymogène et autres armements c’est bien que Macron sentait qu’il y allait avoir de la confrontation et comptait bien les utiliser ....


  • pipiou 17 avril 2018 22:23

    Alors que ces zadistes délinquants se barrent, on fera des économies.


  • Marc Michel 18 avril 2018 00:20

    Mauvaise politique Il était évident que le travail de réhabilitation de Notre Dame des Landes serait difficile et demanderait de la diplomatie. Le mépris en parlant avant tout de l’état de droit (qui serait menacé par 3 poireaux) en oubliant les mots contruction avenir ... dans la bouche de Philippe, de Colomb puis de la préfète montrait leur incapacité à traiter ce problème. Les négociations n’ont pas été entamées, au lieu de cela lundi 9 avril 2018 a débuté une grosse opération militaire qui n’a pas voulu faire de discernement. Aujourdhui le gouvernement est embourbé, comment cela va t-il se terminer ? Difficile de savoir avec un départ comme cela basé sur la confrontation et l’intimidation. Macron peut y laisser beaucoup. En 2012 les apprentis Hollande et Eyraut n’avait rien prévu pour Notre Dame des Landes pour sortir de cette affaire. En 2017 Macron candidat dit qu’il fera l’aéroport, en janvier 2018 Philippe annonce l’abandon du projet de l’aéroport en précisant , comme un geste de compensation, que les occupants illégaux seraient évacués. Beaucoup d’incapacités de ces politiques, pour aboutir à un tel gâchis. Nantes et sa région pouvait réussir un beau projet écologique.


  • Trelawney 18 avril 2018 10:57

    Pour le maintien de l’ordre, l’état français a deux services : Les CRS qui sont plus utiliser pour la protection des biens et des personnes lors de manifestations en ville notamment et les Gendarmes Mobiles qui sont eux utilisés pour du maintien de l’ordre ou le rétablissement de l’ordre.


    Ces deux services agissent en fonction d’ordres simples clairs et faciles à comprendre édictés par leur hiérarchie. Si on demande aux gendarmes mobiles de nettoyer une zone comme Sivens ou NDDL, ils leur feront avec l’efficacité et la brutalité qu’on leur connait. Avec une petite différence : Les CRS procéderont systématiquement à des arrestations tandis que les gendarmes procéderont si on leur laisse le temps à des arrestations. 

    Pour ce qui est de NDDL où l’on peut dire qu’il est à lui tout seul le symbole de la faillite politique à la française.
    Un coup on dit qu’on va le construire, une fois on dit que non, faisant naître la colère chez les opposants comme chez les pro. Devant ces tergiversation les opposants s’installent et s’organisent et plus le temps passe plus ça s’organise.

    Maintenant on dit qu’on ne construit plus cet aéroport, sans procéder à des mesures d’accompagnement pour les zadistes. Il aurait été plus simple et moins coûteux d’envoyer des responsable de l’environnement discuter avec les zadistes des différents projets et d’organiser tout cela en cohérence. Au lieu de cela on attend la fin de la tréve hivernale pour envoyer la cavalerie et notre gouvernement se trouve tout à coup surpris lorsque le nombre de zadistes passe de 250 à 800 en un WE avec une bonne partie d’individus prét à en découdre avec les gendarmes. ces derniers font plutôt bien leur job puisqu’ils tapent à tout va et sans distinction comme ils ont appris à le faire.

    Le gouvernement et surtout Macron se place sur le médiatique (la fin de NDDL n’a jamais été une décision politique) et pense que si un accident grave arrive à NDDL s’en est fini de son image de dirigeant compétant. Donc il demande aux fonctionnaires locaux de négocier avec les zadiste pour refaire ce qu’ils auraient du faire avant d’envoyer les gendarmes. Les gendarmes sont toujours en place, histoire de maintenir la pression mais avec des directives complètement surréalistes « Alors chef on fait quoi ? On tape ou on tape pas ? » ben on tape et après on arrête jusqu’à qu’on nous dise de recommencer".

    Envoyer maintenant des fonctionnaires territoriaux traverser les barrages de police pour aller négocier un départ dans la douceur et devant des activistes de la dernière heure qui sont là juste pour l’action. Faudra trouver des volontaires pour le faire !



  • ppazer ppazer 18 avril 2018 11:29

    Les ZADistes, dans leur immense majorité, n’ont pas pour ambition de réaliser des projets agricoles : ils pourraient parfaitement se déclarer individuellement puis se grouper en coopérative, comme ça se fait légalement un peu partout. Ce qui les anime, c’est surtout d’en découdre avec le gouvernement en place, voire même avec l’Etat de droit et la République. Ils ont eu de nombreux mois pour se déclarer, avec rallonge : il n’y a plus de raison d’être tendre avec eux. On a dépassé ce stade.
    Je parle de coopératives, mais pas seulement : il y a aussi les GAEC. (Groupement Agricole d’Exploitation en Commun).
    Bref, ils ont ce dont ils ont besoin pour faire légalement ce à quoi ils prétendent. S’ils crachent dessus, tant pis pour eux : qu’ils dégagent...

    Délais de déclaration, négociations, etc... Je trouve que le gouvernement fait preuve d’une complaisance déconcertante.


  • BA 18 avril 2018 13:24

    A propos de Science Po Paris :

    Réforme de l’université : le blocage reconduit à Nanterre, Sciences Po Paris à son tour bloqué.


    D’après un décompte des voix lors du vote à main levé, 1272 étudiants, professeurs et personnels de l’université de Nanterre ont voté pour une poursuite du blocage contre 336 qui s’y sont opposés. 40 personnes se sont abstenues. Cette assemblée, qui s’est tenue dans un amphithéâtre bien plus spacieux que celui où ces réunions se déroulent d’habitude, a pour la première fois offert une tribune aux anti-blocages. Certains se sont prononcés pour un vote à bulletin secret sur le campus.


    Une situation « préinsurrectionnelle »


    Les partiels organisés mercredi et jeudi devraient donc être reportés, selon la direction de l’université. Ceux de lundi et mardi ont déjà été décalés à une date non fixée pour le moment. Depuis lundi, la quasi-totalité de la fac de Nanterre est bloquée par des étudiants opposés à la réforme de l’université.


    Au total, à la mi-journée, quatre universités étaient toujours bloquées (Nanterre et Tolbiac, mais aussi Rennes 2 et Montpellier 3) et entre 10 et 12 sites perturbés : Nancy, Strasbourg, Rouen, Nantes, Limoges, Toulouse 2...  


    Figure de proue du mouvement, Tolbiac est occupé depuis le 26 mars par des étudiants et des militants. Qualifiant la situation de « préinsurrectionnelle » et craignant « le pire », le président de Tolbiac a affirmé « attendre désespérément que le centre soit évacué » par les forces de l’ordre - comme ce fut le cas à la Sorbonne.


    Le président de Rennes 2 est lui aussi monté au créneau ce mardi, n’excluant pas un recours à la force.


    « Blocage reconductible » à Strasbourg


    À Strasbourg, une assemblée générale de quelque 600 étudiants a voté à la majorité "le blocage reconductible de tous les bâtiments de l’université" à partir de mardi. À Nancy, où le campus Lettres et sciences humaines est bloqué depuis le 22 mars, « tous les cours sont arrêtés », a indiqué l’université de Lorraine. À Metz, les étudiants ont voté le blocage de deux bâtiments (Arts, lettres et langues ; Sciences humaines et sociales). Pour autant, les examens prévus cette semaine à Nancy et Metz "auront bien lieu, en étant reprogrammés ailleurs", a-t-on assuré.


    Dans les Bouches-du-Rhône, un groupe d’étudiants a tenté de bloquer la faculté de lettre d’Aix-en-Provence à l’aube, sans succès. Lors d’une assemblée générale à la faculté de Sciences Saint-Charles à Marseille, les enseignants ont voté à la majorité une motion de soutien aux étudiants mobilisés.


    Autre ambiance à Lille, sur le campus de la faculté de droit de Moulins, où quelque 300 étudiants ont assisté à une cérémonie de remise de diplômes "d’agitateurs professionnels" : une représentation théâtrale visant à dénoncer ironiquement les propos d’Emmanuel Macron (voir la vidéo ci-dessus) sur les blocages des universités.


    Science Po Paris aussi bloqué


    L’accès principal de Sciences Po Paris était fermé ce mercredi matin sur décision de la direction en raison de l’occupation d’une partie de l’établissement par plusieurs dizaines d’étudiants de l’école en solidarité avec le mouvement de protestation dans les facultés, a constaté une des nos confrères de l’AFP sur place.


    "On ne laisse pas rentrer les étudiants dans le bâtiment par mesure de sécurité. Les cours qui y étaient prévus ont été reprogrammés ailleurs", a-t-on confirmé à la direction de la grande école, qui a formé nombre de dirigeants, dont Emmanuel Macron.


    https://www.lci.fr/societe/reforme-de-l-universite-le-blocage-reconduit-a-nanterre-sciences-po-paris-a-son-tour-bloque-2084783.html



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