Commentaire de aquad69
sur La crise alimentaire vue de l'espace


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aquad69 5 mai 2008 11:35

Bonjour Hélios,

désolé, je n’ai lu votre commentaire qu’aujourd’hui. Viendrez-vous encore vous promener par ici ?

Une réponse, un peu simple, rapide car je ne crois pas que nous soyons en désaccord sur le fond :

Quand vous parlez de la nocivité du système marketing, comme vous l’appelez, ou de la financiarisation, par exemple, il ne s’agit là que de quelques éléments d’un ensemble beaucoup plus vaste ; quand on étudie un processus, il faut l’observer dans son ensemble, car chaque élément interagit avec les autres, tout à la fois cause et effet.

Les aspects du système moderne qui nous apparaissent aujourd’hui comme nuisibles ou même criminels sont beaucoup moins des causes que des effets en bout de chaînes, après un long développement historique ; on ne peut les traiter comme s’ils étaient de simples détails séparés du reste.

 En vérité, prétendre vouloir éliminer les inconvénients du modernisme, tout en en gardant les avantages, revient rigoureusement à croire que l’on pourrait obtenir tout à la fois "le beurre et l’argent du beurre".

La nature ne fonctionne pas ainsi.

Voilà maintenant trois cents ans que nous avons commencé à faire "la fête" , et pour celà, nous avons d’abord dilapidé notre propre héritage européen, constitué de l’accumulation durant quasiment un millénaire du patient travail de nos ancêtres, de tout un équilibre social et agricole et d’un savoir faire qui en était les fruits. 

Puis nous avons conquis le Monde, et avons alors entrepris de dilapider l’héritage des autres.

Et enfin, refusant de réaliser que cette fête de la surconsommation et du "progrès" pouvait avoir une fin, nous avons continué à le fairer à crédit pendant quelques décennies, le temps de plonger notre monde humain dans une situation inextricable...

S’imaginer que maintenant, endettés jusqu’au cou, nous puissions dire face à l’ordre naturel des choses : "pouce, on arrête tout et on repart à zéro !" c’est faire preuve d’ignorance et de la plus grande naïveté qui soit .

Maintenant, il va falloir payer, d’une manière ou d’une autre ! Tous les banquiers vous le dirons, les dettes se remboursent toujours, ou alors il faut aller voler les sommes équivalentes ailleurs. Et le fait qu’il ne s’agisse pas, en l’occurence, de simple argent mais de principes d’équilibres entropiques beaucoup plus subtils et profonds qui manifestent ce que nous appelons les richesses réelles d’une société, ne change rien à l’affaire.

Evidemment, les "riches" voudront maintenant essayer de s’en sortir à bon compte, et aux dépens des pauvres : à mon sens, dorénavant, l’actualité à moyen terme sera dominée par l’illusion, très présente chez ces minorité de vrais nantis, qu’il soit encore possible de s’en sortir en faisant "payer" les autres, cad une grande majorité humaine dont nous faisons partie, dominée , asservie, et mise au service du système, et des conflits que celà produira.

Mais on ne saurait tricher indéfiniment avec les équilibres universels.

Quand un "Titanic" coule, les premières classes situées tout en haut sont évidemment les dernières à être inondées ; on peut pendant un certains temps se contenter de faire illusion, de développer des services d’ordre pour bloquer et enfermer les troisièmes dans leurs quartiers, et même d’insonoriser les cloisons pour ne pas entendre à l’heure de l’apéritif les cris de ceux qui s’y noient , par exemple.

Il est néanmoins inévitable que tout ce monde-là finisse par sombrer à son tour...

Cordialement Thierry


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