Commentaire de Paradisial
sur Se représenter le paradis


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Paradisial Paradisial 9 juin 2007 18:00

L’enfoiré,

Voilà enfin l’essai (il est mal écrit, je m’en excuse, il devrait être encore fignolé) :

La Vie vue par un Musulman

La vie semble aux gens qui en adoptent une analyse simpliste assez complexe et tumultueuse, avec ses soucis quotidiens, et ses imperfections arbitraires, qui ne cessent de gâcher et de ternir le bonheur et les perspectives matérielles convoités par tout un chacun. Les plus extrémistes parmi eux vont jusqu’à affirmer que la présence du mal témoigne de l’absence de Dieu. Ont-ils tort ou ont-ils raison ?

Dieu, par toute sa majesté et puissance, aurait bien pu épargner à l’humanité tous les maux dont elle a toujours semblé souffrir, en plaçant - dès le début de la création - l’espèce humaine dans une sorte de paradis éternel, où régnerait une atmosphère de félicité perpétuelle, pure et parfaite. Mais la volonté et la sagesse divines décidèrent des choses autrement. Pourquoi ?

Nous pouvons bien nous nous hasarder à répondre ensemble à une telle question, à travers un raisonnement que l’on voudra le plus logique possible, quoique l’on puisse estimer que nous ne saurions sonder la volonté divine, dans toute sa splendeur et dans toute sa sagesse.

Mais comme nous avons la faculté de réfléchir, nous pouvons avoir cette audace.

La réponse qui s’imposerait d’elle-même, serait celle d’imaginer que l’Homme - placé ainsi, dès ses premiers jours, et éternellement, dans un tel paradis - ne saura jamais appréhender et estimer à leurs justes valeurs un tel Eden dans lequel il réside, la vie paradisiaque qu’il y mène, la félicité incommensurable qu’il y connaît, et toutes les faveurs par lesquelles Dieu l’a comblé. Quelle morale aurait-il pu tirer d’une telle existence, et quel sens aurait-il pu trouver à une telle vie ?!! Et surtout, aurait-il été à même de développer une quelconque conscience de tous ces éléments et de toutes ces questions ?!

La sagesse divine aurait été celle de permettre à l’Homme de développer une telle conscience, en lui faisant connaître la dualité, et celle de responsabiliser l’Homme quant au choix de la demeure éternelle où il sera installé, en lui faisant subir le grand test de la dualité. C’est ainsi que Dieu créa la vie d’ici-bas dans la dualité, et y fit placé l’Homme, créé lui aussi dans la dualité.

Essayons ensemble de mieux comprendre cela.

La dualité est le caractère qui donne à toute chose (que l’on puisse imaginer) une essence, un sens et une valeur à travers sa confrontation avec son opposé, son contre-exemple.

  • par essence sont entendues teneur et nature qui peuvent rendre tangible ou intangible un élément quelconque ;
  • par sens est entendue la manière selon laquelle on peut accorder une définition à un tel élément, pour en décrire la nature, et ce de la façon la plus tangible possible ;
  • et par valeur est entendue l’appréciation que l’on peut affecter aux qualités dudit élément, pour y reconnaître des parts d’utilité ou de nocivité.

Toute chose qui nous entoure, et toute sensation que nous éprouvons, nous n’aurions jamais été à même d’en cerner l’essence, le sens et la valeur, et en conséquence, d’en développer une quelconque conscience, sans l’existence d’un contre-exemple auquel elles sont confrontées.

Petite Démonstration :

Un homme qui aurait été placé durant longtemps, en cobaye, dès sa naissance, et pour toute une vie, dans un espace fermé soumis à un éclairage tamisé (dans lequel il ne saura distinguer ni la source lumineuse, ni y retrouvera une projection de sa propre ombre, qui risqueront de susciter sa curiosité à travers des questions de causalité), n’arrivera pas à développer une conscience de ce qu’est la lumière. Il pourra achever toute sa vie dans une totale ignorance de l’essence, du sens et de la valeur de la lumière, tant qu’il n’aura pas connu son opposé : l’obscurité. Il n’en développera conscience, qu’une fois quand celui qui mène l’expérience arrêterait ledit éclairage tamisé. Ladite conscience risquera alors de se manifester de façon foudroyante chez ledit cobaye, peut être par un grand effroi.

Reprenons. Dieu créa toute chose dans la vie ici-bas dans la dualité, et y plaça l’Homme, de telle sorte que ce dernier puisse développer sa conscience.

A l’image de l’exemple de la lumière face à l’obscurité, tous les éléments qui conditionnent notre existence ou la constituent tirent leurs essences, sens et valeurs à travers la dualité, à travers un percutant jeu de combinaisons, comme pour la richesse face à la pauvreté, la jouissance face à la souffrance, l’amour face à la haine, la santé face à l’infirmité, la satiété face à la faim, la chaleur face au froid, le solide face au liquide, le sucré face au salé, l’amer face à l’absence des deux ...

Développons un peu notre imagination : si tous les Hommes étaient riches, la richesse et la pauvreté n’auront ni essence, ni sens, ni valeur ; et si tous les Hommes auraient été tous pauvres, la pauvreté et la richesse n’en auront pas davantage ; idem, si tous les Hommes étaient beaux, la beauté et la laideur n’auraient eu ni essence, ni sens ni valeur ; vice versa ; et ainsi de suite...

Par ailleurs, Dieu ne s’est pas suffit uniquement de nous permettre de cultiver la conscience de toute chose à travers la dualité. La perfection divine fut de parachever la conscience de l’Homme, en couplant celle-ci avec la responsabilité.

En accordant à l’Homme un cerveau et une intelligence, Dieu y plaça également la dualité, en lui inculquant deux propensions : la propension vers le bien, et la propension vers le mal ; c’est en optant vers l’une ou vers l’autre que le libre arbitre de l’Homme se manifeste ; et c’est bien là qu’est la grande épreuve de tout individu : la dualité.

Arrêtons nous un moment, et ouvrons une parenthèse (ne pas se laisser distraire par ce, le paragraphe précédant et celui suivant sont plus importants) :

  • un être complexe ne pourrait survivre une seule minute dans ce monde sans cerveau ; il sera accouché mort-né ;
  • un être doté d’un cerveau mais dépourvu d’intelligence, un fou en l’occurrence, ne peut cultiver une parfaite conscience et de son existence et du monde dans lequel il vit. Il sera incapable d’appréhender la dualité. Il ne saurait distinguer - à titre d’exemple - la différence entre le bien et le mal. En conséquence, il ne peut être rendu responsable de ses actes ;
  • de même, un être conscient ne pourrait être tenu pour responsable si le libre arbitre et la possibilité de choisir lui seraient retranchés ;
  • par contre, dès que l’on a un cerveau, l’intelligence, la conscience, le libre arbitre, et la possibilité de procéder à un choix on devient responsable de toute action que l’on entreprend.
Fermons la parenthèse.

Le grand test de l’humain est de décider comment va-t-il investir la dualité qui est en lui face à la dualité de la vie. C’est-à-dire, va-t-il investir sa propension vers le bien, ou plutôt investira-t-il sa propension vers le mal face à la dualité de la vie (dans la composante positive et négative) ?

Comment illustrer ce genre d’épreuves ?

Par exemple, le riche est en épreuve face à la dualité (sa propre richesse face à la pauvreté des autres) : va-t-il investir sa propension vers le mal en étant égocentrique, jouissant tout seul de sa richesse, ou plutôt investira-t-il sa propension vers le bien, en donnant une partie de sa richesse, voire en créant du travail pour les moins nantis ?

Le pauvre lui aussi est en épreuve face à la dualité (sa propre pauvreté face à la richesse des autres) : va-t-il investir sa propension vers le mal, en jalousant et en s’adonnant au vol, ou plutôt investira-t-il sa propension vers le bien, en cherchant un gagne-pain honnête, et quand il n’est pas à même de trouver un travail en se résignant à solliciter de l’aide ?!

La dualité est indispensable à l’Homme à plusieurs titres :

  1. elle lui permet de connaître l’essence, le sens et la valeur de toute chose ;
  2. devenant - grâce à elle - plus conscient du monde qui l’entoure, l’Homme acquiert (face à Dieu) le statut d’être responsable : il lui incombe désormais le devoir de démontrer qu’il est capable de bien investir son intelligence, sa conscience et son libre arbitre face à la dualité de la vie ;
  3. l’Homme est alors rendu responsable de son présent comme de son futur : comme seront ses choix ici-bas face à la dualité - celle de la vie, et celle qui est sienne (la propension vers le bien et la propension vers le mal qui existent en lui) - sera son futur dans l’au-delà ; il sera rétribué après sa mort à l’image de ce qu’il a effectué durant sa propre vie ;
  4. et c’est là que se manifeste la justice divine : l’Homme pourrait être injuste à son propre égard ou à l’égard des autres humains ; une telle injustice finira toujours par le rejoindre quand il aura à rendre acte de l’emploi qu’il a fait et de son intelligence et de sa conscience et de son libre arbitre ;

Ouvrons une parenthèse, faisons une digression :

    La dualité existant dans ce bas monde touche tout, et s’arrête à un seul élément, que l’on ne pourra intégrer dans quelconque couple ; il s’agit de Dieu (certes lorsqu’on est déiste, et monothéiste). Dans l’au-delà nous retrouverons encore la même dualité, mais dans une toute autre forme.

    Dans la vie ici-bas les composantes de la dualité : tout y est mélangé, le positif et le négatif coexistent ensemble. Dans l’au-delà la dualité continuera d’existée, mais dans une forme scindée :

  • tout ce qui est positif dans la vie ici-bas sera unifié, rassemblé et décuplé de façon infiniment plus belle et plus puissante et sera placé dans le paradis ;
  • de même, tout ce qui y est négatif sera unifié, rassemblé et décuplé de façon infiniment plus forte et plus négative et sera placé dans l’enfer ;
Fermons la parenthèse.
  1. si l’Homme se retrouvera alors au Paradis, il saura dès lors pourquoi il y est, et combien il l’eut mérité (tout en estimant par extrapolation ce qu’il a évité comme destination alternative), saura y appréhender pleinement l’essence, le sens et la valeur de toute chose considérablement délectable qui s’y trouve, et en sera - de plus - largement plus reconnaissant à son Créateur ;
  2. par contre, s’il lui arriverait de se retrouver en Enfer, il saura pourquoi il y est, combien il l’a mérité, ce qu’il a raté comme opportunités et destination alternative, saura appréhender pleinement l’essence, le sens et la valeur de toutes les vanités derrière lesquelles il a couru, et de la sacralité hautement supérieure de tout ce qu’il a négligé (à causes de ses mauvaises propensions), et n’aura qu’à s’en blâmer personnellement d’avoir approcher la vie passée avec autant de légèreté et d’irresponsabilité, et raté l’essentiel et la félicité éternelle.
    et ce après avoir pris tout son temps dans la vie ici-bas pour tenter de trouver des réponses aux différentes questions existentielles qui taraudent l’esprit de tout Homme qui sache réfléchir, et après avoir bonnement pris son temps pour préparer son chemin selon ce que lui eurent dicté son intelligence, sa conscience et son libre arbitre.

La vie est une épreuve. La dualité en est l’aventure. La bonne conscience en est la clef. La bonne action y est le billet vers le Salut. Le Paradis en est la consécration.

Coran 99:7-8. Quiconque fait un bien fût-ce du poids d’un atome, il le retrouvera, et quiconque fait un mal fût-ce du poids d’un atome, le retrouvera.

Finalement, on est déjà dans le paradis quand on y a posé déjà un pas (càd quand on oeuvre pour). smiley

Salutations les Meilleures.


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