Commentaire de Henri Masson
sur Pourquoi est-il important d'apprendre les langues ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Henri Masson 22 novembre 2007 06:55

D’abord je ne suis maître ou mentor de personne.

« Donc, quand Masson et ses affidés prétendent, »études« à l’appui, qu’on peut bien parler l’espéranto cinq fois plus vite que l’anglais, je dis que c’est faux, tout simplement parce qu’une telle chose est impossible. »

Il n’y a pas d’affidés de Masson, mais c’est une certitude qu’il y en a d’Asp Explorer. Je ne suis pas mécontent d’avoir donné un os à ronger à cet individu, car ça montre que, faute d’arguments sérieux contre l’espéranto, il est prêt à sauter sur n’importe quel os : Rantaplan tel qu’en lui-même ! Le truc a fonctionné et il est content de ce qu’il appelle sa « victoire ».

« Impossible ! ». En effet, tout comme le fait que c’est la Terre qui tourne autour du soleil, tout comme les plus lourds que l’air ne sauraient voler, tout comme tout comme Explorer le « scientifique » est incapable d’explorer autre chose que les poubelles... Pour lui, c’est ça, l’esprit scientifique, la formation scientifique.

Quand j’ai mentionné le cas du professeur Robert Molimard, qui a appris l’espéranto à 77 ans et a publié la traduction en espéranto, effectuée par ses soins en seulement trois ans, et même fait une conférence en espéranto avec débat lors du congrès de SAT-Amikaro, sur ma proposition (j’ai certainement dû le manipuler ! smiley ; quand j’ai pu obtenir des renseignements sur l’espéranto en Laponie entre les deux guerres mondiales grâce à un lycéen de Kiruna, en Laponie suédoise, alors qu’il avait appris l’espéranto tout seul à l’aide d’un manuel trouvé à la bibliothèque municipale de cette ville minière seulement un an auparavant ; quand j’ai parlé à un étudiant japonais, à Toronto, qui avait appris l’anglais durant 12 ans, le français durant 10 ans et l’espéranto durant seulement 2 ans et que c’est précisément en espéranto qu’il se sentait le plus à l’aise, Asp Explorer s’est tout simplement bouché les yeux. Pour un croyant aveugle de l’anglais comme lui, tout ça est impossible.

Et quand Inazô Nitobe, homme de science et membre de l’Académie Impériale du Japon, Secrétaire général adjoint de la Société des Nations, avait participé au congrès universel d’espéranto de Prague en 1921 pour se rendre compte par lui-même de l’efficacité de cette langue et ensuite publié, en 1922, un rapport intitulé « Esperanto as an International Auxiliary Language » dans lequel il avait constaté : « On peut affirmer avec une certitude absolue que l’espéranto est de huit à dix fois plus facile que n’importe quelle langue étrangère et qu’il est possible d’acquérir une parfaite élocution sans quitter son propre pays. Ceci est en soi un résultat très appréciable. » , évidemment, tout ça ne compte pas pour un « scientifique » comme Asp Explorer : c’est impossible.

C’est Asp Explorer qu’il faut croire, n’est-ce pas, celui qui proclame haut et fort « Voici que ma plume me démange, je la sors donc de mon cul et me lance dans une de ces analyses courtoises et mesurées qui, vous le savez, sont ma spécialité. », mais aussi l’individu qui s’est empressé de voler à la rescousse de Pierre Bénichou quand il s’était illustré et distingué en disant de l’espéranto, dans l’émission de Laurent Ruquier, sur Europe 1 : « C’est une merde ! ». Parce que ça, ça respire l’honnêteté !

Et lorsque Georges Kersaudy, l’auteur de « Langues sans frontières », qui a été amené à parler pas moins de cinquante langues, dont l’espéranto, durant sa carrière de fonctionnaire international, écrit : « L’acquisition rapide de la langue internationale aurait pour premier effet d’éliminer la barrière psychologique à laquelle se heurte l’étudiant. Une fois la barrière franchie, la connaissance de l’Espéranto apparaît bien vite comme la voie royale vers l’acquisition de nouvelles langues » (« Langues sans frontières », éd. Autrement), ça aussi, ça ne compte pas. Or, ce fut précisément son cas. On peut dire la même chose de bien des pionniers de l’espéranto qui ont appris l’espéranto dans leur jeunesse à travers l’histoire de la langue : l’espéranto a été pour eux un tremplin pour le succès :

Gustav Ramstedt (1873-1950) qui a appris l’espéranto à 18 ans, philologue renommé, ambassadeur de Finlande au japon et en Chine

Edmond Privat (1889-1962) qui l’avait appris à 13 ans et qui devint un professeur de langue et de littérature très aimé de ses étudiants de l’Université de Neuchâtel, en Suisse, délégué du gouvernement perse à la SDN, etc.

John Ronald Reuel Tolkien (1892-1973), le fameux auteur de romans de science-fiction. Il l’avait appris à 15 ans et il avait dit « Je conseille à tous ceux qui en ont le temps de s’occuper du mouvement pour la langue internationale : soutenez loyalement l’espéranto. »

Géza Bárczi (1894-1975) le plus éminent des linguistes hongrois, membre de l’Académie des sciences de Hongrie qui l’avait appris vers 1908. Il avait dit : “L’espéranto nécessite le dixième de la peine par rapport à d’autres langues, et puisque, en général, c’est seulement l’apprentissage de la première langue qui est difficile, il ouvre la porte aux autres."

Länder Tell, 13 ans, fameux spéléologue suédois.

L’Autrichien Eugen Wüster dont le nom est connu dans les milieux de la normalisation.

Le prix Nobel Linus Pauling (1901-1994) 15 ans.

Einar Dahl (1904-1979) figure éminente de la politique suédoise, 17 ans. Il avait proposé l’UEA pour le prix Nobel.

Eugen Aisberg, d’origine ukrainienne, pionnier et vulgarisateur de la radio, 14 ans.

Le fameux linguiste estonien Paul Ariste (1905-1990) 14 ans, membre de la l’Académie des sciences d’Estonie

Le professeur lituanien Jonas Dagys (1906-1993), éminent botaniste, 17 ans.

Paul Neergaard, agronome de renommée mondiale, spécialiste de la pathologie des plantes, membre de plusieurs académies des sciences de divers pays, distingué en 1979 par l’ « Explorers’ Club »

Douglas Bartlett Gregor, 14 ans, Université d’Oxford, dont les ouvrages sur les langues ont fait autorité.

Fujio Egami, 18 ans, biochimiste japonais.

Ye Laishi (Íelezo, 1911-1994) 16 ans, directeur adjoint de l’Institut de linguistique de l’Académie chinoise des sciences.

Lev Kopelev, germaniste russe et écrivain, dissident, vers 14-15 ans.

Dro Ivo Lapenna, 18 ans, éminent spécialiste de droit international, Croate qui s’était établi à Londres.

Tibor Sekelj, 17 ans, Croate, explorateur, anthropologue, muzéologue , accuilli au sein de la Société Royale Britannique de Géographie.

Carl Støp-Bowitz, 14 ans, éminent zoologue de l’Université d’Oslo, que j’avais rencontré. Il avait dit « Une journée sans espéranto est pour moi une journé perdue. »

Nikolaj Rytjkov, 16 ans. Acteur jeté au Goulag du fait qu’il état espérantiste. Il travailla à la BBC.

Sir Harold Wilson.

Reinhard Selten, prix Nobel d’économie 1994, 17 ans (tout seul).

Il y en a encore bien d’autres mais je n’ai pas le temps de les ajouter et de corriger mais je travaille sur une liste plus complète.


Voir ce commentaire dans son contexte