Commentaire de Saï
sur Qui crie dans le placard ?


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Saï 5 février 2008 16:40

J’apprécie votre réponse, et ai relu avec plaisir votre article qui contient nombre de développements que j’approuve. D’autre part, je partage votre point de vue sur le besoin de circulation d’informations de ce type qu’on a effectivement peu de chances de voir dans des canaux d’information plus classiques.

 

Seulement, cela n’enlève rien à la critique que j’émets. Tout d’abord sur l’angle de vision que vous choisissez : certes, il présente des faits, des extraits de rapport qui témoignent de l’inefficacité de la commission dont il est question. Mais quel est le but ? Que va y voir le lecteur ? Simplement une expression de plus de l’inefficacité des commissions de contrôle de l’Etat, soit une expression de l’inefficacité de l’Etat lui-même. Quelle est l’utilité d’un article qui dresse un constat d’inefficacité de plus ? C’est ce que la presse fait à longueur de temps… C’est ce que la critique fait à longueur de temps.

 

Ensuite, sur l’absence de solutions concrètes à ce problème. Certes, comme tout citoyen désireux d’évoluer dans un pays à l’administration saine, vous vous êtes penché sur des pistes de refonte de l’action politique. Mais si je relie le cas que vous nous présentez ici, celui de la commission sur la transparence, aux solutions que vous développez, qu’est-ce que j’y trouve comme lien concret ?

 

Certes, dans la solution idéale que vous évoquez, la séparation de l’exécutif et du législatif est appelée à faciliter le contrôle de la transparence. Maintenant, si on revient à une situation réelle et actuelle, comment faites-vous pour obtenir de meilleurs résultats que ceux qu’a obtenus la commission incriminée au cours de son travail ?

 

Peut-être y mettrez-vous davantage de moyens. Auquel cas il faudra les dégager, les prélever sur un autre poste de dépenses, mobiliser davantage de ressources pour mener à bien un tel projet avec efficacité. On peut débattre des moyens des heures durant, et soulever autant d’interrogations inhérentes.

 

Le problème que me pose votre approche des choses, c’est qu’il donne une perception d’inutilité d’une commission composée de membres qui ont probablement eu à cœur de bien faire leur travail avec les moyens dont ils disposaient. Il aurait sans doute fallu considérer les limites de leurs possibilités, et les façons de les repousser, pour entrer dans un vrai débat de fond sur ce sujet important. Là, on a simplement la photographie d’une commission inefficace, et des gens qui s’autocongratulent devant la pertinence de ce constat, sans que personne ne songe à envisager d’autre solution à moyen terme que celles qui seraient dépendantes d’un bouleversement en profondeur "du système".

 

Bien à vous

 


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