Commentaire de SANDRO
sur Affaire de l'esthésioneuroblastome : faut-il légiférer sur l'euthanasie ?


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Sandro Ferretti SANDRO 17 mars 2008 16:00

@ l’auteur

La double question de l’euthanasie et / ou des soins palliatifs conduisant à une mort "digne et apaisée" est un sujet sans doute trop important et intime pour étre traité sur un forum. C’est le sujet-type où, selon le mot d’Edmond Jabes ," seul un noyé saurait parler du fleuve"

En revanche, il y a quelque chose qui me choque dans cet article et dans vos post à celui de Dugué : l’idée que le patient pourrait de lui-méme en finir en prenant d’un coup une "boite entière" de morphiniques et/ valium laissés à sa disposition.....

Toute personne ayant une culture hospitalière (ou hélas fréquentant des proches hospitalisés) sait bien que le monde médical, dans son "infinie sagesse", y a pensé depuis longtemps...

Les traitements sont distribués avec parcimonie (pour la journée, et méme pour la demi-journée, vacation du matin ou du soir) dans un pilulier, avec juste le necessaire. Et souvent, quand c’est peros, surveille la prise. Pour deux raisons : étre sur que ceux qui ont un syndrome de glissement , ou les personnes agées n’ayant pas tous leurs esprits ) prennent bien leur dose et ne recrachent pas, et à l’inverse, que ceux qui seraient tentés d’en finir en faisaint un coktail ou en ingérant une dose massive NE PUISSENT PAS LE FAIRE. ( pas fous, veulent pas un procès pour négligence).

Méme les "pompes à morphines" avec une poignée manuelle d’auto dosage par le patient sont prévus pour que l’ingestion totale en une fois de la dose journalière ne soit pas létale.

Donc vous étes apparement médecin de ville et pas praticien hospitalier. Si vous croyez que les infirmières laissent trainer des tablettes entières de Temgésic en lyoc, vous étes dans l’erreur....

 

Pour avoir connu ca une fois il y a dix ans, et pour avoir vu comment faire ouvrir l’armoire à tableau B ressemble à demander de l’or en barre à votre banquier ( l’homme qui a vu l’homme qui va peut étre appeller l’interne , qui va se couvrir en appellant le chef de service qui est pas là....), je peux vous dire que votre "solution" toute jésuitique ( faites, mais je ne veux ni voir ni savoir) est tout simplement irréalisable.

Je n’irais pas jusqu’à dire que le milieu hospitalier a une "culture de la douleur", mais il a en tous cas, à quelques rares exceptions près, une culture du je m’en foutisme et du triple parapluie.

Mieux vaut dix agonisants convulsés qu’un procès, c’est cela la devise.

 

 


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