Commentaire de Patrick Adam
sur Ségolène compte sur le soleil pour sauver l'Afrique


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Patrick Adam Patrick Adam 29 août 2006 10:30

@ IP:xxx.x91.208.18

Très bonne analyse à laquelle vous apportez une masse d’exemples sonnants et trébuchants. Par contre, vous zappez sur le problème de la surpopulation qui reste la plaie principale de l’Afrique.

Au Sahara, je vis dans une ville qui est passée en 8 ans de 25 000 à 65 000 habitants et qui ne peut donner de travail qu’à une infime partie d’entre eux, encore faut-il ajouter que ces emplois sont pour la plupart improductifs... Je vois une agglomération sans réél passé, sans autre justification que le stockage de population se développer sans perspective d’avenir, et engloutir d’énormes investissements (adduction en eau, électricité, assainissement, éducation) qui creusent un gouffre financier qui ne sera jamais comblé, quand bien même cette place trouverait quelques débouchés extérieurs. Ce qui est loin d’être le cas.

Pour ce qui est des frontières africaines, si elles ne sont pas justes, elles ne le sont pas plus que certaines froniètes européennes, Pays Basque coupé en deux, idem pour la Catalogne, le Tessin. Voir les problèmes que connaît la Belgique et d’autres pays qui ont été plus ou moins charcutés au cours des siècles.

Si les problèmes de l’Afrique sont amplifiés par ce découpage colonial, il n’est est pas moins vrai qu’il est impossible aujourd’hui d’y changer quoique ce soit à moins de mettre l’ensemble du continent à feu et à sang. La liste des contentieux territoriaux est trop longue à établir, et la solution la plus sage est celle qui a été adoptée au moment des indépendances et qui consiste à maintenir contre vents et marées « l’héritage » de la colonisation sur ce point. Tout autre remède serait bien pire que le mal.

Pour ce qui est des classes politiques, il me semble là aussi bien injuste de focaliser notre attention sur des hommes politiques prisonniers de leur famille, de leur clan, et qui n’ont que peu de liberté d’action.

Il est toujours douloureux de constater que l’administration locale de ces pays n’est pas faite pour répondre aux besoins circonstanciés de la population prise dans son ensemble, mais à des demandes de chefs de clans qui tentent toujours d’obtenir plus que leurs voisins.

Combien de fois ai-je discuté avec des responsables administratifs honnêtes et soucieux de répondre efficacement à la mission qui leur avait été confiée et qui me disent qu’ils se heurtent toujours au même problème : l’absence totale de conscience collective.

Alors parler de frontière (coloniale ou autre) et même de nation n’a aucun sens, sauf, à l’exemple de la Côte d’Ivoire, pendant la Coupe du Monde de foot... Avouez que c’est un peu juste pour rendre un pays gourvernable.

Bien à vous. Patrick Adam


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