Commentaire de HELIOS
sur La crise alimentaire vue de l'espace


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HELIOS HELIOS 30 avril 2008 17:46

bonjour Aquad29...

Peut on être d’accord avec l’ensemble de votre analyse ?

Si, a mon avis, le début est acceptable l’interpretation que vous faites des suites des développements de nos sociétés sont incorrects, même si les faits aujourd’hui me contredisent.

En fait, le vrai problème ne vient ni de la mondialisation, ni de notre supposée predation (des pays dit riches) mais essentiellement du modele marketing que nous appliquons.

Tout d’abord il y a la "monétisation" de tout, qui a tué la solidarité que nos sociétés avaient mise en place jusqu’aux années 60/70.

Il y a aujourd’hui la "financiarisation" de tout et même des dettes comme nous le voyons au niveau des "subprime" ... Le pire est arrivé le jours ou les bourses locales qui drainaient l’argent d’associés non professionnels au developpement d’entreprises locales se sont "metropolisées", puis "continentalisées" et deviennent mondialisées (regardez Euronext). Ceci a provoqué une deconnexion forte entre la réalité economique du tissus industriel et les apporteurs de capitaux qui reclament des dividendes quels que soient l’entreprise, le contexte economique, le marché des produits ainsi que les hommes de ces entreprises.

Les entreprises ont cessé de vendre leurs produits au prix qu’ils coutent + marge et les vendent au prix maximum que vous pouvez les payer. cela se traduit par un lessivage selectif des finances des menages et comme les revenus ne sont pas extensibles, par la crise actuelle du pouvoir d’achat qui se revèle tous les jours un peu plus dans tous les pays. a titre d’exemple, regardez ce qui se passe a la SNCF qui est passé d’un prix au km du voyage, au prix dit "de marché" en fonction de la date, de la demande etc. Cette methode de vente n’est pas favorable bien sur au voyageur qui globalement va toujours payer plus cher son voyage et cela demontre tres clairement que le train n’est plus un service public mais une entreprise commerciale.

A partir de là, tous les echanges mondiaux sont soumis a ces regles auxquelles s’ajoutent les travers politico-strategiques --- je te vends a toi, pas a l’autre.. (ex le gaz Bolivien pour le Chili), --- je te vends a ce prix a toi et a celui la a l’autre (ex le gaz Algerien a la France) --- ainsi que toutes les spéculations sur tout et pas que sur les matières premieres. Rajoutez a cela les penuries locales conjoncturelles et le système en devient en plus d’être prédateur .. punitif !

La propriété privée n’a jamais tué l’economie locale comme vous le dites. ce qui l’a tué c’est sa compétitivité et les entorses aux règles élémentaires. Aujourd’hui le gouvernement veut a tout prix redonner du pouvoir d’achat en liberalisant la negociation des grands distributeurs vis a vis des producteurs. je peux vous dire que le resultat previsible c’est la mort par asphyxie rapide d’au moins 50% des petits producteurs laissant un peu plus le monopole au plus gros, plus industriels et plus susceptibles de dejouer les lois du marché.

Une seule mesure pour redonner de l’air au porte-monnaie des menages pourrait se faire tout en redonnant des couleurs a tous ceux qui ne sont pas "gros" sans pour autant punir les gros. C’est pourtant tres simple et en plus parfaitement adapté a notre societe dit de concurrence libre et non faussée. Je vous la livre telle quelle :

Imposer un catalogue de prix de vente non derogatoire au producteur.

Cela permettrait a tout le monde d’acceder aux mêmes tarifs car il me semble qu’aujourd’hui le petit commerce ne peut pas lutter en achetant ses produits plus cher que ce que les vendent les distributeurs !

Donc si 1kg de tomate a la production coute 1€, ... 0,80€ a la tonne etc (on ne supprime pas les prix de gros) tout le monde peut l’acheter a ce prix là, il n ’y a pas de prix reservé a Carrefour ou Auchan. En peu de temps le marché sera assaini, les producteurs gagneront leurs vie et les intermediaires et distributeurs seront eux aussi confronté a la cincurrence qu’ils ne connaissent pas aujourd’hui.

Tout ce que je vous ait ecrit la est egalement valable pour les pays. si, par exemple, le Benin, vendeur de coton avait un tarif opposable a tous, son economie ne s’en trouverait que plus performante...

Bon, je vous laisse, il y a trop a dire, j’ai déjà suffisamment été hors sujet. Merci de m’avoir lu.


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