Commentaire de krolik
sur L'impasse énergétique : une vérité qui ne dérange personne


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krolik krolik 30 juin 2008 18:20

Au niveau de la protection des personnes contre la radioactivité, il est certain que l’ASN ne fait son boulot.

La direction de l’ASN est constituée par des ingénieurs "corps des mines" dont certains n’ont pas eu une carrière glorieuse dans les mines de Lorraine et le noyage de ces mines, ce sont des positions de "faveur" du fait de l’appartenance au "corps des mines" et la rente à vie qui s’en suit. Pas de toubib au niveau de la direction. Ils ne s’intéressent qu’aux spécifications, conforme ou non conforme rien d’autre, ça c’est facile.
Par exemple l’intervention d’un tel responsable lors d’une conférence spécialement médicale où le toubib en chaire expliquait qu’à un enfant leucémique on commençait par lui appliquer 15 sieverts avant de lui faire une greffe de moelle osseuse (soit deux fois la dose léthale à 100%). Le type de l’ASN présent dans la salle s’est levé pour les questions et a déclaré :

- vous avez dit 15 sieverts, mais nous avons compris qu’il devait s’agir de 15 millisieverts !
A ce moment tous les toubibs de la salle se sont regardés et ont pouffé de rire.. le type de la direction de l’ASN ne connaissait rien à rien au nucléaire médical..
Dans ce contexte il est normal d’assister à un rapprochement entre l’ASN et SDN.
SDN ne veut apparamment surtout ne pas toucher au nucléaire médical, ce serait très mal vu dans la population.
Mais si SDN faisait son boulot de poil à gratter efficace cela aurait pu être utile pour la population, mais s’ils rentrent dans le "nucléaire médical" il s’aperçoivent que pour avoir des actions efficaces il faut appliquer des doses qui n’ont rien à voir avec celles qu’ils condamnent quotidiennement. Ca ferait trop réfléchir la population.
Au Canada en Novembre dernier, la patronne de ASN canadienne a ordonné l’arrêt du réacteur de Chalk River sous le motif d’un manque de sûreté d’une pompe à eau lourde. Le seul problème c’est que ce réacteur était le seul à produire du technétium 99 en Amérique du Nord pour applications médicales. Les toubibs ont protesté, les patients à la suite. Le gouvernement candien a fait voter une loi par le parlement pour obliger au redémarrage du réacteur en question et la patronne de l’ASN a été virée ! Ca n’a pas fait beaucoup de bruit en France, mais c’est un bon cas d’école sur lequel on pourrait se pencher sérieusement. Est-ce qu’il faut trouver par là un interventionnisme du "lobby nucléaire canadien" ?

- les réacteurs haux flux potentiellement proliférants sont nécessaire pour la préparation de ces petits produits ; alors que les PWR pour les faire proliférer ce n’est pas facile.

- les transports de petits paquets...Lorsqu’un maire prend un arrêté interdisant le transport de matières radioactives (Ste Geneviève des bois par exemple, pas loin de Saclay) visiblement il ne sait pas quoi il parle, il est obnubilé par l’électronucléaire et SDN, car sur sa commune ce qui passe régulièrement trois fois par jour c’est une camionnette pour transporter des produits hautement actifs..

- On pourrait parler aussi des quantités administrées : une coronarographie suite à infarctus c’est 750 000 becquerels d’iode 131.. et les gens ne font pas de cancer. La consommation d’iode 131 dans les hopitaux français c’est un "nuage de Tchernobyl" chaque 36 heures...
Vraiment si l’on veut se pencher sur les vrais problèmes de radioprotection des populations il faut commencer par enquêter sur le nucléaire médical.
Le Pr Pellerin, conscient du problème d’inhalation des poussières radioactives avait ,fait spécialement construire une voiture de chemin de fer équipé de 50 postes de controle des poumons d’une population qui aurait pu être soumis à un "nuage". 50 personnes à la fois !
Un accord avait été signé avec les Américains, accord qui prévoyait que la France pouvait envoyer cette voiture de chemin de fer par avion cargo Galaxy aux USA en cas de besoin. Les Ricains reconnaissaient la supériorité du développement français dans le domaine..
Maintenant vous visitez le centre de l’IRSN vous demandez qu’est-ce que c’est que cette voiture de chemin de fer, on vous répond que c’est une vieillerie du temps de Pellerin, ce n’est pas entretenu... Est-ce que SDN s’intéresse à la protection des populations ?
Est-ce que SDN pour rendre l’exercice récent de simulation accidentelle de Golfech plus crédible a demandé l’arrivée de cette voiture de chemin de fer , en prévision d’un début de traitement post accidentel ?
Non . La collusion entre entre l’ASN / IRSN et SDN est patente. On gueule mais on ne fait rien.
Incurie totale de partout. Et l’on fait un scandale pour des épingles de ferraillage sur le radier de l’EPR...

Est-ce que les gens de SDN sont capables de se poser des questions "logiques" ? pas plus que les gens de l’ASN.

Epinal, Toulouse sont des coups de semonce pour l’ASN, et ils disent qu’il faudra de 5 à 10 ans pour remettre les choses dans l’ordre en France dans le domaine médical.. Normal, 15 ans de dérive sans contrôle.
Mais 22 morts et quelques milliers de blessés identifiés / "nominatifs" pas "statistiques" cela aurait du provoquer une levée de boucliers réclamant la démission de la direction de l’ASN.

La radioactivité de vous colle pas des cancers / des maladies comme cela, en passant à deux km d’une centrale, comme on avait la peste en mangeant des pommes de terre à une époque. La radioactivité ce n’est pas une croyance. C’est quelque chose qui se mesure finement et dont on peut protéger les populations. Mais le but de SDN ce n’est pas de protéger les populations c’est de retourner au XIXème siècle, ne but de l’ASN c’est de construire "suivant la norme"..

Nota : j’habite à moins de 5 km d’une centrale nucléaire et je reçois mes pastilles d’iodure de potassium envoyées par la pharmacie centrale des armées. Et ça ne m’empêche pas de dormir confiant.
L’accident max sur un PWR a déjà eu lieu à Three Miles Island, maintenant ça se visite comme un musée. Influence sur la population : nulle. Moins de conséquence qu’une montée au premier étage de la Tour Eiffel.


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