jeudi 28 novembre 2013 - par Automates Intelligents (JP Baquiast)

La France en Europe. Comment passer de l’effacement au leadership ?

La revue économique La Synthèse on line vient de publier l'article "A quoi pourrait ressembler la zone Euro à la fin de la crise ?". Article désolant. Nous ne nous poserons pas la question de savoir si son auteur, le bien connu et estimé Patrick Artus, est de gauche ou de droite..., nous nous bornerons à constater que son diagnostic définit un avenir proche de l'encéphalogramme plat. Il prévoit certes que la zone euro pourrait résister à de nouvelles crises de paiement du type de celle qui avait menacé la Grèce voici quelques mois, mais, pendant les années suivantes, elle ne sortirait pas du sous-investissement, de l'absence de programmes mobilisateurs, notamment dans les secteurs technologiques, et plus généralement d'un manque de compétitivité face aux grandes puissances mondiales. Même si l'Allemagne s'en tirait un peu mieux, elle ne suffirait pas à impulser à l'ensemble des Etats européens le dynamisme global permettant de figurer encore dans la prochaine décennie parmi ces puissances. La France en particulier continuerait à se traîner en bas de l'échelle de la stagnation.


Le chantier Iter à Cadarache. Le complexe Tokamak. Des galeries techniques sont en cours de réalisation pour abriter les réseaux d'eau et d'électricité dédiés aux systèmes de la machine. Bien qu'international, ce projet illustre aux yeux du monde entier les compétences françaises. Quelques financements complémentaires, d'un montant insignifiant au regard de l'enjeu, permettraient selon les scientifiques de gagner des années dans le planning du projet. Source http://www.iter.org/fr/accueil

Le diagnostic de Patrick Artus paraît fondé. Mais il appelle un sentiment de révolte.

Les pays de la zone euro en général, la France pour ce qui la concerne, qui disposent encore de grandes ressources humaines, industrielles et technologiques, ne vont-ils rien faire pour sortir du carcan imposé par les Institutions européennes (Bruxelles) et à travers elles, par ceux qui ne veulent aucun bien à l'Europe, à commencer par les Etats-Unis d'Amérique ?

A cette question, une réponse que l'on qualifiera par commodité de "populisme" paraît à beaucoup de plus en plus nécessaire : il faut sortir de l'Union européenne pour reprendre une certaine capacité d'initiative. Mais la réponse n'est pas bonne. Il ne pourrait s’agir que d’une solution extrême de dernier recours. Nous n’en sommes pas encore là. La France doit se montrer capable d’initier des transformations profondes du projet européen afin de faire évoluer ses institutions vers plus de démocratie et de souveraineté tout en se préparant à prendre ses distances avec lui si nécessaire. Nous ne prendrons pas ici de temps pour expliquer une nouvelle fois ce que l'on sait finalement tous : en dehors de l'Union Européenne, la France ou les pays qui suivraient cet exemple ne pèseraient pas grand chose. Si l'Islande peut affronter le monde à elle seule, la France, du fait même de ses nombreux atouts, attirant les convoitises, ne pourrait pas survivre longtemps sans la collaboration des autres puissances européennes, comme d'ailleurs de Bruxelles.

Mais alors que faire ?

Notre réponse est simple. La France doit se battre pour changer l'Union européenne de l'intérieur, avec l'aide des Etats qu'elle pourrait entraîner dans ce combat. Autrement dit, il faut changer « Bruxelles », ou plutôt les oukases qu'imposent à la France, par l'intermédiaire des institutions européennes, ceux qui veulent condamner notre pays à l’affaiblissement économique, la régression sociale et la dépendance. Pour cela, il faut des chefs d'Etat n'ayant pas peur de leur ombre.

Avant cependant d'étudier les moyens politiques puis juridiques qu'il faudrait mobiliser à cette fin, posons la question essentielle : la France, pour ce qui la concerne, a-t-elle les ressources économiques et scientifiques nécessaires pour, en valorisant celles-ci et par son exemple, réorienter l'économie européenne ?

Notre réponse à nouveau est claire : c'est oui. Les Français ont potentiellement ces ressources. Encore faudrait-il les exploiter d'une façon volontariste.

L'inventaire de ces ressources n'est pas souvent fait, et moins encore communiqué aux citoyens. Il faut en effet un certain courage pour affirmer que la France dispose de potentiels suffisants pour sortir non de l'Union européenne, mais du rôle effacé qu'elle y joue, afin de prétendre y exercer un authentique leadership. Ce dernier devrait sans doute être partagé avec l'Allemagne, mais sur un plan d'égalité et de complémentarité avec elle. Nous pourrions dire, pour comparer la France à l'Allemagne sur ce point, que les moyens dont nous disposons nous permettraient, s'ils étaient valorisés, de tenir parfaitement notre rang parmi les grandes puissances mondiales, alors que l'Allemagne se trouve encore cantonnée au rôle de grande puissance régionale.Ces moyens, nous les avons depuis une vingtaine d'années laissés se dégrader, mais pour l'essentiel ils sont toujours là et pourraient reprendre de l'importance, s'ils bénéficiaient d'investissements suffisants.

Cet article se propose de montrer qu'une politique intra-européenne de rupture serait à la portée de la France. Dans une première partie, nous rappellerons ce que sont les ressources françaises. Dans une seconde partie, nous présenterons un exemple d'initiative politico-économique permettant à la France, si elle était gouvernée avec un minimum d'ambition, d'échapper au sous-investissement imposé par l’idéologie ultra libérale de la concurrence libre et non faussée imposée par les institutions européennes actuelles (à laquelle ne croient plus que les naïfs), sans pour autant renoncer à l'ambition communautaire.

1. Les ressources françaises

Pour simplifier, nous parlerons ici de ressources françaises, sans oublier que certaines d'entre elles sont partagées avec certains pays européens. Mais ceux-ci, pour le moment, ne font pas plus d'effort que la France pour en tirer parti afin de créer de la croissance et de l'emploi. C'est fort dommage car ces différentes ressources, si elles devaient servir en priorité à renforcer le rôle de la France au sein de l'Europe, pourraient aussi bénéficier à l'indispensable construction d'une géostratégie intéressant l'ensemble des pays européens, notamment face à l'Amérique et aux pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). L'Allemagne, que nous venons d'évoquer, en serait évidemment elle aussi partie prenante et bénéficiaire.

La situation géographique

Une exceptionnelle situation géographique permet à la France d'être présente ou d'exercer une influence dans la plupart des zones côtières et des océans qui seront impliqués dans les grandes urgences de demain : réchauffement climatique, protection de la biodiversité mais aussi exploitation raisonnée des ressources actuelles et futures. La France doit essentiellement cette situation à ce que l'on appelait jadis ses territoires d'outre-mer. Plutôt que se plaindre en permanence du coût des DOM-TOM, les Français devraient voir dans les dépenses visant à maintenir chez ces derniers un niveau de vie aussi proche que possible de celui de la métropole un investissement d'avenir essentiel.

La mer et les océans

Il découle de cette situation géographique extraordinaire, au sens propre du terme, que notre pays se situe avec 11 035 000 km 2 au deuxième rang mondial en termes de superficie maritime sous juridiction, juste après les Etats-Unis. Ce « territoire » océanique est un espace de pleine souveraineté mais aussi très convoité. D’une certaine façon grâce à la souveraineté qu’exerce la France sur ces espaces c’est la souveraineté européenne, même si celle-ci est encore en devenir, qui se trouve ainsi étendue potentiellement à l’ensemble de la planète .Notons que ni la Grande Bretagne ni l’Allemagne ne disposent d’un tel potentiel.

Les perspectives économiques et géostratégiques de celui-ci, parce que la France, dispose des technologies et du savoir faire industriel capable de le mettre en valeur, sont immenses et déterminantes pour l’avenir.( cf. sur ce sujet, « France sur Mer : un empire oublié » par Philippe Folliot et Xavier Louy).

Le spatial

La France possède un savoir-faire considérable acquis par sa participation aux grandes politiques et aux équipements qui assureront à terme le développement de la planète au-delà de ses frontières terrestres. Il s'agit de son implication dans les grands programmes de l'Agence spatiale européenne, dont les plus spectaculaires concernent l'exploration de Mars. La France joue dans le même temps un rôle actif, notamment par l'intermédiaire du Centre national d'études spatiales, dans les programmes d'observatoires terrestres et spatiaux internationaux visant à l'étude scientifique du système solaire et plus généralement du cosmos. Rappelons aussi que les systèmes spatiaux militaires développés par la France, essentiellement pour l'observation optique ou radioélectrique, sont de type dit "dual", c'est-à-dire qu'ils peuvent servir également à des applications civiles. Les retombées industrielles de ces activités spatiales sont permanentes. Elles pourraient augmenter encore si quelques investissements supplémentaires de faible importance relative étaient consentis.

Il convient de signaler, à cet égard, l’importance du programme Galileo, où la France joue , un rôle important mais qui hélas ne cesse de prendre du retard. Or, compte tenu de l’évolution des technologies de l’information, évolution qui se fait au rythme de cette nouvelle loi de l’histoire qu’est la loi de Moore ( doublement de la capacité de traitement et de stockage des systèmes informatiques, tous les dix huit mois) la géolocalisation, en temps réel, des flux de données est une composante déterminante de la puissance et de l’indépendance des Etats. Ne pas entièrement dépendre du système GPS américain sur ce point serait essentiel.

Les transports

La France possède une compétence de portée mondiale intéressant les différents modes de transport et la mise en place des infrastructures nécessaires.

On pense nécessairement à la participation majeure de la France dans l'aéronautique civile et militaire, au sein d'EADS-Airbus mais aussi chez Dassault ainsi que chez des centaines de sous-traitants compétitifs et innovants souvent très convoités de l’extérieur.
Notons au passage, qu’aujourd’hui l’application rigide qui est faite par l’Union Européenne de la doctrine de la concurrence « non faussée » rendrait impossible le lancement d’une aventure industrielle telle que celle qui a permis le développement d’Airbus.(cf. sur ce sujet les articles ou interventions de Jean-Luc Gréau).

Il faut savoir que sur ce plan que, face aux difficultés rencontrées dans la mise au point du F35 par l'américain Lockheed Martin, le Rafale de Dassault répond largement aux besoins actuels et futurs des armées mondiales. Mais sa commercialisation se heurte depuis les origines aux obstacles multiples que les Etats-Unis savent mettre devant des concurrents potentiellement dangereux. Ajooutons que les succès d'EADS et d'Airbus, face notamment à Boeing, sont tels qu'une des ambitions actuelles de l'Allemagne paraît être de récupérer sur son territoire les meilleurs éléments français de ces deux entreprises. Il ne tiendrait qu'à nous de résister "amicalement".

Concernant le rail, la France tient toujours un rang de premier plan, qu'elle devrait conserver sans peine à l'avenir. En matière de navires hautement spécialisés, elle pourrait encore figurer parmi les concurrents dangereux si les gouvernements successifs avaient soutenu les chantiers civils comme ils le font (à trop petites doses) dans le domaine militaire.

L'automobile enfin a longtemps constitué un atout de la France. Elle pourrait aisément le redevenir dans des domaines émergents, avec des moteurs non utilisateurs de pétrole, que ce soit pour les véhicules de tourisme ou pour les poids lourds.

L'énergie

La France est riche d'une exceptionnelle compétence acquise par les laboratoires et les industriels intervenant dans l'ensemble des activités intéressant aussi bien la production de l'énergie que ses utilisations économiques. Citons d'abord le nucléaire, où les maîtres d'oeuvre et industriels français tiennent le premier rang mondial, non par le poids commercial mais par le bon fonctionnement et la sécurité des installations. Certes, un désastre comme celui de Fukushima pourrait éventuellement survenir en France. Nul n'est à l'abri. Mais, pour le moment, ni les Etats-Unis (fortement impliqués dans Fukushima à travers General Electric), ni la Russie, ni la Chine ne paraissent offrir de meilleures solutions. Encore faudrait-il que la France, à travers notamment le CEA, entretienne ses compétences alors que des dizaines de pays, en premier lieu les membres du BRIC, sont en train d'investir au profit de l'énergie nucléaire.

L'avenir à long terme de l'atome français paraît par ailleurs assuré, vu le rôle essentiel joué par la France dans les programmes d'étude de la fusion de l'hélium sur le site de Iter-Cadarache (voir image en début d'article). Avec quelques crédits supplémentaires, de précieuses années pourraient être gagnées dans l'accès à cette source de grande sécurité.

Dans le domaine de la recherche et de l'exploitation du gaz et du pétrole, les industriels français ont par ailleurs développé des techniques et outils qui intéressent le monde entier. Enfin, en ce qui concerne les énergies renouvelables, après avoir trop longtemps délaissé les secteurs correspondant, la France est en train de récupérer une compétence mondiale, grâce notamment à une situation géographique favorable et une bonne qualification industrielle (éolien, hydroélectrique maritime, solaire).

La défense et les industries de défense

La France actuelle a hérité de potentiels historiques dans la quasi totalité des systèmes contribuant à la défense : force de frappe atomique, sous-marins nucléaires, avions de combat, satellites d'observation, engins blindés. Elle est le seul pays européen à être ainsi doté. Il n'y a que dans le domaine des drones qu'elle s'est laissée prendre de court. Mais son retard à ce sujet pourra facilement être récupéré, grâce aux performances de ses industries aéronautiques.

Une opinion publique mal avertie prétend qu'il s'agit de secteurs uniquement dépensiers, ne produisant rien sinon des morts, des blessés et des destructions. Ce préjugé est conforté par une propagande américaine constante affirmant que les pays européens, soit collectivement au sein de l'Otan, soit pris isolément, n'ont pas besoin d'investissements de défense en propre, l'achat des armes américaines suffisant à assurer leur sécurité. Tout ceci est évidemment faux.Un pays ne disposant que de moyens militaires limités doit renoncer à figurer dans le cercle des grandes puissances, y compris dans la perspective - d'ailleurs lointaine - d'une réduction des risques de guerre. On dira que c'est le cas de l'Allemagne, première puissance européenne. Mais, comme le disent les stratèges, faute d'armée et d'armements en propre, l'Allemagne, géant économique, reste un nain politique. Ceci, accessoirement, n'améliore pas son poids politique vis-à-vis des pays du BRIC non plus qu'au niveau de l'ONU et du Conseil de sécurité.

Un pays qui comme la France dispose au contraire d'une industrie de défense compétitive, en tire de nombreux avantages, et pas seulement diplomatiques. Elle figure parmi les premiers exportateurs d'armes. Lorsque des Etats veulent acheter des armes, quels que soient les objectifs, honorables ou non, que poursuivent leurs dirigeants, ils le font de toutes façon. Il vaut mieux en ce cas qu'ils puissent se fournir, même marginalement, auprès de l'industrie française. Par ailleurs, comme nous l'avons souligné précédemment, les technologies et industries de défense sont en général duales, c'est-à-dire qu'elles servent aussi bien aux armées qu'aux applications civiles, notamment dans ces domaines essentiels que sont l'espace, le nucléaire, l'aéronautique, les communications, la santé... Depuis longtemps, la France se satisfait d'un sous-investissement évident dans le domaine des industries de pointe civiles. Si elle y a conservé cependant des potentiels non négligeables, ce fut en grande partie grâce aux investissements consentis en matière de technologies de défense, dites aussi technologies de souveraineté.

On retiendra de cette constatation la nécessité pour la France de continuer à se doter en propre de matériels et technologies militaires aussi sophistiqués que possible, quelles que soient les restrictions budgétaires actuelles. Les militaires feront à juste titre valoir que les armées doivent aussi disposer de personnels capables d'utiliser de tels armements. Ils ont raison, mais là encore les efforts ne seront pas perdus, car ces effectifs se retrouveront nécessairement dans des emplois civils, complétant les formations encore insuffisantes, en nombre et qualité, dispensées par les universités.

La biologie et l'étude du vivant

Il s'agit de compétences de niveau international, trop souvent ignorées par le grand public, dont disposent des laboratoires et industriels français, en trop petit nombre il est vrai. Elles intéressent des besoins mondiaux : lutte contre la faim, protection de la santé, étude de nouvelles espèces végétales et animales. La France y figure par l'intermédiaire de deux de ses points forts : la médecine et l'agroalimentaire.

Les développements futurs de la biologie découleront pour l'essentiel de la généralisation des applications de la génétique, ou plus exactement de la génomique (connaissance et modifications du génome, non reproductif ou reproductif). Celles-ci, à condition d'être confiées non à des industriels soucieux de profit immédiat, tel que l'américain Monsanto, mais à des institutions et programmes publics, cesseront d'être ostracisées, compte tenu des retombées attendues. On peut penser que, sauf accident toujours possible, les dangers des pratiques correspondantes seront bien contrôlés.

On distingue dès aujourd'hui les espèces dotées de génomes dont un certain nombre de groupes de gènes ont été modifiés ou interchangés à partir de souches naturelles, et celles dont les génomes sont totalement artificiels (à partir d'éléments biochimiques de synthèse). On peut parler alors de biologie synthétique. La seconde est encore exceptionnelle, mais se généralisera, conjointement avec la première. Quoi qu'en disent les défenseurs de l'immobilisme biologique, incapable de sauver les organismes hérités des siècles précédents, une grande partie des espèces vivantes en contact avec l'homme seront partiellement ou totalement modifiées dans le demi-siècle. D'ores et déjà existent dans le monde de nombreuses études envisageant les besoins à satisfaire et les solutions permises par ces techniques. La France y a pris un certain retard, pour des raisons culturelles, mais elle pourrait revenir au premier rang. L'objectif intéresse d'abord les virus, bactéries et micro-organismes. Il s'agira d'obtenir, à partir de ressources largement disponibles (par exemple des déchets transformés grâce à des bactéries photosynthétiques) des produits ou de l'énergie actuellement rares.

La biologie génétique permettra parallèlement de développer des végétaux terrestres ou océaniques (algues) encore inconnus aujourd'hui et capables de s'adapter aux régions rendues infertiles par les transformations en cours des milieux naturels. Concernant enfin les animaux supérieurs, l'objectif sera le même. De plus en plus, par ailleurs, les cellules extraites de tissus présentant un intérêt économique seront cultivées in vitro, à large échelle, pour différents usages, notamment thérapeutiques. Mais il ne faudra pas oublier que si la recheche agroalimentaire est pilotée par la grande distribution et des entreprises dites de biotechnologies prêtes, à toutes les manipulations, le résultat de telles recherches soulèvera à juste titre le rejet de la population.

L'artificiel

On appelle sciences et technologies de l'artificiel toutes celles visant à "augmenter" (selon l'expression consacrée), puis le cas échéant à remplacer dans certains domaines le vivant, l'humain, le conscient. La France a pris beaucoup de retard dans ces directions de recherche, pour des raisons là encore culturelles mais tenant aussi et surtout à sa faiblesse industrielle en matière d'informatique et de logiciels. Néanmoins ses ressources potentielles sont très importantes et pourraient facilement être développées

On distinguera par commodité trois grandes directions de recherche/développement, dans lesquelles la France possède un nombre respectable de laboratoires et de start-up(s). Elles se superposeront ou s'interconnecteront, sur le mode dit de la convergence.
La première concerne l'homme augmenté. Il s'agit, d'ores et déjà, d'un homme doté de prothèses de plus en plus autonomes. Elles permettent et permettront de suppléer à diverses invalidités ou manques affectant l'humain. Mais progressivement, compte tenu des accroissements de performance qu'elles assurent, elles seront de plus en plus demandées par les personnes disposant de revenus suffisants. On distinguera les prothèses augmentant les performances des organes sensoriels et moteurs, celles concernant les organes internes et finalement celles appliquées au système nerveux et au cerveau lui-même. Dans ce dernier cas, à côté de techniques dites invasives, seront proposées des commandes à distance activées non seulement par la parole mais par la pensée. En parallèle seront développés des dispositifs susceptibles de modifier en profondeur les capacités d'animaux jugés aptes à opérer utilement avec des humains.

La seconde direction de recherche/développement, encore plus stratégique à divers égards, concerne les robots. Le terme s'applique de plus en plus, non à des automates agissant sur un mode déterministe, comme au sein de chaînes de production de plus en plus obsolètes, mais à des systèmes autonomes, capables d'adaptations et de prises de décisions dépassant les compétences des humains et pouvant de ce fait intervenir dans des milieux et avec des temps de réponse très supérieurs à ce que permettent des machines et des commandes classiques. On trouvera de tels robots partout où leur mise en oeuvre sera jugée susceptible d'apporter des profits et des gains de pouvoir inenvisageables autrement. Nous pouvons évoquer, concernant la défense, les drones dits UAV (Unmanned Aerial Vehicle) déjà capables en théorie d'identifier seuls des cibles et décider de les détruire. D'autres appareils dotés de possibilités équivalentes sont développés autour de véhicules terrestres ou maritimes. La même tendance se dessine en chirurgie.

Dans quelques années, dans le domaine de l'exploration planétaire seront expérimentés des robots et flottes de robots susceptibles d'agir seuls, loin des centres de contrôle terrestres, en procédant à diverses opérations visant à l'exploration et la transformation du milieu nécessaires à l'arrivée ultérieure de colons humains. Ce n'est pas le cas des actuels "rovers" américains opérant sur Mars, qui ne disposent que d'autonomies limitées. Sur Terre, les robots prennent déjà et prendront toutes les formes et tailles imaginables, travaillant seuls ou de plus en plus en groupes. Les chercheurs en cognition artificiels ont déjà réussi à leur faire développer, en "essaims", des comportements symboliques et langages sociaux originaux, non imposés par l'humain, sur un mode analogue à celui dont ont bénéficié les premiers humains. Une fois autorisés à s'émanciper véritablement, on peut penser que ces populations de robots feront émerger des formes de pensée et même de conscience artificielle, s'organisant en cultures, performantes et sans doute plus originales que celles dont s'enorgueillissent les sociétés humaines. Ceci sera particulièrement précieux dans la compréhension des milieux dangereux où ces robots opéreront, sur Terre ou dans l'espace.

On fait souvent valoir que les robots actuels et a fortiori leurs successeurs, feront disparaître des emplois humains. C'est vrai, que ce soit dans le domaine des tâches d'exécution et dans celui des fonctions de contrôle et de conception. Mais dans le même temps, la robotisation accrue développera de nouveaux emplois, sans doute aussi nombreux, concernant l'invention, la mise au point et la maintenance de nouvelles générations de robots. Par ailleurs les nouveaux champs d'activité devenus accessibles grâce aux robots pourront fournir, s'ils sont méthodiquement explorés, de quoi occuper utilement les humains qui leur sont associés.

La troisième direction de recherche concerne les neurosciences, consacrées à l'étude du cerveau vivant mais aussi à la mise au point de cerveaux artificiels. Sans se situer parmi les leaders (là encore faute d'investissements suffisants), la France y bénéficie de bonnes capacités. Le terme de cerveau artificiel pourrait s'appliquer à tous les cerveaux virtuels qui prolifèrent désormais sur le web et dont la firme américaine Google ambitionne de devenir un leader absolu. Mais il est préférable de le réserver aux recherches de grande ampleur concernant la modélisation et la simulation du cerveau humain et de ses principales fonctions dans les domaines sensori-moteurs et cognitifs. La tâche est potentiellement immense, le cerveau humain étant réputé comme l'objet le plus complexe de l'univers. Mais l'enjeu est également considérable. Non pas que l'humanité manque de cerveaux, mais parce qu'elles manque de cerveaux susceptibles d'être mis au service des domaines les plus ambitieux de la recherche et du gouvernement.

Les spécialistes sont très optimistes. Beaucoup estime qu'un robot humanoïde disposant d'un tel cerveau artificiel et de toutes les richesses informationnelles de l'internet, pourrait voir le jour dans les 20 à 30 prochaines années. Sans attendre se multiplieront vraisemblablement des versions partielles de cerveaux artificiels, consacrés à l'exploration de divers domaines stratégiques – ou simplement à l' "augmentation" des capacités cérébrales de personnes volontaires. Il est bien évident que l'absence de la France dans ces secteurs serait catastrophique pour elle. Elle sera, au sens premier du terme, colonisée.

La récupération des retards pris par le France

Les plus graves des faiblesses françaises, souvent et à juste titre dénoncées, pourraient être rapidement récupérées si un minimum de recherche scientifique et technique y était appliquée. Nous pensons notamment à l'électronique et aux télécommunications qui souffrent actuellement d'une dépendance technologique massive à l'égard de l'industrie américaine. Cette dépendance se paie aujourd'hui très cher, comme l'ont montré les révélations concernant les back doors consenties par les industriels américains du hardware aux espionnages généralisées de la NSA, de la CIA et des autres agences de renseignement. On peut imaginer que les vols de compétence ou de perspectives commerciales dont ont souffert les industriels et administrations français ont coûté plus cher que n'aurait coûté le financement de processeurs sécurisés auprès d'industriels français, s'inspirant par exemple du nPowerchip de l'américain Cisco. Quant à l'absence quasi totale d'acteurs français dans le domaine de l'Internet grand public, elle traduit une démission presque civilisationnelle devant l'Amérique. Là encore, quelques soutiens aux nombreuses PME françaises capables de développer des offres différentes, éventuellement sécurisées, ne coûteraient pas très cher au regard des avantages, eux aussi civilisationnels, pouvant en découler.

Citons un autre domaine, parmi beaucoup d'autres. Il concerne les matériaux et nano-matériaux et les technologies associées, comme l'impression 3D. Là encore, malgré une base industrielle relativement compétitive, la France s'est laissée assez largement distancer. Mais elle pourrait revenir à un bon rang mondial, grâce à un savoir-faire universitaire important, et à celui de ses entreprises chimiques et manufacturières. Si elle ne le tentait pas, elle dépendrait de concurrents étrangers dans des domaines essentiels non seulement à la recherche et à l'industrie de pointe, mais à la vie courante.

2. Exploiter nos ressources de façon volontariste

Rappelons que, dans le cadre des institutions européennes et surtout de la façon dont elles sont appliquées, y compris par la France, aucun des investissements nécessaires au développement des ressources françaises évoquées dans la première partie de cet article ne sera possible. On ne pourra que très marginalement bénéficier des résultats des Programmes cadres dits de "recherche non-compétitive" de l'Union Européenne qui se dispersent au sein de luttes d'influence entre parties prenantes. Notre pays, et l'Europe avec lui (incluant à terme l'Allemagne), ne pourront donc sortir de la stagnation, face à un monde qui se développe à grande vitesse et en réponse à des risques naturels qui se préciseront de plus en plus. Le lecteur s'étonnera : pourquoi un pays qui se compte encore parmi les grandes puissances mondiales accepterait-il passivement un tel sort ?

Notre réponse est simple. Elle se fera qualifier de conspirationniste mais certains éléments d'information peu connus dont nous disposons sont indubitables. Au sein de l'Europe, aucun pays, petit ou grand, ne souhaite réellement que s'affirme la compétitivité globale de la France. Ils estiment à tort que celle-ci leur nuirait, sans avoir encore compris qu'à l'intérieur de l'Europe les succès de l'un bénéficient nécessairement aux autres. Au sein du monde dit encore occidental, dominé par une Amérique en recul sur certains points et ne voulant donc pas accepter de nouveaux concurrents, l'hostilité est encore pire. Elle prend de nombreuses formes : espionnage, corruption des élites, lutte contre un président de la République qui a eu le tort d'annoncer qu'il se voulait socialiste et que "son ennemi était la finance", cette finance qui aujourd'hui domine le monde. Face à l'hostilité générale, prenant la forme d'un véritable "French bashing", le gouvernement français n'a eu de cesse de faire arrière toute et tenter de séduire le "Système", au lieu de tenter de mobiliser les forces nationales contre lui. Mais pour ce faire, il aurait fallu un De Gaulle. Or n'est pas De Gaulle qui veut.

Nous continuons à penser cependant que la résistance serait possible. Mais il faudrait que la France, au lieu de céder à toutes les interdictions imposées au sein de l'Union européenne par les représentants du Système, Conseil européen, Parlement (au moins en partie), Banque centrale européenne, gouvernements allemand et britannique (entre autres), décide d'affronter directement ces interdictions, en ne tenant pas compte de la mauvaise humeur de ses partenaires. Pour cela, il faudra s'appuyer sur les éléments les plus dynamiques de la population française. Ceux-ci ne supporteront pas longtemps la réduction des dépenses publiques (investissements et dépenses sociales), l'augmentation des impôts servant désormais à payer la charge de la dette, la vente des actifs nationaux aux pétro-Etats et finalement le manque total d'ambition dénoncé notamment par le rapport des économistes de La Synthèse on line cité en introduction.

On pourrait imaginer que, dans ce but, le gouvernement français menace de ne pas respecter les contraintes budgétaires qu'il a lui-même acceptées à Bruxelles. Il pourrait aussi annoncer qu'il ne paierait plus les intérêts de la dette extérieure, quelles qu'en soient les conséquences auprès des agences de notation. Il pourrait menacer en dernier recours de sortir de l'Union européenne et développer des politiques volontaristes reposant, horresco referens, sur des politiques publiques proches de celles qui seraient mises en oeuvre en cas de crise majeure, guerre ou cataclysme naturel.

Nous pensons cependant que, sans renoncer au principe d'une politique de rupture, la France pourrait mener celle-ci au sein même de l'Union européenne et ne pas rendre à ses adversaires le service de sortir de cette même Union. Des mesures relativement souples pourraient à cette fin être adoptées. Il s'agirait après tout, comme on va le voir, de faire ce que fait en permanence la Banque Fédérale américaine, c'est-à-dire du Quantitative Easing (Q.E.), autrement dit de la création de monnaie par billions de dollars. Le Q.E. américain sert essentiellement à inonder le système bancaire pour nourrir la spéculation en rassurant les banques qui s'y livrent. On pourrait imaginer qu'en Europe, l'équivalent devrait servir, non à relancer la spéculation ni même la consommation des particuliers, mais à relancer l'investissement public. L'équivalent de ces mesures se traduirait par des prêts sans intérêt de la BCE aux Etats. Cependant, il ne faut pas y penser, pour le moment tout au moins, vu l'hostilité non seulement de la BCE mais de ses tutelles étatiques. Il faudra trouver autre chose.

Rappelons que, pour développer les ressources nationales, énumérées dans la première partie de cet article, le gouvernement français aurait besoin de sommes permettant de financer à court et long terme des projets stratégiques. Pour le moment, il ne pourrait le faire qu'en puisant dans ses ressources budgétaires puisqu'en aucun cas il ne pourrait s'endetter davantage encore auprès des prêteurs internationaux. Or ces ressources budgétaires n'existent plus. Une autre démarche s'impose donc, excluant radicalement aussi bien l'impôt que l'emprunt..

Nous ne prétendons pas ici proposer une recette miracle, mais seulement un exemple des stratégies qu'il faudrait conduire afin de relancer l'investissement, sans impôts supplémentaires et sans appel aux fonds spéculatifs arabes, chinois ou russes. Des solutions autres que celle ésquissée ci-dessous seraient sans doute possibles. Il faudrait en discuter. Dans l'immédiat, voici notre suggestion. Elle représente la "francisation" d'un projet collectif précédent, publié ici en février 2010 sous le titre "Plaidoyer pour la mise en place d'un Fonds stratégique européen" ..

Un fonds national d'investissements stratégiques

Nous proposons ici un projet à la fois ambitieux et peu contraignant, à savoir la mise en place d'un Fonds stratégique national doté en régime de croisière de capitaux publics et privés investis d'une manière permanente. Ce Fonds serait rattaché à un grand ministère capable d'incarner aux yeux des citoyens l'autorité d'un Etat capable d'imposer l'intérêt général par dessus les intérêts particuliers(1). Son capital correspondrait à une palette de projets à réaliser dans les secteurs dont nous venons de faire la liste. Il dépendrait des besoins d'investissement que formuleraient les entreprises et les administrations implantées en France et désireuses d'y renforcer leur potentiel productif dans ces dossiers-clefs. Disons pour fixer les idées qu'il s'agirait dans un premier temps d'une enveloppe d'environ 400 à 500 milliards d'euros de fonds propres.

D'où viendraient ces sommes ?
Ni de l'impôt, ni de l'emprunt, nous venons de l'écrire. Par ailleurs, il s'agirait de dépenses d'investissement, rentables à horizon de 5 et 20 ans selon les secteurs. Ces investissements se feraient en parallèle avec d'autres politiques européennes comme celles de la lutte contre la dégradation des écosystèmes. Les projets à vocation transeuropéenne seraient bien évidemment favorisés, comme nous le proposions dans notre article de 2010 visé ci-dessus. De même des partenariats avec des pays voisins de l'Europe, notamment la Russie, pourraient être envisagés, s'ils se révélaient stratégiquement utiles.

On objectera que la France ne dispose pas d'épargne mobilisable. C'est évidemment faux. Les diverses épargnes mobilières et immobilières peuvent y être évaluées à un total de 4.000 milliards d'euros. Le dixième, soit 400 à 500 milliards ( un peu moins du quart de la dette publique ou du PIB français), pourrait ainsi être mobilisé volontairement par leurs détenteurs, s'ils trouvaient dans ces participations un rendement garanti au moins équivalent à celui fourni par les caisses d'épargne. Répétons-le une nouvelle fois : il ne s'agirait pas d'emprunts, mais de participations d'investissement en capital. Le dispositif ne serait durable que s'il générait des projets rentables à moyen ou à long terme, projets dont les citoyens seraient à la fois les promoteurs et les bénéficiaires.

Il ne sera certes pas envisageable de proposer de l'épargne forcée sous la forme des emprunts de guerre de 1914-18. Il faudra par contre faire appel à la fois au sentiment national des petits et moyens épargnants et des entreprises, mais aussi qu'à leur intêt bien compris (2). Pour cela, il sera indispensable de les sécuriser, en mettant en place au niveau le plus officiel de l'Etat le Fonds stratégique national (FSN) envisagé. Ce fonds devrait être parfaitement transparent et efficacement contrôlé, tant dans son fonctionnement global que dans le choix des opérations qu'il financera. Il devra aussi être scindé en plusieurs compartiemnts, correspondants aux divers dossiers d'achat retenus.

Le Fonds garantira par exemple un rendement de 3% environ minimal aux investisseurs, au moins égal au rendement monétaire pour des apports à durée illimitée, mais éventuellement remboursables sous certaine conditions (à l'exemple des TSDI (3). Le financement sera réservé à l'économie réelle, au profit de projets offrant le maximum de valeur ajoutée intellectuelle, ou stratégique et technique. En outre, les sommes investies et les intérêts dividendes perçus pourraient être défiscalisés sous certaines conditions. En outre, un marché secondaire des titres du FSN devrait être mis en place, sous le contrôle de l'Autorité des Marchés Financiers (AMF), avec l'appui du système bancaire national, afin de pemettre aux investisseurs de récupérer leur investissement en cash, en tant que de besoin.

Nous ne décrirons pas ici en détail ce que pourraient être l'organisation ni les procédures de détail du Fonds. Un autre article pourra être consacré à cette question, nécessairement technique, après discussion éventuelle avec les lecteurs intéressés.

La démarche suscitera sans doute, au pire l'ironie ("quelle naïveté, dira-t-on...") au mieux la méfiance, sinon l'hostilité, de certaines forces d'opposition, à l'extrême droite comme à l'extrême gauche – sans parler d'une véritable guerre provenant des représentants du Système financier et politique mondial. Pour l'initialiser, il faudra en "vendre le principe" aux citoyens, c'est-à-dire la justifier. L'Etat pourrait à cette fin, en coopération avec les collectivités locales et le secteur productif, public ou privé, présenter sans attendre et provoquer une discussion (pourquoi pas par Internet) concernant un premier noyau de projets susceptibles de relancer l'activité dans les secteurs stratégiques correspondants aux points forts de la Nation. Chaque citoyen pourrait ainsi apprécier concrètement les perspectives qu'il y verrait, notamment sous forme d'emplois durables, et se sentirait personnellement concerné par une telle démarche à la fois active et collective.

Notes

(1) Rappelons qu'une formule de soutien à l'innovation est actuellement expérimentée en France, sous l'égide du ministre du redressement productif. Il s'agit de l'opération dite des "investissements d'avenir" dotée en principe de 35 milliards de crédits. Plus récemment, le 12 septembre 2013, le président de la République a présenté 34 plans d'action préparés par Arnaud Montebourg et destinés à "définir un nouvel avenir industriel et technologique pour la France". Les critiques, comme l'on pouvait s'y attendre, se sont multipliées. Mais elles ne remettent pas en cause l'intérêt de la démarche. La seule vraie observation à faire est que les sommes envisagées sont trop faibles pour répondre à terme aux objectifs présentés ici. .

Concernant la définition des besoins, on citera aussi le travail conduit par la Fondation pour la Recherche Stratégique

On notera que par ailleurs la commission présidée par Anne Lauvergeon sur l'innovation en France vient de remettre son rapport, dont nous prenons connaissance le 25/11/2013. Ses conclusions rejoignent en grande partie les nôtres concernant les points forts de la France. Elles sont moins originales (ou plus prudentes) concernant les modalités de financement. Voir un résumé dans La Synthèse on line.

(2) On sait que le Japon finance la quasi-totalité de sa dette publique en faisant appel à l'épargne -et donc au patriotisme- de ses citoyens, qui y souscrivent massivement, et ce en dépit des taux d'intérêts servis quasi-nuls.

(3) TSDI : titres subordonnés à durée indéterminée, comparables à des obligations perpétuelles.



14 réactions


  • Automates Intelligents (JP Baquiast) 28 novembre 2013 16:22

    Post sciptum au 28/11. L’Elysée vient de publier le rapport de la Commission Lauvergeon http://www.elysee.fr/assets/pdf/Rapport-de-la-commission-Innovation-2030.pdf


  • efzed 28 novembre 2013 16:32

    Vous me fatiguer avec votre « changer l’Europe », ça fait quarante ans qu’on en bouffe de cette soupe !

    Vosu avez plus de chance de gagner au lotto que de changer l’Europe avec 28 états !


  • doctorix, complotiste doctorix 28 novembre 2013 16:59

    Dommage d’avoir pris pour référence de notre savoir le projet Iter, qui est une vaste fumisterie, et qui ne fonctionnera jamais.

    Confiner 100 millions à 1 milliard de degrés, c’est du domaine de l’impossible, au delà de quelques secondes.
    Dans la seconde partie, Petit explique pourquoi ça ne marchera pas, à cause des instabilités (comparables aux eruptions solaires)..
    Voilà 17 milliards (pour l’instant) jetés par la fenêtre, qui auraient été bien mieux investis dans la recherche sur la fusion froide, ou LENR.
    Or sur ce sujet, qui est l’avenir de l’humanité, nous n’avons rien, et de nombreux pays nous passeront devant. USA et Japon, entre autres.
    Mais rassurons-nous, nous garderons notre arrogance. C’est l’apanage du coq gaulois.

  • escoe 28 novembre 2013 17:20

    Ce n’est pas bien de copier / coller un article sans citer sérieusement la source et l"auteur. Ca s’appelle du plagiat.


  • christophe nicolas christophe nicolas 28 novembre 2013 19:08

    C’est stupidité sur stupidité mais je conviens que j’aurais pensé pareil il y a deux ans. J’étais naïf.

    Le CEA, le CERN et ITER plus les industriels que cela fait travailler forment un lobby très puissant. On ne peut pas arrêter la machine économique d’un coup de baguette mais ce n’est pas une raison pour mentir, les scientifiques ne doivent jamais mentir. Désolé mais il le font pour le pognon...

    Que vous le vouliez ou pas, l’avenir passe par l’antigravité qui passe préalablement par la théorie de l’intrication. Le Cern n’y arrivera pas sous terre, c’est impossible de faire de l’antigravité sous terre. Il faut une structure creuse en acier de plusieurs centaines de mètres de hauteur en métal avec un canal horizontal en haut. Vous pouvez essayer une équerre franc-maçonne mais elle ne sera pas bien équilibrée. En plus, il faut que la structure verticale qui continue au dessus du canal horizontal si on veut pouvoir y accéder sans perdre l’appareil antigravité.

    Je vais être clair pour ceux qui ont magouillé sur les neutrinos supraluminiques et sur le torchon concernant la sonde pionner où la perte par effet thermique expliquerait exactement une décélération de v²/2c², approximation du terme relativiste quand v est plus petit que c, par le plus grand des hasard 1 mois après avoir reçu ma théorie (torchon que le Pr Anderson a refusé de signer sachant que tout cela a fait l’objet de symposium mondiaux pendant 30 ans), seule la croix glorieuse de Dozulé est adéquate. Ca va être dur de faire des essais en cachette.... La nation qui fait ça ne peux pas ignorer Jésus ou alors elle est ridicule aux yeux du monde.

    Attendre n’a pas de sens car l’équilibre écologique est fragile. Vous méritez que je diffuse « un monde au bord du gouffre » pour que vous compreniez que les spéculations sur le réchauffement climatique sont du « pipi de chat » par rapport à ce qui nous attend réellement si nous partons vers le nucléaire sous terre plutôt que vers l’antigravité dans l’air. Mais attendons qu’économie soit déjà digéré.

    Quant à l’Union Européenne n’y pensez plus c’est du passé, c’est peine perdue, elle a l’esprit faux car elle ne pense qu’argent, elle n’aime pas les nations et les peuples, elle a la marque de Babylone sur le front. Après des années de patience par bonté à attendre les résultats promis, on voit qu’elle nous a vendu aux puissances de l’argent, votant des règlements qui ne servent qu’à les enrichir. C’est l’heure de la justice : « Payez-la comme elle a payé, et rendez-lui au double selon ses oeuvres. Dans la coupe où elle a versé, versez-lui au double » Relisez Apocalypse chap 17 et 18 et mes commentaires.


  • julius 1ER 29 novembre 2013 10:24

    à la lecture de cet article, je me dis qu’il fallait voter Jacques Cheminade ????

    Peut-être celui-ci est le René Dumont des années Post 2010 ???
    En tous cas il est sûr que l’idéologie néo-libérale est meurtrière et mortifère, et qu’il faudra au pouvoir en place une énorme dose de courage politique ainsi qu’un large soutien et consensus de la part de la population citoyenne éclairée pour inverser la tendance.
    Il importe que les médias soient à nouveau beaucoup plus indépendant de la finance pour relayer cette volonté, c’est aussi une condition indispensable pour aller vers des temps nouveaux..

  • soi même 29 novembre 2013 11:31


    l’article visiblement à un coté surarmer qui nous renvoies aux rêves de la fin des années 50 quand la France avait encore les moyens de réaliser des grands chantiers. Car elle avait retrouver par un homme providentiel un dynamisme mégalomane de conquête et de réalisation technique.
    Le temps est passé là dessus, et montre que les grands choix non pas toujours été les plus judicieux. il y a des héritages lourds qui aujourd’hui nous plombes, il suffit de pensé au parc nucléaire , où à la fameusement révolution agroalimentaire pour voir comment nous passez du rêve de grandeur à une décadence industriel manifeste.

    Il y a eu plusieurs torpillages d’innovation technique , de démantèlement industriel, d’opération de fond d’inversement étranger sur le fameux 40/40 montre que nous sonnes devenues une nation fantôme industriel.

    L’avenir n’est pas celui que vous proposer, il y a une forte probabilité que toute nos savoir faire va se concentre dans le maintient de l’industrie du grand luxe, du tourisme, et va se faire exploité dans un proche avenir par les grands groupes pétrolifères et gaziers qui ont décréte que la France est un édolrados à exploiter.

    Regardez qui on obtenue les licences de la distribution de gaz en France, les banques, comme c’est étrange que cela soit justement des banques qui obtiennent des licences pour la distribution
    du gaz ?

    Cela donne deux indices sérieuses, le monde agricole va disparaître ce que vous semblez confirmer puisque vous vous faites même pas allusion à cette filière industriel qui pendant des décennies à été le fleuron du rêve français, et l’autre indice ce n’est plus une volonté politique qui va être à l’imitative d’une future reconstruction de la réindustrialisation en France, mais la volonté stratégique des banques et des fonds d’investissement qui ne se sont jamais cachés quand ils investisses c’est pour tirer le maximum de rentabilité quitte à faire crevé la bête.

    Le symptôme de ce devenir probable à été réalisé quand la France à fait des pieds et des mains pour obtenir que Disneyland s’installe à Marne la Vallée.
    ( La remise en cause du droit public

    Un statut juridique particulier a été accordé au parc : la convention liant la France à Disney prévoit que, en cas de litige entre les parties, les tribunaux administratifs ne seront pas compétents. Les Américains estimaient que le Conseil d’État étant une structure étatique, il ne pourrait pas être indépendant et serait à la fois juge et partie. Il a donc été convenu que, dans ce cas, une procédure d’arbitrage international serait mise en place, comme si la France et Euro Disney étaient des entités de même rang. Il a donc fallu voter un texte particulier en ce sens.

    . https://fr.wikipedia.org/wiki/Disneyland_Paris&nbsp ; ) 

    C’est exemple montre toute la grandeur et la faiblesse de notre devenir et illustre en réalité toute votre naïveté à croire que nous avons encore les moyens si y a pas de changement et de remisse en causse de certain traité voté à notre insu.

    La France a comme avenir, le fantôme de sa grandeur passé si rien se passe et si les choix actuels se concrétise aux longs termes.

    Votre papier est l’œuvre d’un joueur de flûte de Hamelin.

    .

    .

     

    LE JOUEUR DE FLUTE DE HAMELIN

    La vie était facile pour les habitants d’Hamelin en Allemagne.

    Les pauvres n’étaient pas trop pauvres, et les riches avaient beaucoup plus que nécessaire.

    Au lieu d’être contents, ces gens se montraient égoïstes, et ne pensaient qu’à festoyer. Les parents trouvaient que les enfants leur causaient trop de soucis.

    C’est alors qu’un horrible événement eut lieu à Hamelin...

    En cette veille de Noël 1283, les habitants étaient en pleins préparatifs de la fête. Partout on pouvait humer les effluves de jambons et de dindes en train de rôtir, de gâteaux et de tartes en train de cuire.

    Au milieu de tout ce remue ménage, personne ne remarqua un rat qui se faufilait à travers les portes de la ville. Il fut suivi d’un autre, puis d’un autre.

    Au bout de cinq minutes, il y avait une centaine de rats, au bout d’une heure ils étaient plus d’un millier.

    Et bientôt, la ville entière fut envahie.

    Les rats se glissaient sous les portes, grimpaient le long des gouttières, et tombaient en grappes dans les cheminées.

    Les gens essayèrent vainement de sauver quelque nourriture, mais les rats dévoraient tout. Bientôt il ne resta plus rien des préparatifs de la fête.

    Au matin de Noël, les rats étaient partout : dans les armoires, sous les lits, dans les chaussures, et jusque dans les berceaux.

     ? Épouvantés, les gens se rendirent à l’Hôtel de ville pour demander au maire de faire quelque chose. Lors d’une réunion d’urgence, le maire et ses conseillers mirent au point un plan à base de pièges et de poison pour débarrasser Hamelin des rats.

    Hélas, les rats se montrèrent si malins et si vigoureux qu’ils évitèrent les pièges et dévorèrent le poison comme si c’était du sucre.

    Le troisième jour, il n’y avait plus rien à manger. Alors les rats dévorèrent les oreillers, les livres, les chaises et les tables Ils poursuivaient les chiens et tuaient les chats. Ils mordaient les gens dans leur lit, et personne ne pouvait plus dormir. Celui qui voulait s’habiller découvrait des rats nichés dans ses chaussures.

    Désespéré, le maire décida finalement d’offrir mille pièces d’or la personne qui pourrait débarrasser la ville de ce fléau.

    Le quatrième jour, un étranger arriva à Hamelin et demanda à voir le maire :

    - J’ai entendu dire que vous offriez mille pièces d’or à celui qui délivrerait la ville de ses rats.

    Le maire demanda :

    - Cela est vrai, mais qui êtes vous ?

    - On m’appelle le Joueur de flûte. Je sais comment vous aider.

    - Très bien, acquiesça le maire, si vous pouvez nous débarrasser des rats, vous toucherez la récompense.

    L’étranger quitta l’Hôtel de ville et se dirigea vers la place du marché. Il commença à jouer une étrange mélodie sur une simple flûte en bois. Dès les premières notes, les rats cessèrent de manger pour écouter la chanson du Joueur de flûte. Puis, d’un même mouvement, tous accoururent des ruelles, détalèrent des maisons, et s’élancèrent hors des boutiques pour venir se rassembler autour de lui.

    Bientôt, la place du marché fut envahie de centaines de milliers de rats jouant toujours, l’étranger se mit à marcher à travers la ville. Les rats le suivirent et franchirent derrière lui les portes d’Hamelin.

    Lorsqu’il atteignit les berges de la rivière, le Joueur de flûte s’immobilisa sans cesser de jouer de son instrument. Poursuivant leur galop, les rats se précipitèrent dans la rivière. Quand l’homme arrêta de jouer, tous les rats d’Hamelin sans exception avaient été engloutis. Les gens se mirent à chanter et danser de joie, les cloches de la ville carillonnèrent à toute volée.

    Mais tout le monde avait oublié le Joueur de flûte, et lorsqu’il réapparut aux portes de la ville, le sourire du maire s’effaça. - J’ai tenu ma promesse, dit l’étranger, veuillez me donner les mille pièces d’or.

    - Ah ! répondit le maire, vous voulez dire les cinquante pièces d’or. Tenez, les voici.

    - Nous étions d’accord pour mille, pas pour cinquante, répartit le Joueur de flûte, ne manquez pas a votre promesse.

    - Vous croyez que nous allons vous donner mille pièces d’or pour avoir joué un petit air de rien du tout sur votre flûte ?

    - Cela ne vous a guère demandé de travail. Je vous offre cinquante pièces d’or, c’est à prendre ou à laisser !

    Le Joueur de flûte fixa froidement le maire

    - Vous allez regretter ceci, dit-il, et il le quitta sans prendre la récompense.

    Les semaines passèrent et la vie reprit ’a Hamelin comme avant. La ruse du maire avait fait économiser mille pièces d’or à la ville, et c’est le seul souvenir que les gens gardaient du Joueur de flûte.

    Mais un matin, les habitants entendirent les doux accents d’une flûte, et ils comprirent que l’étranger était de retour. Comme il jouait son étrange et merveilleuse mélodie, tous les enfants d’Hamelin se rassemblèrent autour de lui en chantant, riant et dansant.

    Leurs parents tentèrent de les retenir, mais ils étaient sous le charme de la musique du Joueur de flûte. Sans la moindre crainte, les enfants suivirent l’étranger. En procession, ils franchirent le pont sur la rivière et disparurent derrière les montagnes. Ni le Joueur de flûte ni les enfants ne réapparurent jamais à Hamelin.

    Mais depuis ce jour là, lorsque le vent souffle de derrière les montagnes, l’on peut entendre des rires d’enfants heureux.

    Les frères Grimm



     
    .


  • Iren-Nao 29 novembre 2013 12:08

    JPB

    J’avais deja lu vos propositions dans de Defensa.

    J’objecte sur 2 points.

    Je ne crois pas que la croissance soit souhaitable, mais bien plutôt le contraire, parce que le problème numéro un c’est l’état de la planète et la croissance démographique.

    Mais vous semblez être un fana de technologie, il en faudra aussi. Mais le XXI siecle sera spirituel ou ne sera pas.

    Quant a l"UE faux nez de l’hégémonisme zunien il faut tellement la changer, que il faut commencer par s’en arracher et fabriquer autre chose peut être, Pas besoin d’être 28 c’est sur. Plus c’est grand, moins c’est gérable (c’est vrai pour tout)

    Cordialement

    Iren-Nao


  • DanielD2 DanielD2 29 novembre 2013 15:14

    " Si l’Islande peut affronter le monde à elle seule, la France, du fait même de ses nombreux atouts, attirant les convoitises, ne pourrait pas survivre longtemps sans la collaboration des autres puissances européennes "

    Ben voyons :D


  • soi même 29 novembre 2013 18:34

     Automates Intelligents et aux abonnées absents !


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