Commentaire de Christophe
sur Travailler moins pour vivre mieux : du début à la fin du Travail


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Christophe Christophe 13 décembre 2007 15:15

@Marsupilami,

En effet, Marx, le Diable pour certains, le Dieu pour d’autres, reste un philosophe libéral au sens sociologique. Ce que vous pointez du doigt se ressent assez bien par : Le royaume de la liberté commence seulement là où l’on cesse de travailler par nécessité et opportunité imposée de l’extérieur ; il se situe donc, par nature au-delà de la sphère de production matérielle proprement dite. De même que l’homme primitif doit lutter contre la nature pour pourvoir à ses besoins, se maintenir en vie et se reproduire, l’homme civilisé est forcé, lui aussi, de le faire et de le faire quels que soient la structure de la société et le mode de la production. Avec son développement s’étend également le domaine de la nécessité naturelle, parce que les besoins augmentent ; mais en même temps s’élargissent les forces productives pour les satisfaire. En ce domaine, la seule liberté possible est que l’homme social, les producteurs associés règlent rationnellement leurs échanges avec la nature, qu’ils la contrôlent ensemble au lieu d’être dominés par sa puissance aveugle et qu’ils accomplissent ces échanges en dépensant le minimum de force et dans les conditions les plus dignes, les plus conformes à leur nature humaine. Mais cette activité constituera toujours le royaume de la nécessité. C’est au-delà que commence le développement des forces humaines comme fin en soi, le véritable royaume de la liberté qui ne peut s’épanouir qu’en se fondant sur l’autre royaume, sur l’autre base, celle de la nécessité. La condition essentielle de cet épanouissement est la réduction de la journée de travail.

K. MARX, Le Capital - Livre III, tome 3, éd. sociales, p. 198

En tout cas, félicitation pour le travail effectué. Vous partez de loin, du moins de l’histoire lointaine ; ce qui n’est guère le cas de nos penseurs autoproclamés qui ne s’appuient que sur une histoire courte ; principalement le début de la révolution industrielle, comme si l’humanité avait attendu ce moment charnière pour tenter de comprendre les buts de la vie humaine.

Par opposition au terme travail, il existe un autre terme peu usité qu’est l’ouvrage. La différence fondamentale étant que l’ouvrage est librement consenti, le travail est une forme d’aliénation par due principalement à sa nécessitation.

Le travail ne pourrait être une valeur que si il est librement consenti, si il n’impose pas de contingence selon le choix de l’individu ; ce qui n’est pas le cas aujoud’hui. Cependant, si il est librement consenti, nous ne parlerions pas de travail mais d’ouvrage.

Je vais de ce pas lire le second volet de votre propos, celui-ci étant richement documenté et construit avec rigueur.


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