Commentaire de Philippe Gammaire
sur Une nouvelle révolution pour le journalisme citoyen ?


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Phil Philippe Gammaire 4 août 2006 01:09

Je ne veux pas trop m’avancer mais tout de même, cette discussion semble montrer qu’il n’existe pas UNE opinion citoyenne, mais autant d’opinions que de citoyens. Et que pour arriver à un consensus sur des sujets ou dees enquêtes il faudra dégager des majorités : pas évident.

Ensuite, une réflexion me vient à l’esprit à propos du journalisme citoyen. Cette expression fait bondir la plupart du temps : foutaises, disent les uns ; manipulation d’antimondialistes disent d’autres, etc.

Pour moi, le journalisme citoyen c’est oser poser les questions qui dérangent, affronter les pouvoirs, donner la parole à ceux qui ne l’ont pas, dire la vérité sans se cacher derrière de faux prétextes. En celà, c’est un journalisme engagé, qui veut parler du réel sans langue de bois ni connivence. Enfin, c’est une pratique du journalisme qui se réconcilie avec ses lecteurs, en sortant des sentiers battus des medias traditionnels.

Pour autant, cela ne signifie pas que le journalisme citoyen est partial : sur chaque sujet, il doit donner la parole à toutes les parties en présence. Mais lorsqu’une vérité surgit il s’agit de la dire, y compris si elle dérange les lecteurs (ou même le journaliste qui l’écrit).

Une petite citation pour finir (tirée du blog d’Olivier Tredan, qui explique la pensée de Jay Rosen) :

« La « fonction » des médias, selon Rosen, est de contribuer à un meilleur « rendement » de la démocratie et revoir en profondeur certains fondements de la pratique du journalisme. Ce mouvement se situe politiquement dans une forme de continuité du « progressisme » américain du XIXème siècle, rétif à la confiscation du politique par les machines partisanes. Il exprime une exaspération des journalistes devant l’habileté du personnel politique à gérer les médias, la réduction des débats politiques à la « course de petits chevaux » entre candidats. Il traduit aussi une réaction à la désaffection des lecteurs pour la presse écrite, une réponse alternative à la concurrence des chaînes audiovisuelles d’information permanente. Le « Public journalism » vise à faire surgir un « agenda de l’opinion », à se faire l’interprète des citoyens quant à la hiérarchie des problèmes et au chois des solutions. Il repose sur une vision procédurale de la démocratie où la confrontation des opinions est le moteur de la délibération et du choix, le journaliste devenant l’animateur désengagé de ces échanges. »

Pas mal comme projet, non ?


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