Commentaire de Philippe Vassé
sur En 2008, l'Italie vit encore sous des lois de Mussolini !


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Philippe Vassé Philippe Vassé 27 février 2008 13:29

Musique510,

Votre commentaire est assez cocasse, surtout sur l’Inquisition en Italie. Vous avez dû rater quelques épisodes de son histoire dans le pays, certes à, l’époque pas unifié, mais cela en soi n’est pas essentiel.

La belle légende du clergé de base protégeant les "victimes" -je reprends votre mot aussi assez étrange est contredite malheureusement par tous les témoignages de l’époque, que ce soit dans les prisons où les clercs étaient souvent utilisés à titre de confesseurs pour briser les prisonniers qui se confiaient à eux ou pour trahir leurs engagements au profit de la police du régime.

Les sermons dans les campagnes étaient tous orientés par le régime et la hiérarchie catholique, ce qui a fait que le clergé de base, comme vous l’appelez, n’a été qu la courroie de transmission obéissante de la dictature.

Sur la position de l’Eglise quant aux Juifs, là, on est dans la mythologie inventive ou le roman d’humour noir.

Nombre de films et de livres, dont ceux de Primo Levi, ont montré que le Vatican collabora avant la guerre avec le nazisme et le régime mussolinien. Les prêches en églises furent fortement axées de nouveau sous Mussolini sur les responsabilités des Juifs dans la crucifixion du Jésus chrétien, ce qui généra une montée significative d’actes antijuifs en Italie. Si quelques Juifs purent, par relation, être cachés au Vatican, ces cas sont restés isolés, et cela n’a jamais été une politique de la hiérarchie religieuse du pays.

Le Vatican n’a rien dit quand les Juifs non-italiens furent déportés, comme il n’a jamais rien dit contre les camps de la mort nazis. Les mesures anti-juives, mais aussi contre les francs-maçons, les communistes, les socialistes, les syndicalistes, ne furent jamais ni dénoncées, ni combattues par l’Eglise.

Il y a donc eu soutien et collaboration de l’ensemble de l’Eglise catholique italienne avec le régime fasciste. Tels sont les faits.

Après que l’Italie soit devenue en 1943 un champ de bataille, le Vatican ne pensa qu’à son salut en négociant avec tant Himmler que le maréchal Kesselring. En effet, le chef des SS a souhaité trouver un casus belli afin d’envahir le Vatican et y massacrer ses habitants. La crainte de provoquer alors les SS a été vive au Vatican.

Par contre, les livres et films relatant l’aide du Vatican et de l’Eglise italienne aux nazis et mussoliniens en fuite après la fin de la guerre sont multiples. Même les centres de documentation juifs sur ce sujet fournissent de très nombreux exemples de la continuité des soutiens aux anciens des régimes dictatoriaux.

Ceci est aussi très éclairant sur la vérité des faits.

Mais, vous avez raison : la situation actuelle est ubuesque, il urge d’y mettre un terme rapide.

Bien cordialement,


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