Commentaire de fergus
sur Et vous ferez quoi monsieur Chérèque ?


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Fergus fergus 10 mai 2008 16:34

"Du côté syndical, tout d’abord, bravo à la CFDT pour avoir signé cet accord avec la plus grande naïveté ou trop rapidement. Il est bien temps de venir la main sur le coeur pour nous expliquer que le gouvernement de 2003 avait promis... Péché d’orgueil ou envie irrépressible de devenir l’interlocuteur quasi unique du gouvernement ?" demande l’auteur de cet intéressant article.

Je penche pour le 2e explication. Le problème de Chérèque est en effet qu’il se situe dans les mêmes dispositions d’esprit que... Nicole Notat. Laquelle Notat, avide d’apparaître comme l’indiscutable chef de file de la négociation, s’était empressée d’approuver les grandes lignes du Plan Juppé en novembre 1995. Autrement dit un package comportant la réforme des régimes spéciaux, une réforme de la Sécu et des orientations de Contrat de plan SNCF aboutissant à la désertification de l’Auvergne et de la Lorraine ! Résultat : dès la première manif, Notat s’est fait jeter sans ménagement hors du cortège par ses propres troupes dont une part importante est ensuite allée fonder SUD. Quant à Notat, qui lorgnait à terme un maroquin ministériel, elle est carrément passée à la trappe.

Echaudée par ce précédent fâcheux, la CFDT, est revenue à une approche plus prudente et moins isolée du syndicalisme. Plus question pour elle d’aller au devant d’un nouveau schisme. Mais les démons du leadership national et du partenaire incontournable de tout pouvoir en place sont toujours là. Ce sont eux qui ont conduit Chérèque à signer beaucoup trop rapidement l’accord de 2003 alors que le gouvernement, sans le ralliement de ce syndicat, aurait à l’évidence concédé plus aux salariés. D’où la gêne de Chérèque aujourd’hui et son rapprochement avec la CGT, FO et l’UNSA sur des positions défensives. Pas question, en l’état actuel des choses, de commettre une troisième fois de suite la même erreur de stratégie, les mandants du syndicat ne le permettraient pas. La tentation n’en est pas moins forte, mais elle encore contenue. Pour combien de temps ?


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