lundi 3 avril 2006 - par Méric de Saint-Cyr

Se réapproprier son cerveau

Je me suis posé la question suivante : lorsqu’on écoute beaucoup et qu’on lit beaucoup, et que cette activité est pour ainsi dire quotidienne, que reste-t-il dans le cerveau, dans la mémoire ?

Est-ce que finalement, à force de recevoir de l’information, le cerveau ne sature pas ? Vous pouvez vous en rendre compte par vous-même : trop d’information tue l’information, et finalement, la mémoire ne retient que des bribes, et 95% de l’information que l’on reçoit n’est pas retenue.

Il existe bien sûr une théorie plus psychanalytique que physiologique selon laquelle notre cerveau retiendrait tout, et nous ne maîtriserions pas les processus de restitution. Je pense que cette théorie est une forme de superstition romantique qui aurait tendance à nous faire croire que le cerveau serait un outil de mémorisation extraordinaire, infini, inépuisable et que ce seraient simplement nos problèmes psychologiques, nos blocages mentaux qui nous empêcheraient d’accéder à cette source de savoir infini. Je suis convaincu que ce sont simplement des balivernes. Dès la perception, c’est-à-dire au moment-même où le cerveau capture l’information, s’opère déjà un tri (qui est bien entendu conditionné par les blocages mentaux, mais pas uniquement) car il est absolument impossible d’apprendre par cœur toute une bibliothèque.

Pour se consolider, la mémoire a besoin de rabâchage, de rafraîchissement régulier. On le voit bien, pour apprendre par cœur un texte de théâtre, une poésie, une chanson, il faut répéter et répéter encore. Et puis, si on ne pratique pas, on oublie, car les enchaînements complexes nécessitent une pratique quotidienne.

En fait, l’arrivée de l’informatique et d’Internet dans la vie des gens présente indubitablement des avantages, ne serait-ce que la facilité d’accès à l’information, mais aussi des inconvénients, dont le plus grave, à mon avis, c’est de nous inciter à fournir de moins en moins d’efforts de mémoire.

  • Pourquoi faire l’effort d’écrire correctement en français, puisqu’il suffit d’appuyer un bouton pour que le texte se corrige tout seul ?
  • Pourquoi faire l’effort de retenir plein de numéros de téléphone, alors qu’il suffit de les mémoriser dans l’appareil ?
  • Pourquoi faire l’effort de se souvenir, puisque la mémoire de l’ordinateur est infaillible et instantanée ?

Et je ne parle pas seulement de la mémoire des mots d’un livre, mais aussi de la mémoire de la vie quotidienne : ces gadgets (notepad, logiciel, etc.) qui rappellent un rendez-vous, un concert ou pire, un anniversaire, et qui proposent même d’envoyer un e-mail pour le souhaiter, confinent à l’imbécillité et rendent totalement passif. Si c’est la machine qui souhaite un bon anniversaire, où est la sincérité ? Où est la spontanéité ? Que reste-t-il d’humain dans tout ça ? L’intention ?

L’ordinateur impose à sa manière une forme de dictature : on n’a plus le droit d’oublier.

Alors, de temps en temps, comme on range ses vieux papiers, il est bon de revoir les bêtises et autres fichiers inutiles qu’on accumule sur son disque dur en se disant : Je les garde, on verra ça plus tard, et finalement les années passent et le disque dur se remplit jusqu’à saturation, et on n’a jamais le temps.

La solution ? Il faut nettoyer, jeter, oublier ! L’oubli est une bonne chose... Il faut savoir de temps en temps repartir à zéro (j’allais dire, repartir à neuf), dans le sens de se dépouiller, se débarrasser du poids des choses à ne pas oublier des choses à faire, des se souvenir de et autres dictatures du chronomètre.

C’est facile de le vérifier en relisant des infos vieilles de 10 ans. Elles sont obsolètes, elles ne m’intéressent plus et elles n’intéressent plus personne. Il faut avoir conscience qu’il y a une masse énorme, à mon avis pas loin de 99%, de l’information que notre cerveau reçoit, qui est superflue. Cela crée même de l’interférence, du parasitage. Notre monde est malade de sur-information. Trop d’information tue l’information. A vouloir tout connaître, on finit par ne plus rien savoir.

Il faut donc se réserver rigoureusement des moments de silence, d’inaction, au cours desquels on doit simplement s’adonner à la pensée personnelle : réfléchir sur sa vie, faire le bilan, trier intérieurement, dans le silence et la tranquillité. Attention, pas 5 minutes par ci ou 10 minutes par là, ce serait complètement inutile et peut-être même frustrant. Mais plutôt une journée entière pendant laquelle l’ordinateur est éteint, la radio est éteinte, la télévision débranchée, pas de musique de fond, le téléphone coupé, bref, le silence. Afin de se ressaisir, de se réapproprier son moi, de prendre conscience que malgré le brouhaha du monde extérieur, et au-delà de cette pollution perpétuelle, nous existons en tant qu’individu et nous sommes capables de produire de la pensée sans nous charger du fardeau de la pensée des autres.

Certains argueront que notre pensée ne peut exister sans la pensée des autres. C’est vrai, mais ce n’est pas là que se situe le problème. Ce que je dis, c’est que si on est en permanence inondé par un flux perpétuel d’information, on prend le risque d’être mentalement noyé, asphyxié, et il est salutaire, je dirais même vital, de pouvoir couper ce flot envahissant pour se retrouver avec soi-même.

Ce que je dis est aussi valable pour la production d’un imaginaire intellectuel personnel que pour la création artistique, mais c’est aussi une discipline de vie qui est susceptible de nous préserver, de nous protéger de la folie contemporaine où le $y$tème veut nous conduire.

Être connecté, c’était la révolution d’il y a dix ans (minitel, téléphone portable, Internet, e-mail, chat, blog), mais c’était aussi un piège. La vraie révolution c’est d’être capable, volontairement et avec lucidité, de se déconnecter. Ici et maintenant.

Et de se déconnecter réellement, en fournissant l’effort de se désinféoder à la peur de "rater quelque chose", de "manquer une information". C’est un syndrome très répandu, ça finit par devenir comme une drogue, et il est salutaire de pouvoir se sevrer, se désintoxiquer. Les gens qui passent 15 heures par jour sur Internet sont des malades, autant que sont malades ceux qui passent autant de temps devant la télé ou sur une console de jeu. Leur cerveau ne fonctionne plus, l’ordinateur est devenu une prothèse de leur cerveau, ils sont devenus des handicapés mentaux. Alors, je le dis, réagissez !

Bonne question à se poser tous les matins en se réveillant : suis-je capable de vivre une journée, une journée entière, du matin jusqu’au soir, sans Internet, sans radio, sans télé, sans ordinateur, sans téléphone, sans une des formes de bourrage de crâne inventées par la société de consommation ?



16 réactions


  • jc (---.---.96.4) 3 avril 2006 17:07

    Excellent article !


  • shawford (---.---.17.96) 3 avril 2006 18:14

    J’aurai envie de répondre à votre conclusion par une boutade : ben oui, il suffit d’une panne d’électricité !

    Plus sérieusement, votre article part d’un bon sentiment, c’est même une quête qu’est tentée de poursuivre une part croissante d’individus : quête personnelle vers le cheminement individuel, vers la méditation, vers la spiritualité (celle ci n’étant pas forcément teintée de mysticisme ou au contraire de conservatisme dogmatique), tout cela recouvert par le concept des psychotechniques.

    Ceci bien sûr est loubale car par diverses voies, cette démarche nous amène à plus de responsabilité personnelle, préalable indispensable pour contrebalancer la violence et la passion de notre monde complexe.

    Il reste que comme l’ont démontré depuis quatre décennies les neuro scientifiques, notre cerveau gauche est bel et bien un disque dur quasi illimité, équilibré par le cerveau droit qui distille cette masse d’information sur la base de l’émotivité et de la receptivité de l’individu(le fameux syndrome du cerveau droit et du cerveau gauche que je tente de résumer ici -je l’espère pas trop maladroitement).

    Il paraît donc illusoire de s’en prendre à nos processus psychiques.

    Il nous appartient cependant de tenter en toute conscience de cheminer dans ces méandres de l’information en agissant favorablement sur cet environement extérieur, en y exerçant notre intuition et notre bon sens plutôt que de nous résigner sans fin à cette compétition perpetuelle.

    Ce discours sonne sans doute faux dans notre monde grouillant, il est bien souvent d’ailleurs qualifié de subversif.

    Alors je terminerai pas un « relax max » qui vient donner un écho plus sybillin à votre interessante réflexion.


    • Méric de Saint-Cyr Méric de Saint-Cyr 3 avril 2006 20:55

      Le cerveau gauche « magnétophone absolu » est un mythe, croyez-moi ! Ce que les neurophysiologistes disent est simplement que la capacité de mémorisation du cerveau (gauche et droit d’ailleurs, car la mémorisation concerne l’ensemble du cerveau et coïncide avec les zones du cortex stimulées) est supérieure à ce que nous en utilisons réellement. On dit communément qu’en une vie nous n’utilisons que 10% des capacité de notre cerveau. Mais ça aussi c’est un mythe. Notre cerveau fonctionne de manière aléatoire, fractale et rythmique à 100%, à raison de 2% par-ci, 5% par-là.

      Mon propos n’était pas, dans cet article, de prôner une réconciliation du cerveau gauche et du cerveau droit ou un contrôle de l’un ou de l’autre, cette division gauche-droite n’étant en réalité qu’une façon très schématique de voir le fonctionnement du cerveau. En fait l’ensemble du cerveau est extrêmement collaboratif et l’on sait depuis longtemps que c’est le sommeil paradoxal (le rêve) qui permet au cerveau de faire du « rangement ».

      Ce que je propose n’est donc pas de changer la manière de fonctionner du cerveau, mais de reprendre possession de notre cerveau, par rapport aux manipulations mentales induites dans tout le $y$tème informationnel, lui-même au service de la « pensée unique ».

      Mon propos est donc d’utilité publique et n’entend pas proposer de faire de la relaxation ou de la méditation, mais simplement se « débrancher » suffisamment longtemps pour réapprendre à penser par soi-même.


  • jlb (---.---.58.114) 3 avril 2006 21:10

    Chaque année, pendant quinze jours, je fais régime d’informations, d’ordinateur, de télé et de téléphone (pour ces deux là je n’ai pas à me forcer). Je parcours la montagne. Pourquoi, la montagne, sans doute parce que je vois la mer tout le reste de l’année. Mais surtout rupture quasi totale avec tout ce qui ressemble à de l’information. Vous avez raison tous les deux, Méric et shawford. Je prends les vacances du cerveau, et l’information grouillante. A moi de détecter le moment pour chaque. L’information, il faut la choisir, l’analyser et surtout ne pas se laisser dominer par elle, la maîtriser.

    A j’oubliais. Pour les vacances, j’emporte le PDA avec moi. Je mets des livres dedans. Cà prend moins de place dans les bagages, et je l’emmenes où je veux.


  • Marsupilami (---.---.229.251) 4 avril 2006 07:05

    Merci pour cet excellent article.

    Mais serez-vous entendu ? C’est peu probable.

    Je n’ai jamais eu de TV, je n’ai pas de téléphone portable, et l’ordinateur n’est pour moi qu’un outil de travail. Il est très simple de se débrancher de tout et d’aller faire une grande randonnée en forêt avec pour seules informations le chant des oiseaux, le bruit du vent dans les feuilles et les pierres qui roulent sous les pieds.


  • Jean (---.---.72.226) 4 avril 2006 09:07

    Désolé mais la conception psychanalytique du souvenir n’implique pas l’absence d’oubli etla fonction du dit oubli. Elle ne fait que manifester qu’il y a dans les symptomes psychiques un savoir inaccessible au sujet en première lecture et que ce savoir peut se décrypter. L’aspect, retrouver un souvenir est une des formes que prend ce décryptage. Si il renseigne sur ce qui anime un sujet il ne garanti en rien sur l’authenticité historique du souvenir en question : en effet celui-ci peut être entièrement reconstitué voire fabriqué avec d’autre matériau. Coe quoi ce n’est pas sis imple


  • shawford (---.---.17.96) 5 avril 2006 01:29

    whaou Jean là on plane (une boutade !! j’espere que tu m’en voudras pas mais j’ai décroché)

    de toute façon il me faudrait ma vie pour cerner tous ces phénomènes scientifico-psychologiques, j’essaye en fait plutôt de m’en remettre à mon intuition (d’où mon inculture notoire veuillez m’en excuser -tout particulièrement envers l’auteur de l’article)

    pour le débranchage je l’ai pratiqué pendant quatre ans : qu’est ce que vous pensez du lieu où j’lai fait, hors de toute « grouillance » ? http://abcdominique.free.fr/abcdominique_-_accueil/abcdominique_-_accueil.html

    sinon mon bodyboard, mes palmes et youpla à moi les tubes du sud ouest de la france (je suis à 30 bornes du spot)

    pour le PDA, j’avoue que j’ai carrèment du mal à lire sur support numérique en dehors du passage forcé devant l’écran de mon PC

    qu’est ce qu’on est bien sur cet article « zen » smiley


    • Méric de Saint-Cyr Méric de Saint-Cyr 5 avril 2006 10:44

      Très bel endroit en effet, mais pas forcément à la portée de toutes les bourses.

      Dans la région où j’habite (Côte d’Azur) les lieux pour se débrancher ne manquent pas et c’est quand même moins loin que les Caraïbes (et moins cher).

      Je vous conseille particulièrement le Parc du Mercantour. la vallée de la Roya, les gorges du Loup, les gorges du Verdon (on dirait en plus petit le canyon du Colorado). Bref, la France est un beau pays pour les ballades dans la nature et on n’y croise pas grand monde vu que les loisirs favoris des Français, c’est de rester à la maison pour regarder la télé, ou bien faire la queue au tire-fesse pour skier dans la boue, ou bien à la plage en été se griller au soleil, entassés les uns sur les autres comme des sardines smiley smiley smiley

      Regardez cette adresse


  • shawford (---.---.17.96) 5 avril 2006 11:18

    Quel endroit merveilleux en effet !! ça la France est belle et les gens de ce pays comme ceux de l’extérieur sont au moins d’accord sur ce point.

    Sûr que la Caraïbe peut paraître cher, pour autantla Dominique étant à 40 kms de la Martinique et de la Guadeloupe respectivement ce n’est pas forcément hors de prix (sauf à privilégier bien sûr les destinations où on s’entasse comme des sardines type République dominicaine -sa « cousine » des grandes Antilles)

    Tout ça n’étant « malheureusement » pas de la pub, n’y séjournant plus de puis deux ans (le site n’est qu’un vestige de ce temps béni).


  • jlb (---.---.54.204) 5 avril 2006 21:00

    les gorges du Verdon, le sentier Martel, je l’ai fait. Pour être en tête à tête avec dame nature, pas l’idéal, trop de monde et de papiers gras. Préfère les cîmes de moyenne montagne, plus calme. Je conseille aussi les sentiers côtiers, plein d’iode. Ne pas hésiter à faire un aller-retour, les paysages changent. Comme en montagne d’ailleurs. A éviter toutefois en période estivale.

    Vrai, le PDA pas encore l’idéal pour lire. s’améliorera. Je conserve encore une liaison assez forte avec le livre papier.


  • Daniel Milan. Contact : 0621543225 (---.---.168.14) 19 avril 2006 20:59

    Je suis également végétarien, mais cela ne figure pas en entête de ma « carte de visite »... Pour ce qui est du réappropriement du cerveau ; à la différence de beaucoup, on n’a pu encore m’en déposséder !!... Nous sommes quelques uns à avoir encore tout notre cerveau et nous nous exprimons en particulier sur : www.aredam.net


  • Marsupilami (---.---.180.118) 19 avril 2006 23:02

    Ouaf !

    Je suis un vieux pratiquant de la grande randonnée et néanmoins je souscris au poème de Léonard Cohen :

    « A person who eats meet wants to plant its teeth into something - A person who doesn’t eat meat wants to plant its teeth into something else - If you care about it only a minute, you are lost »

    Traduction : « Quelqu’un qui mange de la viande veut planter ses dents dans quelque chose. Quelqu’un qui ne mange pas de viande veut planter ses dents dans quelque chose d’autre. Si vous vous occupez de ce genre de trucs ne serait-ce qu’une minute, vous êtes perdu ».

    Houba houba !


    • pingouin perplexe (---.---.121.198) 22 avril 2006 18:14

      le pingouin aime bien Leonard Cohen. Il se peut bien, par ailleurs, qu’une saine critique de la diététique de la raison aide à penser en plusieurs d


  • pingouin perplexe (---.---.121.198) 21 avril 2006 23:03

    Le pingouin comprend que vous vous inquiétiez d’une potentielle « mainmise » de l’artefact sur le cerveau. Selon ce propos, il se pourrait bien qu’une nouvelle « blessure narcissique » de l’Homme soit mise à jour, dans laquelle serait en quelque sorte inversée sa position par rapport à l’outil. Cet aspect existe effectivement, et n’est pas à négliger. Il existe d’autant plus qu’il est observable, et c’est à ce propos que je peux vous rejoindre par rapport aux inquiétudes que vous énoncez. J’ai conscience qu’il s’agit ici de questions particulièrement délicates, mais l’on ne peut davantage négliger l’aspect de la techno comme extension des possibilités du cerveau humain. Je perçois encore ici une question de systèmes complexes, et de traductions entre ces systèmes. Il n’en est peut être pas pour autant aisé de répondre à la question « qui de l’Homme, ou de l’artefact, décide » ? Notre raison a largement les moyens de nous confronter à de telles incertitudes. Face à cela, je suis convaincu que l’espoir consiste à préserver une notion bien vivante de la personne. Enfin, c’est un avis.


  • Loéï (---.---.139.146) 12 mai 2006 13:52

    Article intéressant, mais j’ai envie de dire, manquant de recul.

    Selon moi, la question est plus profonde. Je parle en tant qu’individu dominé par son cerveau droit, donc beaucoup moins rationnel que la plupart de la population, et par là même, prompt à voir la vie autrement. Que les cartésiens me pardonnent mes images, et mon propos qu’il trouveront sans doute cahotique...

    On dit « on arrête pas le progrès ». Certes. Le problème, c’est qu’il avance plus vite que la philosophie qui permettrait à chacun de gérer ce progrès. Comme vous le faisiez remarquer justement, le flux d’information qui en résulte, abreuve le cerveau et peut plus ou moins le noyer.

    Mais je me rends compte que le progrès en général, est si intense que ce qui est fondateurs d’un être humain, se trouve banalisé, relégué au passé, ou à un lendemain hypothétique. En conséquence de quoi, et sans me baser sur autre chose que mon propre ressenti, je crois fermement que cette avancée perpétuelle de la société humaine, anéanti ce qui fonde la psyché, et surtout ce qu’il faudrait SAVOIR AUTANT QUE RESSENTIR.

    Par exemple : je cherche une vie paisible et simple. Or, nous vivons dans un monde rapide et complexe qui est donc tout sauf « moi ». Si je laisse ce monde déborder mes valeurs et aspirations, comme le font les médias effectivement, alors je ne suis plus le moi que je ressens.

    Nous sommes tenus de nous reformuler perpétuellement pour nous adapter au progrès, et aux informations. Mais cela va si vite, que nous risquons de perdre nos bases. « Chercher la paix intérieure » par exemple, est quelque chose d’évident, nous SAVONS que c’est bon pour nous. Mais sans nous arrêter sur cette question ; comme si c’était impossible ; sans vraiment ressentir ce que c’est, ou pourrait être, d’avoir le cerveau vraiment au calme. Curieusement, il faut avant tout avancer, progresser, capter plus d’informations... même si elles sont de nature à compromettre notre paix intérieure...

    Et si le vrai progrès humain, c’était de faire bien plus attention à ce qui est moins complexe, rapide et surprenant que le progrès lui-même ?

    Je ne dis pas « heureux les simples d’esprit », mais « heureux celui qui trouve paix et simplicité dans cette société d’accélération ».


  • DevNull 3 juin 2008 10:19

    Tu n’a pas entièrement tord… mais quand tu parle de connexion et de déconnection, puisque nous parlons du cerveau, on ce déconnecté pour ce reconnecter ailleurs dans ça tête (visible par IRM fonctionnel par exemple ;).

    C’est-à-dire que si je me déconnecté volontairement du net, je vais pouvoir enfin me reconnecter avec la nature… si je me déconnecté de la nature je pourrais peut être me reconnecter avec moi-même le temps d’une pensé ou d’un souvenir. Ensuite je me reconnecterais sans doute à ma vie sociale, etc…

     

    Des personnes disent être connecter avec eux même, doivent t’il ce déconnecter ?

     

    Tu te dis que je fais du hors sujet hein ^^. Ça ne m’étonnerait pas que tu pense ça, pourtant je ne parle que du cœur du problème. Je reste connecter sur internet fréquemment, histoire de me déconnecter un peut de ma journée ou de ma vie qui des fois n’est pas rose. J’en profite pour me connecter au savoir et au seul sujet qui m’a toujours intéresser : qu’es ce que La Réalité ?

    Et c’est connecté a mes souvenir, à ma volonté et au net que je vais ingurgiter de l’information. J’ai tellement de chose à apprendre si je veux comprendre qu’il est impératif que je ne me soucis pas 3/4 fois par jour de ce que je dois faire. Je l’ai noté et mon esclave favori va me le rappeler. Je vais pouvoir me concentré, me déconnecté de mes obligation pour me connecter a mes désir.

    Tu ne vois pas l’ampleur de la philosophie de l’informatique, comme beaucoup d’utilisateur l’lambda ce n’est gère qu’une machine non ? Comme une voiture (qui est une merveille de la thermo dynamique d’ailleurs). Et pourtant si tu savais… si tu savais pourquoi Alan Mathison Turin a travailler sur la calculabilité… si tu savais pourquoi Kurt Gödel a fait une énorme frayeur au mathématicien ce début de siècle… si tu savais ce qu’es une bande de valence électronique et un semi conducteur dopé… si tu savais ce qu’est une information et pourquoi Claude Elwood Shannon a du travailler sur cette notion… je pense que tu n’aurais pas écrit de la même manière ^^.

     

    PS : Le fond est juste… il n’est pas vrai, mais cette remarque s’applique aussi a ce commentaire ;)

     


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