Commentaire de Paradisial
sur Le droit d'ingérence au Liban, ou une guerre civile annoncée


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Paradisial Paradisial 12 mai 2008 11:01

(Suite)

Les médias ont accusé le Hezbollah d’être à l’origine de ces affrontements relayant la propagande américano sioniste, mais, si on suit la chaîne des évènements et discours des agents provocateurs libanais, Geagea et Jumblatt, et les complicités dont ils bénéficient chez leurs partenaires de la Coalition actuelle au pouvoir dite du 14 mars, Saniora et Saad Hariri, on voit qui sont les vrais responsables et coupables. Mais comme l’a dit Farkash : « nous avons conseillé la CIA de ne pas compter sur Walid Jumblatt ou Saad Hariri, parce que nous les avons testé en 2006, et ils se sont révélés incapables face au Hezbollah ». Et c’est effectivement ce qui s’est passé ces derniers jours, leur tentative pour déclancher une deuxième guerre civile au Liban, en accusant le Hezbollah d’en être responsable, a échoué.

Ce qui s’est joué sur le terrain se résume ainsi : mercredi des manifestations pour protester contre l’augmentation des prix ont dégénéré en affrontements entre factions des différents partis. Le gouvernement de Saniora en a profité pour prendre ces décisions hostiles au Hezbollah (illégalité du système téléphonique, ordre de démantèlement, et révocation du brigadier général Wafiq Shqeir). Le secrétaire général du Hezbollah a aussitôt répondu en disant qu’il s’agissait d’une déclaration de guerre. La Coalition au pouvoir du 14 mars a essayé de donner à ses affrontements un caractère ethnique, alors que les affrontements ont eu lieu principalement entre les forces armées de Saad Hariri, celles de Geagea et Jumblatt, et les combattants du Hezbollah qui ont vite pris le dessus, plus vite même que ce qu’avait prévu Farkash, laissant ensuite l’armée libanaise occuper les endroits nettoyés dans Beyrouth Ouest.

Ce « coup » raté est un échec cuisant pour le gouvernement fantoche de Saniora, incapable de diriger le Liban, seulement d’organiser des coups foireux pour obéir à ses commanditaires américano sionistes. Cela rappelle le coup raté de Mohammed Dahlan et Mahmoud Abbas de l’OLP, contre le Hamas l’année dernière à Gaza, les planificateurs étant les mêmes.

Saniora vient d’ordonner à l’armée de se déployer et de rétablir l’ordre, ce que celle-ci avait déjà entrepris de faire. L’armée libanaise, sous les ordres du général Suleiman, qui devrait normalement être élu comme président du Liban si les américano sionistes n’avaient pas jusqu’à présent empêché cette élection, a donné l’ordre aux groupes armés d’évacuer les rues et s’est déployée dans les endroits sensibles. L’armée Libanaise a révoqué les deux mesures prises par le gouvernement illégal de Saniora, rétablissant dans ses fonctions le brigadier général Wafiq Shqeir, et assurant la Résistance libanaise que son réseau de communication ne serait pas démantelé. Le général Michel Aoun, à la tête du Free Patriotic Movement, a déclaré que « ce qui s’était passé est une victoire pour le Liban et sa Constitution ». Il assuré les Libanais que personne ne serait visé « mais que certains responsables devront faire face à leurs responsabilités politiques ».

Echec américano sioniste

Ces affrontements ont eu lieu à quelques jours de la visite du président US George W. Bush au Moyen Orient. L’un des objectifs de Bush dans la région c’était de « stabiliser » la Liban. Ces deux dernières années, l’Administration Bush a dépensé 1.3 billions de dollars pour soutenir le gouvernement Saniora, dont 400 millions destinés à renforcer les forces de sécurité libanaises. Bush devait rencontrer Saniora au Caire à la fin de sa visite, mais ce n’est pas certain que cette rencontre puisse avoir lieu, Saniora n’étant pas assuré de pouvoir quitter Beyrouth, toujours pour l’instant retranché dans le « Grand Sérail ». Incapable de faire progresser la résolution du conflit israélo palestinien parce que se refusant à faire pression sur Israël, confronté à son échec en Irak, et ce « coup » raté au Liban, avec en plus un pétrole à 126 dollars le baril, c’est un échec cuisant pour l’Administration Bush.

Côté israélien, le premier ministre Ehud Olmert est sur le point d’être inculpé pour des malversations financières, il est peut probable que des élections anticipées puissent avoir lieu, car les différents partis au pouvoir et dans l’opposition ne sont pas prêts à affronter le verdict des urnes.

Les deux administrations, américaine et israélienne, sont aux abois, donc dangereuses, car elles peuvent choisir la fuite en avant en s’engageant dans une guerre avec l’Iran qui embraserait toute la région et aurait des conséquences mondiales. Les médias avertissent déjà les opinions publiques mondiales en pronostiquant un baril de pétrole à 200 dollars, simple mise en condition mentale.

Le Magazine Américan Conservative vient de publier un cours article de Philip Giraldi intitulé « la guerre contre l’Iran pourrait être plus proche que ce que vous pensez » et avertit que le Conseil de Sécurité Nationale US a donné son accord de principe pour mettre à exécution un plan d’attaque d’un camp iranien dirigé par les forces armées iraniennes Al Qods, près de Téhéran. Le seul haut responsable US à s’être opposé à cette décision dans l’immédiat c’est l’actuel secrétaire à la défense US, Robert Gates. Selon cet article, la décision de lancer cette attaque serait liée à la dégradation de la situation au Liban, l’Administration Bush craignant que le Hezbollah ait main mise sur la situation politique suite aux évènements de ces derniers jours. Cette attaque devrait être aussi ciblée et précise que possible, visant essentiellement Al Qods. La décision d’exécution du plan d’attaque n’est pas définitive, le président doit encore en donner l’ordre, après la fin de tous les préparatifs.

La presse israélienne (Jérusalem Post), elle, fait état du feu vert donné par George Bush au gouvernement israélien, pour lancer une grande offensive contre le Hamas à Gaza, une fois son voyage au Moyen Orient terminé.


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