jeudi 19 juillet 2012 - par Pelletier Jean

Un débat démocratique et citoyen sur la fin de vie

C’est en ces termes que Didier Sicard a présenté la mission que lui a confié le Président de la république. François Hollande s’y était engagé au cours de sa campagne, il est passé à l’acte en confiant au professeur Didier Sicard une mission de réflexion sur la fin de vie.

Le sujet, comme tous les sujets de société est difficile, il clive la société dans ses avis bien au-delà des clivages habituels. La mission Léonetti a abouti à un texte de loi en 2005 qui a instauré un « droit à mourir »sur lequel certain pensent que le droit est allé au bout de ce qui lui est autorisé et d’autres pensent qu’à l’usage celui-ci ne suffit plus et qu’il faut aller plus loin. Le nouveau pouvoir ouvre ainsi la possibilité d’un débat. « La question de la fin de vie n’appartient pas aux médecins » déclare Didier Sicard, professeur de médecine.

Il a toute autorité pour mener à bien cette réflexion, lui qu’on a nommé par ailleurs président d’honneur du Comité consultatif d’éthique qu’il a dirigé de 1999 à 2008. Beaucoup se souviennent de lui comme chef de service de médecine interne à l’hôpital Cochin à Paris. Il est par ailleurs professeur de médecine à l’Université Paris Descartes.

Il a largement contribué à la réflexion sur le droit à la procréation en participant aux débats de l’Ecole Normale Supérieure ouvert par Monique Canto-Sperber et plus particulièrement à la table ronde : « les problèmes de la naissance : question de limites, question de droits. »

Le voilà ainsi saisit de la naissance à la mort d’une tâche importante : celle d’élaborer les propositions les plus à mêmes de gérer la fin de vie.

Il est l’auteur de nombreux ouvrages où la préoccupation de la place du patient est son souci récurrent : « Infection à VIH : Savoir et comprendre : connaissance de l'infection à VIH pour la personne séropositive, ses amis, sa famille » en 1996, « La médecine sans le corps : une nouvelle réflexion éthique » en 2002, « L’alibi éthique » en 2006.

Didier Sicard a donné le ton lors d’un entretien accordé au journal le Monde : « Il faut aller à la rencontre de ceux qui ne parlent jamais, et non reconstituer un puzzle avec ceux que l'on connaît déjà ». En clair il propose de mettre un coup d’arrêt à la confiscation des débats par les médecins. Les associations de patients qu’il connait bien se félicitent de cette nomination d’un homme dans lequel elles ont toute confiance.

Il va se trouver au cœur même d’un affrontement entre des cultures différentes pour lesquelles ce sujet est l’objet d’âpres débats et parfois de violences extrêmes. Ses déclarations sont d’autant plus surprenantes qu’elles ouvrent en grand le champ du possible : « Il faut aller chercher les naïvetés sur la question, plus que les jugements abrupts ». Le ton est donné, cet homme d’une grande franchise et d’une honnêteté intellectuelle remarquable va surprendre son monde. C’est sans aucun doute le souhait de François Hollande.



46 réactions


    • Leo Le Sage 19 juillet 2012 12:19

      @Par durae.leges.sed.leges (xxx.xxx.xxx.174) 19 juillet 07:10
      Vous dites : « Il faudrait purement et simplement légaliser le suicide »
      En droit on dit que ce qui n’est pas interdit est permis.
      Il n’est pas permis de tuer mais il n’est pas interdit de se suicider.
      Donc, le suicide est permis.

      CQFD

      Votre humour sur la vie n’a rien de drôle. smiley

       

      Cordialement

      Leo Le Sage

      (Personne respectueuse de la différence et de la pluralité des idées)


    • La mouche du coche La mouche du coche 19 juillet 2012 12:35

      « 

      démocratique et citoyen »

      Rien que dans le titre, on sent déjà qu’on va se faire enfumer. ça pue les phrases bien choisie de communicant. Le marché ultra-libéral voulant faire de l’argent avec notre corps est derrière tout cela, c’est évident. Le retour de bâton est assuré. smiley


    • Pelletier Jean Pelletier Jean 19 juillet 2012 15:24

      @Durae,

      Votre affirmation est un peu abrupte et à court d’arguments.

      http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


  • CHIMERE 19 juillet 2012 09:38

    En tant que soignant ayant été très impliqué dans l’accompagnement de patients en fin de vie,je tiens à préciser qu’il existe déjà un « arsenal » réglementaire qui permet,non pas d’euthanasier,mais d’assister ce difficile passage vers la mort.


    Le problème serait,selon moi,que ces dispositions ne sont pas suffisamment appliquées.

    En plus des classiques traitements de la douleur en fin de vie,dont les systèmes PCA,il est possible de pratiquer ce que l’on appelle la « neuro-sédation ».

    il s’agit de mettre en place une mini pompe portable à perfusion,qui va diffuser un mélange de molécules assimilable à un « cocktail » anesthésique,composé de neuroleptiques et d’anxiolytiques puissants.

    Je sais bien que je risque de choquer certains lecteurs, mais il est important d’apporter des détails « morbides » à cette tentative d’explication.

    Le principe est simple :

    1) Le pronostic fatal étant admis,on procède à la mise en place du dispositif,que l’on règle à faible débit.La pompe est également programmée pour pouvoir délivrer des « bolus »,c’est à dire,des doses individuelles uniques élevées.

    2) Lorsque arrive l’agonie,elle se manifeste très souvent par une asphyxie,et ceci très souvent dans un état de conscience du patient conservé.
    En clair,il se voit mourir.
    Ceux d’entre vous qui ont un jour eu la sensation d’étouffer,savent de quoi je parle.

    Alors à ce moment là,on « envoie » un « bolus »,c’est à dire une dose programmée de ce mélange qui a pour effet immédiat la sédation de l’angoisse.

    La mort,cependant,n’intervient pas systématiquement.

    Très souvent,même,dans les minutes qui suivent,on observe le réveil du patient,dont l’angoisse a disparu.

    Il se peut que ce phénomène se reproduise plusieurs fois.

    A un moment,cependant,il ne se réveillera plus jamais.

    Ce ne sera pas la conséquence directe de l’effet des drogues,mais juste la survenue du processus naturel de la mort.

    Ce protocole de « neuro-sédation » est, d’après mon expérience,le moyen le plus doux que je n’ai jamais vu pour passer de vie à trépas.

    Il permet,de plus,associé à une PCA,de ne délivrer les « drogues » qu’aux strictes quantités nécessaires,permettant d’éviter de se trouver dans une situation dans laquelle le patient, sur dosé,n’a plus la faculté de communiquer avec ses proches.

    Là,au contraire,il peut parler pratiquement jusqu’à la dernière minute,sans confusion,et sans douleur.

    Donc,si ce protocole était généralisé,et si des moyens financiers étaient mis à la disposition des équipes de soins palliatifs et d’hospitalisation à domicile ( mourir chez soi plutôt qu’à l’hôpital..)
    le débat sur la fin de vie prendrait un autre aspect.

    Pour l’avoir pratiquée il y a trente ans,l’ « euthanasie » active ( car elle s’est toujours pratiquée de manière « sauvage »,ne nous mentons pas...) j’en ai gardé un traumatisme interne très douloureux.

    Ceux qui défendent l’euthanasie,pour la plupart,seraient,j’en suis sur,incapables de la pratiquer.

    Les autres sont surement de dangereux nécrophiles...

    La mort,il faut le savoir,ce n’est pas beau à voir,et on ne s’habitue jamais...

    Quant aux dangers que représenterait une loi autorisant l’euthanasie,je suis effrayé des conséquences qu’elle pourrait avoir en termes de dérives eugénistes. 

    Il faut à ce titre savoir que l’on « vide » parfois des lits de réa avant les WE....car pendant la semaine,les patients en état de mort apparente intubés et ventilés,sont bien pratiques en termes de facturation T2A....les professionnels honnêtes ne me démentiront pas...

    P.S. : @  durae.leges.sed.leges : le suicide n’est pas criminalisé en France.Renseignez vous.



    • Pelletier Jean Pelletier Jean 19 juillet 2012 15:25

      @Chimère,

      merci pour ce témoignage particulièrement émouvant et qui contribue au débat.

      http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


    • CHIMERE 19 juillet 2012 15:46

      @ Pelletier jean,


      Je ne fais pourtant que témoigner d’un quotidien professionnel ordinaire.

      Vous allez voir que dans ce débat,on ne demandera pas l’avis des soignants.

      Et pourtant,il me semble que l’on a quelques idées sur la question.

    • Pelletier Jean Pelletier Jean 19 juillet 2012 16:14

      @Chimère,

      je pense que l’on consultera les soignants, ce qu’à voulu dire le professeur Sicard c’est qu’il ne fallait pas que le monde médical confisque le débat.

      bien à vous.

      JP
      http://jmpelletier52.over-blog.com/


    • katakakito 19 juillet 2012 16:41

      Et les patients on va les consulter ?


    • cevennevive cevennevive 19 juillet 2012 17:01

      Bonjour CHIMERE et tous,

      « Ceux qui défendent l’euthanasie, pour la plupart, seraient, j’en suis sur, incapables de la pratiquer »

      Voilà, tout est dit...

      Et une Loi, dans ce domaine, ne peut qu’apporter des dérives ignobles (jusqu’à « choisir » à qui l’on va faire profiter des progrès de la science, et les autres à qui l’on va « injecter » la mort).

      Je n’arrive pas à comprendre les motivations des partisans farouches d’une telle loi. Peut-être ont-ils peur de leur propre mort ? Peut-être leur serait-il impossible « d’accompagner » l’un de leur proche vers le grand départ, et s’en remettraient-ils au corps médical ?

      Ce n’est pas très « noble » tout cela... Et l’on nommerait cette pratique : « mourir dans la dignité » ?

      J’ai travaillé bien des années dans une grande clinique (pas en tant que soignante, mais plutôt du côté social). Je vous assure qu’une telle loi ne peut qu’amener des inégalités criantes mais feutrées que vous ne soupçonnez même pas !

      Vous ne vous rendez pas compte de l’ignominie que cela peut apporter.

      Cordialement.


    • katakakito 19 juillet 2012 18:04

      Je vous suis à 100% Cevennevive ;
      Cette histoire c’est de la politique politicienne. Il n’y a pas de bonté humaine là-dedans.


  • foufouille foufouille 19 juillet 2012 11:11

    il est pas pro ADMD
    au moins, on aura le couplet « digne et courageux »


  • blablablietblabla blablablietblabla 19 juillet 2012 12:21

    Et comme disait Coluche « avecle préservatif Nestor je suis pas né je suis pas mort » !! sans commentaire, et comme dirait l’Anglais no comment !!!


  • Le péripate Le péripate 19 juillet 2012 12:30

    Si je comprends bien pour une raison inconnue il faut retirer la mort des soignants pour la confier à la« démocratie » ?

    Sachant que les politiques pourrissent tout ce qu’ils approchent les plus grandes craintes sont d’actualité.

  • Furax Furax 19 juillet 2012 13:47

    Bonjour Jean,
    Les débats reviennent régulièrement comme les bourgeons au printemps...
    Je vous redonne ma réponse d’hier :
    http://www.agoravox.fr/spip.php?page=forum&id_article=120137&id_forum=3408227


  • katakakito 19 juillet 2012 14:12

    J’approuve totalement ce que dit CHIMERE.

    Attention à ce débat : eugénisme en travaux. On commence par le plus évident. Ces gens qui sont en fin de vie, ils coutent cher à la sécu, ils souffrent plus que nécessaire n’est-ce pas, alors aidons les à en finir. Après on s’en prendra aux vieux qui ont des maladies graves et incurables.
    Voyez ce qui se passe en Belgique (cf article de SCHIFFER sur Agoravox).

    Les deux évènement ne sont pas apparus en même temps par hasard.

    Et puis ces handicapés majeurs à quoi servent -il. Les structures coutent cher, bonnes gens.
    Et ces parents qui veulent mettre au monde des enfants trisomiques, vous vous rendez compte du poids pour eux et pour la société. Il faut les obliger à avorter.

    Et puis ceci et puis cela.
    C’est mettre le doigt dans la porte de l’enfer !
    Mais les socialistes aiment ça.


    • foufouille foufouille 19 juillet 2012 14:35

      en angleterre aussi

      ensuite, ce seront les chomeurs qui seront pas « digne »


    • Pelletier Jean Pelletier Jean 19 juillet 2012 15:28

      @Katakakito et foufouille,

      je pense que là vous dérapez un peu....

      http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


    • CHIMERE 19 juillet 2012 16:02

      @ Pelletier Jean,


      Evidemment,ils grossissent le trait.

      Mais pas tant que cela.

      Voila ce qui se passera : lorsqu’un patient atteint d’un pathologie lethale mais d’évolution lente,qui passera un épisode de son combat dans le coma en réanimation,il y aura discussion de pratiquer l’euthanasie là ou aujourd’hui,on décide de se battre.

      Dans le contexte de casse du système de santé public,solidaire par essence,et de privatisation des soins,je vous fais le pari que le débat financier primera sur les questions éthiques.

      Un enfant atteint de mucoviscidose par exemple,en phase aiguë d’insuffisance respiratoire,et peut être effectivement pas très loin de la fin de sa maladie ,sera « évalué » en phase terminale,et euthanasié,par compassion,pour lui éviter de longues semaines de combat en ventilation artificielle.

      Puis,cela sera le cas des AVC,avec au début la fixation d’une limite d’age.Puis sans limites....

      Puis les « vieux »...

      Etc...

      Comme je l’ai détaillé dans mon post plus haut,il existe ,si on en donnait les moyens aux équipes de soins,pour pallier aux souffrances de fin de vie,sans prendre ces risques.

      Il est vrai que cela a un coût.

      C’est comme cela que les dérives vont s’insinuer dans les pratiques.

    • Furax Furax 19 juillet 2012 16:26

      Il n’y apas que la Hollande :
      Relevé sur le site fautpaspousser.com,

      En Belgique

      • La loi qui a dépénalisé l’euthanasie sous certaines conditions a été votée en 2002.

      • Le nombre d’euthanasies officiellement recensées est passé de 235 en 2003 à 822 en 2009, soit une augmentation de 250 % en six ans.

      • Une étude publiée en février 2009 dans la revue médicale American Journal of Critical Care révèle
      que des médecins et des infirmières ont eu recours à l’euthanasie pour 25 enfants alors que cette pratique est interdite pour les mineurs.

      • Dès 2007, plusieurs cas d’euthanasie de patients souffrant de dépression ont été dénoncés par une association spécialisée dans ce domaine («  Netwerk Depressie Vlaanderen »), qui rappelle que la dépression ne peut être considérée comme une maladie incurable.

      • Une étude parue en 2010 dans le British Médical Journal révèle que près de la moitié des euthanasies pratiquées en Flandre en 2007 n’auraient pas été déclarées à la Commission fédérale de contrôle.

      • Une autre étude parue en 2009 dans la revue Issues in Law and Medecine souligne plusieurs dysfonctionnements : dans certains cas le second médecin, qui doit examiner le patient pour confirmer ou non que les conditions sont remplies, rend en réalité son avis par téléphone, sans avoir rencontré la personne. Il révèle aussi que le fait que les ventes de « kits euthanasie » en pharmacie ne font l’objet d’aucun contrôle.

      • Des extensions sont encore envisagées : une nouvelle proposition de loi a été déposée en septembre 2010, pour autoriser l’accès à l’euthanasie aux mineurs de 12 à 15 ans.

      les dérives sont très rapides et très discrètes...


    • Leviathan Leviathan 20 juillet 2012 09:35

      Jacques Attali avait suggéré d’euthanasier les séniors de plus de 65 ans parce qu’ils coûtent trop chers à la société...
      http://www.dailymotion.com/playlist/x1e5jg_jackyshow38_jacques-attali/3#video=xk8o1j


  • Kookaburra Kookaburra 19 juillet 2012 16:03

    Bien que le sens étymologique de « l’euthanasie » est « la bonne mort », depuis les abominations nazies le mot est encombré d’une connotation sinistre. « Aide à mourir » est plus neutre.

    La vie s’allonge et les techniques de survie se perfectionnent. Il y a pratiquement plus de famille qui ne soit pas tôt ou tard confrontée à la question de l’aide à mourir. Le personnel soignant s’y trouve confronté aussi, car c’est maintenant à l’hôpital surtout que l’on meurt. C’est donc devenu un problème de société. La maîtrise de sa propre vie est une valeur fondamentale et la question se pose si cela englobe la possibilité de décider sa propre mort.

    Dans les pays de tradition libérale, où prime la notion de l’autonomie de la personne, ce qui importe c’est le degré de consentement des patients. Lorsque des patients en phase terminale de maladie subissent des souffrances constantes sans espoir de voir leur situation s’améliorer et qu’ils font la demande de manière répétée, volontaire et mûrement réfléchie, certains médecins et d’autres membres du corps soignant sont prêts à mettre à terme à leur vie (euthanasie active) ou à les aider à mettre fin à leurs jours (suicide assisté). Les médecins peuvent aussi être amenés à décider d’interrompre un traitement de survie en sachant qu’ils provoquent ainsi la mort du patient (euthanasie passive). Ces pratiques médicales largement connues ont le plus souvent un caractère très discret, voire secret, et bien qu’illégales dans la plupart des pays, elles sont rarement sanctionnées. Cette réalité comporte le plus haut risque des abus, et il faut combler l’écart entre la loi et la pratique.

    Le corps soignant des centres de soins palliatifs s’oppose catégoriquement à toute forme d’aide à mourir ou suicide assisté. On maintient qu’avec des soins palliatifs adéquats les malades ne demandent jamais l’aide à mourir. Même si cet affirmation est souvent vrai, elle n’explique pas complètement l’opposition des centre palliatifs, puisque l’aide à mourir et soins palliatifs ne sont pas contradictoires mais complémentaires. Il en va de soit que les médecins essaient par tous les moyens, y compris des soins palliatifs, d’encourager le malade à tenir bon et renoncer à une aide à mourir. Si certains considèrent la mort volontaire comme la pire des solutions, parfois c’est la seule.

    Le sujet provoque toujours des rejets brutaux et émotifs, parce que l’on craint qu’une brèche serait ouverte pour pouvoir se débarrasser des vieux et des handicapés. Mais le danger n’est réel tant que la pratique reste dans l’ombre, et c’est justement pour cette raison qu’une loi est nécessaire. La loi insiste sur la volonté du malade, exprimée d’une façon claire et répétée, et aussi sur le fait que le malade doit être « en phase terminale. » Encadrée par une loi tellement restrictive le danger d’abus semble pratiquement exclu. Mais elle exclut aussi beaucoup de malades qui, bien que dans un état pitoyable, ne sont pas moribondes. Lucides et souffrants , leurs demandes d’aide à mourir ne peuvent aboutir tant qu’ils ne sont pas « en phase terminale. »


    • Pelletier Jean Pelletier Jean 19 juillet 2012 16:20

      @Kookaburra,

      merci de ces prècisions qui montrent bien le signes de fractures et les inquiètudes qui se font jour.
      Cela nécessite bien qu’une réflexion et qu’un débat s’engage avec toutes les difficultès que cela reprèsente.
      je n’étais jusqu’il y a peu hostile à toute nouvelle législation, mais ayant participé à des débats et ayant rencontré des personnes confrontées à cette situation, j’ai un peu « bougé » dans ma tête.

      http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


  • YVAN BACHAUD 19 juillet 2012 16:06

    Il faut arracher au pouvoir le référendum d’initiative citoyenne souhaité par 82 à 88% des Français,voir www.ric-france.fr .

     Quand nous en disposerons nous pourrons proposer des lois en toutes matières par exemple :

    Sur le droit pour chaque personne de bénéficier d’une aide médicamenteuse pour mourir d’une mort douce. 
    + Le principe :

    La volonté du demandeur doit être respectée. L’État doit seulement s’assurer que la décision de mettre fin à ses jours est bien libre éclairée, réfléchie et réitérée.

    Article 1° Peut exercer cette demande :

    - 1° Une personne victime d’une affection grave, incurable et/ou invalidante entrainant une souffrance physique ou psychique constante et inapaisable ou qu’elle juge insupportable ;



    - 2°Une personne dont l’état de santé la place dans un état de dépendance qu’elle estime, -pour elle et selon ses propres critères d’appréciation – incompatible avec sa dignité,


    - 3°Une personne qui estime que , pour elle et selon ses propres critères d’appréciation la vie qui lui est offerte ne mérite plus d’être vécue.

    - 4° Une personne, qui n’est plus capable d’exprimer sa volonté mais dont le testament de vie indique des conditions dont on constate qu’elles sont réalisées.
    Exemple : Si je ne reconnais plus ma femme ou mes enfants je veux exercer mon droit à
    bénéficier d’une aide médicamenteuse pour mourir d’une mort douce. 

     

    -Le demandeur peut à tout moment révoquer sa demande.

    °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

    Si le référendum d’initiative citoyenne, souhaité par 82 à88 % des Français, était instauré cette question pourrait être soumise aux 46 millions d’électeurs qui pourraient CHOISIR les conditions de la loi..

     

    EXIGEONS LE AVANT 2012.. ! www.ric-france.fr



  • citoyenrené citoyenrené 19 juillet 2012 17:09

    très bien, bonne chance et bon travail à Mr sicard,

    cela se conclura t’il par un référendum ?

    ou resterons-nous les sujets d’un despotisme éclairé ?


    • foufouille foufouille 19 juillet 2012 17:57

      pour mieux faire passer le reste
      le « suicide » est digne ...........


  • chmoll chmoll 19 juillet 2012 17:55

    ben ouié un énième

    Un débat démocratique et citoyen sur la fin de vie

    il doit pas savoir que des êtres humains vient leurs dernières heures dans d’atroces souffrances,que la « médecine » continue de s’acharner sur eux inutilement

    je sais pas si on peut qualifier de médecine à se stade là

    certain médecins ont encore de la dignité pour abréger leurs souffrance


  • hans 19 juillet 2012 18:11

    Bonsoir Jean sujet très « corrosif » chacun a sa propre expérience à ce sujet.
    J’ai déja connu des cas d’Euthanasie sur des enfants commis par des médecins comme cela aurait pu être pour des zanimos auprès de vét
    érinaires.
    sujet difficile car chacun a sa propre expérience et sa propre affinité, au final, aujourd’hui je penche pour ne pas faire une loi , juste laisser le « feeling » jouer.
    Désolé de cette pauvre réponse mais c’est ce que je vois chacque semaine


  • zadig 19 juillet 2012 19:19

    A l’auteur

    Merçi pour cet article chapeau.

    Pratiquement toutes les contributions sont intéressantes.
    Les témoignages sont très utiles pour soutenir le réflexion.

    Cordialement 


  • Manu Manu 19 juillet 2012 20:13

    Merci à CHIMERE pour sa contribution.

    Je suis aussi très inquiet des dérives que pourrait susciter une telle loi.

    Et comme toujours sur ce sujet je pose la même question : pourquoi vouloir légiférer pour abréger la vie de certains malades quand on cherche par tous les moyens à sauver les suicidaires ?

    Pour moi, tout débat sur l’euthanasie qui élude cette question passe à côté du cœur du problème.


    • foufouille foufouille 19 juillet 2012 20:20

      Et comme toujours sur ce sujet je pose la même question : pourquoi vouloir légiférer pour abréger la vie de certains malades quand on cherche par tous les moyens à sauver les suicidaires ?

      les suicidaires pourraient se suicider et meme toucher une assurance vie
      une belle culture de la mort sauce ADMD


    • Kookaburra Kookaburra 19 juillet 2012 21:29

       

      Quels sont les arguments contre laide à mourir  ?

      Il y a les raisons religieuses. On trouve quelque part dans le Deutéronome  : «  Cest moi qui suis Dieu, qui donne la vie et qui le reprends.  »

      Les raisons religieuses sont valables et même inattaquables, mais nous vivant dans la tradition libérale, héritée du siècle des Lumières. Nous ne pouvons pas invoquer cette tradition religieuse pour interdire leuthanasie au niveau de la société. Il faut trouver dautres arguments. Il y a largument dite de la pente savonneuse  : si lon commence à légaliser leuthanasie, jusquà où ira-t-on  ? disent les catastrophistes. Le nazisme nest pas loin  ! Mais largument nest pas excellent. Dune part parce que le rôle de la loi est justement de tracer les limites à ne pas dépasser, et dautre part parce quil na jamais été question de pratiquer une euthanasie contre la volonté des personnes. Il apparaît difficile dinterdire ce quon estime bon au nom de conséquences mauvaises qui restent des hypothèses. Si lon dépénalise laide à mourir en certaines circonstances bien définies par la loi, on noblige personne à faire quoi que ce soit. On donne une liberté négative. Avec des garde-fous. Aussi chaque médecin aurait le droit de refuser une aide à mourir pour des raisons personnelles.

      Tout projet de loi stipule que le malade doit se trouver en phase terminale, que sa volonté de mourir doit être constante depuis un certain temps, que le médecin traitant et un deuxième médecin indépendant ainsi quune autorité judiciaire doivent approuver la demande. Sous ces conditions draconiennes on voit mal un danger dabus. Difficile à comprendre aussi lopposition catégorique dune partie des praticiens et de la publique.

      La majorité des malades même au stade terminal restent attachés à la vie, et les médecins sont attachés à la prolonger. Mais la chose essentielle cest le respect de la volonté et de lautonomie de la personne, du patient. Chacun a une évaluation personnelle des conditions sous lesquelles la vie est encore vivable. La respecter nest-ce pas le plus important  ? Paralysé, aveugle et sourd voulez-vous vivre encore  ? A chacun de décider où sont ses propres limites par rapport à la perte dautonomie, à sa capacité à se sentir encore digne, à se sentir vouloir encore vivre. Se voir poser des sondes, gastrique, urinaires, respiratoires, est-il envisageable, supportable, et si non, on fait quoi  ?


    • Manu Manu 19 juillet 2012 22:36

      « Il apparaît difficile dinterdire ce quon estime bon au nom de conséquences mauvaises qui restent des hypothèses »

      C’est justement le travail du Législateur d’apprécier les conséquences des lois !

      Par ailleurs, comment se fait le choix de ce qu’on estime « bon ». Légiférer, ça n’est pas autoriser ce qu’on estime « bon », c’est encadrer les agissements de chacun et de la collectivité dans l’intérêt général du peuple.


    • foufouille foufouille 19 juillet 2012 23:17

      « Paralysé, aveugle et sourd voulez-vous vivre encore  ? »
      sauf que, au debut, on est tres fragile et manipulable
      c’est facile de plonger quand on est dans la merde
      surtout sans soutien


    • katakakito 20 juillet 2012 07:28

      Ah le gros naïf qui pense qu’il suffit de faire une loi pour que tout marche comme sur des roulettes.
      On encadre tout et hop c’est bouclé.


    • foufouille foufouille 20 juillet 2012 11:44

      "Tout projet de loi stipule que le malade doit se trouver en phase terminale, que sa volonté de mourir doit être constante depuis un certain temps,"

      pas le projet ADMD


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