jeudi 21 mai 2020 - par moderatus

Zemmour a raison, la France est bien divisée en trois

 

L'analyse de Zemmour sur la situation de la société française me parait claire, lucide et me semble correspondre à une réalité indéniable, nous sommes dans une configuration semblable à celle du livre ''l’Archipel Français'', de Jérôme Fourquet. Pour Zemmour, trois territoires Français se côtoient, mais ont des problèmes, des comportements, des modes de vies, des aspirations différents.

Ils se côtoient mais ne forment pas une communauté unie.

Chaque événement important révèle des réactions différentes ou des manques de réaction significatifs. La pandémie du coronavirus est encore un révélateur de cette fracture.

La France survivra au coronavirus, mais peut être pas à la libanisation de son territoire.

 

 

La France des grandes villes

Cette France qui est le territoire privilégié des premiers de cordée ou des aspirants à devenir ces premiers de cordée, cette France qui a toutes les possibilités, toutes les facilités, tous les avantages, travail, transport, culture, services publics, soins. On construit des mégapoles, où toutes les possibilités sont concentrées, en abandonnant la ruralité, les campagnes et les banlieues.

C'est la France des vainqueurs et des gagnants de la mondialisation.

La France aussi de ceux qui ont pu fuir Paris pour échapper au confinement. Des milliers de Parisiens ont quitté la ville. Leur destination, la province - notamment le Sud - où beaucoup possèdent des résidences secondaires.

 

La France périphérique

Qui a donné naissance au mouvement de détresse des gilets jaunes, courant important qui a montré la détresse d'une population qui se sent abandonnée, rejetée.

Fermeture des services publics, départ des usines, pas de moyens de transport. 

Des territoires abandonnés où la vie est de plus en plus difficile.

Mouvement des gilets jaunes, complètement ignoré par la France des grands centres et par la France des banlieues. Cette France agit en solo.

C'est la France des vaincus de la mondialisation.

C'est dans ces endroits que se trouvent contrairement à ce que certains pensent, les territoires les plus pauvres de l’hexagone.

Cette France aussi rurale souffre énormément. Les agriculteurs ont des salaires de misères et des horaires de damnés.

Selon un « premier bilan » de la Mutualité sociale agricole (MSA), les agriculteurs ne gagnent en moyenne que 15.000 euros par an, soit 1250 euros en moyenne par mois. En 2016, près de 20% des exploitants ne pouvaient pas se verser de salaires alors que 30% d'entre eux touchaient moins de 350 euros par mois.

Le nombre d'agriculteurs ne cesse de diminuer en France. Au total, 48.000 exploitations agricoles ont disparu entre 2011 et 2016.

Selon les statistiques de la MSA (Mutuelle Sociale Agricole) au moins un paysan se suicide en France chaque jour. Agribashing, difficultés financières, solitude imposée par une activité chronophage, les agriculteurs craquent.

Seule bonne nouvelle pour cette France abandonnée, elle est en grande partie oubliée aussi par la pandémie.

 

La France des quartiers de non droit.

On les appelle quartiers de non droit, mais cette appellation est fausse, car il y a des règles et des lois dans ces quartiers mais édictées par les caïds.

Cette partie de France que l'on a abandonnée, que l'on a ghettoïsée et qui s'est aussi auto ghettoïsée. Cette France qui s'est coupée de la république, qui vit d'une économie parallèle, où la misère se concentre et où la migration clandestine se réfugie, aggravant les problèmes de santé et de sécurité.

Cette France que les caïds ont transformée en enclave étrangère en maintenant en coupe réglée les habitants qui en sont les premières victimes, cette France où les extrémistes religieux distillent leur poison en toute tranquillité. Au mépris des lois françaises, ces extrémistes religieux appellent dans certains quartiers les fidèles à la prière à grand renfort de hauts parleurs du haut des mosquées, comme à Nice., et d'autres villes. Et cela ne date pas d'hier.

 

Cette France des quartiers de non droit qui n'ayant comme objectif ni obligation les règles et les lois de la république, réagit de façon autonome à chaque événement qui touche la France, que ce soit pour les manifestations des gilets jaunes, la réaction aux attentats islamistes, et en ce moment vis à vis de l’adhésion à des règles de confinement, qui ne font pas partie de ses règles de vie.

Ces territoires perdus de la République que le pouvoir est impuissant à reconquérir.

C’est une France qui a fait sécession, une France où la fracture identitaire est mortifère. Une France que la pègre a transformée en enclave et le confinement démontre une fois de plus, la scission de ces territoires d'avec le reste du pays. Une France où des bandes se combattent et où des communautés se disputents les territoires.

 

Alors est-ce que la France peut survivre à cette libanisation ?

Ma réponse est non. S'il n'y a pas un projet commun une ambition partagée, une vision commune de l'avenir, entre ces trois Frances afin qu'elles n'en forment qu'une, alors c'est l'éclatement et la mort d'une nation.

 




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