Commentaire de Forest Ent
sur L'évaluation des ministres


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Forest Ent Forest Ent 4 janvier 2008 12:27

Pas complètement d’accord sur le sujet des RH.

Il est normal et ancestral que, dans une entreprise, chaque cadre ait une opinion sur ses subordonnés. Que ceci soit lié à la plus ou moins bonne exécution du travail confié me semble sain. Les méthodes de RH qui formalisent cela de manière qualtitative ne me semblent pas les pires. (Les pires sont à mon avis les méthodes style « May » ou « Hay », je ne me souviens plus bien, qui veulent tout quantifier, responsabilités et salaires inclus.)

Ce système est d’ailleurs souvent protecteur pour le salarié. Ainsi, un ministre peut discuter en début d’année ses objectifs et moyens, et ainsi relativiser les résultats. Par exemple, Mme Amara pourrait dire en fin d’année : « il est vrai que j’ai sorti un plan pour les banlieues totalement pipeau comme le précédent, mais tu m’as filé 0 euro et 0 responsabilité, et il n’était pas écrit que mon objectif était de faire le clown à la télé pour te donner un look social ».

Ce qui est vrai, par contre, c’est que les relations liées au contrat de travail dans l’industrie privée sont devenues depuis 10/15 ans catastrophiques. Mais les histoires de RH en sont plus le symptôme que la cause.

Le fond du sujet, c’est la fin du « capital humain ». Pour une entreprise normale aujourd’hui, tout salarié est un surcoût que l’on cherche à éviter en trouvant moins cher ailleurs, qu’il travaille bien ou mal, qu’il se défonce ou pas, qu’il adhère aux objetifs de l’entreprise ou pas. Les entreprises et les employés ont divorcé sur un sujet central : l’intérêt des entreprises n’est plus d’avoir des salariés. C’était vrai dans le temps pour les ouvriers. Cela concerne maintenant les cadres moyens et supérieurs. Les conflits de nature macro-économique, sociale, politique dans les entreprises privées aujourd’hui sont aussi violents que dans les « banlieues ». On en est à « travailler plus pour se faire virer un petit peu plus tard ». Ca ne sent pas bon, tout ça.


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