mercredi 2 décembre 2009 - par Jonathan Parienté

De la viande de porc créée en laboratoire

Dans un futur plus ou moins lointain on pourra se demander si la côtelette qui trône dans notre assiette a un jour été un animal à quatre pattes, qui a vécu et gambadé dans la nature. Selon la presse anglo-saxonne, et notamment le Times, une équipe néerlandaise aurait réussi à créer in vitro un morceau de viande de porc.

Les travaux ont été menés par une équipe de l’université d’Eindhoven dirigée par le docteur Mark Post. Ils ont été financés par l’Etat néerlandais et… par un fabricant de saucisses, dont on peut sans mal imaginer l’intérêt qu’il porte à ce genre de recherches.

La “gestation” de ce morceau de viande s’est faite dans une boîte de Petri. Les chercheurs ont prélevé un myoblaste – une cellule musculaire – d’un porc bien vivant. Ils l’ont ensuite mis en culture dans ce milieu riche en nutriments indispensables, in vivo, au développement d’un muscle. Le résultat, selon le Times, est un morceau de viande “gluant” qui n’a pas grand chose à voir avec un morceau issu d’un animal.

En effet, la viande cultivée in vitro n’a pas subi les contraintes mécaniques qu’ont dû supporter les animaux. Les chercheurs devront trouver un moyen pour faire faire de l’exercice à ces muscles de laboratoires avant d’espérer le commercialiser. Quoiqu’en matière de saucisse la forme n’importe guère…

A l’inverse d’autres recherches dans le domaine, celles de Mark Post et de son équipe – injoignables – n’ont pour l’heure pas été publiées. Ce qui incite à la prudence. J’ai joint plusieurs biologistes pour qu’ils commentent ces travaux, dont le chercheur new-yorkais Tom Roud, notre voisin de comptoir au C@fé des sciences qui a accepté de réagir “à chaud” sur le contexte de ces travaux :

“Mettre des cellules en culture, c’est du quotidien de laboratoire. Il est assez facile de cultiver beaucoup de tissus (comme des cellules de peau), c’est peut-être un peu plus compliqué pour des cellules musculaires mais cela ne me semble pas a priori très compliqué. Il faut probablement juste trouver le bon “cocktail” de milieu de culture et le bon protocole.

Ce qui est étonnant dans cette histoire est que l’équipe en question a travaillé longuement dans des buts manifestes de chirurgie reconstructrice sur des problèmes qui m’ont l’air beaucoup plus complexes, comme la culture de vaisseaux sanguins. (…) Peut-être que l’idée de cultiver de la viande est “plus vendeuse” que celle de cultiver des vaisseaux sanguins, je me demande donc si cela ne relève pas un petit peu d’une stratégie de communication, à la fois vis-à-vis du grand public, des organismes de financement et bien sûr des entreprises de l’agro-alimentaire.”

Les questions posées par ces recherches sont toutefois primordiales. Nourrir 9 milliards d’humains à plus ou moins long terme sera un des enjeux majeurs de ce siècle. Et si l’on peut produire de la viande sans émettre les quantités astronomiques de gaz à effet de serre des élevages actuels, nul doute que la viande en boîte a de l’avenir.

En plus, cette méthode a reçu un blanc-seing de l’organisation PETA qui milite activement contre les mauvais traitements faits aux animaux. Ils ne trouvent rien à redire à cette technique de fabrication. Et ont même créé, en 2008, un concours doté d’un million de dollars à qui arrivera “à créer de la viande sans tuer le moindre animal”. 

Images : montage à partir de photos de DistractedMind (cochon), wallyg (saucisses) et de PNNL (boîte de Pétri).



46 réactions


  • Francis, agnotologue JL 2 décembre 2009 10:48

    Bravo ! Je dis vive la science, si elle arrive à fabriquer de la viande commercialisable sans tuer aucun animal.

    Pour ma part et dans cette hypothèse, je suis prêt à devenir végétarien !  smiley


    • Cascabel Cascabel 2 décembre 2009 12:21

      Je ne sais pas si chez les autres c’est psychologique mais chez moi la nécessité de manger du steak saignant est physiologique.


    • Cascabel Cascabel 2 décembre 2009 12:58

      Pourquoi voulez vous que je me complique à ce point la vie ?
      Enfin, si je devais me retrouver dans des conditions de survie je tuerais moi même l’animal, cela me semble évident.

      Pour le moment, il me suffit d’aller chez le boucher, de choisir et de cuisiner. Comme en plus j’adore me servir de mon couteau, un très bon modèle au tranchant exceptionnel, je ne vois aucune raison sérieuse de m’amuser à planter mes crocs dans une brave vache.


    • Cascabel Cascabel 2 décembre 2009 13:14

      Exemple débile.
      Notre constitution nous permet de tuer à mains nues beaucoup d’animaux, chiens, chats, lapins, poissons, oiseaux, etc, et de les manger tels quels.
      Il se trouve que la cuisson nous permet de digérer plus facilement et de d’absorber à moindre frais les protéines dont nous avons besoin, raison pour laquelle nous nous y sommes si bien habitués au point d’en devenir dépendants.
      .


    • Cascabel Cascabel 2 décembre 2009 13:21

      Quand à comparer la viande, un aliment nécessaire, à la cigarette, une drogue pure et simple, relève d’un peu de fanatisme, non ?

      Soyez végétarien si ça vous fait plaisir mais ne confondez pas des raisons morales avec des raisons de santé.


    • Cascabel Cascabel 2 décembre 2009 13:43

      Et encore avec vos clopes... ça devient un tic.

      Dans tout guide de survie on vous apprend à faire des pièges car la protéine animale est vitale pour nous.
      Si vous mangez votre chat dans une île déserte vous prolongerez votre survie, si vous fumez vos clopes vous n’arrangez pas votre état. Pas dur à comprendre pourtant.

      Je trouve assez comique cette prétention à remettre en question des milliers d’années de mode alimentaire sur un coup de tête farfelu. Si la viande était superflue comme vous dites, alors on ne trouverait que quelques peuplades adeptes de cette curiosité culinaire. Hors absolument tout le monde, sous toutes les latitudes, mange de la viande et ce depuis des temps immémoriaux.
      Je sais vous allez me trouver quelques rares exceptions, quelques bouddhistes ici et là n’osant pas tuer un poux...mais ce sont des exceptions ! Des cas marginaux qui vont à contre courant de la nature de leurs semblables.

      Bref, ça m’amuse cette discussion absurde au possible.

      Ha, oui j’oubliais, nous avons une arme naturelle redoutable qui accompagne justement notre nature de prédateur : un cerveau exceptionnel commandant des mains habiles.
      Si nous nous contentions de salades et d’eau douce et bien nous serions de gentils petits lapins.


    • Cascabel Cascabel 3 décembre 2009 21:59

      « la viande peut être utile et nécessaire (d’ailleurs vous pouvez aussi manger vos clopes) »

      OK Actias, je propose le deal suivant :

      Sur l’île déserte vos mangez vos paquets de clopes et moi je me rôtis le chat pour moi tout seul. Comme ça tout le monde y trouvera son compte.

      Pour le reste de votre réponse il n’est pas vraiment possible pour d’y répondre car vous vous engagez dans une démarche de foi où vous mélangez morale et diététique.
      Je ne réussirais pas à vous convaincre que l’être humain est par nature omnivore, comme le cochon d’ailleurs. Ce dernier ne se pose pas la question si la viande est bonne ou non pour lui, si elle est vitale ou non, il suit tout simplement son instinct et mange ce que son organisme lui demande.
      Les premiers humains, pas encore influencés par aucun lobby alimentaire ont chassé pour survivre et tout comme les humains d’aujourd’hui se régalaient en mangeant de la viande. Des médecins vous trouveraient des explications précises sur les bienfaits des protéines et des graisses animales. J’ai entendu à se sujet une émission sur radio courtoisie la semaine dernière traitant en détail ce sujet.
      Pour ma part, je me fiche de rentrer dans les détails, je fais simplement confiance à la nature et je sais faire la différence entre une drogue et un aliment.

      Bref, si vous pensez pour vous rassurez qu’on mange de la viande depuis la nuit des temps par simple tradition et qu’il s’agit là d’une mauvaise habitude, libre à vous. Mais à ce rythme là vous pouvez aussi remettre en question notre position de bipèdes. Il serait peut-être plus naturel pour nous de marcher à quatre pattes, peut-être que nous nous trompons depuis des millions d’années ? Après tout la position debout ne fatigue-t-elle pas la colonne vertébrale et n’est-elle pas responsable de toutes sortes de maux ?

      On peut bien sûr se passer de viande, se prendre la tête a essayer de récupérer ici et là les fameuses protéines dont nous avons besoin, voir survivre avec une alimentation appauvrie. En ce sens le terme « vital » n’est peut-être pas bien choisi. Mais une chose est sûre : la viande est un aliment bon pour notre santé et ne saurait sérieusement se confondre avec une drogue.


    • Cascabel Cascabel 7 décembre 2009 01:56

      Merci pour votre réponse Actias et décidément si je devais être sur une île déserte je vous serais très reconnaissant de m’apprendre à me débrouiller avec le chat. Je suis sûr qu’en dehors de nos vues sur les bienfaits de la viande nous nous entendrions très bien.


  • ZEN ZEN 2 décembre 2009 10:56

    Les vaches vont beugler à la concurrence déloyale
    Vachement innovant
    Pas étonnant de la part de Hollandais , qui nous font des trucs rouges appelés « tomates »
    Beurk smiley


  • foufouille foufouille 2 décembre 2009 11:21

    beurk et rebeurk
    va bientot falloir lire attentivement les etiquettes
    encore et encore


    • appoline appoline 2 décembre 2009 13:13

      @ Foufouille,

      C’est un moindre mal, moi ce qui me gênerait davantage, c’est de me retrouver avec les oreilles sur le dos de la main parce qu’ils se sont gourrés dans le dosage, les laboratins sont parfois d’une telle maladresse....


  • Vilain petit canard Vilain petit canard 2 décembre 2009 11:54

    Ah lala mais on sait bien depuis longtemps que c’est pas compliqué de cultiver de la cellule musculaire, on redécouvre l’eau tiède, là. Même moi je peux le faire dans ma cuisine, ou presque.

    Le problème c’est que c’est seulement une partie de la viande (que de la cellule musculaire, pas de graisse ni de conjonctif), l’apparence sera pas forcément géniale (une espèce de galette molle ?). Et de plus, ce sera de la cellule non entraînée : flasque, non formée, claire, aqueuse et sans goût marqué. Du bifteck mort, si vous voulez. Exactement ce qu’on reproche à la viande issue d’élevages en batterie !!


    • VonTenia 17 décembre 2009 00:37

      En le branchant sur un de ces appareils de musculation avec des électrodes ou en faisant courir le bifteck sur un petit tapis roulant on pourrait arriver à quelque chose sans doute. J’ai confiance en la science pour régler ce léger problème.


  • goc goc 2 décembre 2009 12:00

    Il faudrait lancer une votation pour savoir si cette viande-là est autorisée dans les boucheries sans minaret

    et puis est-ce que le technicien de labo est un bon musulman/catholique/juif (rayer les mentions intuiles)


  • LE CHAT LE CHAT 2 décembre 2009 12:01

    1984 d’Orwell pour la bouffe ! adieu travers de porc ,jambon à l’os !  smiley


    • Gabriel Gabriel 2 décembre 2009 12:24

      Salut the cat

      Je dirais même plus « Soleil vert » quand le porc va de travers on fini toujours par l’avoir dans l’os !

    • LE CHAT LE CHAT 2 décembre 2009 12:57

      @gabriel

      oui , et quand une musulmane va de travers , c’est parce qu’elle est voilée !  smiley


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed 2 décembre 2009 12:10

    « J’ai joint plusieurs biologistes pour qu’ils commentent ces travaux, dont le chercheur new-yorkais Tom Roud, notre voisin de comptoir au C@fé des sciences qui a accepté de réagir “à chaud” sur le contexte de ces travaux : »

    C’est une décision louable, Il faut encore joindre tous les chômeurs des « Cafés maures » pour les faire réagir même « à froid » sur la nécessité d’un laborieux sarclage des cultures cochonnes de laboratoire afin d’écarter, à priori, in vitro, in vivo et ad vitam aeternam, le virus de la même souche ! Quelle serait la grande économie de vaccins, n’est-ce pas !

    Vive la Révolution !


    Mohammed.


    • Deneb Deneb 6 décembre 2009 13:33

      Mohamed : vous êtes pour l’extiction de la race porcine, si j’ai bien compris. Vous m’avez l’air de quelqu’un d’intelligent, mais vos croyances vous ridiculisent


  • Litha Litha 2 décembre 2009 12:12

    Hum si les porcs ne nous sont plus d’utilités pour se nourrir, ne verra t on pas cet espèce disparaitre ? (hormis dans les zoo ?) car si il ne rapporte rien à l’agriculteur, il ne va pas le garder dans le champ pour faire jolie. Et si cela se répand à d’autres espéces.

    En effet on ne tuera plus d’animal, on leur évite donc de mourir en abattoir, mais n’en ferons nous pas un animal de plus en voix d’extinction ?

    De plus quel serait les déchets de ces pharmaceutique ? Quel produit devront être utilisé pour la grande échelle ?


  • Lorenzo extremeño 2 décembre 2009 12:15

    Comme Foufouille beurk et rebeurk !

    encore une bonne raison de vivre au pays du Cerdo Iberico qui se baladent dans des
    milliers d’hectares se nourrissant de glands sous les chênes.
    Tiens, je vais reprendre une tranche de Jamon Iberico de bellota pour me faire passer
    le goût de cette nouvelle !

    Cordialement


    • appoline appoline 2 décembre 2009 13:17

      @ Lorenzo,

      C’est vrai qu’ils n’ont pas l’air malheureux à gambader les cochons. Rien qu’à voir les fumoirs, on salive.

      Ben d’ici quelques années, on va avoir les dents qui poussent, ça nous permettra d’attaquer la bête sur pied.


    • Lorenzo extremeño 2 décembre 2009 15:18

      @Appoline

      des fumoirs ?

      Pouriez vous m’expliquer ?


  • Leila Leila 2 décembre 2009 12:17

    Reste à savoir si les rabbins et les imams, en leur immense sagesse, vont considérer cette viande artificielle comme un produit casher et halal.


    • Cascabel Cascabel 2 décembre 2009 12:28

      C’est nouveau ça vient de sortir : le porc cashalal !


    • beuhrète 2 2 décembre 2009 13:15

      je ne saurait mieux dire.

      Halal soit qui mal y pense.


    • RougeNoir 2 décembre 2009 16:33

      Chez les juifs religieux, une fausse viande existe déjà depuis belle lurette. Elle est à base de soja et d’arôme artificiel. J’en ai déjà goûté, pas terrible. Mais c’était certainement mieux que la merde en boîte qu’ils veulent nous sortir à base de bouillie de je ne sais trop comment qualifier ce... truc. En tous cas, alors que certains s’intoxiquerons avec ce poison industriel, moi, je continuerai de me rendre à la boucherie pour acheter de la viande, la vraie.


    • Henri François 2 décembre 2009 16:47

      Vous vous mettez la moitié du doigt dans l’oeil. Les musulmans ont banni depuis toujours la viande porc de leurs assiettes. Il faut crire qu’ils savaient ce qui les attendait...
      Je crois que je vais abandonner mon statut d’athée et que je vais me convertir, car j’adore la viande porc !!!


    • perlseb 2 décembre 2009 22:39

      Tout à fait.

      Soleil vert n’est pas un film de science fiction, c’est notre futur.

      Il y a de nombreux indices dans notre vie de tous les jours qui nous montrent à quel point nous empruntons ce chemin et il semble inévitable. Sauf accepter d’être beaucoup moins nombreux.


  • Cascabel Cascabel 2 décembre 2009 12:22

    J’avais déjà lu un article, l’année dernière il me semble, décrivant une viande de culture stimulée par des impulsions électriques. A priori l’idée parait assez morbide et plus affreuse que la mise à mort d’un animal mais nécessité oblige, nos porte-feuille ne se poseront pas de beaucoup de questions devant les étalages.


    • Cascabel Cascabel 2 décembre 2009 13:03

      J’ai dit « à priori ».

      Si je compare de la viande artifitielle avec de la viande issue d’un élevage traditionnel je ne suis pas sûr qu’il soit moins cruel d’opter pour la première solution. Quand à l’élevage industriel il est devenu épouvantable si j’en crois certains reportages, mais l’idée de viande artificielle n’en est que la poursuite logique.


    • Cascabel Cascabel 2 décembre 2009 13:28

      Tuer...oui pour survivre on doit tuer, c’est comme ça. Donc se demander si c’est bien ou mal revient à se demander si vivre est en soi un acte moral car on le fait au détriment d’autres vies. Et cela vaut aussi pour les végétariens puisqu’ils tuent des plantes.

      Au bout d’un moment, toute cette morale devient absurde. On vit, on tue, et on fait au mieux avec cette condition.


    • Romain Desbois 2 décembre 2009 14:03

      @casbanel
      je vous cite :
      "Tuer...oui pour survivre on doit tuer, c’est comme ça. Donc se demander si c’est bien ou mal revient à se demander si vivre est en soi un acte moral car on le fait au détriment d’autres vies. Et cela vaut aussi pour les végétariens puisqu’ils tuent des plantes."

      Si l’on suit votre raisonnement , alors puisqu’on tue des animaux pourquoi s’interdire de tuer des humains ?
      Pour survivre on doit tuer, pourquoi ne pas essayer de le faire de la façon la plus correcte ?
      Même si vous manger du cadavre, que vous pensez que c’est indispensables pour votre santé, vous priver de foie gras, de viande de veau, d’agneau ou d’autres jeunes animaux ne vous rendra pas malade. Ne pouvons nous pas essayer de provoquer le moins de souffrance possible ?

      Dans cette logique je suis devenu végétarien, puis végétalien. Car c’est ce qui est possible de faire, bien que j’ai conscience que les végétaux sont des êtres vivants. Seulement l’on peut vivre en étant végétarien (même ovo lacto truc si les animaux sont bien traités) mais on ne peut pas vivre en ne mangeant que de la viande (scorbut et autres carences mortelles).

      Il nous est donc possible de supprimer tout ce qui nuit et ne nous est pas indispensable.
      Pour en revenir au sujet, Actias l’a déjà dit je crois. une viande fabriquée artificiellement ne signifie pas forcément qu’elle soit plus mauvaise que celle issue d’animaux vivants.


    • Cascabel Cascabel 3 décembre 2009 09:24

      Romain des Bois

      Bonjour, sur le principe je suis bien d’accord avec vous, la souffrance animal n’a pas à être tolérée, enfin dans la mesure du possible évidemment.
      Personnellement je ne mange pas de foi gras, j’en ai acheté une seule fois dans ma vie dans une situation particulière où je ne n’avais pas beaucoup le choix. Pour le veau, je suis plus partagé dans la mesure où il ne s’agit pas de torture. Comme je ne suis pas idéaliste il me semble plus réaliste d’en accepter la consommation mais de la limiter.

      La question que vous posez sur le cannibalisme est intéressante car elle montre qu’il existe une morale dans l’alimentation et que celle-ci n’a pas grand chose à voir avec la physiologie. Nous pouvons en effet manger de la chair humaine sans craindre d’en mourir et pourtant cette idée nous répugne.
      A mon avis, il s’agit avant tout d’un tabou culturel qui n’est pas inhérent à la nature humaine. Certaines sociétés ont été cannibales et pas uniquement pour des raisons rituelles. Les Aztèques vendaient au marché des pièces de viande humaine sur leurs étalages. On a même des codex culinaires décrivant avec précision des recettes cannibales.

      L’histoire a finalement donné raison aux civilisations non-canibales et ce partout sur terre. J’imagine d’ailleurs mal une société stable qui soit canibale, mais au delà de l’aspect pratique la dimension morale explique le mieux ce tabou.


    • Antifer 17 décembre 2009 18:07

      D’abord, merci a tous ceux qui commentent, pour leurs politesse et solides argumentaires, ce qui fait cruellement defaut partout sur la toile.

      Pour apporter une precision sur le dernier commentaire de ce fil, et sans etre un fanatique de psychologie evolutive, il est interessant de remarquer que les forts tabous de la race humaine, le cannibalisme (comme l’inceste d’ailleurs) ont parfois des explications bien biologiques. Bien que le cannibalisme soit couramment observe dans la nature, il augmente la transmission de maladies infectieuses virales ou parasitaires (tout comme l’inceste augmente les risques de maladies congenitales chez la descendence). Pour certaines especes animales, le cannibalisme fait partie du cycle de vie et constitue un trade-off evolutif. Ce n’est pas le cas chez l’homme, d’ou « l’apparition » possible d’un tabou.

      Sur un autre point et sans vouloir entrer dans les discussions sur les benefices nutritifs de la viande chez l’homme moderne : il existe des etudes montrant le role de la consommation de produits de source animale sur l’evolution humaine, et la divergence avec les autres primates comme les australopitheques. Ces derniers seraient restes des consommateurs occasionnels de produits d’origine animale alors que l’Homo aurait eu une consommation plus routiniere et elevee, conduisant a l’augmentation de la taille corporelle, de la taille et la complexite du cerveau. De nos jours, on peut tres certainement se passer de viande sans mourir, mais ce n’etait surement pas le cas de l’homme du Paleolithique.

      Cordialement,

      Sources :
      http://jn.nutrition.org/cgi/content/full/133/11/3886S
      http://www.sciencemag.org/cgi/content/abstract/284/5414/625
      http://popups.ulg.ac.be/Base/document.php?id=441


  • Voris 2 décembre 2009 13:15

    Et les oeufs carrés ? Hein, depuis le temps qu’on nous les promet... !

    Cette viande de porc ne sera sans doute pas très prisée mais elle poura servir pour les bombardements des pays islamiques. smiley


    • eugène wermelinger eugène wermelinger 2 décembre 2009 17:07

      Avec Pif gadget on pouvait aussi faire des oeufs durs carrés,

      et il existe de l’oeuf dur en tube avec blanc extérieur et jaune intérieur.
      Pour les tavernes !
      Bon appétit Voris.


  • Brigitte Moulinier 2 décembre 2009 15:21

    Message à tous, voici les consignes officielles du chef, elles s’appliquent évidemment ici aussi :

    « Je veux du gros rouge qui tache. » C’est la consigne qu’a donnée Nicolas Sarkozy à ses ministres à l’Elysée en novembre.


  • Marc Bruxman 2 décembre 2009 18:25

    C’est plutot une bonne nouvelle non si on peut faire de la viande sans avoir à faire souffrir des animaux !

    Sans compter qu’actuellement la production d’un kilo de viande consomment moultes ressources (eau, céréales, ...) et que si on produit cette viande in vitro cela en consommera surement beaucoup moins. Et cela sera donc plus écologique.

    Cela prouve une fois de plus que l’humanité avance malgrès les écologistes et les rabats joie.

    Aujourd’hui le plus gros pollueur est l’agriculture. Trouver une solution est encore plus urgent que de réguler nos bagnoles. La solution passera surement par le génie génétique et la création de viande artificielle. Et si ca permet aux fleuves d’atteindre de nouveau la mer, cela sera une très bonne chose.

    PS : On trouve en chine des « ersatz » de viande réalisé 100% à base de soja. C’est une tradition ancienne (les boudhistes sont végétariens), c’est bon et c’est vendu sous forme de snack. N’hésitez pas à tester lors d’un prochain voyage ! (On trouve aussi du faux poisson à base de soja).


    • Marc Bruxman 2 décembre 2009 19:17


      "Ben non, c’est tout a fait compatible avec une vision ecologique et meme décroissante. Puisque a priori il faut beaucoup moins de ressources pour produire cette viande qu’en passant par l elevage industriel.« 

      Oui mais la plupart des écolos assimilés vont hurler à cette nouvelle. Parce que beaucoup sont plus scientophobes qu’écologistes.

       »Je sais qu’ils savent tout faire a base de soja, meme les crevettes et les huitres :)), mais j’en parle pas parce qu’en occident c’est tres dur a trouver et quand quelqu’un tombe sur un mauvais il ressort toujours que lui il a gouter et que c’est degeulasse. Mais oui, les « imitations » boeufs, mouton, porc et surtout poulets, à base de soja et autres vielle recette, sont plus que bluffantes. Simplment ici on connait pas et on joue les dégoutés."

      Ce qui est un tort ! (Tiens faut que je goutes les huitres). Et effectivement je n’ai pas trouvé ca à Tang Frères :( Le pire c’est en passant la douane à Roissy les douaniers n’aiment pas du tout voir un sac rempli de bouffe et que c’est finalement plus compliqué à cacher qu’une montre de conttebande qui tombera en panne et ne trompera personne. Au dela d’une certaine quantité ils jettent tout à la poubelle au motif que les autorités sanitaires françaises ne l’ont pas validé. (Quand je penses que certains immigrés ramènent des poissons séchés du lac Tai entier, j’imagines trop la geule du douanier débutant quand même lol).

      Mais pour revenir au sujet autant en parler et inciter les gens à gouter lors de leur prochain voyages la bas. Beaucoup ont peur d’être intoxiqués et du coup ne testent rien d’autre que le resto de l’hotel... Ce qui est très con...


  • BA 3 décembre 2009 07:23

    L’UFC-Que choisir en croisade contre les marges abusives.

     

    Elle dénonce des marges trop élevées et des prix en rayon qui ne répercutent pas les baisses de prix des matières premières. L’association de consommateurs UFC-Que choisir d’Ile-de-France a révélé hier les résultats d’une enquête sur les prix de trois produits peu transformés (escalopes de poulet, côtes de porc et lait), menée du 26 septembre au 10 octobre dans 105 grandes surfaces franciliennes.

    But de l’opération : calculer les marges entre le prix de vente du producteur et le prix en rayon. Ainsi, des escalopes de poulet achetées 2,11 euros/kg au producteur sont vendues 11,74 euros/kg en magasin, soit une marge de 9,63 euros.

    Sur le litre de lait vendu 72 centimes, la marge en représente 44.

    Pour l’UFC, les frais ne peuvent pas expliquer entièrement ces écarts. Mais l’association ignore toujours quelles marges sont retenues et à quel niveau du circuit. « Les magasins ne sont pas les seuls intermédiaires, il y a aussi les centrales d’achat », indique Eric Guerquin, président de l’UFC-Que choisir Ile-de-France.

    L’enquête met aussi en valeur « l’effet cliquet ». Autrement dit, le fait que les distributeurs répercutent systématiquement la hausse des prix agricoles, mais jamais la baisse. A force, l’écart se creuse.

    Selon l’Insee, entre 1992 et 2009, le prix de vente du porc par les producteurs a baissé en France de 26 %, alors qu’il a augmenté de 25 % en rayon.

    Pour le lait, il a baissé de 5 % à la production, et augmenté de 22 % en rayon.

    L’association UFC-Que choisir en appelle aux parlementaires pour légiférer sur la fixation d’un taux de marge, au minimum pour les viandes fraîches. Selon l’association, ce principe, déjà entériné pour les fruits et les légumes, a joué un rôle de régulateur même s’il n’a jamais été appliqué.

    http://www.20minutes.fr/article/368236/Paris-L-UFC-Que-choisir-en-croisade-contre-les-marges-abusives.php


  • Markers Markers 3 décembre 2009 17:04

    De la viande de porc crée en laboratoire ?
    Rien que l’intitulé fait assez peur j’ai envie de dire. Bien que si le principe est viable ou non cela pourrais effectivement soulager la production agricole du rejet de bon nombre de gaz à effet de serre de part le transport des nourritures, du bétail ou même les gaz rejetés par le bétail lui-même. Ce principe permettrais également de faire disparaitre plus ou moins les mauvais traitements infligés aux animaux lors de leur mise a mort. Cela dit ça n’effacera pas la bêtise humaine et ces maltraitances ne disparaîtront pas aussi facilement.
    Mais admettons que tout cela soit possible, ce principe serais une vrai solution s’il n’était pas utilisé uniquement pour l’argent.
    « Quoi qu’en matière de saucisse la forme n’importe guère » si déjà on commence à faire des concessions sur l’aspect de cette viande il n’est pas compliquer de comprendre ce qu’il va se passer : Les producteurs ferons des économies d’énergie, de nourriture et d’espace pour la culture de cette viande et rejetterons moins de gaz à effets de serres certes. Mais ils se rattraperont sur le transport et le conditionnement de celle-ci en ne faisant aucun effort pour que les emballages soient respectueux de l’environnement et délocaliseront un maximum.
    Et sans parler de ces contradictions, déjà de nos jours, lorsque nous sommes face à de la véritable viande de porc, nous ne sommes pas capables de savoir ce qu’il y a réellement dans nos assiettes. La polémique des OGM est toujours en place et soulève encore tant de problème alors que l’on parle de modifier les caractéristiques d’organismes naturels, que faut-il alors penser d’organismes créés de toutes pièces ? Quelles en serons les conséquences à long terme sur notre organisme ?
    Que faut-il penser quand des scientifiques arrêtent leurs recherches sur la reproduction de vaisseaux sanguins contre la reproduction de la chaire à saucisse ?
    Il faut se demander : La science pour les hommes ? Ou la science pour l’argent ? 


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