Commentaire de 5A3N5D
sur Municipales 2008 : la grande perdante est la laïcité (mais il y a une lueur d'espoir)


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5A3N5D 21 mars 2008 11:58

"Que faut-il en penser ?"

Deux choses :

- que la loi de 1905 a été respectée à la lettre ;

- que certains ne l’ont jamais lue dans le détail.

En effet, les articles 12 et 13 de cette loi, s’ils transfèrent la propriété des établissements de culte aux communes, départements et à l’Etat, les mettent en revanche gratuitement à la disposition des différentes associations cultuelles. 

Dans le cas de la mosquée construite à Marseille, sur la base d’un bail emphytéotique, je ne vois rien de scandaleux à ce que la municipalité ait loué un terrain pour la modique somme de 300 euros mensuels si l’on sait que les constructions édifiées sur ce terrain seront propriété de droit de la commune à la fin du bail. Traduisons : on leur "prête" un terrain sur lequel il n’y a rien et on récupère le tout à la fin du bail.

Je ne crois pas du tout que ce soit à ce niveau que la laïcité est en danger. Toute personne a le droit de se livrer au culte de son choix, sans que l’Etat soit fondé à y mettre son nez, sauf si l’exercice de ce culte constitue un trouble ou une menace à l’ordre public. Et c’est là et uniquement là que la loi de 1905 doit s’appliquer dans toute sa rigueur :

Art. 25.- Les réunions pour la célébration d’un culte tenues dans les locaux appartenant à une association cultuelle ou mis à sa disposition sont publiques. Elles sont dispensées des formalités de l’article 8 de la loi du 30 juin 1881, mais restent placées sous la surveillance des autorités dans l’intérêt de l’ordre public. Elles ne peuvent avoir lieu qu’après une déclaration faite dans les formes de l’article 2 de la même loi et indiquant le local dans lequel elles seront tenues.

Art. 26.- Il est interdit de tenir des réunions politiques dans les locaux servant habituellement à l’exercice d’un culte.

Je pense donc que, loin d’apaiser les esprits, gêner l’exercice d’un culte risque d’exacerber les communautarismes, ce qui fait bien entendu le jeu des religieux les plus fondamentalistes et rétrogrades.

En ce qui concerne l’Islam en particulier, les religieux ne sont pas au-dessus des lois françaises. Le leur rappeler de temps en temps ne nuirait pas.

Pour le reste, je considère effectivement que les exigences de certaines communautés religieuses n’ont pas lieu d’être satisfaites, sous la contrainte ou la crainte, par les autorités civiles. C’est aux religieux de s’adapter au droit commun, socle de notre société laïque.


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