lundi 17 août 2015 - par Robert GIL

Vouloir changer le monde dans lequel on vit passe d’abord par un changement personnel

Nous avons tendance à oublier que nous sommes issus de la nature et que nous en sommes dépendants comme d’une mère nourricière. Elle est aussi la meilleure des éducatrices pour nous aider à concevoir un modèle de société viable et juste. Nous devrions pour y parvenir arrêter de l’asservir, et la traiter comme une partenaire et une alliée dans nos choix. Continuer à l’exploiter ainsi c’est mettre en péril notre survie. Car comme nombre de civilisations ayant chuté en épuisant leurs ressources naturelles, la notre se destine aussi à disparaître à cause de sa dévorante expansion. L’histoire se répètera une fois de plus, mais l’état de mondialisation actuel étend cette fois-ci le risque à toute la planète…

L’influence des grands groupes transnationaux a déjà fait tomber dans l’oubli de multiples modes de vie prospères et parfaitement adaptés à leur territoire. La standardisation culturelle s’est faite au détriment des savoirs accumulés. Ceci n’est pas surprenant, étant donné qu’il s’agit de savoirs gratuits et donc non compatibles avec le système marchand. Pourtant ces savoirs sont d’une immense richesse. Une richesse immatérielle qui ne se détériore pas au fil du temps mais se relègue et s’enrichit si la transmission de génération en génération n’est pas compromise. En se réadaptant soigneusement à son environnement direct, notre société ne serait plus sous l’emprise de la dépendance du trio « croissance, compétitivité, emploi ».

Chacun contribuerait à produire le nécessaire de l’autre, et l’artisanat trouverait un nouvel âge d’or, allant à contre-courant de l’obsolescence programmée et de l’uniformisation. La durée du travail serait réévaluée et les finalités de celui-ci reconsidérées comme des activités humaines essentielles, tel que l’auto-production alimentaire. Le temps libre ainsi dégagé permettrait à tous de pratiquer les arts, la science, la philosophie et diverses activités enrichissantes, et améliorer ainsi l’existence commune. Un environnement plus sain, des relations non plus basées sur la compétition mais sur l’entraide, et une réappropriation de la lenteur et des saisons favoriseraient considérablement l’éveil des qualités humaines.

Moins utopique que la quête d’un « toujours plus », qui n’est qu’une fuite en avant suicidaire, certains secteurs primordiaux pour le bien commun comme la santé ou l’énergie seraient développés de manière responsable et utilisés alors avec plus de parcimonie. Cette forme de frugalité n’aurait rien de contraignant, la liberté n’étant pas de pouvoir choisir entre un produit A, un produit B ou un produit C, mais de pouvoir s’affranchir de la servitude consumériste afin de se concentrer sur l’essentiel. Le progrès n’est sans doute pas dans l’évolution des gadgets inondant le marché mais dans l’éveil des consciences. Chaque composante de notre quotidien a son alternative, tout est affaire de connaissance et de savoir-vivre, et il y a là plus à y gagner qu’à y perdre.

Vouloir changer le monde dans lequel on vit passe d’abord par un changement personnel ; chacun doit commencer à se reconnecter à son environnement. La société n’est pas une entité extérieure à nous, nous la composons. Il n’appartient qu’à nous d’enclencher un mouvement populaire de réappropriation de la terre, afin d’éviter la souffrance d’une rupture qui s’accentue de jour en jour.

Prendre conscience de ces problèmes, ce n’est pas seulement trier ses déchets et manger bio. C’est aussi refuser l’hyperconsommation, car une consommation toujours plus importante, dévoreuse d’énergie détruit les ressources de la planète, et c’est se rendre compte que le sud crève de faim pendant que nous, nous crevons de mal bouffe.

G. PLEINLEDOS



14 réactions


  • Nicolas_M bibou1324 17 août 2015 10:50

    Vouloir changer le monde .... un beau rêve. Mais avant que le rêve puisse devenir possible, il faut le confronter à la réalité.


    La réalité, en France comme partout dans le monde, c’est que l’humain est tellement focalisé sur ses problèmes personnels, qu’il n’en a rien à battre du monde. 

    Passez ne serait-ce que quelques heures dans les cités. Les gens jettent leurs ordures par leurs fenêtres, parce que c’est plus simple pour eux. Leur gosses se blessent dans cet environnement immonde ? Mais rien à battre ! Les gosses, c’est juste un moyen d’obtenir les allocs, de toute façon. Allez, on les soigne vite fait quand même pour qu’ils arrêtent de hurler. Parce qu’on revient du boulot, on est fatigué, on n’a pas envie d’entendre ni de voir ses mioches, on les laisse dehors jusqu’au milieu de la nuit.

    Vous pensez que je décris un comportement marginal, quelques pauvres âmes perdues qu’il faut réconforter ? De rares cas isolés ? Vous avez fait votre JAPD récemment ? Ce que je viens de décrire, c’est 70% de la population française. 70% qui sait à peine lire et écrire, qui va galérer pour avoir un SMIC, qui va faire un boulot de galérien pour ramener un SMIC, qui ne suffira qu’à peine à payer les loyers et la bouffe.

    Vous ne croyez pas ce que je dis ? Regardez les stats de la JAPD. On a plus de 30% d’illettrés en France. Et on est dans un pays riche. Et ce sont les stats officielles.

    Ce qui amène ma conclusion : si dans un pays riche, on a 10% de bobos qui s’inquiètent de la planète, c’est un miracle. Oui, toutes vos connaissances sont probablement dans ces 10%. Ce qui fait que vous vivez dans un monde virtuel. Que vous croyez qu’un changement est possible. Que vous croyez que les français, ou même que les habitants de ce monde en ont quelque chose à faire de leur descendance et de l’état du monde.

    Vous vivez dans le déni. Allez faire un tour dans quelques pays pauvre, comme l’Inde par exemple. Les gens vivent dans leurs déchets. Ils ne font rien pour changer la situation. Quand on leur demande pourquoi, ils disent qu’ils ne voient pas le problème. Qu’ils sont en vie, que c’est tout ce qui est important.

    Ben pour le monde, c’est pareil. L’humain, ce parasite du monde, va continuer à polluer, à se multiplier. Et ce quoi qu’en pensent le 0,1% de la population qui a une vision globale, qui aimerait un monde meilleur. Et jusqu’à ce que le monde devienne invivable, que des épidémies flinguent une large majorité de la population, que les sécheresses tuent en masse. Et quand bien même, l’humain ne changera pas de comportement.

    Vous voulez sauvez le monde ? Consommer moins ? Polluer moins ? Je vous conseille d’investir dans les armes de destructions massives. Faire des massacres de masse avant que la Terre ne s’en charge. Réduire la population humaine à quelques millions d’individus. Car l’homme ne changera pas.

    • Sozenz 17 août 2015 14:17


       Excusez moi ... mais c est quoi un bobo ? je le vois partout., ce mot à l air de contaminer beaucoup de monde.
      Bref , sinon , sur le fond , je sens que vous avez vu le problème « général : L’Éveil de la conscience....(retrouver notre part de divinité) ce qui est pourtant, au final, le seul but réel de toute notre vie... tout le reste est tellement temporel.

       je sens le rires au loin qui arrivent aussi fort qu un roulement de tambour ^^

      Oups , c est vrai qu est ce que je fais là ? les Coeurs sensibles (je ne parle pas de sensiblerie) sont déjà sur le chemin ...

      Pour votre dernier paragraphe, je vous conseille fortement de retirer cette idée de votre tête en ce qui concerne les armes massives, (pour votre bien ). pour votre enseigne , si vous ne le saviez peut être pas encore , d autres s en » Chargent" déjà.

       


    • bourrico 7 17 août 2015 14:25

      @Sozenz

       Excusez moi ... mais c est quoi un bobo ?


      Grossièrement :
      Une sorte de Parigot bisounours un peu niais encarté au PS.
      Après c’est comme tout, y a des variante, selon ce que l’on veut décrédibiliser sans avoir à donner trop d’explications.

    • Sozenz 17 août 2015 15:38

      @bourrico 7
      Merci, c est fort aimable de votre part de donner la « défintion » de ce mot ;
      Mais je ne souhaitais pas véritablement la traduction ; comme sans doute, vous l’aurez compris Quand je vois l’extension faite par votre seconde phrase vous avez deviner le chemin de ma pensée . .
      Merci de votre appui !!


    • tashrin 18 août 2015 17:02

      @bibou1324

      commentaire désespérément... lucide
      La vision globale, tellement nécessaire, tellement peu repandue... que ceux qui en disposent en viendraient presque à souhaiter être idiots pour ne pas voir ce désastre...


  • flourens flourens 17 août 2015 11:00

    il est des associations qui professent « se construire pour construire autrement » et elles ont foutrement raison


  • Hector Hector 17 août 2015 11:13

    Refuser la surconsommation ?
    Je suis bien d’accord, mais allez dire ça, ne serait-ce qu’à votre entourage proche.
    Au mieux vous passerez pour un original, un doux rêveur ou un doux dingue, au pire il y en aura bien quelques uns pour vous jeter des pierres.

    Cette société de consommation que ma génération rejetait déjà depuis la fin des années 60 est en train de nous abrutir définitivement. Ces besoins artificiels créés 24/24 par les publicitaires et autres ont déterminés une attitude compulsive d’acquisition que la plupart a intégré définitivement à son mode de vie.

    Un exemple simple mais édifiant : La consommation des ménages couvre 53 à 55% du PIB, or cette consommation s’effectue à 80% en grande surface.
    Merci de votre article.
     


  • César Castique César Castique 17 août 2015 11:45

    « Vouloir changer le monde dans lequel on vit passe d’abord par un changement personnel. »


    Tu commences quand ? A la rentrée de septembre ?

  • zygzornifle zygzornifle 17 août 2015 13:15

    le changement est dans la révolution , ceux qui président au destin de l’humanité n’abonneront jamais leur poste qui a laisser des cadavres par milliards derrière eux .....


  • Petit Lait 17 août 2015 13:33

    Non mais... je rêve ? J’ai presque tout lu, et je n’ai (presque...) rien lu sur les grands méchants riches exploitant les petits gentils pauvres.... Au contraire, j’y ai trouvé juste une gentille utopie (au moins autant tarte à la crème que la théorie des méchants riches et des gentils pauvre, mais bon) qui pourrait plus simplement et plus réalistiquement (b’in oui, même si on tient de fumeuses théories sociales, on est pas dispensé d’un minimum de réalisme, si ?) résumée par : il serait tant que chacun prenne ses responsabilités, cesse de consommer tout et n’importe quoi, accepte de payer le juste prix des choses et de payer plus pour acheter moins, mais de la meilleure qualité. J’ai bon ?


    Le problème à cela, c’est qu’à force d’avoir une société de plus en plus étatisante, socialement dépendante des largesses d’un état providence distribuées comme autant de bonbons électoralistes par des politiciens en mal d’électeurs, la simple notion de RESPONSABILITÉ tend à disparaître ! Au détriment, le comble, d’un individualisme où toutes notion de devoir s’est effacée, ne restant plus que celle du « j’ai droit à » (au dernier tuutPHONE, à une grande TV pour regarder le foot, à des vacances au camping 3* avec le dernier modèle de caravane etc etc) !

    Tout cela grâce aux fameuses théories gauchistes colportées à travers le siècle dernier, jusqu’à aujourd’hui, ici même, par Mr Gil !  

  • tf1Groupie 17 août 2015 18:41

    D’accord, mais moi j’attends que que Robert Gil change d’abord.
    Il va falloir qu’il réduise son activité sur Internet : il a largement dépassé l’overdose.

    Sur Internet il faudrait que chacun ait un quota d’articles, ce quota étant fixé ... par le Parti Central.


  • Le p’tit Charles 18 août 2015 10:30

    Le monde ne changera pas de si tôt...c’est tout le contraire qui arrivera jusqu’à l’explosion finale.. !
    Ouvrez les yeux..ça empire tous les jours..


    • lsga lsga 18 août 2015 14:02

      @Le p’tit Charles
      le monde a déjà énormément changé. N’est-ce pas cela qui vous fait pleurer vous autres réactionnaires ?


    • Le p’tit Charles 18 août 2015 16:13

      @lsga...« réactionnaires ? »
      Le monde change tout seul.. ?...les humains qui sont dessus n’apportent que mort et désolation...destruction..famine..pauvreté..comme il y a des milliers d’années...rien ne change sinon le nombre de conneries toujours plus débiles..et des commentateurs qui ne comprennent rien au programme...
      Réactionnaire... ?


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