mercredi 19 juillet 2006 - par Forest Ent

Libéralisme, régulation et mondialisation

Notre capitalisme souffre de défauts de régulation.

Le principal est la tendance à la concentration et à la création de monopoles et oligopoles privés. Cette tendance naturelle n’est plus efficacement combattue depuis longtemps. On peut le constater dans la plupart des domaines : eau, énergie, travaux publics, armement, distribution, médias, informatique, agro-alimentaire, chimie, métallurgie...

La première conséquence de ce retour des trusts est la création de rentes de monopole. Il s’agit d’un simple déplacement de la répartition des revenus entre capital et travail au profit du capital. Les salariés n’en profitent pas, au contraire. Il leur est plus difficile de vendre leur offre de travail dans une diminution du nombre d’acheteurs. A partir du moment où des ententes se mettent en place, faits démontrés dans les travaux publics, fortement soupçonnés dans les télécommunications, probables dans la plupart des secteurs, il s’agit d’un impôt privé. Microsoft est un cas extrême de quasi-monopole, et le prix de Windows peut tout à fait être considéré comme un impôt privé sur la consommation de PC au profit du capital.

La deuxième conséquence est la création de pouvoirs réels de nature politique. Les trusts sont en mesure d’influencer les gouvernements. Soit par corruption directe, comme cela a déjà été vu en France dans le cas des travaux publics, de la distribution d’eau, du pétrole, de l’armement. Soit par la capacité à influer sur le destin de circonscriptions électorales, ou d’actions gouvernementales. Soit encore par le contrôle des médias et la capacité à "faire" l’opinion. La loi DADVSI a été un exemple spectaculaire parmi de nombreux autres de la capacité des trusts à faire la loi.

Ceci s’illustre par une perte de frontière entre fonction publique et le privé. Alors que le pantouflage à la française consistait surtout en passages entre fonction publique et entreprises d’Etat, on constate maintenant des trajets vers des entreprises très franchement privées. Les plus remarquables en Europe sont sans doute J.-M. Aznar chez News Corp et G. Schröder à la banque Rothschild, mais ne négligeons pas M. Bazire au groupe Arnault, M. Aillagon au groupe Pinault, M. Roussely au crédit Suisse... Le sommet a dû être M. Berlusconi, menant les deux carrières de front.

Je sais bien que tout ceci a déjà été écrit par Jaurès il y a plus de cent ans. Nous avons effectivement fait un long chemin en arrière, après une amélioration passagère.

Le déséquilibre capital/travail a trouvé dans le passé deux limites. La première, citée par un article récent sur ce site parlant de "capitalisme fordien", est que ce déséquilibre finit par assécher la demande. On arrive alors à une situation avec des capitaux et du travail disponibles, mais pas d’acheteurs solvables. Cela a été une première raison, celle de Ford, pour payer les employés. La deuxième est la réaction du corps social, par exemple à travers les syndicats et les partis politiques. Tout ceci a permis dans le passé de rééquilibrer le curseur (voire de l’emmener de l’autre côté, diraient certains).

La mondialisation a fait voler en éclats ces facteurs d’équilibre.

Il n’y a plus de sphère économique isolée dans laquelle les salaires constituent la demande - adieu Ford. Les diverses régulations sont opérantes pour fixer le coût du travail, mais pas le rendement du capital, qui se promène très librement, en raison de la concurrence entre Etats pour accueillir des investissements. On a supprimé cinquante ans d’équilibres et de régulations pour renvoyer le curseur très loin du côté du capital, vers 1830. Les capitalistes de cette époque auraient même rêvé de mettre en concurrence les mains-d’oeuvre chinoise et africaine.

Ceci n’a fait aucun mal aux trusts, bien au contraire. Les Etats se sont sentis obligés de participer à la création d’entreprises "locales" de taille mondiale, en se disant qu’il valait mieux qu’elles soient "ici qu’ailleurs" : les "champions nationaux". Mais bien sûr ces "champions" n’ont plus rien de national. A coups de fusions, ils se sont internationalisés de manière à répartir au mieux production et distribution. Des sociétés comme Lagardère, Vivendi, Carrefour, Bouygues, Alcatel, n’ont pas grand-chose de français. Personne ne sait à qui appartiennent Pearson, Time Warner, Elf : les propriétaires sont des organismes financiers anonymes. Les trusts ont les mêmes pouvoirs qu’avant, mais démultipliés au niveau international, et peu vulnérables aux actions des Etats. Mais ce ne sont plus que des trusts banalisés, car ils appartiennent tous aux mêmes organismes financiers.

Les autorités US n’ont rien fait contre le monopole de Microsoft, car la rente de monopole arrive plus chez eux qu’ailleurs, même après un passage offshore. Microsoft et Walmart sont emblématiques de ce retour des trusts, de leur rôle planétaire disproportionné, et de l’origine US de cette mode.

Nous avons donc une mécanique dévastatrice bien en place. Une de ces entreprises mondiales améliore sensiblement ses résultats en délocalisant. Les actionnaires peuvent ainsi récolter des retours sur capital investi supérieurs à 10% sans aucune création de valeur. Et si l’une d’elles traîne la patte, les hedge funds veillent. Il est vrai que les richesses détruites à l’origine sont en partie recréées à l’arrivée, mais en petite partie. Globalement, la demande solvable s’assèche effectivement. Les revenus du capital sont en partie recyclés dans l’économie, mais ils n’ont pas le même effet sur la consommation que les revenus du travail, ce que Ford savait. Quand on veut relancer la consommation, on donne aux pauvres. Et l’on constate comme prévisible une accumulation de capital et de travail inutilisés. Cette surabondance palpable de capitaux disponibles revient assez peu vers l’investissement productif. L’activité économique humaine ne "dégage" pas 10% par an, et l’on se débarrasse pas d’une addiction en un jour. On peut en particulier constater que le secteur automobile ne se porte pas bien, et qu’aucun fonds, mutual ou private equity, ne veut y mettre le moindre sou. Or beaucoup de ces sous ont besoin de s’investir. L’activité de services de nature financière représente déjà 20% du PIB américain, autant que l’ensemble des activités primaires et secondaires, dans le temps même où General Motors n’est plus en mesure de servir les retraites de ses employés face à la concurrence des pays émergents.

Tous ces mouvements se sont accompagnés d’une production théologique d’accompagnement, que l’on trouvera bien résumée sur le site de l’OCDE ou dans les polycopiés de la London School of Economics, et correctement traduite dans les ouvrages d’Alain Minc et Jean-Marie Messier. La mondialisation est i-n-é-l-u-c-t-a-b-l-e et p-os-i-t-i-v-e (sic, Jean-Marie Messier). En pratique, la mondialisation est positive pour le capital et pas pour le travail. Et elle est parfaitement évitable. Il suffit de ne pas décider de mettre en communication des marchés du travail sans régulation commune. Les mots-clé de la scholastique sont : compétitivité, flexibilité, spécialisation des nations, avantages comparatifs. En français courant, comme on peut construire la même usine à Paris et à Shangai, ça veut dire qu’il faut être moins payés. La liturgie a été bien exécutée par des médias qui appartiennent aux trusts.

Deux structures ont été idéales pour démultiplier le pouvoir d’influence des trusts : l’OMC et l’Union européenne. Ces structures ne sont en effet responsables de rien du tout, n’ont aucune légitimité représentative, sont très sensibles au lobbying faute de gouvernance, et peuvent néanmoins enregistrer des décisions économiques importantes. L’UE a été habilement détournée de sa vocation à créer un concurrent stratégique des Etats-Unis, et est devenue une chambre d’enregistrement des volontés des trusts.

Ceux-ci ont des sous à investir, et ne peuvent pas passer leur temps à nourrir des bulles spéculatives. Leur cible, maintenant, ce sont les Etats des ex-pays riches.

En effet, leurs citoyens payant moins d’impôts, et les trusts y échappant de plus en plus facilement, leurs gouvernements, pour maintenir leur train de vie et un semblant de cohésion sociale, se sont d’abord endettés. Etant maintenant étranglés, il ne leur reste qu’à brader les bijoux de famille, c’est-à-dire les monopoles publics, qui seront avantageusement remplacés par ... de nouveaux trusts sur les infrastructures, le transport, l’énergie, l’eau...

Il serait possible d’arrêter cette tendance, mais c’est peu probable. Il faudrait réintroduire de la régulation. Au niveau international, il n’y a pas de structure pour cela. Et le niveau national a été court-circuité en Europe par l’UE. D’ailleurs, les principaux partis de gouvernement européens participent à la liturgie. Il n’y aura pas de progrès sans lutte efficace contre la corruption.

Pas besoin d’être grand druide pour prévoir que tout cela s’achèvera par une grande explosion, qui ne résoudra rien et ne bénéficiera qu’à quelques tribuns populistes qui se tresseront leur propre couronne sur un champ de ruines.



48 réactions


  • Johan Johan 19 juillet 2006 12:52

    A Forest Ent,

    J’ai lu comme toujours votre article avec le plus grand interet.

    En effet, l’UE est plus royaliste que le roi. Entendez plus liberale que l’OMC. La premiere mesure a reintroduire est (on ne le dira jamais assez) la clause de preference communautaire, qui permet d’accorder de meilleurs conditions a un autre menbre de l’UE sans avoir a en faire profiter tous les membres de l’OMC.

    Par ailleurs le but des trusts est clair : detruire l’Etat. Plus d’Etat plus de Droit. Plus de Droit = une anarchie qui profitera au plus fort. En au passage la fin de cette ridicule habitude du vote par tete et pas par action.

    Le Marche est un formidable outil de regulation, quand la concurrence est saine. Aujourd’hui elle est deformee par des agregats gargantuesques.

    « Ceux-ci ont des sous à investir et ne peuvent pas passer leur temps à nourrir des bulles spéculatives. Leur cible, maintenant, ce sont les Etats des ex-pays riches. »

    Sans doute. Enfin en ce qui me concerne cette course a l’expansion est dictee par les plus values boursieres des grands fonds. Elle cree cette course a l’hyper rentabilite qui justifie tous les moyens et les plus brutales mutations. Je ne les opposerais pas, mais je les verrais comme deux facettes de la meme bulle.

    J’ai comme une image feodale quand je visualise cette privatisation a une poignee d’oligarques. Le consommateur est rattache a sa terre. Physiquement, culturellement, juridiquement (nationalite). Le capital, libre, circule insaisissable dans les hautes spheres.

    Enfin, sur la regulation voici un article court et brillant (si vous lisez l’anglais).

    http://economics.uwaterloo.ca/Kerton/DEREG.CDN2001.pdf


  • Adolphos (---.---.59.170) 19 juillet 2006 14:18

    « La première conséquence de ce retour des trusts est la création de rentes de monopole. Il s’agit d’un simple déplacement de la répartition des revenus entre capital et travail au profit du capital. »

    On ne vois pas le rapport (ou alors c’est une incitation à privatiser tout les monopoles d’Etat ?). D’ailleur vous citez aprés Microsoft, alors que précisement, dans les pays libéraux, c’est la part du travail qui augmente. http://gribeco.free.fr/article.php3?id_article=26

    « Les salariés n’en profitent pas, au contraire. Il leur est plus difficile de vendre leur offre de travail dans une diminution du nombre d’acheteurs. »

    Un vague rapport avec le chomage et l’immigration, peut être ?

    « Soit encore par le contrôle des médias et la capacité à »faire« l’opinion. La loi DADVSI a été un exemple spectaculaire parmi de nombreux autres de la capacité des trusts à faire la loi. »

    Je passe sur les multiples scandales de financement du PS, pour vous demandez ou vous avez vu une campagne dans les média en faveur de la lutte contre le piratage ?????

    « Ceci s’illustre par une perte de frontière entre fonction publique et le privé. Alors que le pantouflage à la française consistait surtout en passages entre fonction publique et entreprises d’Etat, on constate maintenant des trajets vers des entreprises très franchement privées. »

    Et ? Tout ca prouve la nocivité bien connu d’avoir des entreprises sous controle étatique, ainsi que celle des dépenses publics. Rien de tout cela n’est nouveau.

    « Le déséquilibre capital/travail a trouvé dans le passé deux limites. La première, citée par un article récent sur ce site parlant de »capitalisme fordien« , est que ce déséquilibre finit par assécher la demande. »

    Avec le décolage de la Chine et de l’Inde, il n’y a aucun risque.

    « La deuxième est la réaction du corps social, par exemple à travers les syndicats et les partis politiques. »

    Bien sur, bien sur.. Vous aimez les délocalisations ?

    « Les autorités US n’ont rien fait contre le monopole de Microsoft, car la rente de monopole arrive plus chez eux qu’ailleurs, même après un passage offshore. »

    On ne vois pas en effet que dans une démocratie libérale moderne on fasse une loi particuliére...

    « Quand on veut relancer la consommation, on donne aux pauvres. »

    N’importe quoi.

    « Cette surabondance palpable de capitaux disponibles revient assez peu vers l’investissement productif. »

    Domage pour vous, c’est exactement l’inverse : capitaux rares, travail qualifiers hyper abondant.

    « L’activité économique humaine ne »dégage« pas 10% par an, »

    Si, si, et même plus.

    « L’UE a été habilement détournée de sa vocation à créer un concurrent stratégique des Etats-Unis, et est devenue une chambre d’enregistrement des volontés des trusts. »

    Hum, a part les français, personne ne semble vouloir en faire un « concurent stratégique », ca c’est la chine, en fait.

    « Il serait possible d’arrêter cette tendance, mais c’est peu probable. »

    Ca serait surtout contre nos interets. Parce que je vous signal que le « modéle fordien », c’est du délire total, et d’ailleur Mai 68, c’est précisement une rage contre ce modéle, mort depuis -et en plus, l’industrie en France....


    • Johan Johan 19 juillet 2006 14:53

      A Adolphos, au risque de griller la priorite a forest Ent,

      « Un vague rapport avec le chomage et l’immigration, peut être ? »

      Pour moi, non. A la rigueur un immigre clandestin coutant plus cher qu’un chinois, et vu que les douanes laissent quasiment tout passer, c’est meme l’inverse.

      « Je passe sur les multiples scandales de financement du PS, pour vous demandez ou vous avez vu une campagne dans les média en faveur de la lutte contre le piratage ????? »

      Il dit qu’il voit pas le rapport. Et pour la campagne contre le piratage,

      1 il y en a eu une

      2 le debat s’est concentre sur le peer to peer, alors que des tenants bien plus cruciaux etaient en oeuvre (DRM et captivite de la clientele, entraves aux logiciels libres, principe de flicage du Net, interoperabilite).

      3 et la procedure de vote a ete vraiment scandaleuse.

      « Avec le décolage de la Chine et de l’Inde, il n’y a aucun risque. »

      Pour nos produits de luxe surement. Pour le reste ils le feront deja ou bien les disparites de revenu ne degageront pas un marche des prospects suffisant. Il nous reste le tourisme, avant que l’on vende aussi la Tour Eiffel...

      « Bien sur, bien sur.. Vous aimez les délocalisations ? »

      Malgre ma demande, tu n’as toujours pas clarifie ta position sur ce sujet.

      « On ne vois pas en effet que dans une démocratie libérale moderne on fasse une loi particuliére... »

      Pourquoi une loi particuliere ? C’est meme l’inverse qu’il s’est produit sous Reagan en 84, avec l’avenement d’une doctrine economique ridicule pour reguler les trusts : l’Ecole de Chicago. C’est un « U turn » !

      «  »Quand on veut relancer la consommation, on donne aux pauvres."

      N’importe quoi."

      Que dis tu ? les riches consomment plus que les pauvres maintenant ? File leur du fric, ils iront investir ailleurs.

      « Domage pour vous, c’est exactement l’inverse : capitaux rares, travail qualifiers hyper abondant. »

      Alors la t’as raison et tort. Capitaux rare en France, oui. Capitaux rares dans le monde, non. Les capitaux sont dispos mais places ailleurs.

      « Si, si, et même plus. »

      Non. Pas 10% de croissance chaque annee. De plus value peut etre, de croissance non. Si on fait plus de !)% de croissance, il y a fort a parier que ce soit au prix d’escroqueries (marges abusives) ou d’externalites scandaleuses.

      Et je ne te reponds meme pas sur tes deux dernieres notes.

      Au fait j’attends ta reponse sur le fil d’hier.


    • Adolphos (---.---.59.170) 19 juillet 2006 16:30

      «  »Un vague rapport avec le chomage et l’immigration, peut être ?"

      Pour moi, non."

      C’est ce que me disait des informaticiens, jusqu’au jour ou le gouvernement à voulu attirer des informaticiens étrangers..

      « la procedure de vote a ete vraiment scandaleuse. »

      Rien que de trés normal.

      « Pour nos produits de luxe surement. Pour le reste ils le feront deja ou bien les disparites de revenu ne degageront pas un marche des prospects suffisant. »

      300 millions de chinois ont un pouvoir d’achat comparable à celui d’un cadre européen, et ce n’est qu’un début.

      (..)

      « Non. Pas 10% de croissance chaque annee. De plus value peut etre, de croissance non. Si on fait plus de !)% de croissance, il y a fort a parier que ce soit au prix d’escroqueries (marges abusives) ou d’externalites scandaleuses. »

      Si, parce que la répartition des revenu est en cloche, et que donc une aumgnetation trés faible du pouvoir d’achat provoque des taux exponentiel de demande. Par ailleur il y a la hausse de productivité. Bref, aucun probléme.


  • Zamenhof (---.---.79.247) 19 juillet 2006 14:58

    excellente analyse ! cet article approfondi et claivoyant est très interessant !


    • Marsupilami (---.---.165.11) 19 juillet 2006 15:27

      Excellente analyse, oui.

      Il ne reste plus qu’à attendre patiemment l’explosion. Vu qu’on va dans le mur à toute blinde en klaxonnant, ça ne devrait plus trop tarder.

      Un bon roman à lire en attendant : La Grande Implosion. Rapport sur l’effondrement de l’Occident, 1999-2002, de l’épistémologue Pierre Thuillier, éd. Hachette-Pluriel.


  • Bastien (---.---.243.133) 19 juillet 2006 16:01

    Cette analyse est totalement contrefactuelle. Comment peut on soutenir que les Etats et la régulation publique sont de plus en plus en faibles alors que dans les faits le pouvoir d’intervention des Etats qu’on peut mesurer par l’importance de la dépense publique n’a jamais été aussi importante. Aujourd’hui, plus de 50% du revenu des français est confisqué par l’Etat. Même USA, la dépense publique est plus élevée aujourd’hui qu’il y a 50 ans ou 100 ans.

    « La première conséquence de ce retour des trusts est la création de rentes de monopole. Il s ?agit d ?un simple déplacement de la répartition des revenus entre capital et travail au profit du capital. »

    C’est faux ! En France en tout cas ! La répartation est entre le capital et les salaires est stable depuis plus d’un siécle. Le rapport est 1/3,2/3. Il existe évidemment quelques petites variations. En France, le revenu du capital augmente depuis 30 ans (come par hasard depuis la mise en place de politiques dites sociales). Ce n’est pas le cas aux USA, pays du diabolique libéralisme économique.

    Pourquoi ?

    Tout simplement parce que lorsqu’on impose le travail comme c’est le cas en France, les entreprises s’orientent vers des techniques plus intensives en capital. Si la part des revenus du capital augmente, ce n’est pas à cause des trusts. C’est parce qu’on impose le travail !


    • Forest Ent Forest Ent 19 juillet 2006 22:01

      Régulation : je n’ai pas utilisé ce mot dans le sens « dépense publique », mais dans le sens « contrôle du bon fonctionnement du système ».

      Répartition capîtal/travail : il me semble clair qu’à l’heure actuelle la répartition se déplace globalement en Europe. Il suffit d’ailleurs de constater l’évolution des salaires et des bénéfices. Dire que « c’est parce que l’on impose plus le travail » pésuppose que les marchés du travail sont ouverts, ce que je dénonçais justement. Pour ce qui est des Etats-Unis, je ne crois pas grand chose de ce qu’ils publient là-dessus, le capital étant en grande partie offshore.


    • Johan Johan 20 juillet 2006 10:52

      Sur l’imposition du travail,

      Deux phenomenes que vous citez entrent effectivement en oeuvre :

      1 Le travail est impose donc je delocalise,

      2 Le travail est impose donc je vais diriger mon activite vers des activites plus financieres.

      Ce qui est vrai c’est qu’il faudrait au moins equilibrer la barque et choisir comme assiette d’avantage les benefices que la masse salariale.


    • (---.---.128.75) 25 juillet 2006 20:12

      « choisir comme assiette d’avantage les benefices que la masse salariale. »

      La fiscalité a toujours fait preuve d’un pragmatisme redoutable et l’histoire montre que les plats ont souvent été présentés plusieurs fois (flat tax et vingtième, ...)

      En général est taxé ce qui ne peut échapper à l’impôt : l’immobilier plus que les revenus financiers, la consommation, etc..

      Au niveau des entreprises, les Etats se rendent compte que le bénéfice est une assiette trop manipulable, en particulier par les échanges internes (cf. prix de transfert) entre sociétés d’entreprises multi-nationales. Ce qui est moins transférable, ce sont les clients ou en termes comptables, le chiffre d’affaire.

      Il ne serait donc pas étonnant que progressivement les taxes s’appliquent non plus sur le bénéfice mais sur une assiette à base de CA.


  • Marc P (---.---.43.182) 19 juillet 2006 16:17

    Cela aurait été dommage de passer à côté de cet article bien intéressant...

    On espère que l auteur se trompe dans ses pronostics de conclusion...

    En effet, l UE et l OMC semblent ne pas oeuvrer suffisamment en faveur des harmonisations fiscales et en matière de réglementation du travail.... Le véritable vide « d’harmonisation » favorise semble t il la fuite en avant dans le « tout financier »... Comme s’il n y avait pas une miette de profit à perdre de la Grde Confusion (G Ayache) liée à la transition plus ou moins sauvage vers une économie planétaire stabilisée et harmonisée. Tant pis pour la casse évitable mais préférée par allégeance à un système au service de lui même...

    Bravo Forest Ent !

    Marc P


  • jako (---.---.21.70) 19 juillet 2006 16:33

    bonjour, c’est magique comme avec des phrases bien construites vous arrivez à traduire bien concrêtement le cancer de la mondialisation. C’est aussi cela qui me fait penser que le pouvoir n’est plus dans les urnes, surtout quand les grands domaines cités en fin d’article serront entièrement en mains « privées »


  • gem (---.---.117.250) 19 juillet 2006 18:01

    Très mauvais article, que je n’ai même pas lu jusqu’au bout.

    Pas le moindre fait, pas le moindre chiffre, pas la moindre source. Seulement de la « doxa ». Fausse, en plus : par exemple, des acheteurs, il y en a de plus en plus.

    Style lourd.

    Trop long.

    Analyse linéaire qui ne tient aucun compte des rétroactions, ce qui, de la part d’un ingénieur, est quand même bien consternant ... Plus la politique se mele d’économie, plus les agents économiques DOIVENT se méler de politique ne serait-ce que pour survivre (et, si possible, éliminer de façon déloyale la concurrence). Et on voit ça partout et à toutes les époques, sans exception aucune. Alors proposer d’augmenter la régulation comme solution au lobbying et à la corruption, excusez moi, mais c’est profondément débile.


    • Johan Johan 19 juillet 2006 18:14

      Permettez moi de vous (re)recommander cet article sur la regulation (si vous lisez l’anglais).

      http://economics.uwaterloo.ca/Kerton/DEREG.CDN2001.pdf


    • Forest Ent Forest Ent 19 juillet 2006 22:26

      Effectivement, cet article est tout sauf scientifique. C’est plus une d’humeur. Cela dit, les bienfaits de la mondialisation sont également tout sauf scientifiques, et je n’ai jamais vu le moindre chiffre qui les laisse entrevoir. C’est tout autant une « doxa ».

      « proposer d’augmenter la régulation comme solution au lobbying et à la corruption, excusez moi, mais c’est profondément débile »

      J’ai utilisé le mot « régulation » au sens commun, c’est à dire établir et faire respecter des règles. En l’occurrence, la lutte contre la corruption en est à mon avis effectivement le constituant principal.


    • gem (---.---.117.249) 20 juillet 2006 10:41

      @johan

      lu l’article ; bof. Rien de bien génial, même si il apporte de l’eau à mon moulin. Le « test de l’intérêt du consommateur » est indispensable, bien sur, mais même dans ce cas il faut penser au « test de l’intérêt du contribuable » (s’assurer que le contribuable n’investit pas plus en dépenses que le consommateur ne gagne). Et il faut penser à refaire ces tests de temps en temps (tout les 5 ou 10 ans, par exemple).


    • gem (---.---.117.249) 20 juillet 2006 11:17

      Même sans avoir la prétention de faire un article scientifique, rien ne vous oblige à abandonner une partie de votre cerveau au vestaire d’Agoravox.

      Il existe des chiffres qui démontre les bienfaits de la mondialisation. Il y en a partout sur internet, de source sérieuse , et même chez des opposants à la mondialisation ! Si vous ne les avez pas vu, c’est que vous refusez de les voir, aussi n’essayerais-je pas de vous en donner. Mais notez bien ceci : la régulation est une contrainte et elle a des coûts et inconvénients (à commencer par des possibilités de corruption !), et c’est elle qui doit être justifiée. C’est à vous que revient la charge de la preuve, et non aux partisants de la dérégulation (l’article cité par Johan ne dit pas autre chose). Et cette preuve vous ne l’avez pas (et à mon avis vous ne l’aurez jamais, simplement parce que la régulation est nuisible, sauf exception)

      Ne prenez pas les indiens et les chinois pour des débiles : si ils ont fait le choix d’entrer à l’OMC, alors qu’avant ça ils avaient un mini-continent à gérer (ou exploiter, si vous les prenez pour des exploiteurs) c’est parce qu’ils avaient de bonnes raisons !

      Enfin, la meilleure façon de lutter contre la corruption, c’est d’en supprimer l’occasion. Supprimez les marchés publics, et vous n’aurez plus de scandales. Supprimez les HLM et logement « de fonction », et Clara Gaymard n’aura plus l’occasion de profiter du système. Supprimer les codes douaniers débiles, et personne n’achetera plus le douanier pour regarder ailleurs. Supprimer la « caisse nationale de stabilisation des cours du cacao » et le « monopole national d’exportation », et le dicatateur africain n’aura plus de quoi alimenter son compte en Suisse. Privatiser les chemins de fer, et vous n’aurez plus à vous préoccuper de savoir si les contrôleurs ferment les yeux pour quelques billets, au lieu d’encaisser les amendes. etc. Simple, pas cher, et efficace.


    • Forest Ent Forest Ent 20 juillet 2006 16:25

      « Même sans avoir la prétention de faire un article scientifique, rien ne vous oblige à abandonner une partie de votre cerveau au vestaire d’Agoravox. »

      Je ne vois pas pourquoi je serais obligé de me justifier de partout quand j’écris « la concurrence internationale a des effets plutôt négatifs » et par qu’il me suffirait de revêtir costume et cravate pour annoncer sereinement comme une évidence « la concurrence internationale a des effets plutôt positifs ». Liturgie contre liturgie.

      « Il existe des chiffres qui démontre les bienfaits de la mondialisation. Il y en a partout sur internet, de source sérieuse , et même chez des opposants à la mondialisation ! Si vous ne les avez pas vu, c’est que vous refusez de les voir, aussi n’essayerais-je pas de vous en donner. »

      Trop facile. Il n’y en a pas, c’est tout.

      « Mais notez bien ceci : la régulation est une contrainte et elle a des coûts et inconvénients (à commencer par des possibilités de corruption !), et c’est elle qui doit être justifiée. C’est à vous que revient la charge de la preuve, et non aux partisants de la dérégulation »

      Nous n’utilisons pas le mot « régulation » dans le même sens. Je n’opposais pas principalement secteur public et privé, mais marché efficace et marché oligopolistique. La régulation du marché, même 100% public, est nécessaire dans tous les cas, et il n’y a pas à en discuter la nécessité. A moins que vous ne pensiez que les monopoles privés sont satisfaisants, auquel cas c’est effectivement cette attitude que je dénonce.

      « Ne prenez pas les indiens et les chinois pour des débiles : si ils ont fait le choix d’entrer à l’OMC, alors qu’avant ça ils avaient un mini-continent à gérer (ou exploiter, si vous les prenez pour des exploiteurs) c’est parce qu’ils avaient de bonnes raisons ! »

      Euh ... pourquoi l’UE est-elle entrée à l’OMC ?

      « Enfin, la meilleure façon de lutter contre la corruption, c’est d’en supprimer l’occasion. Supprimez les marchés publics, et vous n’aurez plus de scandales. Supprimez les HLM et logement »de fonction« , et Clara Gaymard n’aura plus l’occasion de profiter du système. Supprimer les codes douaniers débiles, et personne n’achetera plus le douanier pour regarder ailleurs. Supprimer la »caisse nationale de stabilisation des cours du cacao« et le »monopole national d’exportation« , et le dicatateur africain n’aura plus de quoi alimenter son compte en Suisse. Privatiser les chemins de fer, et vous n’aurez plus à vous préoccuper de savoir si les contrôleurs ferment les yeux pour quelques billets, au lieu d’encaisser les amendes. etc. Simple, pas cher, et efficace. »

      Typiquement la fausse bonne idée. Supprimons le système et il n’aura plus de dysfonctionnements. La corruption existe même sans marchés publics. Elle se porte même très bien.


    • (---.---.9.247) 22 juillet 2006 11:44

      Probablement en anglais le style « sera meilleur » et gem lira l’article jusqu’au bout.


    • Jesrad (---.---.20.126) 26 juillet 2006 11:58

      La corruption ne peut exister que si quelqu’un dispose d’un pouvoir ou d’un droit qu’un autre n’a pas : c’est une conséquence de l’interventionnisme ou du monopole de droit. Un voleur ne va jamais payer plus en pot-de-vin que ce que vaut son butin pour lui (c’est-à-dire systématiquement moins que ce qu’il valait pour son légitime propriétaire) !

      Il n’y a pas de « concurrence internationale » ou de « concurrence enrte pays », il n’y a que la concurrence entre des gens, à l’échelle de la planète.


  • Jesrad 19 juillet 2006 18:20

    Le principal est la tendance à la concentration et à la création de monopoles et oligopoles privés partout où l’Etat offre des mécanismes de soutien aux monopoles, soit par le droit de la propriété intellectuelle, soit par les investissements publics massifs. Cette tendance naturelle n’est pas efficacement combattue. On peut le constater dans la plupart des domaines où les barrières à l’entrée dûs aux investissements nécessaires (empêchés par l’Etat via la taxation des hauts revenus), aux régulations gouvernementales ou aux brevets sont considérables : eau, énergie, travaux publics, armement, distribution, médias, informatique, agro-alimentaire, chimie, métallurgie...

    La première conséquence de ce retour des trusts est la création de rentes de monopole. Il s’agit d’un simple déplacement de la répartition des revenus entre capital et travail au profit du capital. Les salariés n’en profitent pas, au contraire. Il leur est plus difficile de vendre leur offre de travail dans une diminution artificielle de l’offre. A partir du moment où des ententes se mettent en place, faits démontrés dans les travaux publics, fortement soupçonnés dans les télécommunications, probables dans la plupart des secteurs aidés par l’Etat, il s’agit d’un impôt privé. Microsoft est un cas extrême de quasi-monopole, et le prix de Windows peut tout à fait être considéré comme un impôt privé sur la consommation de PC au profit du capital, avec le soutien du gouvernement fédéral américain au nom du droit de la propriété intellectuelle et du patriotisme économique.

    La deuxième conséquence est l’extension des pouvoirs politiques dans le domaine économique. Les trusts sont en position d’être influencés par les gouvernements. Soit par corruption directe, comme cela a déjà été vu en France dans le cas des travaux publics, de la distribution d’eau, du pétrole, de l’armement. Soit par la capacité à influer sur les syndicats internes, subventionnés, ou par des actions gouvernementales. Soit encore par le contrôle des médias et la capacité à « faire » l’opinion contre les « patrons voyous ». La menace d’une « taxe sur les bénéfices exceptionnels » de Total a été un exemple spectaculaire parmi de nombreux autres de la tentation pour les Etats de manipuler les trusts à leur bénéfice avec l’opinion public.

    Ceci s’illustre par une perte de frontière entre fonction publique et le privé. Alors que le pantouflage à la française consistait surtout en passages entre fonction publique et entreprises d’Etat, on constate maintenant des trajets vers des entreprises très franchement privées. Les plus remarquables en Europe sont sans doute J.-M. Aznar chez News Corp et G. Schröder à la banque Rothschild, mais ne négligeons pas M. Bazire au groupe Arnault, M. Aillagon au groupe Pinault, M. Roussely au crédit Suisse... Le sommet a dû être M. Berlusconi, menant les deux carrières de front.

    Je sais bien que tout ceci a déjà été incité par Trotsky il y a plus de cent ans. Nous avons effectivement fait un long chemin en arrière depuis les années 70.

    Le déséquilibre capital/travail a trouvé dans le passé deux limites. La première, citée par un article récent sur ce site parlant de « capitalisme fordien », est que ce déséquilibre finit par assécher la demande. On arrive alors à une situation avec des capitaux et du travail disponibles, mais pas d’acheteurs solvables. Cela a été une première raison, celle de Ford, pour payer les employés. La deuxième est la réaction du corps social, par exemple à travers les syndicats et les partis politiques. Tout ceci a permis dans le passé de rééquilibrer le curseur (voire de l’emmener de l’autre côté, diraient certains).

    La mondialisation a fait voler en éclats ces facteurs d’équilibre.

    Il n’y a plus de sphère économique isolée dans laquelle les salaires constituent la demande - adieu Ford. Diverses régulations sont opérantes pour diminuer la valeur du travail, mais pas le coût de ce travail, qui est fortement régulé par l’Etat, en raison de l’intérêt démagogique qu’un tel pouvoir de régulation suscite. On a supprimé cinquante ans d’équilibres et de régulations pour renvoyer le curseur très loin du côté de l’Etat, vers 1750. Les étatistes de cette époque auraient même rêvé de pouvoir contrôler la durée du travail.

    Ceci n’a fait que du mal aux trusts, bien sûr. Les Etats ont profité de l’excuse protectionniste pour intervenir dans la création d’entreprises « locales » de taille mondiale, en disant qu’il valait mieux qu’elles soient « sous contrôle » tout en songeant au pouvoir supplémentaire qu’un tel entrisme leur donne sur l’économie du pays : les « champions nationaux ». Mais bien sûr ces « champions » n’ont plus rien de commun avec la libre entreprise. A coups de fusions sousmises au bon plaisir des dirigeants politiques, ils se sont internationalisés de manière à répartir au mieux production et distribution. Des sociétés comme Lagardère, Vivendi, Carrefour, Bouygues, Alcatel, n’ont plus grand-chose de privé. Personne ne sait à qui appartiennent Pearson, Time Warner, Elf : les propriétaires sont des organismes financiers anonymes derrière lesquels les grands intérêts politiques et étatiques se cachent. Les trusts leur donnent les mêmes pouvoirs qu’avant, mais démultipliés au niveau international, et font le jeu des Etats. Mais ce ne sont plus que des trusts banalisés, car ils appartiennent tous aux mêmes oligarches.

    Les autorités US n’ont rien fait contre le monopole de Microsoft, car ses contributions ont permis de financer les campagnes politiques et accroître l’influence médiatique auprès des électeurs, même après un passage offshore. Microsoft et Arcelor sont emblématiques de cette influence du pouvoir public sur les trusts, de son rôle planétaire disproportionné sur la vie économique.

    Nous avons donc une mécanique dévastatrice bien en place. Une de ces entreprises mondiales menace de délocaliser. Les politiciens peuvent ainsi intervenir et injecter de l’argent public dans le trust, plaçant en échange des amis dans l’entreprise et recevant des commissions au passage. Le bénéfice médiatique est considérable. Il est vrai que l’argent investi ainsi est en partie récupéré à l’arrivée, mais en petite partie. Globalement, la productivité s’affaiblit. Les revenus du capital sont en partie recyclés dans l’économie, mais ils n’ont pas le même effet sur l’emploi que la consommation et l’investissement direct de ces sommes par la société civile, ce que Friedman avait prédit. Quand on veut relancer l’emploi et la consommation, on baisse les impôts. Et l’on constate comme prévisible une diminution de capital et accumulation des capacités de travail inutilisées (chômage). Cette consommation improductive des capitaux disponibles diminue d’autant l’investissement productif. L’activité économique humaine ne peut plus alors « dégager » une croissance suffisante, et l’on ne se débarasse pas d’une addiction aux subventions en un jour. On peut en particulier constater que le secteur métallurgique français ne se porte pas bien, et qu’aucun fonds, mutual ou private equity, ne veut y mettre le moindre sou alors que l’Etat français y a englouti des milliards au détriment de sa compétitivité, pour y acheter les voix des employés à travers ses syndicats tout en achetant la complicité des dirigeants. Or beaucoup de ces sous auraient eu besoin de s’investir ailleurs. Aujourd’hui il y a d’un côté des gisements inutilisés de minerai d’excellente qualité, des travailleurs spécialisés au chômage, et plus aucun investissement disponible pour rebâtir cette industrie.

    Tous ces mouvements se sont accompagnés d’une production théologique d’accompagnement, que l’on trouvera bien résumée sur le site du Gouvernement ou dans les polycopiés de l’ENA. La régulation économique par l’Etat est i-n-é-l-u-c-t-a-b-l-e et p-o-s-i-t-i-v-e, disent-ils tous. En pratique, la régulation est positive pour les politiciens interventionnistes et pas pour le travail. Mais elle est difficilement évitable. Il faut pour cela échapper à la pensée unique, combattre les gaspillages d’argent public, voter contre les profiteurs. Les mots-clé de la scholastique sont : solidarité, subvention, exception nationale, service public. En français courant, comme on peut construire la même usine à Paris et à Shangai, ça veut dire qu’il faut payer plus d’impôts pour maintenir cette usine en France (et l’on paye, et l’usine est quand même délocalisée un peu plus tard... après que les politiciens et les dirigeants qu’ils ont acheté aient bien profité de la manne publique et de l’effet médiatique). La liturgie a été bien exécutée par des médias qui dépendent des subventions de l’Etat.

    Deux structures ont été idéales pour démultiplier le pouvoir d’influence des Etats dans les trusts : les syndicats politisés et l’Union européenne. Ces structures ne sont en effet responsables de rien du tout, n’ont aucune légitimité représentative, sont très sensibles au lobbying des partis politiques, et peuvent néanmoins enregistrer des décisions économiques importantes. L’UE a été habilement détournée de sa vocation à créer un environnement concurrentiel stratégique face aux Etats-Unis, et est devenue une chambre d’enregistrement des volontés des Etats.

    Ceux-ci ont des sous à capter, et ne peuvent pas passer leur temps à faire de la redistribution d’un citoyen à un autre en se servant au passage. Leur cible, maintenant, ce sont les grandes industries des ex-pays riches.

    En effet, leurs citoyens riches émigrant en masse, et les trusts étant de plus en plus écrasés d’impôts au détriment du plein emploi, leurs gouvernements, pour maintenir leur train de vie et un semblant de politique sociale, ont commencé par mettre la main sur les derniers monopoles publics qui ont alors décliné inéluctablement. Puis ils se sont endettés. Etant maintenant étranglés, il ne leur reste qu’à saisir les richesses accumulées par les trusts.

    Il serait possible d’arrêter cette tendance, mais c’est très difficile. Il faudrait réintroduire la transparence des comptes publics. Au niveau international, il n’y a pas de structure pour cela. Et le niveau national a été étouffé en Europe par les gouvernements nationaux. D’ailleurs, les principaux partis de gouvernement européens participent à la liturgie. Il n’y aura pas de progrès sans lutte efficace contre la corruption.

    Pas besoin d’être grand druide pour prévoir que tout cela s’achèvera par une grande banqueroute généralisée, qui ne profitera à personne à part quelques tribuns populistes qui se tresseront leur propre couronne sur un champ de ruines.


    • Forest Ent Forest Ent 21 juillet 2006 01:05

      Nous ne sommes pas en accord, mais force m’est de reconnaitre que votre exercice de style est bien exécuté. :)


    • Jesrad (---.---.20.126) 26 juillet 2006 12:06

      En fait, nous sommes beaucoup plus d’accord que vous ne le pensez, nos avis divergent juste sur les causes et donc sur le remède à apporter.

      Si l’absence de règles mène à l’exploitation des uns par les autres et aux inégalités, mais que l’intervention de l’Etat pour réguler mène lui aussi à l’exploitation des uns par les autres et aux inégalités, que reste-t’il ? Il reste la régulation sans l’Etat.


  • Stephane Klein (---.---.101.8) 19 juillet 2006 18:38

    Vous faites une interessante généralisation de la situation française qui s’appliquerait a tous les autres pays developpes.

    Ainsi pour maintenir le systeme social et face a la concurrence fiscale en vigueur, nous braderions les joyaux de la couronne.

    Well,

    N’est-ce pas plutot parce que l’Etat s’occupe mal de tout lorsqu’il veut regenter l’economie ? N’est-ce pas plutot a causes des gouffres du CL (200 MdF), de FT (9 MdE), de Air France (30 MdF), de Bull (6 MdF), tous consequence d’une gestion d’un Etat (socialiste) gargantuesque qui ne pouvait de regenter des entreprises dont le metier lui echappait.

    Non, ca n’est pas le role de l’Etat de fabriquer des voitures, de faire du transport aerien (ni meme ferroviaire), de la telecommunication, de la production d’electricite ou de la banque. D’abord parce qu’il le fait mal mais en plus parce qu’en France il a la particularite d’etre faible face aux syndicats et de ceder facilement aux revendications categorielles et egoistes, voire les regimes tres speciaux de retraites de EDF, SNCF, La Poste et BdF.

    Votre generalisation est interessante car elle demontre combien certains pensent que ce qui est valable pour la France est valable pour le reste du monde.

    Ne vous deplaise mais dans de nombreux pays, votre facon de pensee serait percu comme... lunaire. Souffrez que certains pays n’ont jamais eu d’entreprise d’etat ou les ont privatise de longue date : British Airways privatisee il y a 20 ans, alors que le budget Uk etait relativement equilibre, les compagnies ferroviaires allemandes ou suisses sont privees de longue date...La Suisse ne connait meme pas le statut de fonctionnaire, c’est dire.

    Quant a l’utilisation que l’on fait de cet argent, je conteste votre assertion ’pour sauvegarder le systeme social’ qui sous-entend que tout le monde en beneficie. En France, les beneficiaires sont quelques categories privilegies, particulierement syndiquees et souvent publiques qui ont eu l’occasion a un moment de tirer la couverture a elles au detriment du reste de citoyens.

    C’est ainsi que tantot les clients, tantot les cotisants, tantot les contribuables abonderont les systemes de retraite, ou les salaires et avantages meme des agent EDF, RATP, SNCF...qui refusent de cotiser suffisememnt pour equilibrer leurs regimes.

    Cet argent est a trouver et il l’est partiellement dans les privatisations en cours.

    Quant a la mondialisation elle est benefique car elle cree une competition, faut-il vous rappeler la qualite de voitures Renault il y a seulement 20 ans ? La mondialisation que nous vivons engendre une amelioration des process, une specialisation des territoires dans ce qu’ils savent faire de mieux, et n’est que l’acte II d’un phenomene enclenche sous la Revolution Francaise avec l’abolition des taxes et douanes feodales et ainsi la mise ne concurrence, de moulin et manufactures diverses.

    Et pour finir sur votre these concernant l’impuissance du politique sur l’economique, expliquez moi alors pourquoi l’Union vient d’infliger une amende record a Microsoft ? Pourquoi cette meme Union a empeche la fusion Legrand-Schneider, pourquoi la fusion Suez-GDF sera oscultee de pres ? Pourquoi AT&T ou IBM ont explose sous le coup des lois anti-trust US ? permettant au passage a Microsoft d’emerger....

    Je crois plutot que nous vivons un cycle ou l’investissement est facilite parce que fluidifie, ce qui oblige nos gouvernants a sortir de leur torpeur et a rendre le territoire plus attractif sous peine de devoir expliquer une montee de chomage. Il ne tient qu’a chacun d’entre nous de profiter de ces ouvertures, ce que font les expatries et tous les preneurs de risque.

    Etant donne les lourdeurs et pesanteurs de notre technocratie, nous pouvons etre rassures : nous avons un potentiel de progression significatif dans la competition mondiale.


    • jako (---.---.137.51) 19 juillet 2006 18:45

      bonsoir, dans votre commentaire interessant, il y a à boire et à manger. Pour ma part je pense que l’état ne peux aider à la construction de voitures mais il doit, c’est le minimum , s’occuper des choses essentielles : social, logement, deplacements, culture, santé, energie et communications (avec dedans informations) et j’en passe surement (armée police justice etc)


    • Forest Ent Forest Ent 19 juillet 2006 22:20

      « N’est-ce pas plutot parce que l’Etat s’occupe mal de tout lorsqu’il veut regenter l’economie ? N’est-ce pas plutot a causes des gouffres du CL (200 MdF), de FT (9 MdE), de Air France (30 MdF), de Bull (6 MdF), tous consequence d’une gestion d’un Etat (socialiste) gargantuesque qui ne pouvait de regenter des entreprises dont le metier lui echappait. »

      Quelles sont les activités qui ont vocation à rester publiques ? A mon avis au moins : santé (sécu, hopitaux, voire propriété intellectuelle des molécules), énergie, ferroviaire et infrastructures de transport, écoles et lycées, prisons, police, et sans doute d’autres auxquelles je ne pense pas ce soir.

      Je ne fais quand même pas une grande différence entre PS et UMP sur ce sujet. Dans tous les cas, il y a eu des problèmes de gouvernance, pour ne pas dire pire, qui ont finalement conduit à la formation de trusts privés. Michel Bon a été nommé par Juppé pour faire du « vrai capitalisme », et c’est dans cet esprit qu’il a racheté Orange et Mobilcom.

      « les compagnies ferroviaires allemandes ou suisses sont privees de longue date »

      Non. Les chemins de fer allemands (Deutsche bahn, pas Die bahn) sont en cours de privatisation, suite à une directive européenne.

      « La mondialisation que nous vivons engendre une amelioration des process, une specialisation des territoires dans ce qu’ils savent faire de mieux, et n’est que l’acte II d’un phenomene enclenche sous la Revolution Francaise avec l’abolition des taxes et douanes feodales et ainsi la mise ne concurrence, de moulin et manufactures diverses. »

      ... à part qu’à l’époque il y avait un état « intégrateur ». Auujourd’hui, c’est le bordel.

      « Et pour finir sur votre these concernant l’impuissance du politique sur l’economique, expliquez moi alors pourquoi l’Union vient d’infliger une amende record a Microsoft ? »

      0.5 bn$, ce n’est même pas le cinquième de son bénéfice annuel en Europe.

      « Pourquoi AT&T ou IBM ont explose sous le coup des lois anti-trust US ? »

      IBM n’a pas explosé. Quand à AT&T, il a été coupé en 7, et s’est aujourd’hui reformé en 3. C’est redevenu un oligopole.


    • Jesrad 20 juillet 2006 10:17

      Un grand merci à Stéphane Klein, vos remarques sont très pertinentes, et j’en tiendrai compte à l’avenir.

      Forest Ent, j’aime bien aussi vos commentaires car ils contiennent toujours des pistes intéressantes de réflexion :)

      « à l’époque il y avait un état »intégrateur« . Aujourd’hui, c’est le bordel. » Est-ce que l’Etat (autrement dit une intervention consciente centralisée) est vraiment préférable au « bordel » dont vous parlez sans le définir ? Le « bordel » en question s’appelle catallaxie, mais vous pouvez aussi l’appeler « émergence », c’est un phénomène des systèmes dynamiques qui amène à l’auto-organisation ; et très souvent (en général, si le système en question est bien développé) il mène à une meilleure organisation que celle dont il est parti.


    • Forest Ent Forest Ent 20 juillet 2006 16:36

      « Le »bordel« en question s’appelle catallaxie, mais vous pouvez aussi l’appeler »émergence« , c’est un phénomène des systèmes dynamiques qui amène à l’auto-organisation ; et très souvent (en général, si le système en question est bien développé) il mène à une meilleure organisation que celle dont il est parti. »

      Nous pourrions consacrer de nombreuses pages aux systèmes dynamiques - et ce serait d’ailleurs avec grand plaisir.

      Mais ce que nous en savons rend encore mal compte du comportement des sociétés humaines, qui sont quand même très complexes, et ont à faire des arbitrages sophistiqués entre court et long terme. On peut quand même constater que la plupart des civilisations humaines passées ont disparu.

      Je me permets à ce propos de vous recommander la lecture de l’excellent ouvrage « Effondrement », montrant comment certaines sociétés font les bons ou les mauvais choix critiques.


    • Jesrad (---.---.20.126) 26 juillet 2006 12:08

      J’adorerais parler de praxéologie, et de son applicabilité dans le monde réel, avec vous :)


  • Bulgroz 19 juillet 2006 18:42

    Forest Ent raconte tout cela de manière excellente,

    en matière de pantouflage, il manque au palmarés Clara Gaymard (l’épouse de l’autre au Duplex de 600 m2), patronne de l’AFii qui aprés nommé Francis Bailly, Directeur de General Electric France comme adminsitrateur de l’AFii, quitte l’AFii pour prendre le poste laissé par Bailly à General Electric.

    Le simple fait que tout cela puisse se produire sans que quiconque crie au scandale, est la preuve que tous les partis présent à l’Assemblée nationale sont complices et que tous mangent au ratelier républicain.

    J’ose espérer comme Forest Ent que le système aille dans le mur.....

    Ps : Clara Gaymard (8 enfants), tout comme Ségolène Royal sont les dignes réprésentantes de la nouvelle république apprise sur les bancs de l’Ena.


    • jako (---.---.137.51) 19 juillet 2006 19:10

      bonsoir, je me permets de revenir sur l’expression « aller dans le mur » cela veut dire quoi ? faillite de l’état = quelles conséquences ? n’avons nous pas tous un joli casque NF ?


    • Forest Ent Forest Ent 19 juillet 2006 22:30

      Euh ... je n’espère pas le mur. Il serait quand même mieux que l’on en finisse avec certaines pratiques, genre « opération mains propres ». Mais depuis le temps que je l’espère, je ne l’attends plus beaucoup.


  • jako (---.---.100.219) 19 juillet 2006 19:50

    c’est très bizarre que l’adolphe ne vienne polluer ce débat de ses idées formatées « café du commerce »


  • vieuxbob (---.---.151.185) 19 juillet 2006 22:39

    L’article est intéressant, mais trop partisan à mon goût ; beaucoup de commentaires sont absolument nuls. Pour ma part, je pense que nous ne pouvons nier que le système actuel d’économie de plus en plus libérale n’ait considérablement enrichi les classes moyennes de nos sociétés occidentales.

    En 1920, un patron d’une petite entreprise industrielle familiale, possédait 1 ou 2 voitures, il eut été impensable qu’un contremaitre ait autre chose qu’un vélo.

    En 1950, le directeur d’une usine de vélomoteurs, en plein développement, me déclarait que son usine se développerait jusqu’à ce que tous les vélos des ouvriers soient remplacés par des vélomoteurs : l’usine est fermée et les ouvriers roulent en voiture.

    Cette réalité me parait indiscutable.

    Par contre, les vrais problèmes sont ailleurs, dans le chômage et la précarisation du travail, dans les délocalisations, dans la consommation éhontée de matières premières au profit de 10 à 15% de la population de la planête, dans l’exploitation des pays défavorisés : les investisseurs, fonds de placements et autres financiers ne connaissent pas le long terme et s’imaginent que police et armée les protègeront indéfiniment.

    Il n’est peut-être pas trop tard pour juguler et cadrer l’économie au nom de la solidarité, sans tout casser ? Il faudra de bons freins !


    • Jesrad 20 juillet 2006 10:59

      Karl Marx et Friedrich Engels avaient prédit que les salaires seraient tous tirés vers le bas, que les classes moyennes se retrouveraient nivelées par le bas jusqu’au niveau social des prolétaires sous l’effet de la mécanisation et du capitalisme. Le contraire s’est produit.

      Ce qui est intéressant c’est de remarquer comment, de nos jours, l’interventionnisme étatique a commencé depuis quelques années en France à produire exactement les effets décrits ci-dessus. Les classes moyennes d’aujourd’hui sont laminées, mais pas par la mécanisation du travail : c’est par la pression fiscale. Mon père est parti dans les années 60, de strictement rien (orphelin de parents ouvriers qui ne lui ont laissé que des dettes, à 18 ans avec pour seul diplôme un BAC) pour arriver à être menacé d’ISF parce qu’il a le malheur d’habiter Belle-Ile-en-Mer. Grâce à lui je suis parti de bien plus haut (donation grâce à la petite réforme Sarkozy de 2005, plus un diplôme d’ingénieur) et grâce à 30 ans d’inconséquence énarchiste arrivé bien plus bas : chômeur et SDF pendant 6 mois (éligible à aucune aide de l’Etat, heureusement que j’ai de la famille et des amis), j’ai pu trouver un emploi grâce à la dérégulation des télécoms, et maintenant j’habite un simple appartement de banlieue (la Mairie de Paris s’étant approprié 2 millions d’appartements intra-muros et l’Etat ayant le contrôle absolu de la constructibilité des sols, l’immobilier a explosé... cherchez « la sapinière » pour savoir à qui ça profite). Il y a des centaines de milliers d’exemples comme le mien, sans compter les 2 millions qui sont déjà partis, dégoûtés de ce pays. On est passé de « l’ascenseur social » à « l’égalité dans l’exclusion ». Et les premiers touchés sont toujours les plus pauvres, condamnés par l’absence de formation que leur dispense l’Etat à grands frais, humiliés par tous les dispositifs de « lutte contre le chômage ».

      Je reconnais que la spéculation à court terme sur la valeur d’une entreprise est destructrice de richesse, et qu’il faudrait rétablir un peu de responsabilité personnelle parmi les actionnaires et les gestionnaires. Mais je crois que vous vous trompez de cible, les vrais responsables ne sont pas ceux qui profitent de leur passage éclair dans ces grandes créations issues du chaos de l’économie libre, mais ceux qui se servent d’eux pour abuser et assujétir des peuples entiers.


    • (---.---.150.149) 22 juillet 2006 12:23

      « Karl Marx et Friedrich Engels avaient prédit que les salaires seraient tous tirés vers le bas, que les classes moyennes se retrouveraient nivelées par le bas jusqu’au niveau social des prolétaires sous l’effet de la mécanisation et du capitalisme. Le contraire s’est produit »

      Cette présentation est partiale.

      En effet, dans certains secteurs où il y a des pénuries de main-d’oeuvre, les salaires n’ont pas baissé et probablement parfois très fortement augmenté (traders à la city, fusion acquisition, ..).

      En revanche, dans des activités plus basiques, comme par exemple la confection et la distribution, les salaires ont baissé. Tellement baissé, que certaines productions sont désormais délocalisées en Asie. De même quand on entend parler de Wall-Mart, ce n’est pas à propos de la hausse des salaires de ses collaborateurs.


  • Chroniques libérales (---.---.64.19) 20 juillet 2006 10:43

    Sait-on vraiment ce qu ?est le libéralisme ? Voilà une question qui mérite d ?être posée, en ces temps où en France être libéral est presque une infamie. Nos médias prétendent souvent que le monde autour de nous est devenu libéral, voire ?ultra-libéral ?, ...


  • Guilhem (---.---.91.97) 20 juillet 2006 11:51

    Bonne analyse à mon avis de ce qui est en train de se passer depuis 1989 (ben oui depuis qu’ils ne risquent plus de virer coco pourquoi prendre des gants ?).

    Par contre ce qui me chagrine un peu c’est quelles sont les solution pour se sortir de là ?

    Quelles pistes ? Quelle société pour demain ? Quels moyens pour y parvenir ? La nature humaine est-elle compatible avec un autre type de société ?

    Je n’ai pas ces réponses mais si vous avez des idées je suis preneur.


  • www.jean-brice.fr (---.---.23.72) 21 juillet 2006 18:56

    Avant de parler de régulation, il vaudrait mieux savoir de quoi on parle ! Pour cela, je vous recommande de cliquer sur RUEFF Jacques : vous aurez très certainement une autre approche du problème ...


  • pingouin perplexe (---.---.78.238) 23 juillet 2006 16:39

    Je ne saurais dire si votre conclusion fait ou non référence au catastrophisme baudrillardien, mais votre analyse n’en demeure pas moins, à mon avis, tout à fait lucide et réaliste. Les questions que vous abordez suscitent d’ailleurs en sciences humaines un débat de plus en plus large et fécond. Voir, par exemple :

    http://www.scienceshumaines.com/sommaire.do?id=46913

    Cordialement.

    Le pingouin


  • Joce (---.---.44.33) 25 juillet 2006 14:42

    Cet article est orienté ideologiquement. De plus il est truffé d’affirmations qui sont en fait des opinions mélangeant économie et politique et prouvant l’absence de recherche approfondies sur le sujet. Ne serait-ce que le titre mélangeant capitalisme et libéralisme (qui sont deux choses bien différentes), ou encore régulation et reglementation. Bref sous pretexte de bruit, on utilise ce mot de libéralisme en l’accusant de maux (réels ou imaginaires) et en affublant l’économie de marché de lieux communs cent fois ressasés principalement par ceux qui n’ont justement que peu (voir pas du tout) de compétences en la matière. Avant votre prochain article et afin d’avoir plusieurs sons de cloches, je vous conseille le « Plaidoyer pour la Mondialisation Libérale » de Johan Norberg qui serait un bon début. Enfin, dénoncer microsoft sans dénoncer les monopoles publics francais qui coutent tout de même à chacun beaucoup plus chers qu’une licence de systeme d’exploitation (que personne n’est obligé d’acheter d’ailleurs, je ne vois pas votre « impot privé »)est une « prise de position » inutile car restant dans la masse. Autant dire, comme les Inconnus dans un de leur sketch : « je suis pour la paix dans le monde ». C’est a l’image de l’article, pas de prise de risque, pas de surprise.


    • (---.---.128.75) 25 juillet 2006 20:19

      « Cet article est orienté ideologiquement. »

      C’est vrai : il s’écarte des discours libéraux, dont il ne partage manifestement pas l’idéologie.


  • (---.---.56.206) 27 juillet 2006 17:57

    Tous ces mouvements se sont accompagnés d’une production théologique d’accompagnement, que l’on trouvera bien résumée sur le site de l’OCDE ou dans les polycopiés de la London School of Economics, et correctement traduite dans les ouvrages d’Alain Minc et Jean-Marie Messier. La mondialisation est i-n-é-l-u-c-t-a-b-l-e et p-os-i-t-i-v-e (sic, Jean-Marie Messier).

    Jean-Marie Messier est-il toujours aussi fan ?


  • (---.---.204.51) 31 juillet 2006 22:13

    En tout cas il y a les chiffres, c’est assez implacable les chiffres, or que montrent-ils, « Le commerce mondial a été multiplié par onze depuis 1950 et la croissance économique par cinq et pourtant au cours de cette période, il y a eu un accroissement sans précédent de la pauvreté, du chômage, de la désintégration sociale et de la destruction de l’environnement. Il n’y a donc pas de preuve que le commerce ou le développement économique soient d’une grande valeur pour l’humanité » (Edward Goldsmith) Là les dogmes de la mondialisation et du néo-libéralisme en prennent un coup.


  • www.jean-brice.fr (---.---.108.81) 13 août 2006 10:06

    Dans votre lien, vous oubliez RUEFF Jacques dont les maître du moment, en l’occurence les anglo-saxons ne veulent pas entendre parler, bien qu’ils l’admirent, pour la bonne raison qu’ils font l’exact contraire de sa politique avec les résultats que l’on sait : chomage de masse, précarité et pauvreté, tout cela avec des statistiques biaisées. Dire qu’ils sont allés inventer un faux prix Nobel en 1969 pour vendre leurn marchandises !!!


    • www.jean-brice.fr (---.---.108.81) 13 août 2006 10:08

      mon message était adressé à chroniques libérales .


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