mardi 27 décembre 2011 - par Jean Claude BENARD

Réforme des retraites : Retour sur « l’escroquerie » de la pénibilité !

Selon Les Echos, moins de 500 salariés ont pu partir en retraite à 60 ans pour cause de taux d'incapacité permanente d'au moins 10 %. On est très loin des affirmations d'Eric Woerth sur le problème des salariés ayant eu une vie professionnelle très usante !

Souvenez-vous, c'était en mai 2010, Eric Woerth épaulé par Raymond Soubie, alors conseiller du Président, nommé entre temps au Conseil économique et social préparait les français au passage à 62 ans de l'âge légal de la retraite. Inquiets de la réaction des salariés, nos deux spécialistes mettaient brandissaient une contrepartie majeure : la prise en compte de la pénibilité.

Eric Woerth dans une interview au JDD expliquait d'ailleurs, qu'il prendrait : « (...) des mesures dans lesquelles sera privilégiée l'évaluation au cas par cas (...) nous allons vraiment prendre en compte la pénibilité alors que ce n'était pas le cas jusqu'à présent. Il y aura une véritable avancée dans ce domaine. Avancées que n'ont pas fait d'autres pays (...) »

Les Echos nous rappellent les conditions dans lesquelles un salarié peut demander son départ à 60 ans pour cause de pénibilité.

« Les assurés qui justifient d'un taux d'incapacité permanente d'au moins 20 % provoqué par une maladie professionnelle ou un accident du travail peuvent continuer à liquider leurs droits à 60 ans (...) Ceux qui souffrent d'une incapacité comprise entre 10 % et 20 % peuvent également faire une demande, mais la retraite à 60 ans ne leur est pas accordée automatiquement. Une commission pluridisciplinaire examine leur dossier. L'assuré doit avoir été exposé pendant au moins dix-sept ans à des facteurs de risque dont la liste est précisément établie (...) »

Or, si le gouvernement escomptait : « (...) jusqu'à 30.000 départs par an au titre de ce dispositif, qui est entré en vigueur le 1 er juillet dernier (...) » Les chiffres officiels de mi octobre 2011 sont sans appel : (...) seules 1.338 demandes avaient été déposées, dont seulement 377 pour des incapacités comprises entre 10 % et 20 % (...) Parmi les demandes traitées, 466 départs à 60 ans ont été accordés (...) »

Si du côté gouvernemental, on préfère justifier ce nombre ridicule, par le manque d'information des salariés, du côté de la CGT on est plus réaliste : « (...) de nombreuses personnes qui ont eu des carrières pénibles ne sont plus en activité à 60 ans mais au chômage, en invalidité ou aux minima sociaux. »

Autre volet de la pénibilité, fixée par la loi du 9 Novembre 2010 sur la réforme des retraites : Celui qui prévoyait : « (...) que les entreprises d’au moins 50 salariés, dont au moins 50 % des effectifs sont exposés à certains facteurs de risques, doivent être couvertes par un accord ou un plan d’action de prévention de la pénibilité  »

S'il a donné naissance à un site web : «  Travailler mieux - la santé et la sécurité au travail  », opulent en termes de textes et données , il faut savoir qu'il était censé se préoccuper de la prévention de la pénibilité. Or, les branches professionnelles avaient jusqu'au 31 décembre de cette année, pour négocier entre partenaires sociaux des accords sur la prévention de la pénibilité.

Où en est-on ?

Selon un autre article des Echos : « (...) Deux types de pistes ont été proposées par le patronat : d'abord l'étalement de la disparition des primes de pénibilité lorsqu'un salarié prend un poste classique (...) Ensuite, la possibilité de convertir des primes en temps, à prendre dans l'année ou en fin de carrière pour avancer l'âge du départ en retraite (...) » Ce qui, expliquent les syndicats, existe déjà dans plusieurs entreprises ou branches. En bref, on tatônne ... sans plus !

Néanmoins, les millions de salariés en activité doivent savoir qu'en cas d'échec des négociations de branches, l'avenir de la prévention de la pénibilité relèverait des entreprises. D'où une grande disparité de situations à prévoir !

Mais que se passerait-il si les entreprises à leur tour, trainaient les pieds ?

Et bien, si le gouvernement avait la moindre idée de mobiliser ses troupes pour contrôler la mise en place des accords, la sanction serait terrible, puisque : « (...) les entreprises ont de toute façon six mois pour se conformer à leurs obligations (...) »

Nul doute que les salariés apprécieront, à juste titre la : «  véritable avancée  » mise en place par Eric Woerth et l'UMP ...



8 réactions


  • stephanie stephanie 27 décembre 2011 10:25

     

    Programme UPR pour les retraites, très courtes vidéo :

     

    http://www.dailymotion.com/video/xn9jgx_l-upr-sauvera-la-retraite_news


    • Unjean 27 décembre 2011 13:26

      Oui il y a l’upr et le FdG qui propose cela, ce programme au complet est particulièrement bon côté UPR, alors allons enfants...


    • devphil30 devphil30 27 décembre 2011 16:38

      Stéphanie , vous êtes fatigante avec vos liens vers l’UPR , Agoravox n’est pas un site de propagande électoraliste.


      Que vos opinions politiques vous incitent à nous parler de ce parti et de Mr Asselineau me genent d’autant plus que j’ai remarqué sur le site une charte de propagande qui me dérange car il s’agit d’influencer les gens par un discours bien établi 
      Philippe


    • devphil30 devphil30 27 décembre 2011 16:41

      Suite et fin du post 

      Voila comment répondre 
      « Avec un peu d’habitude, vous accueillerez toutes ces affirmations contradictoires avec le plus grand flegme et vous pourrez répondre calmement à vos interlocuteurs ce qui suit : »

      En poursuivant la conversation « 
      Vous pourrez opportunément lui demander de préciser ce qu’il nous reproche exactement. Vous verrez alors, dans la plupart des cas, votre interlocuteur émettre deux types de réserves à l’égard de l’UPR : »

      ETC .... ETC .....
      Le parfait manuel du parfait militant qui ne sais pas de quoi il parle mais à qui on explique comment répondre aux questions....
      C’est pitoyable comme conception de la politique car je me demande bien où se trouve alors vos convictions politiques sauf à servir votre gourou Asselineau.

      Philippe 

    • Unjean 27 décembre 2011 17:39

      Devphil, c’est bien vous qui ne savez pas de quoi vous parler d’abord lire http://fr.wikipedia.org/wiki/Propagande, vous n’allez pas au bout de cette « aide » accessoirement mis sur le site aux yeux de tous, car contrairement donc a ce que fond nos dirigeant jouant l’émotionnel relayer par les médias de masse, pour là plupart des membres, nous mettons en évidence des faits, autant que possible nous invitons ou propos-ont de regarder des analyses transparentes amenant à réfléchir, qui démontre là réalité du pays, on est bien loin pour pas dire a l’opposer de se que vous affublez de façon douteuse avec mépris, un comportement indigne.


  • Unjean 27 décembre 2011 13:46

    Merci Monsieur Bernard de rappeler se point qui m’écœure, cette malhonnêteté politique nauséabonde se situ sur tellement de point que l’on ne sait plus par quel point commencer, ayant commencer là vie active asse jeune en restauration outre que cela est pénible il est surtout usant, j’ai toujours travailler n’ayant joui que de deux mois de chômage en tout et pour tout durant 15ans, entre les impôts les taxes l’augmentation des prix, voilà que ces ploutocrate m’annonce que je vais devoir cotisé 43 années pour un taux pleins, sachant que si sa continue comme sa en fait il n’y en aura plus, le plus grave c’est que les jeunes semble se faire un raison, appauvrissement matériel et intellectuelle, retour au moyen age et là cruauté qui va avec, on travaille en grande majorité ne pouvant ni épargné ni se projeté au concret, les gens oublie trop souvent que là destruction est bien plus soudaine que là construction d’un quelconque avenir, aller faut réfléchir maintenant ou agir et par forcément révolution mais au quotidien y penser et contribuer chacun a son niveau, n’est ce pas là le principe fondateur des fois ?


  • Pelletier Jean Pelletier Jean 27 décembre 2011 16:01

    Merci pour ce juste rappel, mais qui arrive après la bataille et n’intéresse plus les médias.
    C’est tout le problème de l’actualité économique, qu’il faut considérer sur la durée pour en mesurer l’exactitude.
    http://jmpelletier52.over-blog.com/


  • lauraneb 28 décembre 2011 09:28

    la veritable escroquerie est que sur les dix dernieres années, les grandes entreprises se sont servies des caisses de la retraites et de la secu pour réaliser des licenciements masqués par le truchement des pré-retraites et maladies imaginaires : 1/10 n’a pas assez cotisé

    c’est qu’un robot, un systeme informatique ne payent aucune cotisation : 6/1 emplois perdus

    c’est que ces memes entreprises sont exonérées des charges sociales directement soit indirectement par le remboursement sous forme d’aide au developpement...


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