mercredi 4 février 2009 - par emachedé

Deuxième centrale EPR : Un Cadeau aux Amis et la Mort Annoncée du Grenelle de l’Environnement

En quoi est-ce un problème après tout, ce fameux EPR ? Car sur un plan pratique, et pour une fois, l’Etat français par la main de Nicolas Sarkozy anticipe la future crise énergétique à laquelle doit se préparer la France.
Cette crise se fera sur le plan du réseau, le pdg d’EDF a d’ailleurs annoncé début janvier une augmentation des tarifs pour des investissements urgents (voir leFigaro.fr), mais aussi sur le plan de la puissance à fournir aux différents clients : particuliers, entreprises, collectivités locales, Etat et les autres pays européens partenaires.
Sauf qu’une telle décision ne se prend pas à la légère sur un coup de sang et certainement pas pour couvrir la nouvelle polémique du moment, la mutation forcée du préfet de la Manche et du directeur départemental de la police.
Mais chassez le naturel il revient au galop…

Une gerbe pour le Grenelle de l'Environnement

Faire Plaisir aux Amis plutôt qu’à la Planète
En même temps, le coup de sang n’est peut être pas si évident que cela puisque les ficelles sont un peu grosses. En effet, le premier point que l’on peut reprocher à cette décision, c’est le cadeau exceptionnel offert au principal soutien financier de Nicolas Sarkozy durant sa campagne, son mentor même, le milliardaire belge Albert Frère.
Cet individu a fait sa fortune dans la sidérurgie wallonne où il se consacra à l’export en achetant la matière première et la revendant à bon prix, dans les pays communistes après la guerre de Corée. Le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres.
Un financier forcément honnête à tout point de vue donc, qui a détenu ou détient plusieurs mandats (source wikipédia et JDN) :

- Régent honoraire de la Banque Nationale de Belgique

- Président du conseil d’administration du groupe Bruxelles Lambert, de ERBE, de Frère-Bourgeois, de la Financière de la Sambre, de FINGEN SA, de Stichting Administratiekantoor Frère-Bourgeois (Pays-Bas), de Pétrofina

- Vice président du conseil d’administration de Pargesa Holding qui détient Groupe Lambert Bruxelles

- Président du conseil de surveillance et premier actionnaire de M6

- Président honoraire de la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Charleroi

- Administrateur de LVMH, Château Cheval Blanc, Raspail Investissements, Gruppo Banca Leonardo (Italie), Suez

- Membre du conseil de Assicurazioni Generali SPA

- Premier actionnaire du groupe Entremont (la Guerre du lait avec les agriculteurs c’était lui, voir ici)

D’où un “juste” retour des choses avec cette centrale flambant neuve et un empire GDF Suez qui s’étend à toute l’Europe, mais aussi l’arrêt de la publicité sur le service public (M6), la tentative d’imposer le dimanche travaillé (LVMH, magasin Louis Vuitton dans le sketch culte de Nicolas Sarkozy), la non-fusion de EDF et GDF écartée au profit d’un détricotage du service public au profit d’intérêts purement privés, la matraquage de Nicolas Sarkozy contre la Société Générale et son PDG Daniel Bouton, au profit de la BNP Paribas, dont est très proche…Albert Frère.
Mais en plus du milliardaire belge, ce second projet fera certainement le bonheur du groupe Bouygues, qui intervient déjà sur le 1er projet français EPR à Flamanville (Manche).
D’ailleurs, heureux hasard, Martin Bouygues n’est autre que le témoin du second mariage de Nicolas Sarkozy et le parrain de son fils Louis. Comme quoi “l’amitié en affaire” est aussi la devise du président de la République en plus d’être celle… d’Albert Frère.

Et ma Planète, bordel !
Deuxième souci pour cette décision, c’est évidemment son absence totale de logique avec le Grenelle de l’environnement, qui se voulait être une prise de conscience de l’Etat Français face à la crise écologique que connaît et connaîtra encore bien longtemps l’Humanité.
Un illogisme qui se retrouve tout simplement dans le fait que l’énergie nucléaire puise sa ressource dans le minerai d’uranium dont la France manque cruellement. Une ressource non renouvelable donc et très polluante à extraire et dont Areva s’est fait une spécialité dans la non-dépollution et le non-signalement des lieux dont les sols et les eaux souterraines sont pollués pour des générations d’êtres vivants. (le vandalisme technologique au Niger et au Gabon et la tentative de se débarrasser des déchets dans des retenues d’eau de barrage en France ici)
A ce titre, le Ministère de l’Ecologie, de l’Energie et du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire a enfin fait appliquer une décision de précaution visant à cartographier tous les lieux en France où ont été extraits l’uranium, lieux oubliés par Areva et ses entreprises ancêtres comme le CEA. Une carte établie et maintenue par l’Institut de radioprotection de sûreté nucléaire (IRSN) dans le cadre du programme MIMAUSA (Mémoire et Impact des Mines d’urAniUm lancé en 2003) à voir ici ou .
Un deuxième EPR qui reflète finalement une vision à la lettre du point n°2 Energie du Pacte Ecologique de Nicolas Hulot : Lutter contre le réchauffement climatique en réduisant massivement le recours au pétrole, au gaz et au charbon pour diviser par quatre nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050.
Si on peut se rendre service entre Nicolas…

Projet EPR: L'enterrement du Grenelle de l'environnement

Troisième souci, et qui reste le plus important, c’est l’aspect industriel. Car l’EPR n’est qu’un défi technique à l’état de projet mené dans le cadre du partenariat entre le français du nucléaire Areva et le géant allemand Siemens.
Et en Finlande où le premier prototype est en chantier, le projet industrialo-énergétique prend même plutôt la forme d’un véritable fiasco technologique et financier.
La STUK, l’administration en charge de la sûreté nucléaire finlandaise, dénonce un manque flagrant de conception dans le projet et pointe du doigt de trop nombreux défauts techniques incompatibles avec les exigences de sécurité.
Une “impréparation” qui a contraint Areva et Siemens à revoir leurs plans d’où un retard de 38 mois sur les dates initiales. Le Finlandais Teollisuuden Voima Oy (TVO), qui exploitera à terme l’EPR, demande ainsi un dédommagement de 2,4 milliards d’euros au consortium franco-allemand.
Ce qui explique pourquoi Siemens a souhaité finalement se désengager de la filiale commune Areva NP (ex-Framatome), alors qu’il détenait près de 34% du capital.
Fort heureusement, Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez a déclaré à l’annonce du monarque français : “GDF “Suez est prêt à mobiliser ses équipes hautement spécialisées et son savoir-faire technique, dans un esprit de collaboration, pour faire de ce projet commun un succès partagé”
Helsinki appréciera.

Alors qu’à Flamanville, où est réalisé le second EPR au monde, les retards sont seulement de 9 mois, retards dus des problèmes de creusement réalisés par Vinci et de coulage du béton dont le maître d’oeuvre est Bouygues.
Un coulage de béton malheureux interrompu en raison d’“anomalies” révélatrices d’un “manque de rigueur” ainsi que des armatures de fer manquantes, de “simples” problèmes techniques dommageables constatés par l’ASN l’autorité de sûreté nucléaire français (voir les échos.fr et usinenouvelle.com), preuve que la faisabilité technique a été moins étudiée que le niveau de rentabilité du projet.

Les défenseurs du projet EPR en France se font déjà l’éloge de la formidable manne financière que ce nouveau bassin d’emplois va créer. C’est oublier bien vite que cette innovation technologique ne possède aucune réalité technique à l’heure actuelle.
Mais là étrangement, les couleurs politiques ne comptent plus. Le maire UMP du Havre Antoine Rufenacht, le maire PCF de Dieppe Sébastien Jumel, et la députée PS de la circonscription de Dieppe Sandrine Hurel font cause commune pour un projet qui assurera outre un vivier économique…leurs réélections immédiates.
Quant à la protection de l’environnement, seuls les enquiquineurs de Greenpeace, des Verts et de France Environnement qui dénoncent une “erreur historique”, semblent s’en préoccuper.
Comme si l’Humanité pouvait choisir entre économie et écologie.

Plus d’infos croustillantes sur Albert Frère : ici et la Guerre du Lait par son groupe Entremont Alliance, , et sa Légion d’Honneur par



25 réactions


  • ZEN ZEN 4 février 2009 18:35

  • patroc 4 février 2009 19:01

     Bon article. Mais qui a vraiment cru au grenelle écologique avec ce président et gouvernement actuels ? Qui aujourd’hui est assez innocent (bête ?) pour croire à leurs beaux discours ?... Blasé...


  • krolik krolik 4 février 2009 20:54

    Article qui procède d’une régurgitation atrabilaire.
    Qu’en conclure ?
    Que vous êtes anti-nucléaire viscérale !
    @+


    • Yena-Marre Yena-Marre 5 février 2009 11:39

      Bonjour ,
      Comme 80 o/o des français ! Je pense que la volonté de la majorité devrait être appliquée si la France était gouvernée avec un minimum de respect des électeurs . Mais à l’évidence c’est une notion qui échappe à ce gouvernement .


    • krolik krolik 5 février 2009 13:01

      @Yena-Marre.
      Je ne sais pas comment vous comptez les 80% de la population ?
      La semaine passée il y a eu un sondage sur BFM-TV : êtes vous pour ou contre une relance du nucléaire ?
      Pendant les premières douze heures du sondage c’était le "oui" qui sortait à 70%
      Et puis d’un seul coup, à raison de 300 votes à la minute (jour et nuit, vitesse constante), c’est le "non" qui remonté pour atteindre en 48 heures 850 000 voix alors que les sondage au mieux sur BFM font 10 000 votants.
      Un type avait trouvé le bout de code qui allait bien pour incrémenter le compteur.

      Vos 80% sont trop modestes, vous auriez du dire 99% pour rester dans la ligne anti-nuc qui n’en a rien à faire du vote de l’élection d’un Président qui était déclaré "pour" et une autre candidate qui était dans une lignée du vent, n’étant pas convaincue que dire "non" pouvait lui donner la possibilité de l’emporter. Ses sondages personnels ne devaient pas atteindre 80%..

      @+


    • krolik krolik 5 février 2009 13:04

      Un pays réputé dictarorial semble cher d’orientation en ce qui concerne le nucl&ire.
      Un dépêche toute fraîche de l’AP.

      Associated Press - 05.02.2009 - Le gouvernement suédois a annoncé qu’il envisageait de revenir sur une décision prise il y a près de 30 ans d’abandonner l’énergie nucléaire et de lever l’interdiction de construire de nouveaux réacteurs.

      Le gouvernement de centre-droit a annoncé son intention d’autoriser la construction de nouveaux réacteurs en remplacement des dix actuellement en service. Cette décision doit toutefois être approuvée par le Parlement.

      Les législateurs suédois avaient décidé d’abandonner le nucléaire après un référendum en 1980 mais seuls deux des 12 réacteurs du pays avaient été fermés.

      Le soutien grandissant des Suédois pour l’énergie nucléaire survient que l’opinion s’inquiète également du réchauffement climatique. Les dix réacteurs encore en service fournissent environ la moitié des besoins en électricité du pays. AP


    • Yena-Marre Yena-Marre 5 février 2009 13:59

      Je ne me base pas sur de pseudo-sondages à 2 balles comme ceux qui fleurissent sur les sites internet et qui ne sont pas représentatifs , mais sur les mesures "sérieuses" des instituts qui vont tous dans le même sens . Après , il arrive que les sondeurs se trompent , mais avec une telle constance , ce serait tout de même curieux .


  • tmd 4 février 2009 21:39

    C’est vrai que vis à vis du Grenelle, il serait bien mieux de construire des centrales à pétrole, ou des centrales à charbon ! Vis à vis de la pollution de l’atmosphère par le CO2, c’est tellement mieux ! C’est vrai que la pollution est disséminé de partout donc elle gêne moins ! Et puis le pétrole et le charbon, on en a plein en France, il n’y aura jamais de problèmes d’approvisionnement !

    La plus grosse connerie des anti-nucléaires soit-disant écologistes, ça été de faire arrêter Superphenix . Mais c’est vrai que cet arrêt leur aura au moins donné l’argument de la raréfaction de l’uranium alors que nous aurions plusieurs dizaines de siècles de plutonium disponibles devant nous.


    • Varsass 5 février 2009 11:57

      Juste une idée comme ça : et si au lieu de vouloir produire plus pour s’accorder à la demande ........ on essayait de consommer moins pour s’accorder à l’offre, ça pourrait permettre de tenir les engagements européens en matière d’environment.

      Ah mais non, suis je bête, l’environement ne paye pas d’impôts, donc il peut crever en silence.


  • TSS 5 février 2009 10:05

    l’ane bâté @tmd parle de centrales au charbon et/ou au fuel alors que les ecolos n’ont jamais parlé de ce

    type de centrale,mais avec l’argent d’une centrale EPR on peu construire des CENTRALES SOLAIRES,(il y en 

    a une de 16Ha qui va demarrer du coté de Montendre dans les charentes) qui elles ne polluent pas et puis

    des hydroliennes,des eoliennes etc....

    et puis pour parler de politique c’est encore un mensonge de notre nain national qui a menti sur le grenelle

    comme sur Gandrange et autres il veut simplement faire plaisir à ceux qui l’on placé là où il est les

    Bouigues ,Desmaret et surtout son pygmalion le Belge Frère ... !!





    • El Nasl El Nasl 5 février 2009 13:26

      ni moi , ni vous , ni la plupart des personnes seraient capables de donner des arguments complets et objectifs , contre ou pour (et le calendrier ) la construction d’EPR en France . Evolution de la demande , evolution de la démographie dans les grandes villes ( densité des besoins énergétiques importants dans les grandes villes ) , effet sur le développement et le maintien de compétence dans le domaine nucléaire et connexe (propulsion spatiale, milieu médicale etc ) , effet sur les contrats à l’étranger , etc .

       Quelque soit le bien fondé de nos sentiments sur le sujet , nous en avons tous une vision réduite de la situation , des enjeux , des raisons qui poussent à ce type de décision . 





       


       


    • Yena-Marre Yena-Marre 5 février 2009 13:47

      Je suis parfaitement d’accord avec vous quand à l ’ opacité de l’info concernant le nucléaire . Une chose me fait pencher du coté des antis : l’absence de solution pour les déchets ultimes . D ’autre part le risque sismique ou terroriste n’est pas négligeable non plus .


  • nephilim 5 février 2009 13:26

    Je regardais hier le documentaire sur notre petite planete d’ici à 2075, et bien figurez vous que pour refroidir le coeur d’une centrale on a besoin d’eau ^^ mais d’eau fraiche........
    en conclusion dans 60 ans nous aurons augmenter de 8° les temperatures moyennes.
    Quand on sait que durant la canicule, des centrales ont ralenti leurs activités pour cause de difficulté a refroidir ce coeur (manque d’eau et/ou pas assez froide) je ne vois donc pas l’interet d’en construire à nouveau sachant qu’elles ne serviront à rien tres bientot.
    j’en deduis comme l’auteur que ce contrat n’est que le fruit d’un arrangement entre amis^^ pour encore une fois s’en foutre plein les fouilles.
    la revolution sera mondiale, les patrons polueurs et les politicien à frique finiront peut être la tête séparée de leur corp et étrangement je crois que j’y trouverais une enormmmmmmmmme satisfaction.
    Combien de temps encore allons nous tolerer que ces fils de rien ne flingue notre planete et donc l’avenir de nos enfants.


    • El Nasl El Nasl 5 février 2009 13:47

      nephilim :"e regardais hier le documentaire sur notre petite planete d’ici à 2075, et bien figurez vous que pour refroidir le coeur d’une centrale on a besoin d’eau ^^ mais d’eau fraiche........
      en conclusion dans 60 ans nous aurons augmenter de 8° les temperatures moyennes."



       8 ° de température moyennes ! il me semble qu’ il s’agit plutôt de 2 ou 3 ° d’augmentation à l’horizon du siecle pour la température moyenne . 
       Quant à l’eau fraiche nécessaire pour refroidir les centrales :
       - l’eau des montagnes ou du fond de la mer doit être assez fraiches 
       - nous ne savons rien de l’état de l’art dans le domaine des centrales nucléaires dans 60 ans . Qui vous dit que nous aurons toujours besoin d’eau pour refroidir ou que l’exploitation de l’energie nucléaire passera par l’intermédiaire de l’energie thermique ?


    • nephilim 5 février 2009 13:52

      non il s’agit bien de 8° a venir pour 2075
      pour cela regardez le debat qui suit avec le pro en climatologie c’est lui qui intervient sur ce domaine et prend en exemple la derniere canicule ou déjà certaine centrale ont du ralentir leur production.


  • nephilim 5 février 2009 13:56

    El nasl le porte parole des constructeurs de centrale.
     Mais oui bien sûr vous avez raisons on va aller chercher l’eau froide directement sur les glacier pour refroidir les centrales looool.
    Ha au fait en 2075 ya pu de glacier !!!!


  • krolik krolik 5 février 2009 14:34

    Il doit y avoir un "bug" dix-sept commentaires ont disparu !
    @+


  • krolik krolik 5 février 2009 15:00

    Quant à la Suède, le compte-rendu de l’AFP est plus complet, en donnant comme à son habitude anti-nuc plus d’échos à l’opposition..
    @+

    La Suède revient sur sa décision de renoncer au nucléaire

    Il y a 2 heures

    STOCKHOLM (AFP) — Le gouvernement suédois de centre-droit a décidé de revenir sur sa décision de fermer progressivement les dix réacteurs du pays, annonçant le remplacement de ceux en fin de vie dans le cadre d’une politique énergétique ambitieuse.

    "La loi sur la fermeture progressive va être abolie. L’interdiction, incluse dans la législation sur les nouvelles constructions de technologie nucléaire, sera également abolie", a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué.

    "Il faut donner les autorisations pour que les réacteurs existants puissent être remplacés lorsqu’ils auront atteint leur limite d’exploitation économique", ajoute-t-il.

    Initialement, le pays prévoyait un plan de sortie du nucléaire qui devait prendre une trentaine d’années ou le temps nécessaire pour que les infrastructures arrivent en bout de course.

    Depuis 1999, il avait d’ailleurs arrêté deux de ses douze réacteurs nucléaires. Les dix réacteurs restants assurent aujourd’hui près de la moitié de la production d’électricité de la Suède.

    Le pays scandinave, réputé pour son engagement en matière d’environnement, s’était prononcé en 1980 en faveur de la fermeture de tous les réacteurs d’ici 2010 mais l’objectif avait été abandonné en 1997, des études montrant que les ressources alternatives seraient insuffisantes pour remplacer le nucléaire.

    Le gouvernement social-démocrate s’était alors mis d’accord avec les principaux autres partis sur le principe d’une fermeture progressive dans les 30 ans en ne remplaçant pas les réacteurs vieillissants.

    "La production de l’électricité repose actuellement sur seulement deux jambes -l’hydroélectricité et le nucléaire. (...) et l’énergie nucléaire restera une part importante de la production suédoise d’électricité", ajoute le gouvernement.

    La coalition de centre-droit (parti des modérés, parti du centre, démocrates-chrétiens et parti libéral) a toutefois souligné qu’elle souhaitait miser à l’avenir sur les énergies renouvelables à l’instar de l’éolien afin de réduire la vulnérabilité et la dépendance du pays aux énergies fossiles.

    A l’horizon 2020, le pays compte utiliser 50% d’énergies renouvelables, dont 10% d’énergie renouvelable pour le secteur du transport. Il espère en outre économiser 20% de la consommation d’énergie et diminuer de 40% les gaz à effet de serre.

    L’actuelle coalition gouvernementale, au pouvoir depuis octobre 2006, était divisée sur la question du nucléaire, le parti du centre était opposé à l’exploitation de cette énergie pour des raisons écologiques.

    "Le parti du centre n’a pas changé d’opinion sur le nucléaire mais nous devons vivre avec le fait que l’énergie nucléaire fera partie de la production d’électricité dans un avenir prévisible", a commenté la dirigeante du parti et ministre de l’Industrie Maud Olofsson lors d’une conférence de presse.

    "C’est un jour historique", "les quatre partis ayant fait un pas vers une société plus durable", a-t-elle ajouté, selon des propos rapportés par l’agence TT.

    L’opposition a déploré cette décision, les sociaux-démocrates dénonçant une vue "de court terme" et l’absence de discussions.

    "Je suis convaincue que l’avenir de la politique énergétique de la Suède n’est pas l’énergie nucléaire", avait récemment déclaré la dirigeante sociale-démocrate Mona Sahlin, laissant présager que le nucléaire pourrait ainsi devenir un enjeu des élections de 2010.

    L’an passé un sondage montrait que près de la moitié des Suédois (48%) étaient en faveur de la construction de nouvelles centrales nucléaires.


  • krolik krolik 5 février 2009 15:56
    Après la Suède, on risque bien de reparler de l’Allemagne nucléaire avec des sondages...
    La seule hausse de la production nucléaire en Allemagne est équivalente à sa production éolienne !!!
    @+

    Hausse de la production électronucléaire allemande
    En 2008, les 17 centrales nucléaires allemandes en activité ont augmenté leur production d’électricité brute de 5,9% : celle-ci est passée de 140,5 milliards de kilowattheures (kWh) en 2007 à 148,8 milliards de kWh en 2008. En tête de cette augmentation se dresse la centrale nucléaire Isar 2 en Bavière avec une production annuelle de 12,1 milliards de kWh pour une puissance nominale de 1475 mégawatts (MW).
    L’augmentation nette de la productivité de l’économie nucléaire allemande est aussi imputable en grande partie à la production d’électricité des centrales nucléaires de Hesse : Biblis A (avec 9 milliards de kWh) et Biblis B (avec 11 milliards de kWh). A la suite de mesures de révision et d’assainissement, le bloc B et le bloc A ont été raccordés au réseau respectivement en décembre 2007 et février 2008. Les deux blocs ont réalisé l’année dernière la meilleure performance opératoire de leur histoire. En décembre 2008, Biblis B a atteint un nouveau jalon, lorsque le bloc a franchi la barre de production d’électricité de 250 milliards de kWh depuis sa mise en opération en avril 1976.

    D’après les données les plus récentes des bilans énergétiques, la part du nucléaire dans la consommation d’énergie primaire a augmenté en Allemagne de 11,1% en 2007 à 11,5% en 2008. En se référant à la consommation d’énergie primaire totale de 473,6 millions de tonnes équivalent charbon (tec) en 2007, la production d’électricité des centrales nucléaires a ainsi augmenté de 5,7% pour atteindre la valeur de 55,3 millions de tec. Les chiffres soulignent une fois de plus la contribution prééminente de la production d’électricité d’origine nucléaire, non productrice de CO2, sur la sûreté d’approvisionnement et sur les efforts réalisés en matière de protection du climat en Allemagne.

    La loi sur l’énergie (Atomgesetz) entrée en vigueur en Allemagne en 2002 a limité les durées d’opération des réacteurs nucléaires allemands à 32 ans. Cette loi s’est donné pour objectif l’arrêt graduel de l’utilisation de l’énergie nucléaire pour la production d’électricité d’ici 2021. Une étude publiée en août 2008 indiquait que plus de la moitié de la population allemande (54%) était favorable au maintien en exploitation des centrales allemandes existantes au-delà de la durée de vie utile fixée dans la loi (jusqu’en 2021) - une proportion supérieure à celle résultant d’un sondage similaire effectué cinq mois auparavant.

    En novembre 2008, le chef du groupe énergétique allemand E.ON, Wulf Bernotat, a appelé à un nouveau débat public au sujet de la poursuite de l’activité des centrales nucléaires allemandes.
     

  • emachedé emachedé 5 février 2009 16:29

    @krolik
    Merci pour ce laïus concernant l’Allemagne.
    Dites vous que beaucoup de gens - dont je fais partie - ne sont pas à 100% contre le nucléaire pour la simple et bonne raison que nous n’avons pour l’instant que cette technologie pour assurer une production à haut rendement en mesure de rivaliser avec une consommation toujours croissante.

    Mais nous sommes à 100% contre les méthodes de voyous qui exploitent la technologie nucléaire à des fins uniquement financière au mépris des règles de sécurité les plus primaires, en se foutant éperdument des impacts des rejets volontaires ou accidentels sur la faune et la flore.
    Voilà la différence.

    Et dire que le nucléaire est propre, est une contre-vérité puisque la simple extraction d’uranium - inutile d’aborder l’épineux problème des déchets irradiés - est en elle-même polluante et pathogène pour des générations entières d’êtres humains exposés.
    La production ou non de gaz à effet de serre ne suffit pas à dire qu’une énergie est propre encore moins à dire qu’elle se fait dans le cadre du developpement durable.
    C’est toute la chaine de la production de l’énergie, de l’extraction de la matière première jusqu’au recyclage qu’il faut analyser.

    Le nucléaire n’est pas la panacée. De même les capteurs solaires ont un rendement encore trop faibles et pour produire les dalles de cellules photovoltaïques des matières et substances toxiques et cancérigènes sont utilisées la plupart du temps.
    Pour les éoliennes, gros souci de part le bruit et les perturbations électromagnétiques.
    Turbine marée motrice ou pour la houle : problème de rendement, de fiabilité, de bruit sous marin...

    A l’heure actuelle aucune tehcnologie seule ne peut suffire à supporter la consommation des peuples.
    D’où l’importance de financer la recherche scientifique et la production dans toutes les directions possibles et pas uniquement, comme il semble être le cas, dans le nucléaire.

    En espérant que cela suffira à vous faire comprendre ce point de vue.


  • krolik krolik 5 février 2009 17:56

    @MHD
    Vous dites que l’Administration (au sens large) se fout bien des pollutions nucléaires !
    Là vous vous êtes dans l’erreur complète.
    Par exemple les incidents de Tricastin cet été, montés en épingle avec des taux de 56µg/l d’uranium dans la nappe phréatique..
    Les eaux pétillantes du Massif Central, Badoit, St Yorre, St Alban sont à des niveaux d’uranium bien plus élevés de 80 à 100µg/l. (Je peux vous fournir de la doc scientifique sérieuse sur le sujet)..
    On peut rappeler que le Rhône charrie annuellement environ 300 tonnes d’uranium et cela de façon tout à fait naturelle. Les 76kg rejetés par Socatri c’est à peine une demi-journée du Rhône et vous êtes infichus à Avignon de détecter la moindre pollution, c’est dans l’épaisseur du trait.

    Les pollutions minières : On enlève l’uranium et on laisse les autres descendants, radium qui donnera du radon puis du polonium tout cela pour finir en plomb. On a donc enlevé de la contamination, mais comme on a broyé le terrain on favorise l’évacuation du radon gazeux. On a pas ajouté de la pollution on a simplement changé sa distribution. Pour arrêter cela il suffit de mettre 20 cm d’argile c qui retarde la diffusion du radon qui a une durée de vie courte et qui ne s’exhalera pas. Mais si on le fait pas on arrive à des niveaux de radioactivité ordinaire au Massif Central et en Bretagne.
    Il est urgent d’évacuer la Bretagne et le Massif Central.
    A Paris on se chope naturellement 0,1µSv/h, trois à cinq fois plus en milieux granitiques, mais dans d’autres endroits du monde, plage de Guarapari au Brésil, au Kérala en Inde ça peut être 50 fois plus. Le record étant détenu en Iran dans la ville de Ramsar (bord de la Caspienne) où il a été mesuré jusqu’à 150µSv/h soit 1500 fois plus qu’à Paris !!!
    L’homme résiste naturellement très bien à ce genre de radioactivité.
    Si vous voulez vous faire peur, vous essayez d’embarquer discrètement une bordure de trottoir de la place de Concorde, vous la mettez dans une camionnette et vous vous présentez à l’entrée d’une installation nucléaire. Vous allez faire déclencher les balises de radioprotection. Les bordures de trottoirs de la Porte de la Porte d’Auteuil c’est du même type ; du grnit breton qui crache régulièrement son radon.

    Quant aux déchets irradiés, je vous invite à jeter un oeil sur une petite vidéo , est-ce que cela valait peine qu’un pauvre type se fasse couper en deux par idéologie ?

    Le nucléaire n’est pas la panacée, je suis d’accord, mais les scientifiques Allemands se penchent d’arrache pieds sur les renouvelables depuis plus de 20 ans. Tout cela pour aboutir à quoi en Allemagne ?
    Créer des instabilités sur le réseau européen et mettre en carafe une grande partie du réseau régulièrement..
    Les "Herr Doktors" seraient-ils devenus nuls ? Les scientifiques Suédois à la suite d’Alfred Nobel auraient-ils disparus ?
    Est-ce qu’il serait raisonnable de penser que nos scientifiques seraient capables de faire un grand Cocorico sur le sujet et de faire un pied de nez aux Allemands et aux Suédois ?

    Vous abordez le sujet des turbines marée motrice. Tout à fait d’accord. Sauf, sauf...
    Le projet de la Rance fonctionne très bien depuis bien longtemps. En fait ce projet était le prototype d’un grand projet de fermeture de la baie du Mont St Michel en passant par les iles Chausey. De quoi installer des turbines Kapplan pour produire autant d’électricité que 10 réacteurs de 900MW ; une paille !
    Savez vous pourquoi ce projet a été abandonné ?
    Parce que l’énergie marée motrice n’est pas une énergie renouvelable, elle consomme l’énergie de rotation de la Terre en interaction avec la Lune. Et l’on ne sait pas accélérer la rotation de la Terre, on ne peut que la freiner. C’est d’ailleurs ce phénomène de freinage qui fait que la Lune présente toujours la même face. On aurait ralenti la Terre d’environ 3 secondes par an...
    De plus maintenant, le Mt St Michel, patrimoine de l’humanité, on ne peut plus y toucher, on ne peut que le désensabler.. Mais en dehors du Mt St Michel qui est le site de référence, le problème de ralentissement reste le même.
    Que l’on récupère l’énergie du Gulf Stream, c’est un autre problème, là c’est de l’énergie solaire. Mais le Gulf Stream est baladeur tout au long de l’année alors il faudrait promener les hydroliennes.

    Mais si vous êtes en manque d’arguments, car complètement intoxiqué par l’antinucléarisme latent des médias, je peux vous en fournir.

    Cordialement.

    @+


  • krolik krolik 6 février 2009 18:22

    Aucun commentaire à ce que j’écris.
    Pour l’auteur de n’article, qui ne dit rien consent...
    @+


  • internote 5 septembre 2009 11:17

    pour info, voici le document confidentiel défense (lol) émanant de l’EDF, et relatif à la résistance de l’EPR aux chutes d’avion de ligne que la DST est allé chercher chez Stéphane Lhomme, porte parole de sortir du réseau « sortir du nucléaire » (cf perquisition du 16 mai 2006).
    Contre la censure : publions le document Confidentiel Defense sur l’EPR


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