Commentaire de Nemo
sur La hausse des prix des matières premières agricoles, une tendance durable


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Nemo 27 août 2007 13:27

Sur l’érosion des sols et la désertification, je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous.

L’érosion des sols ne touche pas de manière significative les principaux pays producteurs de céréales. Elle touche principalement des pays en voie de développement, disposant de grandes surfaces, et qui partiquent le défrichage des forêts (je pense en particulier au Brésil).

Or, il ne s’agit justement pas d’une agriculture intensive, mais extensive. Des pans entiers de forêts sont abattus, exploités pendant quelques années, et abandonnés dès que les rendements baissent. Et le processus recommence avec de nouvelles surfaces défrichées.

Pour condamnable qu’elle soit, et malgré les répercussions quant à la capacité d’absorption de CO2 de notre planète, cette méthode n’a pour autant pas d’incidence significative sur la quantité globale de production de matières premières agricoles.

En ce qui concerne la désertification, si vous faites allusion au Sahel et au désert qui avance chaque année, alors il s’agit là aussi d’un épiphénomène pour ce qui concerne les prix mondiaux des matières premières agricoles.

En revanche, en ce qui concerne les populations de ces régions, il s’agit d’une véritable catastrophe en ce sens qu’elle les prive de leurs principales ressources vivrières, et les rend complètement dépendantes de l’aide internationale.

Pour la problématique locale à la France du niveau des nappes phréatiques, s’il est exact que les cultures de maïs sont particulièrement gourmandes en eau, le principal problème réside dans la faiblesse généralisée des chutes de neige en hiver ces dernières années.

En effet, des pluies, même importantes, ne remplissent que faiblement les nappes phréatiques car l’essentiel des apports en eaux partent en ruissellement. Tandis que les précipitations neigeuses profitent du rythme lent de la fonte de la neige pour s’infiltrer dans les sols et remplir les nappes phréatiques.

Mais ce qui est vrai, c’est que ces deux phénomènes conjugés, défrichage et surconsommation des nappes phréatiques, ont un effet d’accentuation certain quant aux changements climatiques. Et en aggravant ceux-ci, ils renforcent les aléas (sécheresses, pluies diluviennes,...) qui augmentent la prime de risque que j’évoquais dans mon exposé.

De ce point de vue là, l’enregistrement ces derniers jours d’un plus haut du prix du boisseau à Chicago, directement corrélé aux risques de mauvaises récoltes en Australie et en Argentine (je dis bien risque), semble valider l’hypothèse du facteur « prime de risque » dans la le maintien de la tendance à la hausse des prix des matières premières agricoles.


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