mardi 13 avril 2010 - par olivier cabanel

Sarkozy sonne la retraite

Les élections régionales passées, Nicolas Sarkozy, craignant que cela puisse plomber le scrutin s’il le faisait avant, a décidé maintenant de s’attaquer aux retraites.

La France d’en bas est heureuse d’apprendre que tout ça va être débattu, que les syndicats seront reçus, écoutés…mais seront-ils entendus ?

Pour l’instant la concertation est mal partie, et le gouvernement ne semble pas prêt au dialogue. lien

Le projet gouvernemental est clair : allonger l’âge de la retraite, et faire financer les retraites par les plus pauvres, puisqu’ils sont plus nombreux.

Choix discutable.

En effet, prolonger l’âge de la retraite ne va pas arranger les comptes du chômage.

Celui-ci vient de passer la barre des 10%, et en prolongeant les années de travail, cela aura pour effet de priver encore plus de français de travail.

Comme les seniors sont souvent, (avec les plus jeunes), les plus touchés par le chômage, cela va plomber encore plus les finances des Assedic, et celles de la sécurité sociale. lien

C’est ce que défend entre autres l’économiste Jacques Généreux qui prône le maintien de la retraite à 60 ans.

Il argumente qu’il vaut mieux augmenter les ressources des populations âgées.

Pour ce faire il préconise une légère augmentation du taux de cotisation (0,4 à 0,5 % par an d’ici 2050.

Ensuite, il propose de modifier « l’assiette » en cotisant sur 100 % de la valeur ajoutée (au lieu des 60% actuels) ce qui permettrait alors de baisser le taux de cotisation. lien

Pour lui, allonger la durée de cotisation reviendra fatalement à diminuer les pensions.

Un autre système existe, celui qu’à développé José Pineras au Chili, la retraite par capitalisation.

10% de votre salaire capitalisé de 20 ans à 65 ans permet de dégager une retraite sure et importante. lien

Sauf que dans les cas de chômage, le travailleur ne peut compter sur la solidarité des autres.

Des améliorations ont été trouvées, et même si aujourd’hui certains commencent au Chili à critiquer ce système, il faut reconnaitre que ce pays est passé de la 71ème position (sur 72), à la 5ème position, des pays le plus libre économiquement au monde.

Quant au système des « fonds de pension », la crise financière en a montré les limites.

La situation actuelle française est complexe.

Il y a d’abord une large inégalité sur le montant des retraites.

Les premiers privilégiés sont les patrons.

Mieux que le slogan sarkozyste qui promettait de « travailler plus pour gagner plus », en voici un nouveau : « ne plus travailler pour gagner plus  ».

La preuve ? Lindsay Owen Jones, (ex l’Oréal) récolte 3,4 millions d’euros par an soit 283 000 euros par mois. Il est suivi de près par Antoine Zacharias (ex-PDG de Vinci) qui touche 183 000 euros mensuels, puis Igor Landau (ex-président du directoire d’Aventis) qui perçoit 150 000 euros mensuels.

En « queue de peloton », on trouve Edouard de Royère ex-PDG d’air liquide, (116 000 €), Daniel Bernard, ex-président de Carrefour (100 000 € mensuels), et Bertrand Collomb, ex-PDG de Lafarge qui doit se contenter de 83 333 € mensuels... lien

Voyons qui sont les autres privilégiés.

Les salariés du privé qui gagnent aujourd’hui plus de 11 540 € par mois bénéficient d’un complément de retraite.

Mais le régime étant déficitaire l’AGIRC (association générale des institutions de retraite des cadres) puise dans « le pot commun » ce qui fait que 3,9 millions de cadres paient pour les salariés privilégiés. lien

Un autre économiste, Thomas Piketty à un angle de réflexion différent.

Considérant qu’il y a 200 régimes différents de retraite en France, il propose une fusion générale des régimes, provoquant la disparition des régimes spéciaux.

Le principe qu’il imagine est simple : Plus on travaille longtemps, plus la retraite est importante, mais en contrepartie, on part à la retraite quand on veut.

Pour lui, fixer un même âge de la retraite pour tout le monde n’a pas de sens, tout doit dépendre de la pénibilité du travail. lien

Un artiste…un universitaire, pourra désirer travailler au-delà de 70 ans, mais un conducteur de poids lourds risque de trouver le temps long.

Le montant de la retraite est donc fonction de la masse salariale, avec comme seul inconvénient, c’est que le niveau des pensions peut baisser, mais que par contre, le système est toujours à l’équilibre. lien

Ils sont nombreux à dénoncer les inégalités devant la retraite. Aujourd’hui la retraite à 50 ans avec 9000 € par mois à été approuvée pour 340 fonctionnaires de l’union européenne. lien

Quant aux 129 très hauts fonctionnaires de l’UE, ils croulent sous les privilèges : pour gagner 70% de leur dernier salaire, il leur suffit de 16 ans de présence, et même un passage plus court leur donne droit à de belles pensions.

Tel Jacques Barrot, qui après 5 ans de mandat recevra bientôt près de 5000 € mensuels.

D’autres inégalités existent au plus haut niveau de l’état, du président de la république, aux députés, en passant par les ministres, et tous les conseillers, fonctionnaires gouvernementaux.

les retraites pour ces nantis ne posent aucune angoisse.

Le cumul des retraites étant autorisé, Jacques Chirac est à 31 000 euros mensuels  lien , et Sarkozy n’est pas à plaindre (23250 €).

Quant à la retraite des fonctionnaires, elle est d’une injustice flagrante tant sur le montant que sur les autres avantages, puisqu’après avoir effectué 15 ans de service, les fonctionnaires peuvent être admis à la retraite. lien

L’inégalité perdure entre les hommes et les femmes et il est prioritaire de la rééquilibrer. lien puisqu’elle est de 44% inférieure à celle des hommes. lien

Elle perdure aussi pour les retraites agricoles puisqu’elles sont parfois 50% plus basses. lien

La moyenne paysanne est de 780 € alors que la moyenne française est de 1250 €.

A ce stade de la réflexion il faut constater que les retraites les plus importantes (283 000 € par mois), sont 362 fois plus importantes que la retraite la plus basse. lien

Pour les salaires, comme pour les retraites, l’inégalité semble être devenue la règle.

D’après Eurostat, la France est l’un des pays les plus inégalitaires pour les revenus des plus de 65 ans. lien

Lorsque l’on sait que le seuil de pauvreté est fixé à 880 €, on constate que l’inégalité est flagrante.

Il serait donc temps de remettre en place de la justice sociale et de réduire les inégalités si l’on veut sortir les retraites de l’impasse actuelle.

Mais Sarkozy voudra-t-il battre en retraite ?

Car comme disait mon vieil ami africain :

« On n’écrase pas deux fois de suite les testicules d’un aveugle ».

Dessin de Faujour, avec l’aimable autorisation de l’auteur. © Faujour-Iconovox



44 réactions


  • spartacus1 spartacus1 13 avril 2010 11:04

    @l’auteur qui écrit :

    "Un autre système existe, celui qu’à développé José Pineras au Chili, la retraite par capitalisation.

    10% de votre salaire capitalisé de 20 ans à 65 ans permet de dégager une retraite sure et importante. lien

    ...

    Quant au système des « fonds de pension », la crise financière en a montré les limites."

    Vous ne voyez pas une immense contradiction ?

    D’un coté : Une retraite sure et importante par capitalisation ...

    De l’autre : la crise montre les limites des fonds de pension ...

    Jusqu’à preuve du contraire, les fonds de pension sont la mise en musique des retraites par capitalisation.

    À moins que, quoique économiste, je ne comprenne rien à l’économie !


    • olivier cabanel olivier cabanel 13 avril 2010 11:17

      spartacus1,
      merci de lancer le débat,
      qui d’autre qu’un économiste n’est pas le mieux placé ?
      merci de nous expliquer la contradiction que vous notez.
      à mon sens, l’expérience chilienne est loin de ce que l’on appelle les « fonds de pension », mais si vous pouviez nous faire profiter de vos lumières, je crois que tout le monde vous en serait reconnaissant.
       smiley


    • olivier cabanel olivier cabanel 13 avril 2010 11:27

      spartacus1
      j’ajouterais que, bien que n’étant pas économiste, il m’a semblé qu’il y avait une nuance avec le modèle chilien, qui a finit par tourner à un système par répartition, s’il faut en croire cet article :
      http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=EE&ID_NUMPUBLIE=EE_0317&ID_ARTICLE=EE_0317_0195&FRM=B
      ce qui ne ressemble pas tout à fait au fond de pension défini par Wikipédia.
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Fonds_de_pension
      mais je compte sur vous pour m’expliquer la contradiction.
       smiley


    • spartacus1 spartacus1 13 avril 2010 12:02

      Le lien wikipédia que vous me donnez exprime en clair la contradiction, je cite :
      « Un fonds de pension (ou fonds de retraite) est un fonds d’investissement spécifique à la retraite par capitalisation. C’est l’outil de l’épargne retraite. »

      C’est exactement ce que je voulais exprimer en disant que les fonds de pension sont la mise en musique de la retraite par capitalisation. Ce sont des outils permettant d’investir les capitaux épargné par les cotisants.
      Maintenant, il y a fonds de pension et fonds de pension. Ceux, anglo-saxons, de type plutôt spéculatifs et qui sont dangereux, ceux, plutôt Europe continentale, qui sont (étaient ?) soumis à un contrôle assez strict quant aux investissements admis.

      J’ai suivi votre lien concernant le Chili, je dois dire que bien loin de pencher vers la répartition (comme vous semblez le penser) le Chili va, à court terme, vers un système de capitalisation pur. Je cite :
      "Au Chili, l’ancien système par répartition, qui n’a pas accepté de nouvelles adhésions, est en voie d’extinction. Il a été décidé que le système à capitalisation intégrale serait obligatoire pour les nouveaux actifs et facultatif pour les personnes en activité."

      Bon, maintenant il faut raison garder, la capitalisation n’est pas le mal absolu et la répartition la panacée universelle.
      La répartition résiste bien à l’inflation et à l’accroissement du niveau de vie général, par contre ce système est extrêmement sensible à la pyramide des âges, sensibilité tempérée, il est vrai, par l’accroissement de la productivité.
      Inversement, la capitalisation résiste mal à l’inflation et aux aléas économiques mais supporte relativement bien le vieillissement de la population.

      Mieux que le Chili, il me semble qu’il existe un système bien meilleur aux portes de la France. En Suisse, la retraite repose sur 3 piliers :
      1) Un système étatique, par répartition assure le minimum vital à tout retraité.
      2) Un système mutualiste ou privé, par capitalisation, complète 1) jusqu’à (sauf erreur de ma par) 60% des derniers salaires
      2) L’épargne personnelle en vue de la retraite qui bénéficie, au long de la carrière, d’allègements fiscaux assez importants.
      Cette construction de type horloger (MDR) permet peut-être de réunir les différents avantages de la répartition et de la capitalisation sans en avoir trop les inconvénients.

      Maintenant, tout ce que je dis plus haut, c’est dans le cadre du système économique actuel, système totalement injuste, que je récuse absolument, mais il me faut bien composer avec.


    • olivier cabanel olivier cabanel 13 avril 2010 12:55

      spartacus01
      oui, il y va peut-être, mais il n’y est pas encore.
      vous saisissez j’en suis sur la nuance,
      ceci dit, j’aimerais vous entendre sur l’essentiel, c’est à dire l’inégalité devant la retraite.
      merci en tout cas de votre réponse.


    • spartacus1 spartacus1 13 avril 2010 14:27

      Olivier, quant à l’inégalité, il me semblait pourtant avoir été clair avec mon dernier paragraphe :
      "Maintenant, tout ce que je dis plus haut, c’est dans le cadre du système économique actuel, système totalement injuste, que je récuse absolument, mais il me faut bien composer avec.".

      Je me suis contenté de décrire ce qui existe, sans parler de ce qui est, à mes yeux, souhaitable (ce souhaitable, pour moi, ne peut exister que dans un tout autre système socio-économique). Même si je fais partie des privilégiés (retraité, j’ai un niveau de vie tout à fait convenable) je ne cautionne pas pour autant un système injuste, qui oblige ceux qui ont beaucoup et longtemps travaillé à vivre une retraite de misère. Je ne soutiens absolument pas un système qui réserve les gains de productivité à une minorité.

      Je suis pour la destruction d’un système social et économique qui conduit l’humanité à grandes enjambées vers sa perte.

      Mais je pose une question : Que faire ? (Quelqu’un s’est déjà posé cette question au début du XX siècle et la réponse que ce quelqu’un a donnée n’a pas vraiment fait preuve d’efficacité réelle).

      Une révolution ? Pourquoi pas, mais imaginons simplement les réseaux électriques à plat pendant 3-4 jours, c’est la famine assurée à court terme et le peuple courant à des solutions fascistoïdes (j’assume le néologisme) pour en sortir. Le Chili de Pinochet en est un bonne exemple, encore que, Allende ne faisait pas la révolution, mais des réformes fondamentales.

      Le réformisme plan-plan ? À voir la trahison d’un parti comme le PS, une impasse.

      Alors, un réformisme pur et dur ? La revendication de prise du pouvoir, mais pour un changement radical de société, dans un cadre démocratique. Oui, mais comment se protéger des dérives de type PS ?

      Bon, votre interpellation m’amène à des considérations qui dépasse, et de loin, le problème des retraites.


    • olivier cabanel olivier cabanel 13 avril 2010 14:33

      spartacus1,
      bien sur, votre commentaire était clair, et je le partage en grande partie,
      tout celà revient à dire que l’inégalité devant les retraites n’est pas acceptable telle que nous la vivons aujourd’hui,
      inacceptable lorsque le plus grand nombre paye pour quelques privilégiés,
      inacceptable lorsque l’on s’aperçoit que les femmes, une fois de plus, sont les dindonnes de la farce, tout comme les agriculteurs, et tant d’autres.
      le débat lancé par sarkozy est à prendre à bras le corps, et il faut le mettre sur la place publique puisque l’occasion nous en est donnée.
      non ?
       smiley


    • olivier cabanel olivier cabanel 13 avril 2010 18:34

      spartacus1
      et les impôts, savez vous ce que les singes en pensent ?
      la réponse sur cette vidéo :
      http://www.dailymotion.com/video/x7kbh5_lavis-des-singes-sur-les-impots_fun
       smiley
      à découvrir pour passer 50 secondes de pur bonheur.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 14 avril 2010 04:57

      Mais quand la pyramide des ages s’est « détériorée ». il faut bien que quelqu’un en subisse les conséquences... à moins qu’on choisisse une immigration bien envahissante...



      Pierre JC Allard

    • olivier cabanel olivier cabanel 14 avril 2010 06:50

      J.C Allard,
      évidémment, c’est pour çà que la solidarité doit jouer,
      d’abord en équilibrant le montant des retraites, en fixant par exemple un seuil maximum, en pénalisant les cumulards peut-être, et en proposant que la différence entre les plus élevées et les plus faible ne dépasse pas, par exemple, une échelle de 1 à 7...comme pour les salaires.
      en gros, les plus riches payent pour les plus pauvres, ce qui permettrait d’abaisser l’age de la retraite à 55 ans, de donner plus de travail aux autres, et de relancer la croissance.
      çà semble plus facile à écrire qu’à réaliser.
       smiley


    • Francis, agnotologue JL 14 avril 2010 09:06

      @ Rvachol, disons que la pègre du haut a besoin de la pègre du bas comme le capitaliste a besoin des travailleurs !


    • Francis, agnotologue JL 14 avril 2010 09:07

      Pardon pour ce post intempestif mal placé.


    • iris 20 avril 2010 17:49

      on a eu affaire à des prévisionnistes hors pair dans le passé !et ils ont fait l’ena ou études supérieures !!
      -coment ont til pu dépenser autant d’argent pour les préretraites ?? les prévisions c’est comme ça les arrange-sutout le medef-
      dans ma branche bcp sont partis avant 60 ans avec un capital de fin de carrière non négligeable-maintenant restrictions sur le nombre d’année travaillées +montant -
      j’ai remplaçé une personne qui est prti avec 136 trimestres +16 pour2 enfant= 152 trimestres-à 53 ans-son mari est parti à 50ans !!
      moi à 60ans j’aurai reelement travaillé 172 trimestres-de quoi etre énervée par les opportunistes qui nous ont gouverné depuis 45 ans -


       


    • olivier cabanel olivier cabanel 20 avril 2010 17:58

      Iris,
      effectivement, il y a de quoi être énervé.
      il serait temps de remettre un peu d’équité dans tout çà !
       smiley


  • Bulgroz 13 avril 2010 11:28

    "Il serait donc temps de remettre en place de la justice sociale et de réduire les inégalités si l’on veut sortir les retraites de l’impasse actuelle."

    nous dit très justement l’auteur. Tout à fait d’accord.

    Prenez la caisse SNCF par exemple.

    Savez vous que celle ci ne couvre ses dépenses (maladie et retraites) qu’à 35,8% et que le trou de 4,7 milliards est couvert par :

    a) un rétrocession de la CSG de 630 millions
    b) un transfert de la CNAM de 791,8 millions
    c) une subvention du budget de l’état de 3016 millions

    Concrètement, cela signifie qu’un assuré Caisse SNCF (ils sont 562800) coute 13179 Euros (dépenses maladie et/ou retraite) et que sur ces 13179 Euros, 8378 (64%) sont pris en charge par la collectivité.

    Oui, 4,7 milliards, cela représente l’équivalent de 19% du Chiffre d’Affaires annuel de la SNCF.

    Pareil à la RATP (heureusement ils sont moins nombreux), la subvention est de 854 millions soit 8024 Euros pas assuré RATP.


    • olivier cabanel olivier cabanel 13 avril 2010 11:36

      Bulgroz,
      merci d’avoir ajouté à la longue liste des inégalités devant la retraite, ce que vous évoquez.
      il est vraiment temps d’arrêter ces pratiques d’un autre age, et de mettre le plus grand nombre dans l’égalité devant ces problèmes.
      merci de votre commentaire.


    • Fergus Fergus 13 avril 2010 11:59

      Bonjour, Bulgroz.

      Vous avez raison concernant SNCF et RATP. Mais il convient, avant de tirer des conclusions qui peuvent se révéler erronées ou tendancieuses, à savoir qu’il s’agit là d’un cas flagrant d’inégalité, de comprendre quelle est la nature de ces entreprises.

      Or, la finalité de ces entreprises est d’assurer un service public avec des agents qui, pour l’écrasante majorité d’entre eux, travaillent dans des conditions difficiles de stress, d’horaires ou de confinement (souterrain). D’où des carrières plus courtes forcément plus coûteuses pour la collectivité car impossibles à faire supporter à ces seules entreprises.

      Et cela pour une raison simple : prétendre amener ces entreprises à l’équilibre reviendrait à supprimer une partie importante de son personnel « actif » (retraites à 50 ou 55 ans) et par conséquent à abandonner de très nombreuses missions de service qui ne pourraient plus être assurées. 

      On ne peut donc en aucune manière comparer SNCF et RATP avec une compagnie d’assurances, une entreprise de distribution ou... un ministère. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait pas des pistes d’amélioration possibles les concernant, mais dont il faut avoir conscience qu’elles ne pourront aboutir à une parfaite égalité pour des raisons structurelles parfaitement compréhensibles.

      Bonjour à Olivier Cabanel.


    • olivier cabanel olivier cabanel 13 avril 2010 12:59

      Calmos,
      il n’est pas évident que la gauche agisse comme vous l’affirmez,
      j’en veut pour preuve les récentes déclarations de Vals, et d’autres,
      mais plutot que de s’attendre à des décisions « attendues », ne pourrait-on pas imaginer quel est le système que nous, citoyens français, voudrions voir éclore.
      l’inégalité, et les régimes spéciaux, sont un scandale,
      n’avez vous pas envie d’arrêter ce gâchis non citoyen ?
       smiley


    • olivier cabanel olivier cabanel 13 avril 2010 13:03

      Bonjour fergus,
      je rejoins cette analyse,
      mais sans vouloir pour autant accepter les inégalités de montant de retraite, ne pourrait-on pas accepter que les agents SNCF, ceux dont la pénibilité du travail est prouvée, partent plus tot, sans pour autant leur proposer des retraites inégalitaires financièrement parlant ?
      ce n’est qu’une question que je propose au débat.
       smiley


    • Bulgroz 13 avril 2010 14:33

      Fergus,

      D’abord, je ne fais pas de conclusion, je donne des chiffres.

      Il y a 562800 agents ou ex agents SNCF dans cette caisse, chacun y est subventionné par la collectivité à hauteur de 8378 Euros pour 2010 comme les années précédentes..

      Pensez vous que ces 562800 personnes sont toutes concernées par « des conditions difficiles de stress, d’horaires ou de confinement (souterrain).. » ?

      N’y a t il pas des primes pour compenser ces pénibilités ?

      Moi, pas d’accord.

      Est ce normal de faire payer à la collectivité dans son ensemble, utilisateurs ou non de la SNCF qui est certes un service public mais avant tout un service public au service de ceux qui utilisent les trains.

      Pourquoi ne retrouve t on pas cette compensation dans le prix des billets ?

      Où est la loi, la décision votée qui alloue ces 4,7 milliards à cette caisse ?

      Quand je pense que la SNCF a fait une perte de 1 milliard en 2009, je dis : c’est quoi ce boxon et qui plus est, c’est quoi ces grèves permanentes et irresponsables ?

      Par ailleurs, comment interpréter les chiffre suivants :

      Base Arco Cadres ; 2580 262 retraités couverts à,94,5% par les cotisants
      Base Agirc Salariés du privé, 11388713 retraités couverts à 73,9%
      Base Retraite Artisans, 884694 retraités couverts à 89,1%
      Base Retraite Commerçants, 1080170 couverts à 89,2%

      Si je vous suis bien, il n’y a rien à dire, pas de conclusions à tirer, laisser faire et passer son chemin (de fer) ?

      Moi, pas d’accord.


    • Fergus Fergus 13 avril 2010 17:30

      @ Bulgroz.

      Je ne dis pas qu’il n’y a rien à faire, je dis que l’on ne pourra pas arriver à un équilibre dans un entreprise où une majorité du personnel est en régime actif et par conséquent part plus tôt à la retraite sans que cela soit scandaleux.

      Prenons pour comprendre le cas de la RATP car il est encore plus spectaculaire que celui de la SNCF. Qu’y trouve-t-on ? Sur les 43000 agents de l’entreprise, plus de 25 000 sont des exploitants et quelques milliers des techniciens parfois exposés à des tâches très dures comme les poseurs de voies.

      Parmi ces exploitants, des milliers de conducteurs et d’agents de station qui passent la majeure partie de leur vie professionnelle dans un univers souterrain confiné, souvent malodorant, et propre à engendrer des angoisses particulières liées précisément à cette cette vie en tunnel. L’homme n’est pas un champignon de couche !

      Parmi ces exploitants figurent également des machinistes qui, au volant de leur bus durant des dizaines d’années, terminent le dos cassé et en ayant statistiquement été agressés physiquement une ou plusieurs fois dans leur carrière (parfois au couteau ou au cutter) sans compter les fréquentes injures, les possibles crachats et le stress de la conduite dans une agglomération aussi exigeante. 

      La solution pour ces gens-là n’est évidemment pas dans une prime mais dans une carrière écourtée en raison de la réelle pénibilité de leur travail. C’est pourquoi, comme ils sont par nature les plus nombreux dans l’entreprise, les comptes de retraite ne pourront jamais y être équilibrés sauf à maintenir ces agents en poste plus longtemps, au risque d’augmenter de manière exponentielle le nombre des inaptes à leur emploi et d’écourter de manière significative leur espérance de vie !


  • LE CHAT LE CHAT 13 avril 2010 11:37

    droite comme gauche se sont voté à l’assemblée des salaires et des retraites mirobolantes , ils sont tous aussi pourris les uns que les autres !
    quand à nos retraites à nous , on va nous les rogner encore un peu plus , car pour ces gens de l’UMPS , il est hors de question d’envisager de faire payer ceux qui en ont les moyens , ni de gratter l’argent sur les gaspillages de l’état ( ex subventions aux entreprises , formation professionelle etc etc )


  • olivier cabanel olivier cabanel 13 avril 2010 11:41

    Au Chat,
    oui, c’est bien ce qu’ils veulent faire, mais si j’en crois les nombreux sondages sur le sujet, la grande majorité des français n’est pas d’accord,
    et il faudra surement aller le dire dans la rue, puisqu’il n’y a que çà qu’ils comprennent.
     smiley


  • Pyrathome pyralene 13 avril 2010 12:45

    Mais Sarkozy voudra-t-il battre en retraite ?

    La meilleure réforme qu’il puisse faire , c’est partir justement en retraite illico , le n’imposteur... smiley


    • olivier cabanel olivier cabanel 13 avril 2010 13:00

      Pyralène,
      oui, cent mille fois oui,
      et s’il ne veut pas partir, avec ou sans Carla, il faudra peut-etre le pousser vers la sortie,
      les français savent faire.
       smiley


    • olivier cabanel olivier cabanel 13 avril 2010 20:12

      Pyralène,
      chute de sept points supplémentaires de sarko dans les sondages aujourd’hui,
      pire, il entraîne fillon pour la première fois dans sa chute,
      a force de chuter, ils vont finir par se faire mal.
       smiley


  • Gabriel Gabriel 13 avril 2010 13:33

    Bonjour Olivier,

    Nous savons comment tout cela va finir, augmentation des annuités travaillées. Aucune piste ne sera exploitée sur les flux financiers gigantesques des spéculations et placements boursiers. Aucune taxe ne viendra entacher les revenus ou retraites de certains privilégiés qui ce calculent en millions d’euro. Aucune taxe ne sera appliquée sur les produits importés de pays sans protection sociale, ni sur les entreprises bénéficiaires délocalisant pour aller exploiter la misère humaine sous d’autres cieux. Depuis des décennies on matraque les mêmes arguments comme quoi il ni a plus d’argent pour le social que, malheureusement, la majorité des concitoyens en est convaincue.


    • olivier cabanel olivier cabanel 13 avril 2010 14:03

      Gabriel,
      je rejoins l’interrogation du Chat,
      avant de discuter montant des retraites, ne faut-il pas égaliser un peu mieux les règles ?
      tout le monde peut accepter qu’un travail plus pénible raccourcisse la durée du travail,
      mais au delà d’évidences, est-il acceptable que des privilèges perdurent et que les moins nantis y contribuent ?
      c’est une question que nous sommes, je crois, nombreux à nous poser.


    • Gabriel Gabriel 13 avril 2010 15:43

      C’est un précepte d’égalité auquel j’adhère totalement, j’irais même plus loin en imposant une sorte de SMIC décent qui serve de base de retraite pour tous et ensuite à chacun de se constituer le complément. Cela me ravi d’être pour une fois d’accord avec vous cher Calmos, comme quoi tout arrive.


    • Gabriel Gabriel 13 avril 2010 18:00

      Calmos,

      Vous savez comme moi que personne ne le mettra en place, pas plus la gauche que la droite et ne rêver pas car si certain promette la lune par de beaux discours démagogiques, ils risquent de faire pire. Je ne crois qu’à une démocratie directe et participative ou le citoyen a son mot à dire et où les élus rendent régulièrement des comptes aux citoyens. Vous savez aussi que tous les représentants politiques actuels, je dit bien tous, ont confondus pouvoir et délégation de pouvoir. Alors chacun pense choisir le moins pire…


    • Gabriel Gabriel 13 avril 2010 18:43

      Calmos, votre problème est que vous voyez la gauche et en particulier Madame Royale sur laquelle vous faites une fixation comme ce qu’il y a de pire et le FN comme solution ultime. Personnellement, si ce n’est pas l’extase, je me méfie des extrêmes (Gauche ou droite confondus) comme de la peste. Il suffit que vous regardiez ou ceux-ci ont exercé le pouvoir, Pays de l’est pour la gauche et pays d’Amérique du sud pour la droite. Sincèrement, en terme de massacre et de privation de liberté, ils sont pareils. Alors, méfiez vous du chant des sirènes..   


  • PtitLudo PtitLudo 13 avril 2010 15:12

    Le seul but de la réforme des retraites est de provoquer un mouvement massif vers les organismes de retraites privés, tel que celui dirigé par le propre frère du président.

    Mais bien sûr chuuuuuuut faut pas le dire.


    • olivier cabanel olivier cabanel 13 avril 2010 17:43

      PtitLudo,
      voilà un scoop,
      si vous aviez un lien pour le confirmer ?
      jusqu’à présent, je pensais qu’il était dans la recherche médicale jusqu’au cou.
      mais ce que vous écrivez ne me surprend pas,
      après avoir mis son fils à l’epad, son père dans les musées, on en apprend tous les jours un peu plus sur les activités « désintéressées » du petit nico.
       smiley


    • PtitLudo PtitLudo 13 avril 2010 18:46

      Olivier, l’autre frère. Voir ici :
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_Sarkozy


    • olivier cabanel olivier cabanel 13 avril 2010 18:50

      PtitLudo,
      merci,
      décidément, la famille sarko est partout,
      on en découvre un peu plus chaque jour...
      hélas.
       smiley


    • olivier cabanel olivier cabanel 13 avril 2010 18:58

      PtitLudo,
      pas de doutes, c’est une famille bien organisée,
      Disney avait imaginé celle la :
      http://www.guim.fr/.a/6a00d8341c734253ef01116894cb4e970c-pi
      entre un des frères qui dirige un labo de recherche pour la lutte contre le cancer,
      au même moment ou le président fait voter quelques centaines de bons millions pour les labos de recherche,
      et l’autre frère qui lui est prêt à accueillir tous les retraités desespérés de la terre,
      avec le père qui lui expose ses croutes à tout va,
      le « rappeur » qui touche des subventions,
      l’autre, bien installé dans les fauteuils moelleux de l’epad ;
      belle famille en vérité.
       smiley


    • PtitLudo PtitLudo 14 avril 2010 09:46

      Eh oui Olivier, Famille .... et amis.
      Par exemple qui trouve-t’on parmi les principaux bénéficiaires de l’ouverture des jeux en ligne :
      - Clients de l’entreprise de lobbying PIC Conseil dont l’actionnaire principal n’est autre que Frédéric Lefebvre
      - Opérateurs ayant obtenu une licence officielle délivrée par l’état : Bouygues, Lagardère, Bolloré, Pinault, Bernard Arnault
      - Stephane Courbit
      - Le fils Balkany
      - etc ...

      Bref de bons retours d’ascenseur. Comme s’il n’y avait pas d’autres problèmes plus urgents à gérer.


  • Jérôme M. 13 avril 2010 15:36

    Pourquoi serait-ce à nouveau à ceux dont la retraite est menacée, malgré eux de pâtir ? Cherchons les fonds, là où ils se trouvent, et taxons les revenus financiers.


    • olivier cabanel olivier cabanel 13 avril 2010 17:44

      Jerome M,
      voilà une solution radicale et citoyenne,
      je doute qu’elle soit du gout de ceux qui sont menacés,
      et je doute que notre naimpérial président la défende,
      mais dans le fond, on peut très bien se passer de son avis.
       smiley


  • FYI FYI 13 avril 2010 22:31

    Il faut changer de régime, pas de retraite mais politique ...

    Concernant le calendrier, les syndicats vont essayer de jouer la montre car le nabot est au bout du rouleau et nous sommes déjà en préparation électoral pour les présidentiels de 2012.
    Absent lors de la crise, les syndicats ne joueront pas le jeu, Woerth est dans la panade, même la CFDT crie qu’il est urgent d’attendre, et ces derniers pourront même passer aux yeux de sa base pour des résistants, décidemment tout ce régime sociétal n’est qu’escroquerie.

    Alors le Nabot va certainement essayer de passer sa loi scélérate comme les autres au mois de juillet et crier à qui veut l’entendre qu’il a le courage de faire des « réformes » courageuses et nécessaires ... il faut désormais passer à l’après régime et dans le calme !

    Discuter de ces charlots n’a plus de sens, il n’y a aucun avenir avec eux ...


  • olivier cabanel olivier cabanel 13 avril 2010 22:39

    FYI,
    c’est un scénario tout à fait prévisible,
    sarko voudra passer en force, avant l’été.
    comptant sur la démobilisation des vacances,
    un gros risque tactique.
    d’autant que les enseignants, la justice, et tous les autres conflits non résolus vont réapparaitre,
    climat social lourd, à l’entrée de l’hiver.
    à se demander s’il n’est pas en train de se suicider politiquement, pour provoquer un clash ?
    il vient de tomber encore plus bas dans les sondages (moins 7 points) et pour la première fois, il entraine Fillon dans la dégringolade.
    je me demande s’il va vouloir continuer son mandat,
    il doit être tenté de démissionner, espérant mettre la gauche dans l’embarras,
    et reprendre la main ?
    fin de mandat passionnante.
    merci de ton commentaire.
     smiley


  • ddacoudre ddacoudre 13 avril 2010 22:49

    bonjour olivier

    rien a dire si ce n’est dit rajouter l’article que j’ai écrit.

    http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=73291

    cordialement.


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