Commentaire de Emile Mourey
sur Uxellodunum : tout est perdu fors l'honneur !


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Emile Mourey Emile Mourey 19 octobre 2007 11:58

@ Dilettante

Merci d’avoir bien voulu étudier la question. Il est certain que Capdenac correspond bien mieux que le Puy d’Issolud au texte d’Hirtius Pansa. Je n’en ai pas parlé pour ne pas charger mon article mais aussi parce qu’il y a tellement de concordances pour Luzech qu’il me semblait inutile d’engager une polémique avec les partisans de ce site qui ont tout à fait raison d’y voir une vieille ville chargée d’histoire. Et puisqu’on a pris l’habitude de faire confiance aux fouilles archéologiques pour trancher, je ne peux que conseiller aux archéologues qui douteraient encore de lire le rapport concernant les fouilles exécutées par le professeur Mathieu à Luzech (Mémoires de l’Académie des Sciences, des Belles-Lettres et des Arts de Clermont-Ferrand, tome VIII, 1866, pages 244 sq.). Ce qui est même étonnant est le fait que ces fouilles ont notamment révélé la trace des trois points forts du terrain où la logique militaire m’oblige à placer les trois camps du premier encerclement. C’est de ces trois points forts que les Romains pouvaient envoyer des éléments d’interception dès qu’ils étaient prévenus d’une tentative de franchissement de la rivière par les différents postes de guet placés tout autour. Pour encercler Capdenac, il aurait fallu agir de même. En terme de défense militaire, une rivière comme le Lot ne devient véritablement un obstacle que s’il est efficacement surveillé et battu au besoin par des feux (javelots, machines etc...).

Je ne nie pas la position haute de l’Impernal. Dans ma logique militaire, je n’hésiterais pas à y placer une tour gauloise qui aurait pu assurer par le guet la sécurité lointaine d’Uxellodunum mais pour moi, il n’y a aucun doute, c’est bien à l’intérieur de la boucle du Lot et retranchés derrière les murailles de la Pistoule aujourd’hui disparues que les habitants de la ville pouvaient le plus rapidement se mettre à l’abri et se défendre... et je précise « murailles en pierre ». Evidemment, cela suppose que les archéologues revoient l’idée qu’ils se font des oppida et qu’ils en reviennent aux définitions qu’en donnent les auteurs antiques.

Concernant la source, c’est une question très intéressante que j’ai évoquée dans un commentaire précédent. Dans ma logique militaire, il me semble qu’on ne peut exclure l’hypothèse d’un fossé gaulois dans l’étranglement de la boucle qui aurait renforcé le dispositif de défense. Vous me précisez qu’un canal a effectivement existé puis qu’il a été comblé. Il faudrait retrouver les archives qui parlent de ces travaux et surtout demander à un géologue comment une source « jaillissante » a pu apparaître dans cet étranglement. Le verbe latin « prorumpo » est utilisé par Virgile pour évoquer les nuages de fumée que crachait l’Etna.

Concernant Capdenac, je ne veux pas dévaloriser ce site qui, selon moi, était, lui aussi, le siège d’une peuplade gauloise et peut-être même autant chargé d’histoire que le fut Luzech. Comme vous vous en doutez, l’objet de tous mes articles est le bras de fer que les responsables de l’archéologie ont choisi d’engager avec moi alors que je ne cherchais que l’écoute et le travail en commun.

Madame la Ministre de la Culture ne peut ignorer les problèmes que je soulève concernant l’erreur de localisation de Bibracte depuis qu’elle a fait monter comme conseillère dans son ministère, madame Marie-Christine Labourdette, Directrice de la DRAC Bourgogne. On aimerait qu’elle s’exprime.

Je suis intervenu en 81 sur le site d’Alise-Sainte-Reine (cf article du Monde du 11/11/81) pour dire qu’Alésia se trouvait bien là mais que Bibracte n’était pas là où on le dit. Je sais que je suis têtu. Je suis comme un Pit-bull : quand je tiens, je ne lâche pas.

E. Mourey


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